Putsch au Burkina : l’UA et la Cédéao sur la même longueur d’onde

L’Union Africaine (UA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) condamnent avec la plus grande fermeté la nouvelle prise du pouvoir par la force.Depuis l’indépendance acquise en août 1960, l’histoire politique du Burkina Faso est jalonnée de coups d’État. Le pays des Hommes intègres en est désormais à son 9e putsch en 62 ans d’existence. Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, le dernier sur la liste des présidents déchus, a été renversé entre jeudi et vendredi par le capitaine Ibrahim Traoré.

C’est le deuxième coup d’État dans ce pays en 2022. Dès le premier mois de l’année en cours, Roch Marc Christian Kaboré, réélu deux ans plus tôt pour un second quinquennat, a été déposé par le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) dirigé par le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba. Le même sort vient de lui être appliqué par des hommes qu’il a propulsés.

Une instabilité chronique qui fait du Burkina Faso l’un des plus mauvais élèves du continent noir en matière de respect de la volonté populaire exprimée dans les urnes. Dans un communiqué, publié hier vendredi, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a fermement condamné la prise du pouvoir par la force « au moment où des progrès ont été réalisés pour un retour méthodique à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ». 

Poursuivant, l’organisation régionale a réaffirmé « son opposition sans réserve à toute prise ou maintien du pouvoir par des moyens non constitutionnels », non sans exiger « le respect scrupuleux du chronogramme déjà retenu avec les autorités de la transition ».

Ce samedi, la Commission de l’Union Africaine (UA) est également montée au créneau pour « condamner sans équivoque » le nouveau putsch et apporter son « soutien ferme » à la Cédéao conformément à la Déclaration de Lomé de 2000, à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, et à la Déclaration d’Accra sur les changements non constitutionnels de gouvernement.

Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA, a exprimé « ses vives préoccupations » face à la résurgence des coups d’État à l’échelle continentale. 

Concluant son propos, le diplomate tchadien a appelé « les militaires (burkinabè) à s’abstenir immédiatement et totalement de tout acte de violence ou de menaces aux populations civiles, aux libertés publiques, aux droits de l’Homme et au strict respect des échéances électorales pour un retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ».

Putsch au Burkina : le lieutenant-colonel Damiba « n’a pu faire mieux » (chercheur)

La destitution du président de la transition burkinabè découle principalement, selon l’Ivoirien Fahiraman Rodrigue Koné, chercheur senior à l’Institut d’Études en Sécurité (ISS), de sa promesse non tenue d’endiguer rapidement la menace terroriste après le coup d’État contre Roch Marc Christian Kaboré.

Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba a été destitué par ses camarades du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) qui lui reprochent ses choix inappropriés dans la lutte contre les jihadistes. Peut-on dire que sa chute était prévisible ?

Depuis plusieurs mois, l’opinion publique burkinabè critique avec véhémence le régime Damiba pour son manque de résultats tangibles sur le terrain sécuritaire. En janvier dernier, le MPSR a renversé le président élu Roch Christian Kaboré en invoquant son incompétence face à l’insécurité. Neuf mois plus tard, le MPSR avec à sa tête le lieutenant-colonel Damiba n’a pu faire mieux.

Le pays demeure l’épicentre des attaques jihadistes au Sahel. La quasi-totalité de ses 13 régions continue de subir l’insécurité et près de 2 burkinabè sur 10 ont fui leur lieu de résidence du fait de cette insécurité. Les compagnons de Damiba au MPSR le tiennent visiblement pour responsable.

Ces derniers mois, les rumeurs faisant état de tensions et de divergences au sein de l’organe militaire au sujet de certaines décisions se faisaient insistantes. Des tensions entre chefs des structures militaires sont par exemple apparues dans la conduite des opérations de lutte, notamment entre l’État-Major Général des Armées (EMGA) et le Commandement des Opérations du Théâtre National (COTN), propulsé par Damiba en première ligne. 

Certaines informations faisaient état de profondes divergences sur la volonté de Damiba de renforcer la coopération avec l’armée française. De même, des mécontentements ont fait jour au sein de certains milieux de l’armée, suite aux dernières promotions au grade de général dont a été exclu le CEMGA au profit d’officiers du cercle amical de Damiba. Certaines options politiques du chef de la junte ne faisaient pas l’unanimité, notamment ses initiatives de réconciliation, plutôt perçus comme une tentative réhabilitation de Blaise Compaoré pourtant condamné par la Justice.

Les nouveaux putschistes peuvent-ils inverser la tendance dans la lutte contre le jihadisme ?

Les ex-compagnons de Damiba semblent justifier son écartement par une volonté de rectification de la trajectoire de lutte. Sera-t-elle efficace ? Il est difficile en ce moment de le présager. Toutefois, un ensemble de paramètres pourraient être déterminants. Ces groupes ont mis des années à s’installer dans le cadre d’un patient travail d’instrumentalisation des vulnérabilités au niveau local. Ils occupent le terrain depuis huit ans et contrôlent des pans entiers des économies locales. 

Pour reprendre l’ascendant, il faudra du temps et il faudra un investissement important dans la gouvernance de la sécurité, mais aussi dans la gouvernance politique, sociale et économique. Il faudra une réelle stratégie globale qui s’inscrira forcément sur le moyen et le long terme.  

Les attentes populaires sont plus que jamais élevées. L’opinion burkinabè, contrairement au cas malien, garde encore toute son influence sur le champ politique. La capacité des tenants actuels du pouvoir à créer un vrai consensus politique autour de leurs actions sera à cet égard déterminant.  

Le Burkina était le moins acculé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) parmi les trois pays ayant récemment connu des coups d’État. Avec le renversement du lieutenant-colonel Damiba, la donne peut-elle changer ?

La Cédéao, tout en restant fidèle à son principe de condamnation des prises de pouvoir par la force, a qualifié dans son communiqué d’inopportun ce nouveau coup d’État au Burkina. Son communiqué garde une tonalité menaçante à l’endroit des nouveaux tenants du pouvoir, notamment sur l’éventualité du non-respect du calendrier des deux ans de transition déjà conclu. L’attitude de la Cédéao pourrait en effet changer par rapport à un pays qu’elle considérait jusqu’à présent comme le bon élève en comparaison avec le Mali et la Guinée. 

Toutefois, la Cédéao devra faire preuve de pragmatisme et éviter de s’engager dans une logique de confrontation qui, à l’expérience ces derniers temps, s’est montrée contre-productive. Elle devra au plus vite prendre attache avec les nouvelles autorités pour renégocier le respect des engagements des anciens acteurs.

À quelles répercussions peut-on s’attendre dans la sous-région ?

Le Burkina occupe une place stratégique du fait de sa position géographique en Afrique de l’Ouest. Il est au centre et partage des frontières avec 6 pays de la sous-région (Mali, Niger, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo et Bénin).  Les développements récents liés à l’expansion des activités des groupes jihadistes dans les pays au Sud des frontières du Burkina (Côte d’Ivoire, Togo et Bénin) indiquent qu’une dégradation de sa situation constituerait une aubaine pour ces groupes. Ces derniers visent clairement à étendre leurs tentacules en Afrique de l’Ouest. La situation au Burkina devrait donc avoir des conséquences dans les pays limitrophes et au-delà. C’est intimement lié.

Burkina : qui le capitaine Ibrahim Traoré, nouvel homme fort de Ouagadougou ?

Le capitaine Ibrahim Traoré a destitué le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, après huit mois de transition.Vendredi 30 septembre, les Ouagalais sont réveillés par des échanges de tirs. Le temps de comprendre ce qui se passe, des soldats se déploient dans des axes stratégiques de la capitale du Burkina Faso. Ils ne le savent, peut-être, pas encore, mais un nouveau coup d’Etat est en train de prendre forme sous leurs yeux. De jeunes officiers ont décidé de « déchoir » le président de la transition, le lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba, arrivé lui-même au pouvoir le 24 janvier par les armes.

