Congo : les députes enquêtent sur la gestion des entreprises publiques

L’Assemblée nationale a initié une mission d’enquête visant le CHU ainsi que quatre missions d’information ouvertes à l’encontre de deux ministères et de la STPU.

 

A Brazzaville, l’Assemblée nationale a tenu, le 14 février, une réunion extraordinaire du comité de coordination. Celle-ci avait pour objectif de réfléchir sur la gestion de quelques établissements et entreprises à capitaux publics.

A cet effet, une mission d’enquête a été initiée et ladite mission visait le Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville (CHU) ainsi que quatre missions d’information ouvertes à l’encontre de deux ministères et de la Société de transport public urbain (STPU).

La réunion du Comité de coordination a regroupé le bureau de la chambre basse, les présidents des commissions permanentes et les responsables des groupes parlementaires. A l’occasion, les participants ont diligenter une enquête parlementaire à la direction du CHU-B, dont la gestion financière et managériale se pose toujours. Il s’agissait notamment, pour les parlementaires, d’avoir l’essentiel d’informations sur la gestion financière de la structure.

Par la même occasion, le comité de coordination a initié trois missions d’information visant le ministère de l’Intérieur, de la Décentralisation, celui du Plan et de l’Intégration régionale ainsi que le ministère du Commerce.

Toutes ces enquêtes sont prêtes à être lancées. Une séance plénière sera organisée sous peu pour entériner sa mise en œuvre immédiate.

Transport public : Gilbert Ondongo préconise la création d’une nouvelle société

Le ministre d’Etat, ministre de l’Industrie et du portefeuille public, Gilbert Ondongo a indiqué le 23 mars au Sénat, qu’il était nécessaire de créer une nouvelle société de transport public en remplacement de la Société de transports publics urbains (STPU).

C’est lors de la séance des questions orales au gouvernement avec débat au Sénat que Gilbert Ondongo a notifié qu’en trois mois d’exercice, la STPU accuse un déficit de près de 430 millions de francs CFA dû à la mauvaise gestion. Déficit auquel s’ajoute une dette des fournisseurs de plus de 3 milliards de francs CFA.

Le ministre a relevé qu’il ne peut y avoir « de relance en urgence, car on ne peut pas se tromper deux fois pour une même société où l’Etat a investi pour assurer sa survie ». Il a ajouté que le gouvernement a préconisé de créer une nouvelle société de transport public avec des partenaires privés.

Rappelons qu’en septembre 2017, le gouvernement avait pris la résolution de relancer la STPU avec l’apport des délégués syndicaux de cette société de transports. Cette relance avait aussitôt permis le paiement de deux mois de salaires sur les six mois d’impayés des travailleurs de la société.

Cet accord entre les deux parties, souligne Gilbert Ondongo, stipulait que les employés étaient dans l’obligation d’œuvrer pour faire face aux charges liées au fonctionnement de la STPU. Malgré les énormes investissements de l’Etat pour relancer cette dernière, elle n’a pas pu honorer sa part de contrat, les recettes mensuelles des bus de la STPU étaient en deçà des charges.

Cet échec s’explique par quelques failles au niveau du fonctionnement de la STPU dévoilés par le ministre. Notamment  sur un total de recettes de 58 millions 930.000 francs CFA réalisées pour le compte du mois d’octobre 2017, les dépenses étaient dans l’ordre de 123 millions de francs CFA, ce qui fait un gap de 100 millions. Pour le mois de novembre 2017, sur un total de recettes de 92 millions de Francs CFA, les dépenses étaient à hauteur de 292 millions de francs CFA. Enfin en décembre 2017, la STPU n’a pu réaliser que 75 millions de francs CFA et les dépenses non payées se situaient autour de 276 millions de francs CFA.