Olaf Scholz en Afrique: Greenpeace dénonce « l’agression des écosystèmes » du continent

Lors de la première étape de sa tournée africaine dimanche, le chancelier allemand a proposé d’aider à développer la production de gaz offshore au Sénégal « qui détruirait un récif corallien géant » selon l’ONG.Le projet développé par British Petroleum au large des côtes et auquel Berlin apporte son soutien « dégraderait encore plus l’environnement marin de l’Afrique de l’Ouest », alertent Greenpeace Afrique et Greenpeace Allemagne dans un communiqué parvenu vendredi à APA.

« L’exploration pétrolière et gazière dans nos océans pourrait compromettre davantage les moyens de subsistance des millions de personnes qui, ici, dépendent de la pêche, et elle va aggraver certainement le réchauffement de la planète », a déclaré le responsable de la campagne sur les océans pour Greenpeace Afrique, Dr Aliou Ba.

Il a ainsi invité l’Allemagne à multiplier les investissements dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables propres.

« Chaque euro investi dans l’énergie fossile finance la prochaine sécheresse, inondation ou canicule – et les populations d’Afrique de l’Ouest sont exposées de manière disproportionnée à ces dangers. Le nouveau gouvernement allemand a reçu un mandat clair de son peuple pour s’affranchir des combustibles fossiles : ce mandat doit être appliqué à tous ses investissements dans le pays et à l’étranger, car les gaz à effet de serre ne connaissent pas de frontières », a affirmé de son côté le chargé de campagne climat et énergie de Greenpeace Allemagne, Andree Boehling.

Ce dernier estime « anormal » d’investir dans de nouvelles infrastructures fossiles polluantes en Afrique de l’Ouest, au lieu de commencer par réduire la consommation globale de gaz. Cela, poursuit-il, même à une époque où l’Europe doit devenir le plus rapidement possible indépendante du gaz russe.

Ghana : la Bad lance un fonds fiduciaire dédié à l’économie circulaire

Ce dispositif permettra de canaliser, de financer et de dé-risquer des modèles d’affaires innovants en matière d’économie circulaire, au-delà de la gestion des déchets.L’économie circulaire est un modèle de production et de consommation qui implique le partage, la location, la réutilisation, la réparation, la remise à neuf et le recyclage des matériaux et produits existants aussi longtemps que possible.

Le fonds, lancé ce 27 mai 2022, à Accra, la capitale ghanéenne, en marge des Assemblées annuelles de la Bad qui s’y tiennent est la première Facilité africaine pour l’économie circulaire de l’institution financière régionale.

Il soutiendra l’Alliance africaine pour l’économie circulaire (ACEA), dirigée par les pays, en intégrant l’économie circulaire dans les stratégies africaines de croissance verte.

Le fonds d’affectation spéciale multi-donateurs fonctionnera sur une période de cinq ans. Il recevra un soutien initial de quatre millions d’euros du gouvernement finlandais et du Fonds nordique de développement.

Il se concentrera sur trois domaines stratégiques : le renforcement des capacités institutionnelles pour consolider l’environnement réglementaire des innovations et des pratiques de l’économie circulaire, le soutien au secteur privé par le biais d’un programme de développement des entreprises et l’assistance technique à l’Alliance africaine pour l’économie circulaire.

« La Finlande s’est engagée à soutenir l’Alliance africaine pour l’économie circulaire et l’économie circulaire dans son ensemble en tant que voie vers la croissance verte. La clé du succès de la conception d’une feuille de route sur l’économie circulaire en Finlande a été l’implication d’un large éventail de parties prenantes, telles que les ministères, les collectivités locales et le secteur privé. Nous espérons que le partage de notre expérience pourra aider les autres à réussir leur transition circulaire », a déclaré le directeur général adjoint du ministère des Affaires étrangères de Finlande – et gouverneur provisoire du Groupe de la Banque pour la Finlande M. Juha Savolainen.

De son côté, le vice-président chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Changement climatique et de la Croissance verte à la Banque africaine de développement, Dr Kariuki, a réitéré l’engagement de la Bad à promouvoir l’économie circulaire comme stratégie de développement.

« Les principes de l’économie circulaire s’alignent sur le programme de la Banque africaine de développement visant à assurer la transition de l’Afrique vers une croissance verte. Ils s’inscrivent également dans le thème des Assemblées annuelles de cette année, à savoir +Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste pour l’Afrique+ », a-t-il dit.

A en croire Dr Kariuki, la Facilité africaine pour l’économie circulaire augmentera le portefeuille des opérations de la Banque qui sont alignées sur l’économie circulaire. Cela inclut les secteurs des énergies renouvelables, de l’agriculture adaptée au climat et de la production verte. Cela va aussi créer de nouvelles chaînes de valeur qui vont générer de nouveaux emplois verts pour la jeunesse africaine.

Les principes de l’économie circulaire jouent un rôle stratégique dans la réalisation des priorités de développement de la Bad, les « High-5 ». Ils aideront les pays africains à atteindre leurs objectifs de Contribution déterminée au niveau national. Il s’agit des engagements publics des pays sur la manière dont ils comptent jouer un rôle dans l’action collective post-2020 sur le changement climatique. 

Les principes de l’économie circulaire feront également progresser les pays vers les Objectifs de développement durable des Nations unies et contribueront à la relance économique de l’Afrique.

La guerre en Ukraine fait vaciller l’économie africaine

La guerre en Ukraine pourrait « assombrir les perspectives économiques » de l’Afrique au regard des indicateurs macroéconomiques de l’Afrique selon la Banque africaine de développement (Bad).Dans son rapport « Perspectives économiques en Afrique en 2022 », publié mercredi à l’occasion des Assemblées annuelles de la BAD, à Accra, l’institution prévient que « le continent risque de plonger dans la stagflation, une combinaison de croissance lente et d’inflation élevée. »

La publication des Perspectives économiques en Afrique 2022 intervient dans le contexte de deux crises mondiales majeures : la pandémie persistante de Covid-19 et le conflit russo-ukrainien.

Selon le rapport, ce conflit a éclaté alors que « l’économie africaine était sur la voie de la reprise après l’impact dévastateur de la pandémie, et pourrait assombrir les perspectives économiques auparavant prometteuses du continent ».

Le Produit intérieur brut (PIB) réel devrait croître de 4,1 % en 2022, nettement inférieur aux près de 7% de croissance de 2021, souligne le rapport qui mentionne que cette décélération de la croissance montre « la gravité de l’impact du conflit russo-ukrainien sur l’économie africaine ».

Du côté de la demande, la croissance africaine sera tirée en grande partie par la consommation privée et l’investissement, et du côté de l’offre, par l’expansion continue du secteur des services, souligne le rapport.

Perturbations du commerce mondial 

La banque note que des chaînes d’approvisionnement, principalement dans les secteurs de l’agriculture, des engrais et de l’énergie, à la suite du conflit russo-ukrainien et des sanctions correspondantes sur le commerce avec la Russie ont fait pencher la balance des risques pesant sur les perspectives économiques de l’Afrique vers le bas.

L’impact est toutefois susceptible d’être asymétrique. D’un côté, les pays africains exportateurs nets de pétrole et d’autres produits de base pourraient bénéficier des cours élevés des produits de base qu’ils exportent.

D’un autre côté, l’impact sur les pays importateurs nets d’énergie, de produits alimentaires et d’autres produits de base est préoccupant car la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie exacerbera les pressions inflationnistes et limitera l’activité économique.

Les populations vulnérables, en particulier dans les zones urbaines, supporteront le plus le fardeau de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, et en l’absence de mesures pour amortir cet impact, cette hausse pourrait attiser la grogne populaire à travers le continent.

Pour ce faire, les pays africains doivent donc organiser d’urgence une réponse politique contracyclique, par exemple des subventions pour atténuer l’impact de la hausse des coûts des denrées alimentaires et de l’énergie.

Or, dans de nombreux pays africains, la marge de manœuvre budgétaire reste limitée par les effets de la pandémie. Les revenus des gouvernements n’ont pas renoué avec les niveaux d’avant la crise, et la pression sur les dépenses reste élevée.

La BAD a réagi rapidement avec une Facilité africaine d’intervention et d’urgence en cas de crise alimentaire de 1,5 milliard de dollars en vue d’accélérer rapidement la production alimentaire et l’approvisionnement en engrais et d’alléger les contraintes de financement du secteur social dans les pays membres régionaux.

Si le conflit persiste, la croissance de l’Afrique devrait stagner aux alentours de 4 % en 2023. Le texte souligne, par ailleurs, que le déficit global du compte courant devrait se réduire à 2,0% du PIB en 2022, contre 2,4 % en 2021, avec des différences selon les régions.

29,6 millions d’Africains visés par l’extrême pauvreté en 2022 

Malgré une relance prévue de la croissance économique en Afrique, la pandémie de Covid-19 ainsi que la guerre russo-ukrainienne devraient exacerber l’extrême pauvreté sur le continent africain.

Les estimations de la Banque ont montré que 28,7 millions d’Africains supplémentaires ont plongé dans l’extrême pauvreté en 2021 par rapport aux chiffres projetés pré-Covid-19 contre environ 26 millions en 2020, ce chiffre devrait atteindre 29,6 millions en 2022 et 2023.

La révision à la baisse de l’effet de la pandémie sur la pauvreté en Afrique par rapport aux PEA 2021 (une baisse de 4,6 et 10 millions en 2020 et 2021, respectivement) reflète principalement de meilleures performances de croissance que celles prévues en 2020.

L’éclatement du conflit russo-ukrainien, qui a entraîné une hausse soudaine des prix de l’énergie et d’autres matières premières et provoqué des perturbations de l’offre mondiale, a des conséquences sur les économies africaines.

Le ralentissement prévu de la croissance et l’inflation plus élevée prévue pour 2022 auront des répercussions sur la pauvreté de l’Afrique. En particulier, la baisse des revenus réels dans un contexte de hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant frappera de plein fouet les ménages vulnérables.

La dette souveraine, une menace pour la reprise économique 

La dette souveraine demeure une menace pour la reprise économique, malgré les récentes initiatives d’allégement de la dette. Le ratio moyen dette TPIB en Afrique a été estimé à 71,4 % en 2020, en raison de la faiblesse des systèmes de gestion des finances publiques, des dépenses de sécurité, d’une inflation élevée, des faiblesses dans la mobilisation des revenus et de l’augmentation des dépenses publiques due à la pandémie.

À court et à moyen terme, la dette souveraine de l’Afrique devrait rester supérieure à ses niveaux d’avant la pandémie, car les pays ont besoin de ressources supplémentaires – estimées à environ 432 milliards d’USD en 2020–2022 (une baisse par rapport aux 484 milliards d’USD estimés dans les PEA 2021 due en partie à une situation budgétaire meilleure que prévue).

Le rapport mentionne que les pays africains devront faire face aux impacts socio-économiques de la pandémie et soutenir la reprise économique. Dans un contexte de marge de manœuvre budgétaire réduite, le soutien des politiques dont les pays ont tant besoin continuera à plomber les dettes souveraines des pays africains, qui devraient se stabiliser à environ 70 % du PIB en 2021 et 2022.

Bien que l’augmentation de la dette soit presque généralisée, les divers groupes de pays présentent des différences notables. La forte augmentation globale en 2020 (près de 10 points de pourcentage) est imputable aux économies riches en ressources non pétrolières. C’est ce groupe de pays qui a le plus contribué à l’augmentation globale de la dette, atteignant plus de 85,4 % du PIB cette année-là.

Ce groupe est suivi de celui des pays exportateurs de pétrole (dette moyenne de 66,7 % du PIB) et les pays à faible intensité en ressources (65,3 % du PIB). Les niveaux d’endettement dans les pays à faible intensité en ressources ont considérablement augmenté, passant de 57,4 % en 2019 à environ 66,1 % en 2021, et devraient rester élevés à court terme.