Les supputations sont allées bon train sur l’identité du meneur des hommes qui veulent la tête du tombeur de Roch Marc Christian Kaboré. Pour les uns, c’est le lieutenant-Colonel Emmanuel Zoungrana, chef de l’unité des « Cobras » constituée en 2019 pour faire face aux jihadistes et arrêté en janvier dernier pour tentative de coup d’Etat contre Roch Marc Christian Kaboré, qui serait derrière ces têtes brulées qui en veulent à Damiba. Pour les autres, c’est le lieutenant-Colonel Yves Didier Bamouni, qui a orchestré la fronde contre celui qui a fait de lui le Commandant des opérations du théâtre national (COTN).

Ce n’est qu’en début de soirée que les burkinabé et le monde ont mis un nom sur le visage du nouvel homme fort de Ouagadougou. Il s’agit du Capitaine Ibrahim Traoré. Le visage ferme, le jeune officier, à la droite du capitaine Kiswendsida Farouk Azaria Sorgho, lecteur à la télévision nationale du communiqué mettant fin aux fonctions du lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba.

Porté au sommet du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le capitaine Traoré est réputé « proche de ses hommes ».  

Originaire du nord, il a obtenu son Baccalauréat au lycée mixte d’Accart-ville de Bobodioulasso, selon le média burkinabé, Omega. Il rejoint la capitale en 2006 pour poursuivre ses études à l’Université Joseph Ki Zerbo. Quatre années plus tard, il intègre l’armée et devient capitaine en 2020. Selon des informations obtenues par Apa, il a, entretemps, été envoyé au Mali dans le cadre de la Minusma où il aurait fait preuve de bravoure lors de l’attaque du Super Camp de Tombouctou en 2018 par des groupes jihadistes. A l’époque, trois compagnie d’infanterie du Burkina Faso étaient présent dans ce quartier général de la mission onusienne. 

Nommé chef du régiment d’artillerie de Kaya, dans la province de Sanmatanga depuis mars dernier par le Lieutenant-Colonel Paul Henri, les frustrations accumulées par les cobras sous la transition ne le laissent pas indiffèrent. « Le capitaine est le grade d’officier subalterne qui est au contact direct avec celui qui combat. Il vit avec les sous-officiers et militaires du rang. C’est le seul officier qui peut mourir au front avec ses hommes. C’est le commandant des actions sur le terrain », explique à Apa un ancien officier ouest-africain.

En plus de payer un lourd tribut dans la guerre contre les groupes jihadistes dans le nord du pays, ces soldats reprochent à l’ancienne équipe l’aggravation des « lourdeurs administratives qui caractérisaient le régime déchu, compromettant ainsi les opérations à caractère stratégique ».

Ils en veulent au lieutenant-colonel Damiba pour avoir « trahi » leur « idéal commun de départ » consistant à reconquérir les territoires tenus par les groupes jihadistes. « La quasi-totalité de ses 13 régions continue de subir l’insécurité et près de 02 burkinabè sur 10 ont fui leur lieu de résidence du fait de cette insécurité. Les compagnons de Damiba au MPSR le tiennent visiblement pour responsable », indique l’Ivoirien Fahiraman Rodrigue Koné, chercheur sénior à l’Institut d’Etudes en Sécurité (ISS) basé à Dakar, au Sénégal.  

Le capitaine Ibrahim Traoré et ses hommes engagent les « forces combattantes à se recentrer sur la question sécuritaire et au rétablissement de l’intégrité de notre territoire ».

Le temps pour la nouvelle équipe dirigeante du pays de désigner un « président civil ou militaire » au terme de concertations nationales qui se tiendront dans les prochains jours, la Constitution est suspendue, le gouvernement, l’Assemblée législative de transition (ALT) dissouts alors que les partis politiques et les organisations de la société civile ont été sommés de renoncer à toute activité jusqu’à nouvel ordre. 

Manuels scolaires : l’Etat ivoirien lance un système de prêt-location

Ce projet d’une valeur totale de 4 milliards Fcfa environ a pour objectif d’alléger le poids des dépenses des parents par rapport aux manuels scolaires.La phase pilote de ce projet a été lancée ce vendredi au Centre national des métiers scientifiques (Cnms), à Cocody, dans l’Est d’Abidjan. Le directeur de la pédagogie et de la formation continue, Adama Samagassi a présenté les principaux enjeux de ce projet dénommé « Bonamas ».

Le prêt-location des manuels scolaires introduit dans son mode de fonctionnement une amende de 2.000 Fcfa par document pour ceux qui auront endommagé les leurs. M. Samagassi a indiqué que le processus n’est pas obligatoire.

« Il s’agit d’une mutualisation des ressources. Celui qui dispose de moyens conséquents n’est pas obligé d’y souscrire, pour permettre à d’autres d’en bénéficier », a-t-til ajouté. Pour cette phase pilote, 33 établissements sont concernés dont 12 publics et 11 privés repartis sur 29 directions régionales de l’éducation. Quelque 5.000 élèves de la 6e seront impactés et 40.000 manuels seront distribués.

Une étude réalisée en 2019 par les directions du ministère de l’Éducation nationale, en Côte d’Ivoire, révèle que sur l’effectif des élèves en classe de 6e, 18% d’entre eux possèdent au moins un manuel pendant les cours. Un taux à même d’influer sur la qualité de l’apprentissage et le processus d’enseignement. 

C’est dans ce contexte que le gouvernement ivoirien a approuvé mi-septembre 2022 la mise sur pied du projet Bourse nationale du manuel scolaire (Bonamas), financé par la coopération française dans le cadre du Contrat de désendettement et de développement (C2D).

Le projet a pour but de permettre aux parents de supporter les coûts des fournitures scolaires au niveau du premier cycle, dans le secondaire. Dans le processus enseignant-apprentissage, le gouvernement de Coi a décidé de mettre à la disposition des parents d’élèves huit manuels.  

Ces ouvrages concernent « les disciplines structurantes de notre enseignement au prix de 10.000 Fcfa », a justifié M. Samagassi, tout en mentionnant que c’est un dispositif de prêt-location.

Les parents d’élèves qui se seront acquittés des frais requis après avoir souscrit à l’offre à travers une inscription préalable en ligne, pourront disposer des huit manuels scolaires et les rétrocéder en l’état à la fin de l’année scolaire, afin de permettre à d’autres requérants d’en bénéficier l’année suivante, a-t-il dit.  

« Comme il y a quelques années où on l’a fait dans l’enseignement primaire lorsqu’on prêtait également les ouvrages aux élèves. Cette expérimentation a connu du succès à telle enseigne qu’aujourd’hui le gouvernement a décidé de donner gratuitement les manuels et les kits scolaires », a-t-il poursuivi.  

« Cela pourrait être possible pour ce projet. C’est pourquoi nous appelons les parents et les élèves à bien entretenir ces ouvrages qui leur seront mis à disposition », a fait savoir M. Adama Samagassi.

Côte d’Ivoire : les prix de l’essence et du gasoil en hausse de 40 Fcfa

Le prix du litre de l’essence passe de 735 Fcfa à 775 Fcfa, soit une augmentation de 40 Fcfa, et celui du gasoil de 615 FCfa à 655 Fcfa, en hausse également de 40 Fcfa, pour le mois d’octobre 2022.Le prix du pétrole lampant, resté inchangé depuis juillet, connaît aussi un relèvement, passant de 645 Fcfa le litre à 685 Fcfa, soit un accroissement de 40 Fcfa, selon une note officielle de la direction générale des hydrocarbures.

