La découverte d’un immense gisement de pétrole en République du Congo, semble plus fictionnelle que réelle mais pourrait permettre d’obtenir des aides pour la protection de l’environnement.
En coopération avec le réseau européen d’investigations journalistiques (EIC) et l’ONG Global Witness, le magazine allemand « Der Spiegel » s’interroge sur l’annonce faite par le président de la République du Congo de « la présence de réserve pétrolière de très haute qualité » dans le bloc dit du « Ngoki » au nord du pays. Denis Sassou-Nguesso reprenait, le 15 août dernier, lors du 59e anniversaire de l’indépendance de son pays, l’affirmation par une compagnie pétrolière congolaise d’une découverte de 359 millions de barils de réserve d’or noir. Ce qui aurait permis de multiplier par quatre la production pétrolière du Congo-Brazzaville.
Son président liait l’éventualité de l’exploitation pétrolière à l’environnement. Ces réserves se trouveraient dans des tourbières qui enfermeraient quelque 30 milliards de tonnes de carbone, selon le journal. Sassou-Nguesso a affirmé que son pays voulait « servir l’humanité » en protégeant ces tourbières, mais qu’il avait également le « droit au développement » et qu’il attendait toujours les compensations promises. Ou, en d’autres termes, soit la communauté internationale paye pour l’environnement, soit des forages seront autorisés dans ces écosystèmes.
En septembre, le président Emmanuel Macron, toujours selon le « Spiegel », signait à Paris une lettre d’intention promettant une aide, avec l’Allemagne, de 60 millions d’euros. Or cette découverte d’immenses réserves semble bien « être imaginaire. L’Europe s’est apparemment fait avoir », affirme le journal. D’autant plus que Total et Shell avaient déjà prospecté dans cette région il y a quelques années et affirmé que l’exploitation ne serait pas rentable. Il est vrai que le Congo est aujourd’hui sous forte pression financière. Il vient d’ailleurs d’obtenir 450 millions de dollars du FMI sur trois ans.