Enseignement au Sénégal : la Cosydep pour le respect des accords signés

La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) exprime sa profonde indignation à cause de la forte probabilité de nouvelles perturbations dans le système.Face au dialogue de sourds entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants sur l’application de l’accord conclu en février et mars dernier, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) en appelle à la raison et à la responsabilité.

Lors d’une conférence de presse, tenue jeudi dans ses locaux, l’ONG a invité le gouvernement à tenir les engagements pris lors des dernières négociations avec les syndicalistes.

« La Cosydep lance un appel pour le respect scrupuleux des accords au risque de perturber l’espace scolaire, d’entraver le déroulement normal des évaluations ou de mettre mal à l’aise les partenaires, facilitateurs et autres bonnes volontés », a déclaré son Directeur exécutif, Cheikh Mbow.

L’année scolaire tire à sa fin et les examens approchent. Dans ce contexte, la Cosydep estime que « les appréhensions sont justifiées ». Selon l’ONG, « il est à craindre un risque de conjonction entre les tensions politiques, la recrudescence des violences physiques et verbales, la déception exprimée par les syndicats dans la matérialisation de la première échéance des accords avec le gouvernement et les premières réactions des élèves qui annoncent des manifestations qui peuvent aller dans tous les sens ».

Le Cadre unitaire des enseignants du moyen secondaire (Cusems) et le Syndicat autonome des enseignants du secondaire (Saemss) accusent le gouvernement de « non-respect des engagements financiers signés le 3 mars et devant être matérialisés à partir de la fin du mois de mai 2022 ».

Sur Facebook, ces deux structures syndicales dénoncent « la mauvaise volonté du gouvernement » qui ne concourt pas à instaurer « un climat social apaisé dans le secteur de l’éducation et de la formation ».

Par conséquent, elles promettent de dérouler leur « 11e plan d’actions » avec notamment des débrayages et des grèves totales. Hier mercredi, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, a fait part de sa « surprise » et de son « regret » suite à « la rupture unilatérale de l’accord par les syndicats d’enseignants représentatifs ».

A l’en croire, tous les engagements financiers contenus dans l’accord du 26 février 2022, entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants représentatifs, ont été respectés : « Jusqu’ici, aucun dysfonctionnement d’ordre financier d’un quelconque point de l’accord n’a été porté à l’attention des services du ministère des Finances et du Budget ».

Le Sénégal encore sous le choc après la mort des 11 bébés

Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur la mort de 11 bébés dans un incendie du service de néonatalogie d’un hôpital de Tivaouane, une ville située à près de 100 km de Dakar.L’AS titre sur « l’horreur à Tivaouane ». Dans cette « ville ceinte », onze nourrissons ont trouvé la mort dans un incendie à l’hôpital Abdoul Aziz Sy Dabakh, note Le Quotidien. Il s’agit de « 11 bébés partis à jamais », pleure de son côté Sud Quotidien. L’Observateur précise qu’ils étaient « huit garçons et trois filles ».

« Le corps de mon enfant était méconnaissable, car totalement calciné », confesse dans L’AS Sokhna Anta Sèye, une des mères des victimes. Pour EnQuête, c’est un « drame de trop ». Vox Populi souligne pour sa part que « la malédiction des hôpitaux frappe à Tivaouane ».

Après le drame, le président Macky Sall a décrété trois jours de deuil national et se rendra ce soir dans la cité religieuse pour s’enquérir de la situation et présenter ses condoléances, affirment plusieurs journaux. En amont, il a limogé le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr et nommé à sa place Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye, « la femme aux défis », d’après EnQuête. Elle occupait jusque-là le poste de directrice générale de la Santé.

Bes Bi note que « Diouf Sarr a été emporté par les petits anges », mais s’attend à une « résurrection de la Santé avec Marie Khemesse, son successeur ». Selon Walf Quotidien, « Diouf Sarr paie pour tous les coupables ». Le journal pointe en effet des « légèretés et négligences en série ».

Après la tragédie, le procureur de Thiès « promet une justice sans pitié ». « La justice sera implacable », précise-t-il dans Vox Populi et Le Quotidien. Sous le titre « les premières lueurs de l’horreur », L’Observateur évoque « le rapport du ministère de la Santé sur le bâtiment, les installations et le personnel soignant présent au moment de l’incendie ».

Sénégal : limogeage du ministre de la Santé

Abdoulaye Diouf Sarr est remplacé par Docteure Marie Khémesse Ngom Ndiaye jusque-là Directrice Générale de la Santé publique.La nouvelle vient de tomber. Le chef de l’État sénégalais a remercié Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé et de l’Action sociale depuis septembre 2017. Le décret a été lu au journal de 20 heures de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS, publique).

Cette décision intervient au lendemain de l’incendie de la maternité de l’Hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane (Ouest) ayant entrainé la mort de 11 nourrissons. Un drame qui a poussé Macky Sall à écourter son séjour à Malabo, en Guinée équatoriale, où se tient un Sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA) dont il est également le président en exercice.

Abdoulaye Diouf Sarr, le désormais ex-ministre, est lui aussi rentré au Sénégal en urgence car il se trouvait à Genève (Suisse) à l’occasion de la 75e Assemblée mondiale de la Santé.  

L’incendie de Tivaouane, dû selon les premiers éléments de l’enquête à un court-circuit électrique, est survenu un an après celui de Linguère (Nord-Est). Dans les mêmes circonstances, quatre bébés étaient décédés. Un deuil national de trois jours, à compter de ce jeudi, sera observé sur toute l’étendue du territoire national. Le président Macky Sall est attendu samedi prochain dans la cité religieuse de Tivaouane.

Le processus de restitution d’œuvres d’art à l’Afrique est irréversible (acteur)

Comme la France, les autres anciennes puissances coloniales devront un jour ou l’autre rendre les biens culturels africains pillés, a confié à APA Bénédicte Savoy, universitaire française et coauteur, avec son homologue sénégalais Felwine Sarr, du rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain.Quel sens donnez-vous à l’initiative de restitution des biens culturels africains ?

Nous sommes tournés vers l’avenir. Le terme de restitution est une capsule du temps. Il y a le temps d’avant, celui de la restitution et le temps d’après. Le temps d’avant correspond à la période coloniale pendant laquelle différents États européens ont profité de l’asymétrie de pouvoir pour extraire les richesses culturelles notamment du continent africain.

La restitution, c’est d’abord reconnaître cela, le dire haut et fort et le faire savoir aux visiteurs des musées en Europe qui souvent ne sont pas bien informés. Une fois cela fait, nous sentons qu’il y a un désir, y compris du côté européen, de réparer cette injustice et de recréer une justice patrimoniale. Cette démarche suppose de permettre à ceux qui viennent des régions, d’où ont été prises ces œuvres, d’être eux aussi en contact avec elles.

Pas seulement avec celles-là, mais au moins de les avoir pour eux, de les faire circuler comme ils veulent et que ça ne soit pas Paris, Londres ou Berlin qui en discutent. Cela est très important. En somme, la restitution est le début d’une nouvelle éthique de la relation, d’un nouveau rapport de respect entre les uns et les autres. C’est aussi redonner le pouvoir à ceux à qui appartiennent ces œuvres pour qu’ils en fassent ce qu’ils veulent.

 

En France, la restitution des œuvres culturelles africaines a débuté le 9 novembre 2021 avec le Bénin. Où en est le processus ?

Il s’est passé une chose énorme entre la fin de l’année 2017 et la nomination de Felwine Sarr et moi pour écrire le rapport intitulé « Restituer le patrimoine africain : vers une nouvelle éthique relationnelle ». C’est énorme. Nous pouvons comparer cet évènement à la chute du mur de Berlin.

Le Bénin a réussi avec beaucoup de diplomatie, d’endurance et de finesse à obtenir la restitution de biens culturels de la part d’un pays anciennement colonisateur. La République démocratique du Congo n’y est pas encore parvenue avec la Belgique. Idem pour le Nigeria avec l’Angleterre.

Depuis les indépendances, plusieurs pays africains ont essayé et n’y sont pas arrivés. Cette victoire du Bénin s’est matérialisée par le retour d’une petite partie en nombre, mais importante symboliquement, d’œuvres du patrimoine royal d’Abomey. On parle de 26 œuvres, mais il faut imaginer que ce sont 2,5 tonnes de sculptures monumentales de trônes qui sont très importantes historiquement pour le Bénin et qui, à vrai dire, étaient même importantes pour la France puisqu’elles ont toujours été montrées dans ses musées.

Quand nous parlons du retour des 26 objets, nous parlons de choses importantes que la France a finalement décidé de rendre au Bénin. Ce qui va se passer après, nous ne le savons pas encore. Nous observons. Le Bénin est un observatoire de l’avenir pour ces questions-là. Le processus ne concerne pour le moment que le Bénin, mais l’essentiel qu’il soit enclenché. Il n’y aura pas de retour en arrière.

Les autres pays comme l’Allemagne et la Belgique se sont déjà mis en ordre. En Europe, on assiste actuellement une sorte de Jeux Olympiques de la restitution. Nous n’avons pas besoin de forcer les détenteurs des objets. Ils vont finir par les rendre. Les Européens discutent beaucoup. Ils n’arrivent pas à appuyer tous ensemble sur le bouton et à le faire très vite. Mais après plus de 100 ans d’absence, de déni, les lignes bougent. Ça va moins vite que nous le voudrions, mais ça avance.

L’exposition des trésors royaux restitués par la France a attiré à Cotonou près de 200.000 visiteurs selon le gouvernement béninois. Selon vous, qu’est-ce qui explique cet engouement ?

Il y a plusieurs raisons. L’une d’elle est que ces œuvres ont été absentes pendant longtemps. Elles n’étaient pas là physiquement, mais elles étaient encore là dans les esprits. Nous savions qu’elles avaient existé et le fait de les récupérer, c’est comme de refaire connaissance avec soi-même.

Cela joue sûrement un rôle très important. Et l’autre chose est qu’elles sont mises en scène en connexion avec des œuvres d’art contemporain et même futuristes du Vodoun. C’est très excitant. Les deux, mis ensemble, créent une dynamique, une énergie qui fait plaisir à la population. C’est vraiment très beau à voir.

Comment les Africains peuvent-ils se réapproprier ces objets ? 

Ce n’est sûrement pas à moi de le dire puisque je suis du point de vue européen. Ce qui m’importe est de dire comment les musées européens doivent lâcher prise. Quand nous observons ce qui se passe en ce moment au Bénin, nous voyons que chaque nation, groupe, communauté ou village… peut avoir ses propres idées sur la question.

Au Bénin, ils ont repris des trésors royaux pour les rendre républicains. Ils sont devenus le patrimoine de tous les Béninois. C’est une bonne formule, mais il y en a sûrement d’autres.

Culture : quel sort pour les œuvres africaines restituées par l’Occident ?

Pour le chorégraphe congolais, Faustin Linyekula, les objets culturels rendus par des pays comme la France doivent retourner dans leurs communautés d’origine.Fin 2021, la France a entamé le processus historique de restitution de biens culturels africains pillés durant la colonisation. Dans ce cadre, le Bénin a reçu 26 objets emportés en 1892 par les troupes tricolores lors de la prise des palais du Royaume d’Abomey.

Ces œuvres étaient conservées dans des musées de l’Hexagone. Depuis leur réception au Bénin, elles sont gardées à la présidence de la République à Cotonou en attendant d’être transférés définitivement au Musée de l’épopée des Amazones et des Rois du Danhomè à Abomey, dans le Sud du pays. Objectif : réunir toutes les conditions pour une meilleure conservation de ce patrimoine.

Une décision que ne partage pas Faustin Linyekula. « Une sculpture est une manière pour une communauté d’archiver son expérience du monde et de la transmettre. Et évidemment sa place est au cœur des communautés », a expliqué le réputé danseur, chorégraphe et metteur en scène congolais.

Il s’exprimait, mardi dernier à l’île de Gorée, au cours d’un panel organisé par l’Open Society Foundations autour du thème : « Restitution du patrimoine africain : la nouvelle vague et son importance au sein des communautés ».

