Depuis trois ans les associations de consommateurs relèvent une augmentation des prix provoquée par les nouvelles taxes sur des produits et services de consommation courante.
Alors que le Congo peine à se relever de la course pétrolière de 2014 les associations appellent à l’instauration d’un Comité contre la vie chère.
« Depuis 2016 nous avons constaté que chaque année le gouvernement institue des taxes et ces taxes se répercutent sur les produits qui sont vendus sur le marché et ses prix ne font qu’augmenter. »
Quand Mermans Babounga, secrétaire exécutif de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs parle ainsi, il fait allusion à plusieurs biens et services dont il maîtrise la liste.
« Nous faisons allusion à l’Internet et aux appels téléphoniques, aux bouteilles de gaz butane de 12 et 20 kilogrammes (dont les prix ont augmenté respectivement de 12 à 14%, ndlr), nous citons également les tarifs de péage de la nationale 1 sont passés du simple au double. Sur ces taxes il y a aussi Canal + où ont augmenté la taxe de 10% pour se réabonner ou acquérir un nouvel abonnement », énumère Babounga.
Les prix des vivres ont aussi varié obligeant les consommateurs à débourser plus pour manger à leur faim. Eric Gélase Billy Malonga-Malongo qui défend leurs droits l’a bien constaté.
« Il faut que ça se règle. Les populations piaillent. À titre d’exemple le carton de cuisse de poulet vendu jadis à 6 500 FCFA est passé à 10 000 FCFA. Tandis que le kilo qui était à 850 FCFA est passé à 1 200 FCFA », avance-t-il.
D’après une source au ministère du Commerce, la baisse de la production agricole, pratiquée essentiellement de façon artisanale, peut justifier l’augmentation des prix de certains produits vivriers. À ce facteur, il faut ajouter la forte dégradation de la nationale 2, une voie économiquement vitale.
S’agissant des communications, Yves Castanou, directeur général de l’Agence de régulation des postes et communications électroniques (ARPCE), est d’avis que contraindre les opérateurs à pratiquer des prix toujours bas peut entraîner la dégradation de la qualité des services.
« À force de demander aux opérateurs de baisser et baisser les prix, l’opérateur va le faire. Mais, à un moment donné il ne pourra plus tenir. N’oubliez pas que plus il baisse les prix, moins il fait de marge. Moins il fait des marges, plus il a du mal à réinvestir », explique Castanou.
Mermans Babounga suggère la mise sur pied d’un comité destiné à soulager tant soit peu les peines des consommateurs.
« Il s’agit d’essayer de mettre en place un comité de lutte contre la vie chère dont la mission sera d’évaluer l’impact social des nouvelles taxes sur la vie des consommateurs. Et au sein de ce Comité devraient siéger le gouvernement, le secteur privé et les associations des consommateurs. »