Quant au prix du gaz butane, il reste inchangé. La bouteille de 6 Kg demeure à 2.000 Fcfa et celle de 12,5 Kg à 5.200 Fcfa. La bouteille de 15 Kg est cédée à 6.965 Fcfa, celle de 17,5 Kg à 8.125 Fcfa, la bouteille de 25 Kg à 11.610 Fcfa et la bouteille de 28 Kg à 13.000 Fcfa.

Avec la hausse des prix du gasoil et du super, les charges d’exploitation des transporteurs connaîtront une courbe ascendante. Un relèvement des tarifs dans le secteur pourrait impacter les couches sociales les plus défavorisées dans un contexte d’inflation due à la crise russo-ukrainienne.

Les prix des produits pétroliers en Côte d’Ivoire sont ajustés mensuellement conformément aux dispositions du mécanisme automatique de fixation des prix des hydrocarbures. Et ce, selon les cours sur le marché international.

 

Burkina : Damiba renversé par le Capitaine Ibrahim Traoré

Après mois de transition, le Lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba est démis de ses fonctions.Le capitaine Ibrahim Traoré est le nouvel homme fort de Ouagadougou. Vendredi 30 septembre, en début de soirée, il a déposé le Lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba qui avait lui-même renversé Roch March Christian Kaboré en janvier dernier.

Côte d’Ivoire : Houaja Adom nommé ministre délégué aux Affaires étrangères

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a procédé vendredi à la signature de deux décrets de nomination au titre du gouvernement.Ces nominations ont été faites sur proposition du Premier ministre, Patrick Achi. M. Kacou Houaja Léon Adom a été nommé ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la diaspora, Mme Kandia Camara.

Au niveau du secrétariat du gouvernement, M. Roger Charlemagne Dah a été nommé en remplacement de Mme Atté Eliane Bimanagbo, nommée conseiller spécial du Premier ministre, chargée de l’administration du territoire.

Burkina : le président de transition appelle au « calme » et à la « prudence »

Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba prône l’apaisement alors que la situation sécuritaire reste confuse à Ouagadougou où des tirs nourris sont entendus depuis la nuit de jeudi.Les vieux démons se réveillent encore au Burkina Faso. Le pays des hommes intègres, dirigé par une junte après le renversement du président Roch Marc Christian Kaboré, est actuellement secoué par « un mouvement d’humeur de certains éléments des Forces armées nationales » de l’aveu des autorités de transition.

Au regard de la situation, pour le moins confuse, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le président du Faso, a invité « les populations à observer la plus grande prudence et à rester calme face à certaines informations qui circulent notamment sur les réseaux sociaux » dans un communiqué publié sur la page Facebook de la présidence de la République.

Poursuivant, l’actuel homme fort de Ouagadougou indique que « des pourparlers sont en cours pour ramener le calme et la sérénité ». Jusque-là, « aucun membre du gouvernement n’a été arrêté. C’est une crise interne à l’armée et les échanges se poursuivent au sein de la grande muette pour un dénouement sans écueils », a précisé le porte-parole du gouvernement, Wendkouni Lionel Bilgo, à la télévision privée BF1.  

Arrivé au pouvoir en janvier dernier, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba avait promis de relever le défi de la guerre contre les groupes jihadistes responsables de la déstabilisation du Nord du pays. Pourtant, après neuf mois de transition, le chef de l’État burkinabè ne semble pas en mesure de mettre fin à l’insurrection jihadiste qui continue même à gagner du terrain.

Ces dernières semaines, plusieurs incidents liés à l’activité des insurgés islamistes affiliés à Al Qaïda ou à l’État islamique ont été enregistrés dans la région du Sahel, au Nord du pays. C’est le principal foyer jihadiste au Burkina.

Les deux dernières attaques meurtrières visant des convois d’approvisionnement sous escorte militaires à Djibo, à plus de 200 kilomètres au Nord de Ouagadougou, illustrent la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays du Sahel.

Broyage fèves de cacao : la Côte d’Ivoire vise 1,72 million tonnes en 2023

Le pays, premier broyeur mondial de fèves de cacao avec 724.000 tonnes, envisage d’atteindre 1,72 million de tonnes d’ici à octobre 2023, soit dans un an, avec de nouvelles unités de transformation.Pour développer la transformation nationale de cacao, le gouvernement ivoirien a signé avec des groupes industriels une convention. Selon le directeur général du Conseil café-cacao, organe de régulation de la filière, Yves Brahima Koné, cette mesure porte ses fruits.

« D’ici octobre 2023, avec l’ouverture prochaine de nouvelles unités de transformation, la capacité de broyage de notre pays sera de 1,72 million de tonnes, soit 49% de notre production », a dit M. Yves Brahima Koné, à l’ouverture des Journées nationales du cacao et du chocolat (JNCC 2022).

Le gouvernement ivoirien envisage d’atteindre une transformation de fèves de cacao à hauteur de 50% d’ici à 2030, a rappelé le directeur général du Conseil café-cacao, déclarant « je me rends compte que nous allons atteindre les objectifs bien avant ».

Il a fait observer qu’au niveau de la chaîne de la valeur du cacao à l’échelle mondiale, « sur 100 milliards de dollars, 4 à 5% reviennent aux producteurs, 24% aux transformateurs ; 72% à la fabrication du chocolat, aux marques et à la distribution ».

Pour conforter cette trajectoire ascendante de la transformation de cet or brun, le gouvernement a engagé le Conseil du café et du cacao aux fins de créer un centre de formation des artisans chocolatiers à Yopougon, dans l’Ouest d’Abidjan, a-t-il fait savoir.   

La Côte d’Ivoire, aujourd’hui, est non seulement premier producteur mondial de cacao mais également le premier pays broyeur de fèves de cacao au monde. Le pays veut développer la chaîne de valeur avec un accent sur la transformation pour créer davantage de richesses.  

Burkina : le président Damiba appelle au « calme » et à la « prudence »

Alors que la situation reste confuse à Ouagadougou où des tirs ont été entendus dans la nuit du jeudi à vendredi, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba tente de calmer le jeu par le biais de la page Facebook certifiée de la présidence de la République.«Le Président du Faso, Chef suprême des Forces armées nationales, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, au regard de la situation confuse créée suite à un mouvement d’humeur de certains éléments des Forces armées nationales ce vendredi 30 septembre 2022 à Ouagadougou, invite les populations à observer la plus grande prudence et de rester calme face à certaines informations qui circulent notamment sur les réseaux sociaux », lit-on dans un communiqué de la Direction de la communication du palais.

Selon le président de la transition burkinabe, « des pourparlers sont en cours pour ramener le calme et la sérénité ».

Arrivé au pouvoir en janvier dernier par un coup d’Etat contre Roch Marc Christian Kaboré, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba avait promis de relever le défi de la guerre contre les groupes jihadistes responsables de la déstabilisation du nord du pays.

Après neuf mois de transition, il ne semble pas en mesure de mettre fin à l’insurrection jihadiste qui continue de gagner du terrain.

Ces dernières semaines, plusieurs incidents liés à l’activité des insurgés islamistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’Etat islamique ont été enregistrés dans la région du Sahel (nord), principal foyer jihadiste dans le pays.

Les deux dernières attaques meurtrières visant des convois d’approvisionnement sous escorte militaire à Djibo, à plus de 200 kilomètres au nord de Ouagadougou, illustrent la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Côte d’Ivoire : le Kg du cacao fixé à 900 Fcfa et celui du café à 750 Fcfa

Le prix bord champ du cacao pour la campagne principale 2022-2023 a été fixé à 900 Fcfa le Kg, en hausse de 75 Fcfa, tandis que le Kg du café revient à 750 Fcfa contre 700 Fcfa pour la campagne précédente.Ces prix ont été annoncés vendredi à Abidjan par le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Meyliet Koné, à l’ouverture de la 8e édition des Journées nationales du cacao et du chocolat (JNCC) qui se déroule du 30 septembre au 2 octobre 2022.