Pendant longtemps, les anciennes puissances coloniales ont rechigné à restituer des artefacts à l’Afrique au prétexte que le continent noir ne dispose pas d’assez d’infrastructures répondant aux normes de conservation internationales. De l’avis de M. Linyekula, « ce n’est pas très grave » si certains biens culturels « meurent » car cela peut permettre à d’autres générations d’en inventer encore.

Dans son argumentaire, le fondateur des Studios Kabako a soutenu que les musées canalisent trop les énergies des œuvres d’art : « Aucune énergie ne peut être gardée dans un état constant tout le temps. On tue l’énergie. Pouvoir laisser l’énergie se reposer est essentiel par rapport à ces objets ».

Faustin Linyekula est de ceux qui pensent que les peuples d’Afrique doivent se réapproprier les biens culturels retrouvés afin d’en exploiter les connaissances enfouies. « Une forme est une cristallisation de connaissances. Comment y accéder et ne pas s’arrêter juste à la beauté plastique ? Voilà la question qui mérite d’être posée », a-t-il fait savoir.

Macky Sall décrète un deuil national après la mort des bébés

Le président sénégalais Macky Sall a décrété un deuil national de trois jours sur toute l’étendue du territoire après la mort de onze nouveau-nés dans un hôpital.Par décret n° 2022-1170 du 26 mai 2022, Macky Sall a fixé un deuil national de trois jours à compter de ce jeudi 26 mai 2022. Pendant ces trois jours, tous les drapeaux seront en berne sur l’ensemble du territoire.

Le Sénégal s’est réveillé dans la stupeur, après l’annonce de la mort de onze nouveau-nés dans un incendie survenu, mercredi 25 mai vers 23 heures à l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy de Tivaouane, à 92 kilomètres à l’ouest de la capitale Dakar.

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Félix Diome, s’est rendu sur les lieux. Au terme de sa visite, il a annoncé l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités dans ce drame.

Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, se trouve présentement à Genève pour prendre part au sommet extraordinaire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Sénégal: les raisons de l’incendie a l’origine de la mort de onze bébés

Un « court-circuit » serait à l’origine de l’incendie survenu mercredi soir à l’hôpital public de Tivaouane à l’ouest du pays.Encore un drame dans les hôpitaux sénégalais. Onze bébés ont perdu la vie lors d’un incendie dans un hôpital à Tivaouane, cité religieuse, située à 92 kilomètres à l’ouest de la capitale Dakar.

Après le court-circuit, le feu s’est propagé très vite selon le maire de la ville Demba Diop qui s’est déplacé sur les lieux du drame. « Trois bébés ont été sauvés, malheureusement onze y ont perdu la vie », ajoute-t-il.

Le président de la République Macky Sall a exprimé dans la soirée, son soutien aux familles des victimes. « Je viens d’apprendre avec douleur et consternation le décès de 11 nouveau-nés dans l’incendie survenu au service de néonatalogie de l’hôpital » public de Tivaouane, a tweeté le président sénégalais Macky Sall. A leurs mamans et à leurs familles, j’exprime ma profonde compassion », a-t-il réagi sur Twitter.

Ce n’est pas la première fois que le système sanitaire est confronté  à ces genres de drame. En avril 2021, quatre bébés périssaient à Linguère au nord du pays, dans les mêmes circonstances.

Plus récemment, le 7 avril dernier à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga à 200 kilomètres au nord de Dakar, Astou Sokhna, une femme en couches de 34 ans perdait la vie faute d’assistance à la maternité.

Cette dame en souffrance, réclamait en vain une césarienne, en lançant au personnel soignant,  « opérez-moi, car je ne sais pas si je serai encore là demain ».  

Agence de notation financière africaine : Macky Sall persiste et signe

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) appelle de ses vœux la création d’un organisme d’évaluation des risques financiers outillé pour comprendre les réalités africaines.On peut désormais affirmer, sans risque de se tromper, que l’Agence de notation financière africaine est un cheval de bataille pour le président en exercice de l’Union Africaine (UA). Il y a une semaine, Macky Sall s’était exprimé sur le sujet lors de la 54e session de la Commission économique pour l’Afrique (CoM2022) tenue dans son pays.

Ce 25 mai, marquant la célébration de la Journée mondiale de l’Afrique, le chef de l’Etat sénégalais en a remis une couche. « Les notations (actuelles) posent un problème en termes de perception du risque », selon Macky Sall.

Le successeur de Félix Tshisekedi à la présidence tournante de l’UA n’a pas manqué de déplorer l’impact négatif de ce système sur le commerce et les investissements en Afrique alors que le continent noir a besoin de financements car le conflit ukrainien menace d’aggraver une situation économique déjà compliquée par la Covid-19.

Pour le président sénégalais, les pays africains doivent bénéficier des mêmes conditions d’accès aux prêts que ceux occidentaux. Cela passe par des notations plus en conformité avec les réalités africaines de la part entre autres de Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch Ratings.

Dans son discours en visioconférence, Macky Sall a rendu « hommage aux précurseurs du panafricanisme sur le continent, dans la diaspora et aux pères fondateurs dont la vision lumineuse, transcendant les barrières, a allumé la flamme incandescente de l’unité africaine ». 

Le 25 mai 1963, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), ancêtre de l’UA, a été créée à Addis-Abeba, en Ethiopie. « Le legs des anciens a été forgé et consolidé. Nous avons décolonisé notre continent, démantelé l’odieux système d’apartheid et réglé par la voie pacifique nombre de différends frontaliers hérités de la colonisation », a souligné le chef de l’Etat sénégalais. 

Après les pionniers, la nouvelle génération de dirigeants poursuit « les efforts d’intégration à l’échelle continentale et au sein des communautés économiques régionales à travers l’agenda 2063, les initiatives du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) et la mise en place progressive de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) », a noté Macky Sall, non sans appeler à « la mobilisation générale des énergies et des intelligences pour bâtir ensemble l’Afrique de nos rêves ».

Que cherchait Olaf Scholz au Sénégal, au Niger et en Afrique du Sud ?

Le chancelier allemand a bouclé mercredi 25 mai à Pretoria, la capitale sud-africaine, une tournée africaine entamée depuis dimanche en vue de promouvoir les investissements et la coopération sur le continent.Pour son premier déplacement en Afrique, le successeur d’Angela Merkel a passé quatre jours. Mais Olaf Scholz n’était pas en villégiature quand il s’est successivement rendu au Sénégal, au Niger et en Afrique du Sud. A l’image des dirigeants occidentaux, chinois ou turcs, il veut lui-aussi renforcer l’influence de son pays sur le continent.

En poste depuis six mois, le chancelier a jeté son dévolu sur les deux premiers pays dont les modèles démocratiques sont montrés en exemple dans une région ouest-africaine qui s’est illustrée ces derniers mois par de nombreux coups d’Etat.

Le Sénégal assure actuellement la présidence de l’Union africaine (UA) et est un nouveau pays partenaire du G7. Pour sa part, le Niger constitue un partenaire militaire et un État clé pour la politique de l’Union européenne (UE) en Afrique. Ainsi, avec Macky Sall et Mohamed Bazoum, Olaf Scholz a surtout parlé de sécurité et d’hydrocarbures, dans un contexte de crise mondiale exacerbée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

A Dakar, le terrain était déjà balisé par la visite, il y a trois mois, du président Frank-Walter Steinmeier. Le pouvoir politique en Allemagne est détenu par le chancelier. Dimanche, ce dernier a levé ainsi devant le président Macky Sall le voile sur les partenariats que Berlin souhaite nouer avec Dakar.

« L’Allemagne veut renforcer sa coopération avec le Sénégal notamment sur la question liée à l’exploitation du gaz », a dit le chef du gouvernement allemand dont le pays dépend fortement du gaz russe, premier fournisseur mondial. Avec la guerre russo-ukrainienne, son apprivoisement est donc perturbé, surtout dans les pays de l’Union européenne (UE) qui cherchent par tous les moyens des alternatives.

Le gaz sénégalais et l’Allemagne

C’est tout naturellement qu’ils se sont tournés vers le Sénégal. Ce pays ouest-africain, qui a découvert de grandes quantités de gaz offshore, va entrer dans la phase d’exploitation à partir de 2023. « Nous avons entamé les échanges et on va poursuivre nos efforts au niveau des experts parce que c’est notre souhait d’obtenir des progrès », a indiqué Olaf Scholz, qui a fait réagir également son hôte sénégalais sur le retour de la guerre en Europe.

Dans cet élan, Macky Sall a rappelé « les positions de principe du Sénégal contre l’invasion d’un pays par un autre » et son appel à « la désescalade et à la cessation des hostilités pour une solution négociée de la crise » russo-ukrainienne. Celle-ci entre dans son quatrième mois avec son lot de conséquences sur l’inflation mondiale.

« En outre, en tant que président en exercice de l’Union africaine, j’ai exprimé au chancelier Scholz notre préoccupation quant à l’impact de la guerre sur nos pays notamment la flambée généralisée des prix et les pénuries qui sont constatées », a-t-il ajouté avant de le remercier pour son invitation au Sommet du G7 qui se tiendra en Allemagne du 26 au 28 juin prochain.

Après Dakar, Olaf Scholz a fait cap sur Tahoua, au Niger, pour rendre visite aux soldats allemands de la mission Gazelle. L’armée allemande a construit et équipé un centre à Tillia, dans ladite région, pour former les forces spéciales nigériennes. Cette mission de  formation doit prendre fin en décembre prochain, mais à la demande expresse du Niger, le Parlement allemand a accepté de la prolonger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel.

« Le Niger est un pays qui compte pour nous les Allemands », a déclaré le chancelier. Dans l’Azawak nigérien et en plein désert, il a tenu à constater de visu le succès de cette coopération militaire, non loin de la frontière malienne.

La guerre au Sahel et en Ukraine

Par ailleurs, Olaf Scholz a souligné face au président nigérien Mohamed Bazoum que son pays continuera à fournir sa contribution à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) même si, a-t-il précisé, « la situation ne s’améliorera pas avec la présence de mercenaires russes ».

Comme au Sénégal, la question de la guerre en Ukraine a été aussi au cœur de la visite d’Olaf Scholz en Afrique du Sud, mardi 24 mai. Le chancelier voulait comprendre la position sud-africaine qui s’était abstenue de voter pour condamner l’invasion russe devant les Nations unies. A l’inverse, Berlin livre des armes à l’Ukraine qui est victime d’une « guerre brutale imposée » par la Russie, explique l’Allemand.

Face à la presse, le président Cyril Ramaphosa a voulu être prudent dans son vocabulaire, sachant que son pays partage avec la Russie les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), le groupe des grandes puissances émergentes actuelles. « J’ai indiqué qu’en tant qu’Afrique du Sud, nous voudrions que le conflit entre les deux pays prenne fin et que nous appelions à la cessation des hostilités, ce qui doit se faire par la négociation et le dialogue », a dit Cyril Ramaphosa.

Cependant, le chancelier ne lui tient pas rigueur de cette position malgré que l’Allemagne soit le deuxième partenaire commercial du pays. Berlin a conclu, en effet, avec Pretoria des accords de coopération dans le domaine des énergies vertes pour réduire la dépendance en charbon du pays le plus industrialisé d’Afrique.

« Ce partenariat historique soutiendra notre transition juste vers une économie à faible émission de carbone et une société résiliente au changement climatique d’une manière qui ne laisse personne de côté », s’est réjoui le président Ramaphosa, qui annonce en outre des une coopération avec l’Allemagne en matière d’industrialisation, de développement des infrastructures et de création d’emplois.

