La Société congolaise de transport fluvial (Socotraf) fait face à un manque de financements pour l’entretien de sa flotte et le paiement des arriérés de salaires de plus de deux cents mois.
Créée sur des cendres de l’ex-Chantier naval et transports fluviaux (CNTF), la Socotraf a perdu une bonne partie de sa flotte et des équipements essentiels. Les ateliers techniques et ses matériels moteurs, dont les barges, les pousseurs à passagers, les pousseurs cargo et micro-pousseurs des barges, les bateaux et canots rapides immobilisés… se sont transformés en montagne de ferraille.
Outre les difficultés liées aux matériels et financement, l’unique armateur public recherche de la main-d’œuvre qualifiée pour assurer la relève ; puisque la majeure partie des agents est à la porte de la retraite. Le directeur général de la Socotraf, Alphonse Kani, tire la sonnette d’alarme face à la menace de cessation d’activités qui guette son entreprise. « La Socotraf n’a pas de fonds de roulement, toutes ses machines sont détruites par la rouille… Nous recherchons des partenaires pour sauver la Socotraf », a lancé Alphonse Kani.
Le directeur général de la Socotraf s’exprimait devant la ministre des Transports, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, en visite dans les structures sous-tutelle. Elle voulait échanger directement avec les dirigeants sociaux et avec les représentants du personnel sur l’état actuel de l’armateur. « L’on ne peut pas avoir un majestueux fleuve et ne pas développer le transport fluvial », a-t- elle souligné, peu après une rencontre avec les responsables du Groupement d’intérêt économique et de service d’entretien des voies navigables.
Notons qu’en mars dernier, le gouvernement congolais et la société danoise JGH Marine ont signé un protocole en vue de la réhabilitation des unités navigantes de la Socotraf et de la construction d’un chantier naval en terre congolaise. Ce document faisait suite aux conclusions d’un mémorandum signé en mai 2019 à Brazzaville lors de la visite d’une délégation des investisseurs du Danemark.