Cette campagne, fera-t-il observer, s’ouvre dans un contexte marqué par beaucoup d’incertitudes avec la montée de l’inflation et des courants de chocs extérieurs, notamment le conflit russo-ukrainien. Toutefois, l’ambition du gouvernement demeure d’assurer aux producteurs un revenu croissant.

L’enjeu pour cette campagne est la question de la traçabilité. Le Conseil de l’Union européenne (UE) a pris une mesure visant à limiter la consommation de produits qui contribuent à la déforestation ou à la dégradation des forêts.

S’agissant du volet environnemental, en ce qui concerne la forte déforestation, le vice-président ivoirien a assuré que la Côte d’Ivoire, conformément à ses engagements pris lors de la COP15, œuvre à restaurer les terres dégradées d’ici 2030.

Il a salué les initiatives des acteurs de la chaîne du cacao qui ont décidé de réagir et d’intégrer dans leur chaîne d’approvisionnement le principe zéro déforestation. Cela, en marquant leur engagement à travers l’Initiative cacao et forêt.

M. Meyliet Koné les a encouragés à la mise en œuvre de la norme africaine de cacao durable et traçable ainsi que le système national de traçabilité du cacao. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao avec plus de 2 millions de tonnes.

Nigeria : création d’une Chambre de commerce avec l’Arabie saoudite

L’objectif des deux pays, au-delà des liens diplomatiques, est d’approfondir leurs relations dans les domaines du commerce, de l’industrie, des mines et de l’agriculture.Le Nigeria et l’Arabie saoudite veulent redynamiser leur coopération. C’est dans ce sens que s’inscrit la création d’une Chambre de commerce, d’industrie, des mines et d’agriculture qui les lie.

Le Saoudien Ibrahim Usman, président de la nouvelle Chambre de commerce, s’est rendu, hier jeudi, à Abuja pour une visite de courtoisie. Il a été reçu par Lai Mohammed, le ministre nigérian de l’Information et de la Culture.

Ce dernier a déclaré que « l’objectif principal est de faire en sorte que les relations entre l’Arabie saoudite et le Nigeria ne soient pas vues uniquement sous l’angle du Hajj (grand pèlerinage) et de la Oumra (petit pèlerinage). Ce sont deux nations très importantes du monde qui créent un pont grâce à une meilleure coopération pour les deux pays et leurs citoyens ».

En outre, M. Mohamed a décrit la Chambre de commerce comme un espace de dialogue où les hommes d’affaires des deux pays pourront ouvrir de nouvelles perspectives économiques avec notamment l’augmentation du volume des échanges. « L’absence de ce cadre avait conduit à la faillite d’entreprises et avait également entamé la confiance entre les deux pays », a expliqué le ministre nigérian de l’Information et de la Culture.

Concluant son propos, il a tenu à féliciter Ibrahim Usman, « un homme de vision et de conviction profonde », pour son engagement de plus de 10 ans ayant permis à la Chambre de commerce de voir le jour.

De son côté, le président de la Chambre de Commerce Nigeria-Arabie saoudite a souligné que le volume des échanges entre les deux pays était d’environ cinq millions de dollars. Pourtant, « de nombreux investisseurs saoudiens sont à la recherche d’opportunités d’affaires rentables dans des pays amis comme le Nigeria. Nos entreprises n’ont pas été en mesure de tirer parti de ces opportunités en raison de l’absence d’une plateforme du secteur privé organisée, fiable et sûre comme une Chambre de commerce », a indiqué Ibrahim Usman.

Selon lui, l’Arabie saoudite va envoyer au Nigeria, la semaine prochaine, une délégation interministérielle de 60 membres pour assister à la 2e session de la Commission mixte.

Au Sénégal, les enjeux d’une amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall

Les quotidiens sénégalais, parvenus vendredi à APA, traitent principalement de l’historique des lois d’amnistie dans le pays, leurs objectifs et les enjeux liés à une possible réhabilitation des opposants Karim Wade et Khalifa Sall.À en croire Le Quotidien, qui a fait un retour dans le passé, les lois d’amnistie au Sénégal sont des « lois d’amnésie ». Selon ce journal, les présidents Léopold Sédar Senghor (1960 – 1980), Abdoulaye Wade (2000 – 2012) et Macky Sall (de 2012 à maintenant) en ont fait « un moyen de résoudre des problèmes politiques ».

L’actuel chef de l’État a demandé mercredi à son gouvernement « d’examiner les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits de vote » à l’image de Karim Wade, ancien puissant ministre du régime libéral, et Khalifa Sall, deux fois maire de Dakar. Ils ont tous les deux été condamnés pour malversations et perdu leurs droits civiques.

Toutefois, EnQuête souligne que l’éventuelle amnistie des deux opposants recouvre des enjeux de « rancœur et (de) realpolitik ». Alors que les libéraux sont divisés sur une possible loi d’amnistie, Khalifa Sall, lui, a toujours clamé son indifférence, estime le journal. « Karim n’est pas un coupable. Environ 14 décisions ont été rendues en sa faveur », rappelle Nafissatou Diallo, responsable au Parti Démocratique Sénégalais (PDS, opposition).

Mais avec le projet d’amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall, « Macky brouille le troisième mandat », s’exclame Sud Quotidien. Pour sa part, WalfQuotidien se demande alors si Macky Sall reste « le maître du jeu », notant que « l’isolement » d’Ousmane Sonko et de l’ex-Premier ministre Aminata Touré est « en marche » en direction de l’élection présidentielle de 2024.

A une semaine de la rentrée scolaire, le ministre de l’Éducation nationale, Cheikh Oumar Hann, « fixe les priorités » pour « une école pour tous, viable, stable, pacifiée et de qualité », rapporte Vox Populi.

De son côté, L’Observateur indique que les parents d’élèves sont mis « à rude épreuve » pour la rentrée des classes 2022. En effet, le panier scolaire (stylos, cahiers, livres, …) « a augmenté de 50 % » et les frais de scolarisation vont « jusqu’à 400.000 FCFA ».

Burkina : que se passe-t-il à Ouagadougou ?

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des bruits d’armes ont été entendus un peu partout à Ouagadougou, la capitale.Les grandes artères de la ville ont été bouclées alors que le signal de la radiotélévision nationale (RTB) a été momentanément interrompu. 

 Des signes qui rappellent la  mutinerie survenue en janvier dernier et qui a débouché au coup d’Etat revendiqué par le Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) contre Roch Marc Christian Kaboré. 

Le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba qui avait alors pris la tête de ce groupe de militaires avait justifié le putsch par la nécessité de redresser la situation sécuritaire face à une montée en puissance des groupes jihadistes.

Pourtant, après neuf mois de transition, le chef de l’Etat burkinabè ne semble pas en mesure de mettre fin à l’insurrection jihadiste qui continue à gagner du terrain.

Ces dernières semaines, plusieurs incidents liés à l’activité des insurgés islamistes affiliés à Al Qaida ou à l’Etat islamique ont été enregistrés dans la région du Sahel, au nord du pays, principal foyer jihadiste dans le pays. 

Les deux dernières attaques meurtrières visant des convois d’approvisionnement sous escorte militaires à Djibo, à plus de 200 kilomètres au nord de Ouagadougou, illustrent la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays du Sahel.