Sénégal : Yewwi et Benno reviennent dans la course aux Législatives

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur les décisions du Conseil constitutionnel remettant en selle Yewwi Askan Wi (opposition) et Benno Bokk Yakaar (pouvoir), les principales formations du moment, dans la course aux élections législatives du 31 juillet 2022.Le Quotidien qualifie de « jugement de Salomon » les décisions du Conseil constitutionnel repêchant les listes de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) et Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir). Vox Populi note pour sa part qu’il s’agfit d’un « partiel jugement de Salomon des 7 Sages ». Ils « donnent raison à YAW et Benno et tuent l’espoir de tous les autres requérants », souligne le journal

La validation des listes de ces deux coalitions relève « de +sages+ décisions » adoptées hier par ce Conseil. Des « avis favorables » également salués par des acteurs de la société civile dont Alioune Tine même si la coalition Aar Sénégal « soupçonne un deal ».

« Les 7 Sages remettent les pendules à l’heure », selon L’AS alors que Sud Quotidien indique que « les 7 Sages sauvent Benno et Yewwi ». Ainsi, la coalition des Ousmane Sonko, Khalifa et Cie sont autorisées à procéder à la substitution de ses démissionnaires sur la liste de Dakar contrairement à ce qu’avait décidé la Direction générale des élections (DGE).

Toutefois, Walf Quotidien indique que la validation de la liste de Yewwi à Dakar est un « cadeau empoisonné des Sages ». Tablant sur d’« éventuels contentieux à venir », L’Observateur note de son côté que cette coalition a profité d’un « vide juridique » pour rétablir sa liste à Dakar. En revanche, Bougane Guèye de la coalition Gueum Sa Bopp déclare après le rejet de son recours que « la décision des 7 Sages est une mascarade ».

OMS : Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus rempile

Les États membres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont réélu, ce mardi, l’Ethiopien pour un second mandat de cinq ans comme Directeur Général.Sans surprise, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, seul candidat à sa succession, poursuit l’aventure à la tête de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Élu pour la première fois en 2017, l’ancien ministre éthiopien de la Santé (2005 – 2012) a été reconduit à son poste lors de la 75e Assemblée mondiale de la Santé tenue à Genève, en Suisse.

« Le vote d’aujourd’hui est l’aboutissement d’un processus d’élection qui a débuté en avril 2021 lorsque les États membres ont été invités à proposer des candidats. En janvier 2022, le Conseil exécutif de l’OMS avait proposé le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus pour occuper à nouveau le poste de Directeur Général », explique l’agence spécialisée des Nations Unies sur son site.

Officiellement, le nouveau mandat du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus commence le 16 août 2022. « Conformément au règlement intérieur de l’Assemblée mondiale de la Santé, le mandat du Directeur Général ne peut être renouvelé qu’une seule fois », précise l’OMS.

Durant son premier mandat, l’ex-chef de la diplomatie éthiopienne (2012 – 2016) a initié « une transformation en profondeur de l’OMS pour qu’elle soit plus efficace et puisse ainsi obtenir un impact dans les pays afin de promouvoir la santé, de protéger davantage les personnes dans les situations d’urgence et de rendre l’accès à la santé plus équitable ».

En outre, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus « a piloté l’action de l’OMS face à la pandémie de Covid-19, aux flambées de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo et aux conséquences de multiples autres crises humanitaires sur la santé », souligne la source.

Avant l’OMS, il a également été président du Conseil du Fonds mondial de lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme, président du Conseil du partenariat Faire reculer le paludisme et président du Conseil du partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant.

Sénégal : Ousmane Sonko et Cie obtiennent gain de cause

Le Conseil constitutionnel a donné raison à la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) après que la Direction générale des élections (DGE) a rejeté sa liste à Dakar pour les élections législatives du 31 juillet prochain.YAW revient dans la course. Après l’invalidation de sa liste départementale à Dakar pour non respect de la parité, elle a déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel. La décision des « sept Sages » était attendue depuis hier soir, mais ils n’ont communiqué que ce mardi 24 mai. Et c’est pour donner une réponse favorable à la doléance de la principale coalition de l’opposition incarnée par Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Barthélémy Dias et Cie.

Le Conseil constitutionnel trouve « mal fondée » la décision du ministre chargé des élections de refuser au mandataire de Yewwi Askan Wi, Déthié Fall, la possibilité de procéder à la substitution de ses candidats. Pour se conformer à la loi sur la parité hommes et femmes, ce dernier avait sollicité le retrait de certaines personnes démissionnaires sur la liste du département de Dakar au scrutin majoritaire des prochaines élections législatives. Mais la DGE n’avait pas donné suite à cette demande avant de déclarer irrecevable la liste de YAW pour l’élection des députés à Dakar, une ville tombée dans l’escarcelle de cette coalition depuis les élections locales de janvier dernier.

M. Fall soutenait que l’accès à la commission de réception des dossiers de candidatures lui a été refusé. Il l’a ensuite fait constater par procès-verbal d’huissier du 11 mai 2022. Usant de son pouvoir d’interprétation, le Conseil estime que le mandataire aurait dû, en l’absence de toute disposition légale ou réglementaire contraire, être admis à procéder au retrait et au remplacement des deux candidats démissionnaires.

Par ailleurs, YAW n’a pas obtenu gain de cause dans toutes ses demandes. Le Conseil constitutionnel a rejeté en effet tous les recours relatifs à l’annulation des parrainages de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (unis pour un même espoir, pouvoir), qui avait déposé un nombre de parrains supérieur au maximum requis par la loi.

Problèmes de parité et de parrains

Ces derniers jours, le contexte politique est de plus en tendu entre les deux principales coalitions du pays, à savoir Benno Bokk Yakaar et Yewwi Askan Wi. Plusieurs irrégularités ont été signalées dans leurs listes déposées pour le scrutin législatif. Elles concernent notamment le non respect de la parité et le dépassement des parrainages requis. Selon plusieurs acteurs de la société civile, ces erreurs compromettent gravement la participation des deux coalitions à ces élections.

Cependant, Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Déthié Fall ont dénoncé hier soir le « traitement partial de la DGE sur les listes de Benno et YAW ». Face à la presse, ils notent que cet organe chargé d’organiser les élections n’a pas notifié à la coalition du pouvoir la non recevabilité de ses listes comme il l’a fait avec eux. Cette posture les a amenés à hausser le ton en menaçant de perturber l’organisation des élections.

Depuis Ziguinchor (sud) où il dirige la mairie de la ville, Ousmane Sonko a appelé à des manifestations avec une « mobilisation d’au moins 200.000 personnes » pour faire face à Macky Sall. « Si on décide de marcher sur le palais pour le déloger, on le fera. Il faut se battre contre Macky Sall pour le faire quitter. C’est le temps de l’action. Toutes les solutions sont envisageables », a-t-il dit dans une vidéo d’une quinzaine de minutes.

Toutefois, la décision du Conseil constitutionnel permettant à YAW de retravailler sa liste à Dakar pourrait faire baisser la tension en attendant l’étape de sa validation par la DGE. Néanmoins, le mandataire de BBY, Benoit Sambou, demande toujours l’invalidation de YAW. Face la presse, il déclare avoir relevé des irrégularités sur au moins quinze listes départementales de cette coalition concurrente.

Législatives au Sénégal : l’opposition hausse le ton

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur les menaces de la coalition des Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie face au risque d’invalidation de leurs listes aux élections législatives du 31 juillet prochain.Le Témoin note une « montée des tensions en attendant le Conseil constitutionnel » pour trancher sur les recours déposés par les deux principales coalitions du pays, Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir, pouvoir) et Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition). « Nous allons participer aux élections partout au Sénégal », menacent les leaders de Yewwi alors que Macky Sall est entré dans une « colère noire » contre Aminata Touré et Cie, d’après le journal, quand des acteurs ont soulevé des irrégularités pouvant mener à l’invalidation de la liste de Benno.

L’AS note toutefois que « les leaders de BBY entérinent les choix de Macky Sall » tandis que cette donne a causé des remous au sein de YAW. Malgré tout, Khalifa Sall et ses camarades « haussent le ton » contre le « traitement partial de la Direction générale des élections (DGE) sur les listes de Benno et YAW ».

« Yewwi se radicalise, Sonko se rebelle », souligne de son côté Vox Populi. Pour le chef de l’opposition, le temps n’est plus à la parole mais à l’action. « Appel à l’insurrection ou autre, je dis ce que je dis et je l’assume », martèle le leader de Pastef qui appelle à une « mobilisation d’au moins 200.000 personnes » pour faire face à Macky Sall.

Ousmane « Sonko bande les muscles », souligne pour sa part L’Observateur. « Je n’en ai rien à faire de l’appel à l’insurrection, j’assume mes propos », dit l’opposant arrivé troisième à la dernière présidentielle avec 15% des voix.

Toutefois, Abdou Karim Fofana, un proche du chef de l’Etat, lui a apporté une « réponse cinglante » dans le journal. « Sonko et Yewwi Askan Wi cherchent le chaos pour justifier leurs errements. Ça se sent dans leurs discours qu’ils veulent éviter d’aller aux élections », indique le directeur de cabinet du président Macky Sall.

Sud Quotidien et Walf Quotidien évoquent le retard dans la réponse du Conseil constitutionnel après la saisine par recours des coalitions. Les journaux notent que « le Conseil +attise+ la polémique » et crée une « controverse autour des délais légaux ». Pour le professeur de droit Ngouda Mboup, « le Conseil constitutionnel s’est mis en dehors des délais légaux pour statuer ».

Sur un autre sujet, Le Quotidien note une « psychose » causée par la série de meurtres dans le pays. « Silence on tue », titre de son côté EnQuête qui indique que trois personnes ont été tuées par des proches en deux jours.

Pour le sociologue Abdoulaye Ngom, « les parents n’ont pas la mainmise sur ce que font les enfants ». Mais « ces cas, bien qu’ils créent de l’émotion et de la sensation, ne peuvent pas être imputés à la défaillance de la police et de la gendarmerie », précise Massamba Camara, commissaire divisionnaire à la retraite

Sénégal : lancement de l’atelier intensif de structuration du PSE Vert

Les différents participants plancheront, durant 5 semaines, sur les aspects techniques et financiers de cet important programme de développement.Après une première phase de structuration tenue le 16 décembre 2021, le Plan Sénégal Emergent Vert franchit une nouvelle étape pour sa concrétisation avec l’ouverture, ce lundi, de l’atelier intensif de structuration.

Cet exercice permettra, à l’issue des travaux, de finaliser la structuration complète de ce programme qui se veut respectueux de l’environnement. Il s’agira entre autres d’accompagner les projets devant faire partie de l’opérationnalisation du PSE Vert, d’évaluer les besoins (financement, incitations, partenariats, etc.) des acteurs privés impliqués dans le programme, d’obtenir des hautes autorités leur engagement à réaliser les actions dévolues à l’État dans le cadre de la mise en œuvre de cette initiative et de définir tous les éléments permettant l’opérationnalisation des réformes critiques essentielles pour ce projet.

« J’accorde une attention particulière aux livrables qui sortiront de vos travaux. Ils permettront d’avoir une meilleure visibilité sur les questions techniques et financières du PSE Vert », a déclaré le ministre auprès du président de la République en charge du suivi du PSE, Abdou Karim Fofana.

Le PSE Vert, entrant dans le cadre de la deuxième phase du PSE, le principal référentiel des politiques publiques du président Macky Sall, vise à apporter des réponses concrètes à la problématique de la gestion de l’environnement et des ressources naturelles. Il devrait ainsi permettre au Sénégal de disposer d’une économie verte, faible en émission de carbone, économe en ressources et socialement inclusive.

« Sans nous priver de ressources dites fossiles qui ont permis aux pays occidentaux et à la Chine, par exemple, de s’industrialiser, nous veillons à un équilibre entre l’exploitation des ressources minières et pétrolières afin de garantir une croissance partagée et la promotion d’une économie verte pour un développement durable. Nous devons inventer une voix pour continuer à croître en harmonie avec la nature », a clarifié M. Fofana.

Selon lui, trouver cet équilibre « est un défi » que les réflexions issues de cet atelier devront contribuer à permettre de relever. Au cours de sa première phase de structuration, le PSE Vert avait validé six secteurs prioritaires pour l’investissement en mettant l’accent sur l’agriculture.

