Congo : une nouvelle règle prescrite aux PME de la filière bois

Le texte vise à empêcher l’entrée sur le marché européen des produits issus de la déforestation ou du trafic illicite.

 

Le nouveau Règlement de l’Union européenne sur la déforestation (RDUE) devrait être appliqué à partir de juin 2025. Il concerne aux Petites et moyennes entreprises (PME), producteur et exportateur du bois. Le RDUE vise à empêcher l’importation et la commercialisation sur le marché européen les produits des chaînes d’approvisionnement associés à la déforestation et d’accroître le commerce de produits du trafic illicite.

Selon adiac-congo.com, la Commission européenne a mis en place un système d’information par lequel les PME devront soumettre une déclaration de diligence raisonnée. Ce dispositif d’évaluation est prévu à travers la collecte d’information, l’analyse et la réduction du risque. Grand consommateur de matières premières associées à la déforestation (11 % des émissions de gaz à effet de serre) et de la perte de biodiversité, l’espace européen veut réduire sa contribution à la déforestation et s’assurer que les produits importés n’impactent pas les forêts dans le monde.

Le RDUE devrait comporter les exigences européennes en matière de traçabilité des produits, d’évaluation des risques et des mesures d’atténuation.

Lutte contre le trafic illicite : le Congo doit renforcer son arsenal juridique

Afin de contrer la criminalité faunique et forestière, le pays est appelé à consolider les capacités des agents des services chargés de l’application de la loi.

Le consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) a formulé la recommandation dans le rapport de mission d’évaluation portant sur les espèces protégées et les forêts au Congo, présenté le 15 octobre à Brazzaville.

Selon le document, il va falloir créer, par exemple, au niveau de la magistrature, un pôle judiciaire qui sera dédié aux magistrats chargés de traiter les questions en rapport avec la criminalité faunique. Les actions de sensibilisation de la société civile et des communautés villageoises à l’intérêt de la conservation de ces ressources, des cadres des sociétés originaires des pays consommateurs et destinataires d’ivoire figurent parmi les recommandations formulées.

A cela s’ajoutent des campagnes publicitaires nationales sur les arrestations et les poursuites visant à persuader les auteurs potentiels d’activités illégales.

« Depuis des décennies, les ressources forestières de notre continent sont sujets à des prélèvements incontrôlés et alimentent un commerce illicite entretenu par des réseaux mafieux, lourdement armés », a déclaré la ministre de l’Economie forestière, Rosalie Matondo, présidant la cérémonie.

Elle a indiqué qu’afin d’éradiquer ce fléau, le gouvernement a pris plusieurs engagements au plus haut niveau de l’Etat via les signatures et ratification de nombreux accords internationaux. Un cadre institutionnel a été de même mis en place.

Notons que le braconnage est responsable du déclin prononcé de certaines espèces de faune sauvage ayant occasionné la perte de plus de 60% d’entre elles en Afrique en général et au Congo en particularité.

C’est suite à la demande du Congo de l’état des lieux de son dispositif de lutte contre la criminalité que l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime a organisé une mission d’experts en juillet 2015, mise en œuvre par l’ICCWC, une structure créée par l’ONUDC, la Cites, l’Interpol, l’Organisation mondiale des douanes et la Banque mondiale.

L’Union européenne accompagne également le Congo dans les problématiques liées à la gestion durable des écosystèmes forestiers, à la préservation de l’environnement et de la biodiversité et aussi à la prise en compte des communautés riveraines.

« Seul un engagement global et la mutualisation des ressources permettront de faire cesser cette criminalité transnationale », a conclu l’ambassadeur de l’Union européenne, Raul Mateus Paula.