Zlecaf : la Côte d’Ivoire mise sur un secteur privé fort

La Côte d’Ivoire, 9e pays à ratifier cet accord de libre-échange, initie toujours des réformes pour rendre les entreprises compétitives afin de capter davantage de devises sur ce marché continentalLors du Forum des Bâtisseurs de l’économie africaine, dont l’édition 2022, était consacrée à la Zone de libre-échange continental africaine (Zlecaf), M. Yéo Nahoua, directeur de Cabinet, représentant le ministre ivoirien du Plan et du développement, a assuré que l’Etat est engagé à accompagner le secteur privé sur ce marché. 

La Côte d’Ivoire, dira-t-il, envisage de « contribuer à la mise en œuvre accélérée de cet instrument d’intégration régionale ». Pour ce faire, le pays entreprend des réformes depuis 2011 pour améliorer la compétitivité de l’économie et surtout des secteurs à forts potentiels de croissance.

Cela a permis de renforcer les avantages comparatifs du pays et la confiance des investisseurs. L’Etat ivoirien, a en outre consacré au niveau du Plan national de développement (PND, 2021-2025) une part de 74% au secteur privé sur un portefeuille global de 59.000 milliards de Fcfa.

Le Forum des bâtisseurs qui pour l’édition 2022 a mis le focus sur la Zlecaf, est devenu un espace de dialogue où les acteurs économiques, politiques et les décideurs se retrouvent pour discuter des potentiels économiques de l’Afrique, nouer des partenariats et envisager l’avenir ensemble.

Convié à cet espace, l’opposant ivoirien Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI) a fait observer que l’ouverture effective des frontières commerciales pourra améliorer la croissance des entreprises, leur permettre de s’industrialiser plus rapidement, et créer ainsi des emplois et de la richesse.

La Zlecaf fera de l’Afrique l’un des plus grands marchés intégrés du monde avec plus d’une cinquantaine de pays. Cela comporte de nombreux avantages substantiels, mais « je crois qu’il y a davantage d’efforts à consentir (car) il ne suffit pas d’avoir cette vision », a estimé M. Affi.  

Ce leader d’opinion soutient qu’« il faut aussi avoir la volonté d’engager les réformes structurelles pour améliorer les environnements économiques dans nos pays respectifs pour faire émerger de grandes entreprises » et qui aient des process de compétitivité robustes.

« Pour cela, il y a un certain nombre d’handicaps que les économies africaines doivent relever », a-t-il dit, appelant à un accompagnement des PME en matière de financement, de renforcement des capacités des promoteurs, à l’amélioration du cadre juridique et l’environnement des affaires au niveau des Etats.

Cette zone de libre-échange ne peut apporter des avantages économiques et sociaux qu’en permettant d’augmenter les revenus, réduire la pauvreté et d’accélérer la croissance économique », a-t-il renchéri, insistant que « s’il n’y a pas de volonté politique qui accompagne cette vision », elle pourrait rester lettre morte.

« Dans un monde tumultueux, évoluant en bloc, l’Afrique doit plus que jamais réaliser sa pleine intégration économique dans ces perspectives, et il nous paraît impérieux d’accélérer la mise en œuvre de la Zlecaf, entrée en vigueur en 2021 », a soutenu le promoteur de l’évènement, Michel Russel Lohoré.

Le thème retenu pour cette édition est « Intégration économique à l’ère de la Zlecaf ». La mise en œuvre de cet espace prévoit la création d’un marché africain de 1,2 milliard de consommateurs, une classe moyenne croissante de 350 millions de personnes pour un PIB combiné de 2,1 à 4,3 millions de dollars US.  

Selon les estimations de la Banque mondiale, les revenus supplémentaires rapportés par la Zlecaf s’établissent à 45 milliards de dollars de revenus soit une hausse de 7%, ce qui montre le potentiel d’investissement et de croissance au profit du continent africain.

Dans un tel environnement, les gouvernements du continent africain sont appelés à consentir toutes les réformes et prévoir les institutions nécessaires au déploiement optimal du secteur privé dans le contexte de la Zlecaf. A ce prix, les pays pourront véritablement conquérir cet espace d’échange commercial. 

Pour accélérer la transformation structurelle de son économie, l’Etat de Côte d’Ivoire a mis l’accent dans le PND 2021-2025 sur le développement des grappes industrielles, la transformation locale des matières premières agricoles, le développement du capital humain et le rôle moteur du secteur privé.

Côte d’Ivoire : la FAO sensibilise contre le gaspillage alimentaire

Le pays a célébré jeudi pour la première fois, la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture, sous les auspices de la FAO et d’une entreprise sociale.Instaurée en 2020, la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture a été fixée par l’Organisation des Nations unies (ONU) au 29 septembre. Elle est à sa troisième édition.

A l’occasion de la 3e la Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture, la FAO a sensibilisé plusieurs personnes au sein du Lycée Maurice Delafosse à Cocody, dans l’Est d’Abidjan.

Dans un exposé, Mme Anne-Marie N’Da Kouassi, chargée des programmes à la FAO Côte d’Ivoire, a expliqué que le gaspillage alimentaire désigne la diminution de la quantité ou de la qualité des aliments résultant des décisions et des mesures prises par les commerçants, les fournisseurs de services de restauration et les consommateurs.

Elle a fait savoir que chaque jour des tonnes d’aliments comestibles sont perdus ou gaspillés évoquant un ratio d’un tiers (1/3) d’aliments. Par conséquent, il est essentiel de réduire les pertes et le gaspillage de nourriture en faveur de la sécurité alimentaire et de la nutrition.

Selon Mme Anne-Marie N’Da, 14% des aliments consommés dans le monde est perdu après récolte, tandis qu’un taux de 17% de nourritures est gaspillé au stade de la vente au détail et par les consommateurs représentent 8 à 10% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

Des données statistiques indiquent depuis 2014 un nombre croissant de personnes souffrant de la faim dans le monde représentant 828 millions d’individus en 2021, soit une hausse d’environ 46 millions par rapport à 2020.

Aujourd’hui, la guerre russo-ukrainienne avec pour corollaire l’inflation et la crise des prix des denrées alimentaires dans le monde, pourrait accroître le nombre de personnes souffrant de la faim à travers la planète.  

La Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture est également l’occasion de lancer un appel à l’action à tous les acteurs, notamment les pouvoirs publics, le secteur privé et les consommateurs.

Cela, afin de réduire les pertes et le gaspillage de nourriture, dans l’optique de remettre en état et de reconstruire en mieux des systèmes alimentaires résilients. C’est le moment aussi de faire savoir aux consommateurs qu’ils doivent agir de toute urgence pour réduire le gaspillage alimentaire.

13e Congrès Pdci : vers le plébiscite de Bédié à la tête du parti

Le Bureau politique a entériné jeudi l’idée de la « candidature unique » de Henri Konan Bédié au 13e congrès ordinaire, devant consacrer le renouvellement des organes du Pdci et l’élection d’un nouveau président.Dans une motion lue par Dr Bernard Vléhi, vice-président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), le Bureau politique a déclaré adhérer « à l’idée de la candidature unique du président Henri Konan Bédié au 13e congrès ordinaire du Pdci ».  

Par conséquent « nous demandons au président du parti d’accepter d’être candidat au 13e congrès ordinaire du Pdci et nous nous engageons à prendre toutes les dispositions afin d’assurer le plébiscite du président Henri Konan Bédié lors du 13e congrès ordinaire du Pdci », a-t-il ajouté.

Cette décision, dira-t-il, traduit la volonté de la base exprimée à travers les motions lors des séminaires éclatés, le colloque des 75 ans du parti, la tournée du secrétariat exécutif et les missions d’information et d’évaluation du Pdci.