Sénégal : Benno et Yewwi menacées de ne pas participer aux législatives

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur les accusations de listes irrégulières que se lancent les coalitions Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, opposition) et Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir, pouvoir) en direction des élections législatives du 31 juillet prochain.

EnQuête titre sur le possible rejet des listes de Yewwi Askan Wi et Benno Bokk Yakaar : « Il faut sauver le système électoral ». Le journal note que les menaces qui pèsent sur la liste de ces deux coalitions « font craindre le pire pour la stabilité sociale ».

Malgré tout, la coalition Aar Sénégal (préserver le Sénégal, opposition) appelle à leur exclusion pour se conformer à la loi électorale. Selon Vox Populi, elle brandit la jurisprudence « Saliou Mbaye qui avait vu sa liste majoritaire frappée d’irrecevabilité pour n’avoir pas respecté le principe de l’alternance homme/femme ».

Toutefois, le journal souligne que « BBY fait invalider la liste nationale de YAW ». Selon la coalition présidentielle, Ousmane Sonko et ses camarades ont investi une même militante sur la liste des suppléants et celle des titulaires « en remplacement d’une jeune de moins de 25 ans », ce qui est contraire à la loi. Au même moment, YAW aussi demande la forclusion de BBY pour non respect de la parité.

Ces formations politiques sont suspendues ainsi à « la loi des juges » du Conseil constitutionnel, d’après Le Quotidien qui souligne que YAW et BBY mènent un « même combat pour la validité ». Pour Sud Quotidien, ces juges, appelés aussi « 7 Sages », sont « entre mille feux ».

Face à cette tension latente, la société civile tente de calmer le jeu même si son appel est rejeté par une partie de la classe politique dont la coalition Aar Sénégal. En revanche, Alioune Tine invite les partis « à sortir de la logique d’autodestruction du système politique et démocratique sénégalais ». De son côté, l’expert électoral Ndiaga Sylla « prône la remise des compteurs à zéro pour tous ».

Par ailleurs, ce désordre électoral a fini de causer une « hypothèque sur les Législatives », constate Walf Quotidien qui note que le report est « de plus en plus évoqué ».

Idrissa Gana Guèye : saint au Sénégal, homophobe en France ?

Suspecté d’avoir refusé de porter un maillot du Paris Saint-Germain avec le flocage LGBT, le milieu de terrain sénégalais est sous le feu des critiques depuis une semaine en France. Inversement, il est soutenu par plusieurs personnalités et institutions de son pays.

Le champion d’Afrique 2021 ne s’est toujours pas exprimé sur la polémique. Il a juste remercié, dans une courte vidéo partagée sur les réseaux sociaux, les nombreuses personnes qui ont applaudi ou compris son geste. Cette vague de soutiens continue sur les réseaux sociaux avec le hashtag #weareallidrissa dont se sont emparées plusieurs figures dans le monde, particulièrement musulmanes.

Selon certains observateurs, cette affaire rappelle le fossé culturel qui existe entre l’ex-puissance coloniale et son ancienne colonie, sur un sujet comme l’homosexualité. En France, la campagne de solidarité symbolique pour la communauté LGBT peut sembler anodine. Mais au Sénégal, elle passe pour une apologie déguisée de l’homosexualité, une « contre-valeur » réprimée par le code pénal du pays. Au-delà même, cette orientation sexuelle fait l’objet d’une vaste réprobation au sein de la société sénégalaise, où nul ne se risquerait à militer ouvertement pour les droits des homosexuels.

Samedi dernier, le joueur de 32 ans effectue le voyage avec son équipe dans le sud de la France. Déjà sacré champion pour la dixième fois de son histoire, le PSG devait affronter Montpellier pour le compte de la 37e et avant-dernière journée de la Ligue 1. Mais à la dernière minute, Gana sort de la feuille de match pour « raisons personnelles » alors qu’il n’est « pas blessé », selon son coach, l’Argentin Mauricio Pochettino, en conférence de presse. Les médias français sont interloqués.

Fossé culturel

Certains le suspectent d’avoir refusé de prendre part à la rencontre à cause des couleurs arc-en-ciel floquées sur les maillots de Ligue 1 lors de cette journée de championnat, dans le cadre de l’opération intitulée « Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot », en marge de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, célébrée chaque 17 mai.

Outre les médias, plusieurs observateurs se rendent vite compte que le Sénégalais avait déclaré aussi forfait l’année dernière, à la même période, pour le match contre Reims. Ils se servent de cette déduction pour l’accuser d’homophobe avant d’appeler à des sanctions à son encontre. « Les joueurs d’un club de football, et ceux du PSG en particulier, sont des figures d’identification pour nos jeunes. Ils ont un devoir d’exemplarité. Un refus d’Idrissa Gana Gueye de s’associer à la lutte contre l’homophobie ne pourrait rester sans sanction », a notamment déclaré Valérie Pécresse, candidate malheureuse de la dernière présidentielle française avec 5,1 millions d’euros de dettes.

La polémique prend de l’ampleur. Des plateaux sont organisés pour inviter Idrissa Gana Guèye à réagir et regretter son acte. Au milieu du vacarme, le Sénégalais demeure silencieux. Son entourage promet qu’il s’exprimera prochainement. Une position qui  met dans tous leurs états certains responsables de la Fédération française de football (FFF) dont le Conseil national de l’éthique (CNE).

« De deux choses l’une, soit ces supputations sont infondées et nous vous invitons sans délai à vous exprimer afin de faire taire ces rumeurs. Nous vous invitons par exemple à accompagner votre message d’une photo de vous portant le maillot en question », écrit le 18 mai le CNE, pour qui « la situation est suffisamment grave pour adresser ce courrier » à Guèye.

La FSF répond à la FFF

« En refusant de participer à cette opération collective, vous validez de fait les comportements discriminatoires, le refus de l’autre, et pas uniquement contre la communauté LGBTQI + », enchérit le Conseil national de l’éthique dans le courrier signé par son président, Patrick Anton, avant de conclure : « L’impact du football dans la société et la capacité des joueurs à représenter un modèle pour ceux qui les admirent nous donnent à tous une responsabilité particulière ».

Si au Sénégal le président Macky Sall a très tôt affiché son soutien à son compatriote en appelant au respect de ses « convictions religieuses », la Fédération sénégalaise de football (FSF) a, pour sa part, attendu deux jours après pour réagir de manière incendiaire à la sortie de cet organe de la FFF.

« Est-on vraiment dans cette France que l’on nous avait contée et racontée dans nos écoles, celle qui a comme devise la liberté, la fraternité et de l’égalité pour tous ? Comment une instance qui prétend promouvoir l’éthique dans le Football peut se fonder sur des supputations pour s’adresser à une personne pour lui enjoindre de s’exprimer et pire encore de s’afficher avec le maillot aux couleurs LGBTQI+ pour mettre fin aux dites supputations ? », s’interroge, dans son communiqué, l’instance dirigée par Augustin Senghor, par ailleurs premier vice-président de la Confédération africaine de football (Caf).

« Manifestement et inconsciemment, au moment d’écrire sa lettre, le sieur Patrick Anton n’a pas pu s’empêcher de mettre en lien la situation qu’il décrit ou déplore avec la couleur (ou la religion) de Mr Idrissa Gana Guèye », a poursuivi l’avocat de profession, qui ajoute que la FSF est prêt à tout pour défendre son joueur. Ainsi, « elle se réserve le droit de saisir les instances internationales compétentes dans le domaine du sport ou en matière de droits de l’homme
pour que ce qui ressemble à un harcèlement institutionnalisé cesse ».

Sénégal : le retour du Dak’Art en attraction

Les quotidiens sénégalais parvenus vendredi à APA titrent principalement sur l’ouverture de la quatorzième édition de la Biennale de l’art africain contemporain (Dak’Art), un événement artistique international.EnQuête se fait l’écho de l’ouverture de la 14e édition de la Biennale de Dakar, la capitale sénégalaise devenue depuis hier la « capitale de l’art ». Le Dak’Art revient « pour le plus grand bonheur des artistes » après la parenthèse Covid-19, souligne le quotidien.

Lançant la cérémonie d’ouverture, le président Macky Sall demande aux entreprises publiques et privées de financer l’art et la culture. Le journal indique qu’il veut créer un fonds de soutien pour la participation aux grands événements du monde.

Le chef de l’Etat « réitère ses ambitions pour la culture » dans Le Soleil qui constate, comme EnQuête, « un retour plein de promesses » du Dak’Art, après une pause due à la pandémie. Ainsi, le quotidien national souligne que le démarrage des travaux de l’Ecole des arts et métiers de la culture sera pour « bientôt ».

Si c’est la réouverture pour le Dak’Art, les casques bleus sénégalais rencontrent pour leur part des difficultés pour rallier le Mali. En effet, Le Quotidien note que le colonel Assimi Goïta, chef de la junte dans ce pays voisin, « bloque les Jambaars », les soldats sénégalais engagés dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

Il s’agit d’« une mesure de représailles contre les sanctions de la Cedeao », explique le journal. Malgré tout, la Minusma ne perd pas espoir, affirmant être « dans l’attente des autorisations des autorités maliennes » de transition.

Sur les élections législatives sénégalaises du 31 juillet prochain, Walf Quotidien explique « comment le pouvoir a dribblé Yewwi » Askan Wi, la coalition de l’opposition des Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie. Dans le département de Dakar en effet, la liste de cette coalition qui veut « libérer le peuple » a été rejetée pour n’avoir pas respecté la parité.

Par ailleurs, le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, risque de céder son poste à l’issue de ce scrutin, très disputé avant l’heure. Cet homme politique octogénaire qui a servi tous les régimes du Sénégal indépendant déclare toutefois qu’il prépare « une retraite volontaire ». « Je l’ai décidé en parfait accord avec le président de la République », a-t-il souligné, avant d’ajouter qu’il continuera de soutenir Macky Sall.

Intelcia inaugure son 3e site au Sénégal

Avec ce nouveau centre de relation client, l’entreprise comptera 1800 employés dans le pays de la téranga (hospitalité, en langue wolof).Le groupe Intelcia continue son expansion en Afrique subsaharienne. Après les sites de Dakar et Thiès, distants de 70 kilomètres, l’entreprise marocaine ouvre un second centre dans la capitale sénégalaise avec à la clé plus de 600 emplois créés.

« L’ouverture d’un 3e site Intelcia au Sénégal conforte d’une part l’attractivité de notre pays dans le domaine de l’externalisation de manière générale et des métiers de la gestion de la relation client en particulier. Elle révèle d’autre part le potentiel de croissance qu’un groupe tel qu’Intelcia voit en notre pays, tant en termes d’infrastructures qu’en termes de capital humain. Nous ne pouvons donc que nous réjouir de cette ouverture et du choix des dirigeants d’Intelcia », a déclaré le ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications, Yankhoba Diattara.

A l’en croire, cette nouvelle installation a un impact positif sur le développement économique du pays via les investissements réalisés et les emplois générés. De son côté, le Président Directeur Général et co-fondateur d’Intelcia, Karim Bernoussi, a fait savoir que l’engagement de son groupe au Sénégal s’articule autour du Plan Sénégal Émergent (PSE) dont l’ambition est à la fois un développement économique, social et humain.

Poursuivant, M. Bernoussi a renseigné qu’ « Intelcia est le premier employeur de la communauté sénégalaise au Maroc avec plus de 1400 collaborateurs ». Hassane Nasri, ambassadeur du Maroc au Sénégal, a magnifié l’exemplarité de la coopération entre Dakar et Rabat : « (Ce nouveau site) est
un exemple de ce que sa Majesté le Roi Mohammed VI a toujours voulu et fait pour que l’intégration africaine soit une réalité ».

Intelcia est présent dans les trois pays en Afrique Subsaharienne. Il s’agit du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun. D’ici fin 2022, le nombre de ses salariés dans la région devrait passer à près de 5000. Le groupe marocain, qui emploie actuellement 35.000 personnes dans le monde, a réussi en 20 ans à s’implanter dans 16 pays et sur 3 continents. Les dirigeants d’Intelcia comptent porter le chiffre d’affaires de la société à 1,5 milliards d’euros dans trois ans.

