Le plan d’urgence de 30,5 millions de dollars élaboré par les humanitaires n’a reçu jusque-là qu’une contribution de 7 millions de dollars.
Les pluies n’ont pas encore cessé de tomber au Congo, le gouvernement ne comptabilise pas moins de 213 000 sinistrés des inondations. Après le Nord, Brazzaville et Pointe-Noire, les deux principales agglomérations du pays sont touchées à leur tour.
La trentaine révolue, Magui, a fui sa maison du sixième arrondissement pour se retrouver dans une famille d’accueil. Ce week-end, elle est revenue visiter sa maison qui ne ressemble à plus rien. « Ça fait deux mois que ma famille et moi sommes partis de la maison, témoigne-t-elle. Nous l’avons retrouvée totalement vide : tout a été emporté par les eaux de pluie. »
Magui fait partie des milliers des sinistrés de Brazzaville enregistrés par le gouvernement, qui en a recensé d’autres à Pointe-Noire, la capitale économique. À travers le pays, leur nombre a considérablement augmenté, selon Christian Aboké-Ndza, directeur de cabinet au ministère de l’Action humanitaire. « Les évaluations que nous avons réalisées ici, à Brazzaville et à Pointe-Noire, nous poussent aujourd’hui à dire qu’on est passés de 170 000 à 213 000 personnes sinistrées. Les sinistres sont réels. »
Sur le terrain, le Programme alimentaire mondial apporte une assistance depuis que le gouvernement a décrété l’état de catastrophe naturelle.
« Le PAM a déjà distribué plus de 1 890 tonnes de produits alimentaires à plus de 115 000 personnes, indique Jean-Martin Bauer, représentant du PAM au Congo. Nous avons également distribué plus de 200 millions de francs CFA (plus de 300 000 euros, NDLR) via un système de transferts monétaires. »
Les humanitaires estiment que l’ampleur de la crise et sa durée dans le temps ont été sous-estimés.