Le Bureau politique a salué le leadership de l’ex-président ivoirien, Henri Konan Bédié, pour son « engagement » pour la réconciliation nationale, la paix et la cohésion sociale attestée par ces rencontres avec le président de la République Alassane Ouattara le 11 novembre 2020 et le 14 juillet 2022.

Ce choix, selon Dr Bernard Vléhi est également soutenu par « l’environnement politique de notre temps et la résilience du président Henri Konan Bédié, depuis la crise postélectorale de 2020 » ainsi que ses positions avisées dans les différentes phases du dialogue politique.

« Il m’est revenu que dans certains cas l’intérêt personnel a primé sur l’intérêt collectif, contrairement à mes instructions. Ceci n’est pas acceptable et cela a été formellement signifié à certains et le sera dans les plus brefs délais pour les autres », a martelé M. Bédié dans un discours.   

Le chef du Pdci a appelé les cadres du parti à agir dans une même vision pour l’intérêt de la formation politique, faisant observer qu’à Bodokro, dans le centre du pays, une localité qui « appartenait au Pdci » a été perdue lors des élections législatives partielles du 3 septembre 2022.  

« J’ai instruit le coordonnateur général chargé de la Gestion et du suivi des élections de nous préparer un rapport auquel devront être attachés les recommandations tenant compte de nos différentes expériences des derniers scrutins électoraux », a-t-il déclaré.

« En conséquence, je compte effectuer certains réglages quant à la mise en place des commissions qui auront la responsabilité de l’organisation de notre prochain congrès », a-t-il ajouté, appelant à un examen approfondi de la marche du parti.

A ce congrès, M. Bédié veut qu’il soit tiré « des leçons des bonnes et mauvaises expériences que le parti a connues au cours de ces dernières années », ce qui devrait permettre de montrer les succès et insuffisances de son appartenance au groupement politique Rhdp (pouvoir) et à la coalition pour la démocratie et la paix (Cdrp) regroupant 23 partis politiques de l’opposition qu’il a présidé.  

« De même, il nous faut examiner le résultat de notre collaboration avec la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (Eds) maintenant Ppa-ci du président Laurent Gbagbo, l’Union pour la démocratie de Danièle Boni Claverie, liberté et démocratie pour la république de Mamadou Koulibaly», a-t-il souligné. 

Le Pdci va, en outre, à ce congrès examiner sa collaboration avec la plateforme des partis politiques de l’opposition, regroupant l’Alliance démocratique (Afd), du président Affi N’Guessan, le parti arc-en-ciel du président Albert Mabri Toikeusse qui a récemment rejoint le Rhdp, le parti au pouvoir.   

« Il est important de constater que la majeure partie de ces familles politiques contrairement au Pdci-rda ont soit disparu, soit subi des scissions ou des mutations. Il nous revient d’examiner le contenu, la portée et l’efficacité des rapprochements tissés sur le terrain avec les partis politiques à ce jour », a-t-il lancé.

Cela devrait permettre au Pdci, ex-parti unique, de bâtir une nouvelle stratégie d’alliance si besoin est dans les prochaines années en vue des échéances électorales à venir. Le Pdci envisage de reconquérir le pouvoir à l’élection présidentielle de 2025.

Sénégal: une organisation patronale réclame le patriotisme économique

Ces promoteurs économiques invitent l’Etat à, entre autres, alléger les critères d’accès à la commande publique pour les entrepreneurs locaux.Après le cri du cœur lancé le 9 septembre dernier par le Conseil national du patronat (CNP) sur la situation difficile que traversent beaucoup d’entreprises sénégalaises, c’est au tour d’une autre association patronale de tirer la sonnette d’alarme. Réunis au sein du Collectif des acteurs pour le patriotisme économique au Sénégal (Capes), lancé mercredi 28 septembre, ces chefs d’entreprises décrivent une « situation de vulnérabilité aiguë » de leurs sociétés respectives et appellent l’Etat à agir.

Cette nouvelle structure qui se veut « un partenaire » de l’Etat du Sénégal veut discuter avec ce dernier des problèmes que traversent les opérateurs économiques et lui faciliter leur formalisation. « Combien d’entreprises sénégalaises sont en règle avec l’administration fiscale ? Combien sont en règle avec l’inspection du travail et les autres institutions ? », s’interroge Aboubacar Kounta, un des initiateurs de ce collectif.

A l’en croire, si ces entreprises peinent à honorer leurs devoirs envers ces institutions « c’est parce qu’elles sont dans des difficultés car n’accédant pas à la commande publique ». C’est pourquoi, les membres du Capes invitent les autorités étatiques à revoir les critères d’accès aux marchés publics pour permettre aux entrepreneurs locaux de soumissionner.

Au-delà de ces responsabilités attribuées aux gouvernants, le Capes affirme avoir fait une introspection pour voir qu’elle est leur part de responsabilité dans cette situation qui prévaut. « Nous avons noté un manque de solidarité entre les entreprises sénégalaises. Rares sont celles qui vont ensemble en groupement pour avoir des critères de qualification corrects. C’est pourquoi nous avons pensé à mettre en place un fonds de solidarité dédié aux sociétés locales », informe M. Kounta.

Parmi les chantiers du Collectif des acteurs pour le patriotisme économique au Sénégal, figure aussi la création d’une banque locale devant permettre de répondre aux besoins financiers de l’Etat.

Pour réaliser ses missions de pilier de la promotion de l’entreprise et d’assumer ses fonctions de cadre de propositions pour la gouvernance économique nationale, le Capes dit s’ouvrir à tous les acteurs économiques et s’exige des normes de lisibilité et de transparence à travers notamment la mise en place du Comité national d’orientation, de surveillance et de stratégies (CNOSS) et l’attribution de la qualité de membre associé à tous les organismes.

Sénégal : le téléphone mobile au service d’une pêche durable

L’objectif global est d’utiliser cet outil pour améliorer la gestion durable des ressources halieutiques et la résilience des communautés.Les pêcheurs, mareyeurs et transformateurs de produits halieutiques au Sénégal manquent d’informations concernant le sous-secteur de la pêche. Pour inverser la tendance, le projet « Feed The Future » (Initiative alimentaire pour l’avenir) communément appelé « Dekkal Geej » (en langue wolof) met en contribution les téléphones mobiles.

« Le travail consiste à utiliser le téléphone mobile pour informer, sensibiliser mais également former à distance les acteurs du métier de la pêche », a expliqué Assane Thiam, chargé de l’engagement et du changement de comportements dudit projet, financé sur cinq (2019-2024) par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID, sigle anglais).

S’exprimant en marge d’une conférence-bilan sur l’utilisation des téléphones mobiles dans la pêche durable, à travers l’outil dénommé « Ligne verte », M. Thiam a affirmé que le premier travail portait sur un sondage pour demander aux acteurs les types d’informations dont ils avaient besoin, alors que le second concernait la mise en place d’un numéro téléphonique gratuit utilisé actuellement par 1400 acteurs de la pêche.

« Avec ce numéro, nous avons trois rubriques, à savoir la ligne verte qui développe des thèmes d’actualités concernant les problèmes de l’heure (Covid-19, changement climatique, éducation financière, pétrole et gaz offshore…). La 2e rubrique permet aux acteurs de partager des actualités sur la pêche artisanale et d’échanger les expériences réussies. Quant à la 3e rubrique, elle porte sur la formation à distance grâce au téléphone mobile dans les langues nationales et/ou le français sur des thèmes comme le plaidoyer et l’éducation financière », a-t-il poursuivi.

Pour Alassane Sarr, directeur de l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (IUPA) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, « dans un contexte marqué par une baisse importante de la production halieutique due principalement à la surpêche, conjuguée aux effets des changements climatiques, nous devons être beaucoup plus résilients ».