Affaire Ndiaga Ndiouf, une épée de Damoclès sur la tête du maire de Dakar ?

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur le report du verdict de l’appel de Barthélémy Dias dans l’affaire l’opposant à la famille d’un nervi tué aux abords de la mairie de Mermoz Sacré-Cœur, qu’il dirigeait en 2011.Le Témoin titre sur l’affaire Ndiaga Diouf – Barthélémy Dias et note que « le délibéré prend des vacances ». Cette affaire oppose l’actuel maire de Dakar à la famille de Ndiaga Diouf, un nervi tué en 2011, alors qu’il dirigeait à l’époque la mairie de Mermoz Sacré-Cœur. Attendu hier « avec impatience et crainte », le délibéré de ce procès en appel est reporté jusqu’au 21 septembre, « c’est-à-dire en pleines vacances hivernales ou en pleines vacations judiciaires », note le journal.

Barthélémy Dias a été condamné, en première instance, à deux ans de prison dont six mois ferme pour la mort de Ndiaga Diouf, dans des heurts survenus à Dakar, en 2011. Le contexte politique était tendu entre le pouvoir incarné à l’époque par l’ex-chef de l’Etat d’Abdoulaye Wade, vaincu un an plus tard à l’élection présidentielle par Macky Sall.

Si M. Dias avait fini de purger la peine ferme, il avait toutefois décidé de faire appel de cette condamnation. Il se considère comme la principale victime dans cette affaire et déclare n’avoir tué personne. Des images l’ont montré à l’époque en train de tirer, mais les rapports d’analyse balistique n’ont jamais réussi à confirmer que les balles qui ont tué Ndiaga Diouf provenaient de son pistolet.

Pour Sud Quotidien, « le calvaire de Barth continue ». Si l’avocat de la défense trouve que ce renvoi est « une excellente chose », le maire de Dakar note pour sa part : « Nous en prenons acte et nous continuons à inviter les populations à se mobiliser pour la démocratie ».

Venu l’accompagner au tribunal, le chef de l’opposition Ousmane Sonko, par ailleurs maire de Ziguinchor (sud), affirme que son collègue « dirigera Dakar pour les cinq prochaines années ». « Nous allons nous mettre en formation de combat et faire face à Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir, coalition présidentielle) et à Macky Sall », poursuit-il dans Vox Populi.

En revanche, Oumar Sow, un des responsables de la coalition présidentielle dans la banlieue dakaroise, déclare à l’égard de Sonko que « s’il veut la guerre, il nous trouvera sur son chemin ». « Sonko n’a pas le monopole de la violence. Nous riposterons à la mesure de toute attaque », dit-il.

Les législatives s’invitent dans le procès

Malgré tout, EnQuête note que « Sonko joue son va-tout » en demandant notamment « l’invalidation de la liste de BBY » pour les élections législatives du 31 juillet prochain. « Désormais, il n’y aura qu’un combat : BBY ne doit pas être sur la ligne de départ », affirme le leader de Pastef avant d’appeler « à un grand rassemblement dans les jours à venir ».

Les opposants reprochent à la coalition de Macky Sall d’avoir dépassé le nombre de parrainages requis et invoquent la jurisprudence Malick Gakou, un opposant dont la candidature a été rejetée lors de la dernière présidentielle pour le même motif, pour justifier leur demande. Toutefois, la tête de liste de BBY pour les Législatives, l’ex-Premier ministre Aminata Touré, botte en touche dans le journal et note que l’opposition est dans une « stratégie d’enfumage ».

Au même moment, la liste de Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple, opposition), la coalition des Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie, dans le département de Dakar a été rejetée par la Direction générale des élections (DGE) pour non respect de la parité. YAW a déposé dans ce sens un recours au niveau du Conseil constitutionnel pour obtenir gain de cause.

Cette situation constitue une « pression maximale sur les 7 Sages », selon Walf Quotidien qui ne s’empêche pas de pointer, en outre, « l’insoutenable légèreté des politiques » en raison des irrégularités notées dans certaines listes déposées.

Economies africaines : la relance passe par plus de « dépenses productives » (experte)

Les Africains doivent davantage mettre leurs ressources financières au service du développement de leur continent, selon Mama Keïta, Directrice du bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en Afrique de l’Est, interrogée par APA en marge de la 54e Conférence des ministres des Finances, de l’Economie et du Plan de la CEA tenue au Sénégal du 11 au 17 mai 2022.1.
Que peut-on retenir de l’évènement de la CEA ?

La conférence a observé que la structure des économies africaines rend celles-ci très vulnérables à toutes sortes de chocs car n’étant pas très diversifiées. Elles sont très dépendantes du reste du monde et sont durement affectées par le moindre choc. Il faut nécessairement les diversifier en mettant l’accent sur les produits de première nécessité pour le continent. Même en cas de chocs extérieurs, la livraison des biens essentiels, les aliments de base, les produits pharmaceutiques, les engrais… ne sera pas interrompue.

Par exemple, lors de la crise de la Covid-19, nous avons vu que l’Afrique était obligée d’attendre que les autres se servent en vaccins avant de lui transférer le surplus. Au-delà de la diversification, la conférence a souligné la nécessité de trouver d’autres sources de financement et d’améliorer l’environnement des affaires pour attirer des Investissements Directs Etrangers (IDE).

La CEA a également recommandé à tous les Etats de faire des efforts pour la mise en place effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Ce faisant, nous renforçons l’intégration régionale et réduisons la vulnérabilité face aux chocs exogènes. En outre, cela permettra au continent de commercer et de produire plus.

Quand l’Afrique produit plus, elle crée plus d’emplois et les Etats collectent davantage de taxes. Nous avons aussi demandé aux administrations d’améliorer la collecte des recettes publiques en faisant recours à la digitalisation. Les administrations digitalisées perdent moins de recettes. Par ailleurs, il faut que les Etats luttent mieux contre les flux financiers illicites. Chaque année, on estime que 83 milliards de dollars quittent illégalement l’Afrique.

Un appel a été lancé à la communauté internationale pour qu’elle accroisse les Droits de Tirage Spéciaux (DTS) en faveur des pays africains. Nous avons invité les pays avancés, disposant de DTS dont ils n’ont pas besoin, de les réorienter vers l’Afrique comme l’a fait la Chine.

De plus, nous souhaitons la reconfiguration de l’architecture financière mondiale. En ce moment, les pays africains sont très mal évalués. Les agences de notation financière attribuent à nos pays des notes basées sur des risques surélevés. Les Africains ne sont donc pas bien côtés. Cela fait qu’ils n’ont pas accès aux crédits ou y ont accès, mais avec des coûts super élevés. Nous avons donc dit aux pays africains de s’organiser et de trouver des partenaires pour promouvoir une reconfiguration de cette architecture financière internationale.

2.
Comment faire pour que ces recommandations soient suivies d’effets ?

Les ministres eux-mêmes ont appelé à beaucoup de coordination entre eux. Ils ont demandé à la CEA et à ses partenaires panafricains de ne pas se relâcher. Il faut à chaque fois organiser, même en ligne, des réunions avec les ministres des Finances pour rappeler les recommandations et suivre avec chacun son niveau d’exécution et aussi aider ceux qui rencontrent des difficultés.

Certains pays sont parfois lents parce qu’ils n’ont pas les capacités requises. Ils ont ainsi appelé la CEA et d’autres partenaires à accentuer l’appui technique et le renforcement de capacités pour mettre en œuvre toutes ces recommandations.

3.
La nécessité de mobiliser les ressources domestiques pour financer la relance est souvent revenue dans les débats. On dirait que c’est là que le bât blesse ? 

Une économie doit d’abord pouvoir compter sur ses propres ressources internes. L’aide au développement, c’est bien. Mais elle n’est pas durable. Lorsque les pays qui donnent ont leurs propres défis, vous êtes dans des problèmes.

Par conséquent, mobiliser les ressources internes doit être la première source de financement du développement. C’est extrêmement important. Après, il y a les IDE et d’autres types d’investissements qui existent comme les fonds de pensions sur lesquels nous pouvons nous appuyer.

Il faut mettre en place une gouvernance, une politique et une régulation afin d’utiliser ces ressources de manière sécurisée. Il faut aussi amener les citoyens à épargner et à diriger leurs ressources vers le développement. Moins de dépenses non productives et plus de dépenses productives.

C’est le secteur privé qui, en investissant, crée la richesse et la croissance dans tous les pays. Le secteur privé africain ne doit pas se fatiguer de mener un dialogue continu avec les pouvoirs publics pour exprimer ce dont il a besoin pour investir et produire.

Le dialogue avec le secteur public permet de créer l’environnement propice à une meilleure production. Si le secteur privé ne produit pas, il n’y a pas de richesses. Il doit être en mesure d’entrer en compétition parce que les économies africaines sont ouvertes et les biens fabriqués ailleurs peuvent inonder leurs marchés. Les Etats doivent travailler à renforcer le secteur privé.

Encore une fois, il est important d’être autonome sur un certain nombre de produits essentiels parce que lorsqu’il y a crise, les pays qui ont les capacités de les produire arrêtent d’exporter et nous nous retrouvons face à des pénuries pouvant coûter la vie à plusieurs milliers de personnes.

Cedeao : comment se portent le Mali et ses voisins après l’embargo ?

En janvier dernier, des économistes ouest-africains ont noté que plusieurs pays de la Cedeao allaient « pâtir des mesures économiques et financières adoptées contre le Mali ». Qu’en est-il de la situation actuellement ?Il y a un mois, le président Macky Sall, faisant son petit pèlerinage en Arabie Saoudite, marchait dans les rues de la Mecque quand il fut subitement interpellé par une dame africaine, d’origine malienne apparemment. Barrée par la sécurité, elle tente par tous les moyens de s’approcher de lui pour délivrer un message qui lui tient à cœur.

« L’embargo sur le Mali ! Il faut enlever l’embargo sur le Mali. On a faim, on a soif », lance-t-elle à l’adresse du chef de l’Etat sénégalais, non moins président en exercice de l’Union africaine (UA). Elle insiste, insiste, jusqu’à ce qu’il s’arrête, se retourne vers elle, tout sourire, en la désignant par l’index : « In cha Allah », lui lance-t-il en guise de promesse. C’est une façon de faire comprendre à cette femme ainsi qu’à tous les acteurs qui vivent des échanges entre le Mali et les quatorze pays de la Cedeao qu’il a entendu leurs supplications, même si cet embargo ne vient pas de lui.

Depuis le 9 janvier dernier, ce pays ouest-africain vit sous le coup de lourdes sanctions économiques, prononcées par cette organisation sous-régionale, après un désaccord avec la junte militaire qui a proposé un calendrier de transition de cinq ans maximum. Outre la fermeture des frontières au sein de l’espace sous-régional, le gel des avoirs financiers du pays au sein de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) plonge dans le désarroi de nombreux Maliens.

Au bord de la rupture ?

Ces mesures visent à asphyxier l’économie d’un pays « très extravertie » car dépendant fortement des exportations, surtout le coton, selon l’économiste malien Modibo Mao Makalou. « Notre Produit intérieur brut (PIB) est dépendant du commerce international à hauteur de 60% », a-t-il précisé.

Malgré tout, le Mali semble afficher une certaine solidité depuis plus de quatre mois. Pour contourner les sanctions, les autorités ont diversifié les partenariats en multipliant leurs échanges avec la Guinée et avec des pays non membres de la Cedeao, tels que la Mauritanie et l’Algérie.

« En réalité, il y a une capacité de prévision et de réaction. Depuis le 16 septembre 2021, lors de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao, une liste a commencé à être compilée pour sanctionner des personnalités maliennes. Je pense qu’à partir de ce moment, le gouvernement a dû prendre des précautions par rapport à d’éventuelles sanctions », explique M. Makalou, ancien conseiller économique à la présidence malienne, regrettant juste le fait que ces sanctions n’aient pas été graduelles comme le « prévoient » les textes de la Cedeao et de l’Uemoa.