« (…) la surexploitation des ressources halieutiques met en péril la sécurité alimentaire. Consciente de ces enjeux, l’USAID a mis en place le projet Dekkal Geej, avec pour objectif global d’améliorer la gestion durable des pêches en vue d’une résilience des communautés de pêcheurs », a souligné M. Sarr.

Au terme de sa phase d’exécution, le projet Dekkal Geej veut créer un système de gestion des pêches durable, équitable et inclusif au Sénégal. Ce qui se traduira par la conservation de la diversité biologique, la régénération des stocks prioritaires, le renforcement de la résilience des communautés et de la sécurité alimentaire, et une contribution accrue au PIB et au niveau de vie des populations.

Les chiffres dévastateurs du cancer en Afrique (rapport)

En 2021, le cancer a tué plus de personnes que la Covid-19 en Afrique et causé la mort de plus de 28.000 enfants en 2020, selon un nouveau rapportLes projections sont effarantes pour le cancer sur le continent noir. Cette maladie va y tuer un million de personnes par an d’ici à 2030, a alerté le président de la Commission d’oncologie Lancet pour l’Afrique subsaharienne, le professeur Wil Ngwa.

S’exprimant lors de la présentation publique du rapport intitulé « Lancet Oncology Commission : Cancer in Sub-Saharan Africa », mercredi à Abuja, le professeur Ngwa a déclaré que le continent devait s’attaquer au cancer avec la même urgence, comme il l’a fait pour la Covid-19.

Le document a révélé que le Nigéria a perdu environ 5,9 milliards de dollars en raison des décès dus au cancer et d’autres facteurs liés au cancer en 2019.

Partant de ces chiffres, le président de la Commission d’oncologie Lancet pour l’Afrique subsaharienne a soutenu que le cancer a un impact considérable sur les économies de la région, l’Algérie perdant 2,6 milliards de dollars, l’Angola 1,2 milliard de dollars, le Bénin 209,2 millions de dollars, le Botswana 500,6 millions de dollars et le Burkina Faso 270,6 millions de dollars.Le professeur Wil Ngwa a révélé que le cancer a tué plus de personnes que la Covid-19 en 2021 en Afrique et a causé la mort de plus de 28.000 enfants dans la région en 2020.

Il a également déclaré que le défi du cancer auquel l’Afrique subsaharienne est actuellement confrontée est énorme et risque de s’aggraver rapidement si des mesures adéquates ne sont pas prises, notamment une collaboration internationale.

Toutefois, il a indiqué que le cancer en Afrique se caractérisait par un stade de présentation tardif, un diagnostic tardif, un accès limité au traitement et des résultats médiocres par rapport aux autres régions géographiques.

Dans ses remarques, l’ancien ministre nigérian de la Santé, le professeur Isaac Adewole a déclaré que le gouvernement de son pays a pris diverses mesures pour réduire la charge de la maladie. Mais à son avis, le plus important est l’action politique et non seulement la volonté politique.

Lancement à Abidjan du 21e Congrès international de l’eau

Au cours de cet évènement prévu du 19 au 23 février 2023, l’Association Africaine de l’Eau (AAE) changera de dénomination et deviendra officiellement l’Association Africaine de l’Eau et de l’Assainissement (AAEA).Tous les deux ans, l’Association africaine de l’eau organise un congrès international qui réunit l’ensemble de ses membres, les organismes internationaux, les experts, les décideurs politiques et les partenaires au développement afin d’échanger sur les enjeux liés au secteur de l’eau.

Le ministre ivoirien de l’Hydraulique, de l’assainissement et de la salubrité, Bouaké Fofana, a procédé jeudi au lancement du 21e Congrès international et exposition de l’Association africaine de l’eau et de la 7e Conférence FSMA (Alliance de gestion des boues et de vidange).

M. Bouaké Fofana a, dans son discours de cadrage, appelé les acteurs du secteur de l’eau à trouver des « solutions durables et structurantes » à la gestion de l’eau en milieu rural et urbain ; et à développer une industrie du secteur en vue d’une meilleure gouvernance de l’eau.

Ce congrès, dont l’ouverture officielle est prévue dans cinq mois dans la capitale économique ivoirienne, intervient dans un contexte où le gouvernement de Côte d’Ivoire est en train de revisiter toute la problématique de ce secteur, a confié le ministre Bouaké Fofana.  

« Nous sommes également en train de revisiter tout le cadre règlementaire », a-t-il ajouté, indiquant qu’au dernier Conseil des ministres tenu mercredi, il a été adopté un Code révisé de l’eau ainsi que la stratégie d’assainissement en milieu rural et de distribution d’eau potable.

Il a demandé que les prochains travaux permettent de répondre aux engagements de l’ODD 6 qui garantit l’accès de tous à l’eau, à l’assainissement afin d’assurer une gestion durable des ressources en eau. Cette session vise également à améliorer l’accès à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats.  

M. Ahmadou Bakayoko, le directeur général de la Société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (Sodeci), président de ce congrès, a fait savoir qu’à l’échelle africaine, l’organisation a des réflexions pour pouvoir garantir et mettre en œuvre une meilleure gouvernance de l’eau et de l’assainissement.  

Ce qui est une évidence dans un point du monde ne l’est pas partout. « Il est donc important que nous puissions préserver et sécuriser cette ressource », a insisté M. Ahmadou Bakayoko, faisant observer qu’à travers la planète le tarif du mètre cube d’eau diffère dans les pays.     

« Pour la même ressource, on peut avoir une différence de prix aussi importante, donc ce partage d’expériences nous permet de pouvoir trouver des solutions durables à l’accès à l’eau » en vue d’une transformation du secteur, a-t-il poursuivi.

La directrice exécutive de la FSMA, Mme Jennifer Williams, a soutenu que « la raison pour laquelle nous nous mettons ensemble, c’est parce que par le passé nous avions été divisés ; et cette fois-ci nous avons décidé de nous serrer les coudes et de travailler ensemble ». Ce sera la première fois que le congrès de l’AAE organise conjointement une session avec la Conférence sur la gestion des boues de vidange de l’Alliance FSM. 

Pour elle, « si nous avons l’eau potable, nous ne pouvons pas avoir cette ressource sans également associer le volet assainissement, l’une des raisons qui ont (d’ailleurs) milité en faveur de cette co-organisation de cet évènement qui aura lieu en Côte d’Ivoire ».

Le directeur exécutif de l’AAE, M. Sylvain Usher, a expliqué que l’organisation panafricaine vise à favoriser l’échange d’informations sur la recherche, la méthode, les procédés et procédures de production et de distribution de l’eau et l’amélioration des services d’assainissement.

Composée d’une dizaine de membres aux premières heures de sa création, et initialement aussi dénommée l’Union africaine des distributeurs d’eau, «l’AAE regroupe actuellement environ 170 sociétés d’eau et d’assainissement dans près de 45 pays d’Afrique et au-delà ».

Le Congrès de l’AAE se veut un forum scientifique et technique doublé d’une grande exposition internationale qui compte des sessions techniques, des ateliers, des évènements parallèles, des rencontres B to B et One to One.

Au cours des dix dernières années, l’évènement a enregistré un nombre record de participants : 1.600 délégués en 2010 à Kampala ; 900 en 2012 à Marrakech ; 2.000 en 2014 à Abidjan ; 1.500 en 2016 à Nairobi ; 1.200 en 2018 à Bamako et 2.500 en 2020 à Kampala. Quelque 3.000 participants sont attendus à Abidjan.

Bamako se démarque des sanctions de la Cédéao contre Conakry

Soutenu lorsqu’il a été sanctionné par la Cédéao, le Mali tient l’occasion de retourner l’ascenseur à la Guinée.Les « sanctions graduelles diplomatiques, économiques et financières » décidées contre la Guinée par la Conférence des Chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ne sont pas du goût des autorités de transition du Mali.