Il s’exprimait lors d’un Spaces, une conversation publique sur Twitter organisée la semaine dernière par l’Observatoire citoyen sur la gouvernance et la sécurité, un think tank malien, sur l’impact des sanctions de ces deux organisations régionales sur le secteur privé national.

En revanche, plusieurs observateurs s’accordent à dire que la situation au Mali devient de plus en plus intenable. Récemment, la junte malienne a proposé de revoir la durée de la transition à deux ans et demandé la médiation du Togo dans la crise politique. Cependant, la Cedeao maintient toujours le statu quo. Aujourd’hui, des opérateurs économiques maliens de premier plan sont au bord de la rupture.

Des transactions quasi impossibles

« En tant qu’entrepreneur malien, on sent ces sanctions. Il y a aujourd’hui des industriels qui envisagent de fermer parce que leurs approvisionnements sont coupés. Les transactions bancaires sont très difficiles, on ne peut pas faire de transfert à l’intérieur de l’Uemoa et de la Cedeao. Personnellement, je l’ai vécu » en voulant effectuer des transactions financières pour l’exécution de projets à Ouagadougou et à Dakar, a confié Mossadeck Bally, fondateur du groupe hôtelier Azalaï. Il rappelle que son pays se trouve « au milieu de sept pays » et « n’a pas accès à la mer », faisant que le Mali « se coupe en quelque sorte de son espace naturel » en se coupant de ses voisins.

« On ne peut plus se mouvoir facilement pour les affaires ou les actions de supervision. Il faut passer par Conakry ou Nouakchott. Un billet Bamako-Ouagadougou, qui coûtait un peu moins de 300 mille FCFA avant l’embargo, coûte maintenant 900 mille. Vous êtes obligé de passer quasiment une nuit ou une journée en route », déplore l’homme d’affaires malien qui fait aussi écho à ces transporteurs « coincés » au niveau des frontières. Ils sont Maliens, Sénégalais, bref des ouest-africains.

Transitaire malien basé au port de Dakar, Lassana Kanté assiste depuis quelque temps à une chute vertigineuse de son chiffre d’affaires. Si cet embargo n’est pas levé, il craint de ne plus pouvoir joindre les deux bouts et nourrir sa famille. « Cet embargo nous fait beaucoup de peine. Avant la fermeture des frontières, on travaillait 24 heures sur 24. Mais maintenant, c’est très difficile. Du lundi au vendredi, on était occupés à sortir des containers. Mais aujourd’hui, il est très difficile pour un transitaire d’en avoir dix », a-t-il indiqué à APA.

C’est le même son de cloche pour Mamadou Wade, coxeur sénégalais. « La situation est difficile pour tout le monde, que vous soyez transitaire, chargeur ou transporteur. Nous demandons au président Macky Sall de penser à ces pères de famille », a-t-il appelé.

Le prix de la viande en hausse

En outre, la crise touche les transporteurs de bétail. Le prix de la viande de bœuf ou de mouton a grimpé de façon exponentielle à moins de deux mois de la fête de Tabaski ou Aïd el Kebir. Avant l’embargo, le kilogramme coûtait autour de 3000 FCFA alors qu’il faut débourser maintenant entre 4000 et 5000 pour les deux variétés. « Le gros du stock de viande que nous consommons au Sénégal, surtout à Dakar, vient du Mali. Avec le blocage du transport transfrontalier, les répercussions sur le prix de la viande se font sentir. C’est très difficile pour les ménages avec qui nous sommes en contact régulier. J’espère que les autorités vont prendre des décisions qui vont dans le sens de soulager les populations », a noté Kader Sèye, un boucher opérant dans la capitale sénégalaise.

Ainsi, le Mali n’est pas le seul à souffrir des sanctions de la Cedeao. En tant que premier partenaire commercial du Sénégal, il fait entrer plusieurs milliards de francs CFA dans les caisses de l’Etat. Deux mois après la mise en œuvre de l’embargo, la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) a évalué les pertes du Sénégal à hauteur d’une vingtaine de milliards. « Il convient de noter que les exportations vers le Mali, sous embargo de la Cedeao depuis la première quinzaine du mois de janvier, ont diminué de 28,1 % (-24,2 milliards) entre décembre 2021 et janvier 2022, particulièrement celles des produits pétroliers (-20,6 %) et du ciment (-44,4 %) », indiquait en mars dernier cet organe du ministère sénégalais de l’Economie.

Dans la même période, certains spécialistes renseignaient sur la position difficile du Sénégal d’appliquer cette décision au regard des enjeux économiques non négligeables. « Le Mali se trouve dans une situation extrêmement difficile et intenable. Mais les autres pays seront impactés, principalement son premier fournisseur qui est le Sénégal. Ce dernier a exporté (des biens et services) pour 470 milliards FCFA en 2020 et plus de 500 milliards en 2019. Donc les échanges entre le Mali et le Sénégal tournent par an autour de 500 milliards FCFA », affirmait pour APA Dr Souleymane Diakité, enseignant-chercheur à l’École nationale de la statistique et de l’analyse économique (ENSAE) de Dakar.

Un chronogramme de la discorde

Par ailleurs, des chercheurs du Centre universitaire de recherches économiques et sociales (CURES) de Bamako ont indiqué le 25 janvier dernier, dans une étude intitulée « Effets des sanctions de la CEDEAO sur le commerce extérieur du Mali », que le Burkina Faso, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin allaient « pâtir des mesures économiques et financières adoptées contre le Mali ».

« En cas de rupture commerciale totale, le Sénégal réaliserait une perte de plus de 1,3 milliards de FCFA par jour, suivi de la Côte d’Ivoire avec plus de 612 millions de FCFA puis vient, en troisième position, le Bénin avec un peu plus de 151 millions de FCFA par jour », soulignaient ces chercheurs, cités par l’Agence malienne de presse (AMAP).

En dépit de toutes ces alertes, le bras de fer entre le Mali et la Cedeao continue de priver beaucoup de citoyens de la région de leur moyen de subsistance. Certains acteurs comme Mossadeck Bally pensent toujours que les « sanctions ont été prises sur des bases qui n’existent pas juridiquement ». Toutefois, cela ne doit pas constituer une entrave à la reprise du dialogue en vue d’un retour à la normale qui serait salvateur pour tous.

« Il est plus qu’urgent que le gouvernement, non seulement, prenne le taureau par les cornes en faisant son chronogramme, en commençant déjà les réformes essentielles. On est tous d’accord qu’il faut faire des réformes avant de partir aux élections. Il faut négocier avec la Cedeao pour que, d’ici à la fin du mois de mai, on puisse sortir de cette situation qui devient de plus en plus intenable pour les Maliens et les opérateurs économiques », a préconisé l’homme d’affaires malien alors que les positions semblent toujours figées de part et d’autre.

Sénégal : un centre de bioproduction à l’Iressef

Avec l’appui de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Belgique), l’Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Épidémiologique et de Formations (IRESSEF) veut expérimenter la bio-production au Sénégal.Installé dans la nouvelle ville de Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar, l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef) « travaille étroitement avec plusieurs entités de la Wallonie pour le développement d’un centre de bio-production, l’organisation d’un master de spécialisation qui aborde spécifiquement les risques sanitaires à l’interface entre l’Homme, l’animal et l’environnement » selon l’Iressef.

Cette collaboration s’oriente également vers « le développement d’une plateforme de diagnostic moléculaire de la covid-19 semblable à celle que l’Université de Liège a mis en œuvre en Belgique en réponse à la pandémie. »

Pour « faire le point sur les avancées de cette collaboration exemplaire », le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en visite de trois jours au Sénégal, s’est rendu mardi 17 mai au siège de l’Iressef, à Diamniadio.

Reçu par le professeur Souleymane Mboup, président fondateur de l’Iressef, Jean-Yves Jeholet a déclaré vouloir « amplifier la collaboration » avec la structure qui travaille dans la recherche sanitaire et la formation.

« Nous voulons donner un signal fort dans les mois, dans les années à venir. Nous voulons construire un écosystème avec le monde universitaire, avec les entreprises que nous avons en Wallonie et à Bruxelles, et forcément avec le gouvernement du Sénégal ainsi qu’avec tous les instituts comme celui-ci au niveau de la recherche », s’est engagé le ministre-président de Bruxelles-Wallonie, après une visite des lieux.

Pour sa part, le président fondateur de l’Iressef s’est félicité de la visite de l’officiel wallon et a assuré que l’implémentation du centre de développement de bioproduits, « avec toutes les opportunités de formation », sera construit dans le moyen terme.

Selon le virologue sénégalais, cette innovation concerne « le développement de vaccins mais aussi d’autres produits comme des anticorps clonaux, avec une technologie miniaturisée, à des prix abordables ».

Afrique: l’idée d’une agence de notation fait son chemin

Cette institution financière devrait prendre en compte les réalités des économies du continent noir largement dominées par le secteur informel.L’avis des agences de notation financière a une grande influence sur l’accès aux marchés financiers. En rehaussant la note d’un pays, elles diminuent le risque d’y investir et favorisent son accès aux crédits. Les économies africaines, souvent victimes d’une dégradation de leurs notations, sont ainsi confrontées à une surestimation des risques d’investissement et une flambée des primes d’assurance et par ricochet des taux d’intérêt de la dette. D’où la nécessité pour le continent de se doter d’une structure parallèle d’évaluation des risques.

« Avoir une agence de notation africaine nous permettra d’avoir notre propre benchmarking. Une agence qui comprend mieux les réalités africaines et qui prendra en compte davantage l’impact du secteur informel dans notre Produit Intérieur Brut (PIB) », a déclaré le ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott.

Il s’exprimait ce mardi à la clôture de la 54e session de la Commission économique pour l’Afrique (CoM2022) tenue au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, à la périphérie de Dakar.

Cette institution panafricaine, a fait savoir l’ancien directeur du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), « devra prendre en compte davantage la résilience de nos économies et faire des rapports qui vont inspirer les agences de notation internationale » afin que celles-ci revoient leurs méthodes d’évaluation des risques en Afrique.

Dans son discours d’ouverture officielle de la CoM2022, lundi dernier, Macky Sall avait déjà fustigé les procédés utilisés par les agences de notation quand il s’agit des pays africains. Le président sénégalais a signalé à ce titre que le rapport 2022 sur le financement du développement durable avait pointé du doigt les limites et les méthodes d’évaluation de ces agences.

« L’étude établit un parallèle entre la célérité des agences de notation vis-à-vis des pays du Sud et leur relative mansuétude à l’égard des nations riches », a dénoncé le successeur d’Abdoulaye Wade.

Citant le rapport, Macky Sall a rappelé que les pays développés, ayant connu une augmentation de la dette et un ralentissement économique beaucoup plus important, ont largement échappé aux dégradations, non sans ajouter que cette notation renforce leur accès aux marchés financiers.

Le document insiste ainsi sur l’importance de méthodologies transparentes afin de ne pas saper la confiance dans la notation.

Ce rapport a été réalisé par une soixantaine d’institutions multilatérales dont le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale, le Comité de Bale sur la supervision bancaire, le Comité international des régulateurs de l’assurance et le Conseil de stabilité financière.

Macky Sall fait le procès du système financier international

Le chef de l’Etat sénégalais a durement critiqué les règles régissant la gouvernance économique mondiale « qui ne correspondent pas à nos réalités ».Le président Macky Sall n’y est pas allé par quatre chemins pour dénoncer les exigences des institutions financières internationales envers les pays africains. « Tout le monde est d’accord que les conditions actuelles qui régissent la gouvernance économique sont dépassées et inadaptées à la réalité. A quoi bon donc continuer à imposer à l’Afrique de respecter des chiffres de déficit de 5 % ou 6 % dans cette double crise ? Ça n’a aucun sens », a pesté le président en exercice de l’Union Africaine (UA).

Selon ce dernier, les politiques économiques en vigueur ont été adoptées bien avant les indépendances des pays africains. « Nos réalités ne sont prises en compte ni par les agences de notation ni par ceux qui décident. Mais c’est clair que ça ne marche pas. Et ça ne peut pas marcher. C’est ça la vérité. Soit, nous avons le courage de le dire ou on se tait », a soutenu le président Sall.

Macky Sall s’exprimait lundi à l’ouverture à Diamniadio de la réunion ministérielle de la 54e Conférence de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies.

A en croire le chef de l’exécutif sénégalais, si le statu quo perdure « c’est l’atteinte même des objectifs de développement durable à l’horizon 2030 qui sera définitivement compromise ». Partant de là, il a souligné la nécessité de sortir des schémas classiques qui ont déjà montré leurs limites même en temps normal. « C’est pourquoi, nous plaidons pour l’effectivité des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) pour nos pays », a déclaré Macky Sall.

Sur les 250 milliards de DTS émis par le FMI, seuls 33 milliards, soit 5 % ont été alloués à l’Afrique. « C’est ce que nous pesons selon les règles qui gouvernent le monde. Est-ce que c’est ce que nous pesons réellement sur l’économie mondiale et la population mondiale ? Les règles sont injustes. Elles sont dépassées et il faut que nous ayons ensemble le courage de remettre cela en cause avec ceux qui veulent progresser. Ceux qui ont un humanisme et une solidarité pour faire bouger les lignes », a-t-il martelé.

Soulignant la volonté des Etats africains d’innover en cette période de double crise, le président Macky Sall a invité les initiatives américaines et européennes consacrées à la relance à s’inscrire dans cette approche innovante avec des prêts longues durées en contrepartie de réalisation de projets d’infrastructures structurantes en co-traitance avec le secteur privé africain.

« Cela me parait essentiel et sans conditionnalité parce qu’autrement ces belles initiatives risquent de connaître les mêmes trajectoires », a-t-il averti.

Par ailleurs, Macky Sall a appelé l’Organisation de Coopération et de Développement économique (OCDE) à revoir ses règles d’octroi de crédits aux pays africains. « Les pays développés veulent vendre, nous voulons acheter et construire notre développement alors le dialogue entre nous devrait être facile mais les règles sont difficiles », s’est-il désolé.

Pour le successeur de Félix Tshisekedi à la tête de la présidence tournante de l’UA, « l’Afrique ne parle pas d’aide pour se développer mais de partenariats puisque l’aide ne permet de régler aucun problème mais au moins qu’on discute sur les conditions d’accès aux crédits, aux marchés financiers dans des conditions que les pays développés utilisent pour avoir des ressources ».

Il a ainsi plaidé pour l’allongement des maturités des prêts de l’OCDE pour une meilleure adéquation avec la durée d’exploitation des infrastructures financés par ces crédits import-export.

De même, Macky Sall a dénoncé l’obligation d’acompte de 15 % et la mauvaise notation des pays africains du fait de la perception très élevé du risque par rapport aux risques réels. Ces paramètres entraînent, d’après lui, un renchérissement des crédits qui rend les pays africains moins compétitifs.

Il a ainsi pointé du doigt ces pays qui souvent ont des problèmes de recettes et ont du mal à s’acquitter de l’acompte alors qu’on pourrait se contenter de 5% avec des durées d’au moins vingt ans.

« On ne peut pas construire un chemin de fer et demander un remboursement sur 10 ans, ou une centrale électrique à rembourser sur la même durée, ce n’est pas possible », a soutenu M. Sall.

Le chef de l’Etat sénégalais a enfin réitéré la nécessité de mettre un terme aux congés fiscaux induits dans le secteur extractif afin de renforcer le financement des économies africaines. Selon le président Sall, l’autre enjeu de financement des économies africaines réside dans la justice fiscale notamment dans le secteur extractif, mines, gaz…

« Comme partout ailleurs, l’exigence du paiement de l’impôt là où la richesse se crée, doit être effective en Afrique. Si, on nous paie les taxes dus, on n’aurait même pas besoin de l’aide publique au développement. C’est un enjeu de plusieurs milliards par an, une opportunité de croissance et de prospérité pour nos pays », a-t-il fait savoir.

Afrique : vers l’implantation de 7 usines pharmaceutiques

La Guinée, le Sénégal, la Mauritanie, le Bénin, le Nigeria, le Congo et l’Angola ont été choisis par les sociétés Turk Ilaç et Interglobe IEG, porteuses du projet.L’indépendance pharmaceutique, ce n’est pas encore une réalité en Afrique. En 2020, le continent noir importait plus de 80 % de ses produits pharmaceutiques et consommables médicaux. Récemment, la Covid-19 a montré les risques encourus par l’Afrique.

Turk Ilaç, une grande entreprise turque de production de produits pharmaceutiques et Interglobe IEG, une société américaine active dans la recherche d’opportunités d’investissement en Afrique pour les compagnies étrangères, ont signé un accord en décembre 2021 lors 3e Sommet Turquie-Afrique. L’objectif commun est que les sept usines pharmaceutiques,  similaires à celles réalisées avec succès en Turquie, sortent de terre d’ici 2024.

« Le développement de ces unités de production à travers l’Afrique est d’une importance capitale pour le développement durable, non seulement de l’Afrique mais aussi de l’économie mondiale dans son ensemble », a déclaré Mehmet Berat Battal, président de Turk Ilaç.

Les gouvernements des différents Etats concernés adhèrent au projet. À la suite des réunions avec les autorités compétentes, Turk Ilaç affirme avoir reçu de « très bons échos » sur la garantie d’achat et l’attribution d’espaces afin d’encourager la production locale.

Le groupe turc dit réaliser des productions intégrées à faible coût et sans compromis sur la qualité. Il entend maintenant apporter en Afrique son expérience et son savoir-faire pour contribuer à l’émergence d’une industrie pharmaceutique.

Dans ce projet ambitieux, Turk Ilaç devrait bénéficier du soutien des sept pays ciblés, de la Banque africaine d’import-export (Afrexim) et d’autres fonds connexes. Globalement, la stratégie de l’entreprise turque en Afrique s’articule autour de quatre axes : l’investissement dans le secteur pharmaceutique, le transfert de technologies avancées, la promotion de l’emploi des femmes et le développement.

Pour sa part, Interglobe IEG s’était engagée avec le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) pour développer l’industrie pharmaceutique locale, créer des emplois, attirer les investissements étrangers et faciliter le transfert de technologie en Afrique.

Bunmi Jinadu, le président exécutif du groupe américain, croit « fermement que soutenir le développement d’une industrie pharmaceutique durable en Afrique est une contribution puissante à la réalisation des Objectifs de Développement Durable ».

Macky Sall attendu à Moscou et Kiev

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) se rendra très prochainement dans les deux capitales pour plaider en faveur de la paix.Dans les pays africains, les impacts de la guerre en Ukraine commencent à se faire rudement ressentir. L’inflation repart de plus belle, menaçant du coup la stabilité de plusieurs nations. Face à cette situation, l’Union Africaine (UA) ne veut plus rester attentiste.

« Nous avons reçu mandat de l’Afrique pour nous déplacer à Moscou et à Kiev pour demander au président Vladimir Poutine de créer les conditions qui permettront à l’Ukraine d’exporter ses graines dont nous avons besoin, mais également pour que certaines sanctions infligées à la Russie soient levées. Cela va nous permettre de commercer avec elle et d’acheter des fertilisants indispensables pour notre agriculture », a déclaré Macky Sall.

Le président en exercice de l’UA s’est exprimé ce lundi à la cérémonie officielle d’ouverture de la 54e session de la Commission économique pour l’Afrique qui se tient du 11 au 17 mai au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio, à la périphérie de Dakar.

Après deux années de Covid-19, l’espoir d’un retour à la normale renaissait peu à peu dans le monde. Mais « voilà que la guerre en Ukraine a commencé. Et ses impacts sur la planète entière, surtout sur l’Afrique, vont définitivement compromettre toute perspective de reprise économique. Toutes les solutions préconisées avant sont aujourd’hui obsolètes », a déploré le successeur de Félix Tshisekedi à la présidence tournante de l’organisation panafricaine.

A en croire Macky Sall, toutes les économies du continent noir « se trouvent dans un état de fatigue générale dont hélas, nous ne mesurons encore ni l’ampleur ni la durée ». Poursuivant, le président sénégalais a fustigé l’impossibilité pour son continent de s’approvisionner dans les deux pays en conflit à cause des sanctions occidentales alors que « les robinets du gaz ne sont toujours pas fermés et continuent d’alimenter certains pays européens ».

Le chef de l’Etat sénégalais a fait remarquer que des projections sont aujourd’hui difficiles car « personne ne sait quand est-ce que cette crise va s’arrêter ». Partant de là, il a réitéré « l’appel pressant
de l’UA
pour
un cessez-le-feu et une solution négociée du conflit pour éviter le pire ».

La 54e Conférence des ministres africains de l’Economie et des Finances (COM2022), organisée à l’initiative de la Commission économique pour l’Afrique de l’Organisation des Nations Unies, a débuté mercredi dernier ses travaux avec la réunion des experts. Celle-ci s’est déroulée sur trois jours et se poursuit avec la réunion ministérielle qui prend fin mardi au Cicad.

Sénégal : l’opposition ne parle toujours pas le même langage

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur les remous dans les coalitions de l’opposition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) et Wallu Sénégal (sauver le Sénégal), nés de la confection des listes pour les législatives du 31 juillet.Le Quotidien note une « partie de frictions » suite à la polémique autour des listes électorales. Accusé de vol de parrainages par la professeure Amsatou Sow Sidibé, le journaliste Pape Djibril Fall « plaide non coupable ». Au même moment, Saliou Sarr de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) « menace ses accusateurs ». Ces derniers l’accusent d’avoir torpillé la liste de leur coalition à Dakar, risquant ainsi l’invalidation.

« YAW isole son Khalifa », titre EnQuête avec la photo de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall. Le journal note qu’il est « emmuré dans son silence » et « lâché par des membres de la conférence des leaders » de cette principale coalition de l’opposition sénégalaise.

A ce propos, Tribune note que le maire de la capitale sénégalaise Barthélémy Dias « est sur le point de quitter Khalifa Sall ». La raison est « la situation de la liste de Yewwi à Dakar ». M. Dias « voit en ça une stratégie pour l’éliminer », souligne le journal.

Pour Sud Quotidien, « Benno et Yewwi (sont) dans la tourmente ». L’Observateur dissèque de son côté « les secrets des choix du président Macky Sall » avant de livrer une « enquête sur un joker ménagé », à savoir Amadou Bâ, ancien ministre des Affaires étrangères.

En outre, Walf Quotidien s’entretient avec le député « Mamadou Lamine Diallo, toutes griffes dehors ». Pour ce membre de la coalition Yewwi-Wallu, « la bataille de Dakar aura lieu » et « des sondages sérieux disent que 78% des Sénégalais sont contre le 3e mandat » qui tient en haleine beaucoup d’observateurs et acteurs de la politique sénégalaise.

Par ailleurs, Macky Sall semble ne pas encore être préoccupé par cette question, d’après Le Soleil. Le quotidien national affiche en Une le chef de l’Etat sénégalais, se faisant « la voix de l’Afrique », lors de la Conférence économique de Dakar, tenue samedi 14 mai dernier. « Macky Sall ne lâche pas le morceau », note le journal, soulignant qu’il a parlé de la réallocation des Droits de tirage spéciaux (DTS), de la perception de risques d’endettement, de l’accès aux financements et de la mobilisation des investissements privés.

En outre, le président Sall a fait un « fort plaidoyer pour la création d’une agence de notation panafricaine ». Suffisant pour que le banquier franco-ivoirien Tidjane Thiam tombe sous son charme, en déclarant : « Nous, Africains, saluons votre combat et sommes derrière vous ».