Jeudi 22 septembre, l’instance de décision de l’organisation sous-régionale a ordonné aux pays membres de rappeler leurs ambassadeurs accrédités à Conakry pour consultation à l’issue d’un sommet extraordinaire tenu en marge de la 77e Assemblée des Nations unies, à New-York.

Les dirigeants ouest-africains ont aussi décidé de suspendre « toute assistance et transaction financière en faveur de la Guinée par les institutions de la Cédéao, notamment la BIDC (Banque d’investissement et de développement de la Cedeao) ».

Bamako se désolidarise de « sanctions inhumaines », « illégitimes et illégales », estimant qu’elles « impactent négativement la vie des populations ».

Dans un esprit de solidarité, la junte malienne n’écarte pas la possibilité de prendre des mesures pour « assister la République de Guinée, afin d’annihiler les conséquences de ces sanctions inutiles contre le peuple et les autorités de la Guinée », soulignant que « l’objectif de la Cédéao est d’améliorer les conditions de vie des populations et non d’adopter des sanctions contre-productives les affectant ».

Retour de l’ascenseur

L’institution sous-régionale punit la Guinée pour les insuffisances notées dans l’élaboration d’un chronogramme de transition acceptable par les nouvelles autorités issues du coup d’Etat du 5 septembre 2021 contre le président Alpha Condé. Conakry a fixé la durée de la transition à 36 mois alors que pour la Cédéao, 24 mois suffisent à organiser le transfert du pouvoir aux civils.

Les mêmes reproches ont valu au Mali un embargo de six mois, décidé le 9 janvier à l’occasion du 4e sommet extraordinaire de la Cédéao à Accra (Ghana).

À l’époque, la Guinée avait affiché son désaccord. Par la voix du Colonel Sadiba Coulibaly, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) qui incarne le pouvoir à Conakry avait réaffirmé que « les frontières aériennes, terrestres et maritimes de la République de Guinée restent toujours ouvertes à tous les pays frères, conformément à sa vision panafricaniste ».

Guinée : le procès du 28-Septembre reprend le 4 octobre

L’ex-chef de la junte militaire guinéenne, Moussa Dadis Camara, et dix anciens collaborateurs ont comparu mercredi pour la première fois devant un tribunal de Conakry, à l’ouverture du procès du massacre du 28 septembre 2009.Le jour tant attendu est enfin arrivé en Guinée. Le procès de la tuerie du 28-Septembre s’est ouvert dans l’après-midi du mercredi 28 septembre au nouveau tribunal de la capitale, construit spécialement pour ce rendez-vous historique dans ce pays ouest-africain. Mais sitôt commencée, l’audience a été renvoyée au 4 octobre après des questions de forme. Les onze responsables accusés des violences meurtrières commises au stade de Conakry, il y a treize ans, étaient pourtant tous présents dans la salle archicomble du tribunal.

Principal prévenu dans cette affaire, l’ex-président Moussa Dadis Camara, rentré fraîchement de son exil du Burkina Faso, est placé en détention provisoire mardi avec ses dix coaccusés, dont la plupart sont d’anciens hommes forts de son régime. A l’image de son ancien aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité, dit « Toumba », l’ancien chef de la sécurité présidentielle Claude Pivi, l’ex-ministre de la Santé Abdoulaye Cherif Diaby, ou encore Moussa Tiegboro Camara qui était chargé de la lutte contre le trafic de drogue. Ils sont les présumés responsables de la mort de 156 personnes, du viol d’au moins 109 femmes et de la blessure de centaines de personnes, selon une enquête mandatée par les Nations unies.

Les victimes et leurs proches réclamaient depuis des années ce procès. Cette vieille doléance a été matérialisée par l’actuel chef de la junte militaire guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya, également arrivé au pouvoir par un putsch le 5 septembre 2021 après onze ans de pouvoir civil d’Alpha Condé. Il avait demandé en juillet que le procès ait lieu cette année avant la date d’anniversaire.

A l’ouverture de l’audience, la cour procède à la lecture de l’ordonnance de renvoi, qui rappelle en détails les violences commises le 28 septembre 2009 : les meurtres par arme à feu, par arme blanche de manifestants pacifiques, les viols, les enlèvements, les tortures, le refus d’accorder des soins aux blessés… Dans la salle, le silence est lourd, l’ambiance pesante.

Devant les parties civiles et les dizaines de caméras de télévision, les prévenus sont alors appelés les uns après les autres à la barre pour décliner leur identité. Lorsque vient le tour de Moussa Dadis Camara, plusieurs dizaines de personnes dans le public se lèvent spontanément comme un seul homme pour l’observer. Vêtu d’une tenue traditionnelle de couleur blanche, l’accusé se lève et s’avance lentement vers le prétoire en bois verni. Il répond d’une petite voix pour décliner son identité, son adresse, sa profession etc.

Le président lui rappelle les faits qui lui sont reprochés : coups, blessures et violence volontaire au stade, pillage de marchandise, incendie de magasins, enlèvement, torture, séquestration de manifestants… L’ancien dirigeant reste imperturbable.

Les avocats des accusés ont dénoncé la couverture médiatique de l’audience au nom du respect de la présomption d’innocence. Mais la Cour a rejeté leur demande et autorisé la présence de caméras dans la salle d’audience pour nourrir la mémoire collective.

A la veille du procès, l’organisation des droits humains Amnesty International a présenté un rapport réclamant une meilleure prise en charge des victimes de viols en Guinée et l’adoption « en urgence d’une loi générale sur les violences basées sur le genre ».

Sénégal : le projet « Small Business Act » apprécié par la Banque Mondiale

Dans le cadre des réformes préalables à un financement de la Banque Mondiale sous forme d’appui budgétaire à l’État du Sénégal, un atelier de préparation s’est récemment tenu avec les différentes parties prenantes pour échanger sur le contenu et la faisabilité technique des réformes avant leur soumission aux autorités.L’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) a présenté, à cette occasion, les actions réalisées et envisagées conformément aux engagements de l’État du Sénégal vis-à-vis de la Banque Mondiale. Ces actions sont prises en charge dans le cadre d’un projet dénommé « Small Business Act » et mis en place par Saër Niang, le Directeur Général de l’ARMP.

Ce projet vise à faire de la commande publique un cadre d’amélioration des conditions économiques et sociales des femmes et un levier d’employabilité et de promotion des jeunes. Il comporte trois volets à savoir la formation, l’appui technique et l’adoption de mesures législatives et réglementaires favorables aux femmes et aux jeunes.

L’État du Sénégal, dans sa volonté d’améliorer les conditions socioéconomiques des femmes et des jeunes, a pris certaines mesures fortes dont la loi sur l’économie sociale et solidaire. C’est dans ce cadre global qu’il faut inscrire ce projet tendant à promouvoir l’accès de cette frange de la population aux marchés publics et aux contrats de partenariat public privé.

Sur le volet formation, en 2021, l’ARMP a formé 888 femmes dans le domaine des marchés publics. Elles sont désormais outillées à préparer, soumissionner et gagner des marchés. S’agissant des jeunes, le Directeur Général de l’ARMP prévoit un programme global de formation de 1000 diplômés pour leur donner la qualité d’assistant en passation de marchés publics et 1000 GIE, PME et entrepreneurs jeunes.

Les jeunes assistants en passation des marchés publics formés à l’Institut de Régulation des Marchés publics (Irmap) sont mis à la disposition du secteur privé et des autorités contractantes pour les assister dans la gestion des marchés publics.

Pour faciliter l’insertion des jeunes assistants dans le secteur privé, l’ARMP a signé une convention de partenariat avec la Direction de l’emploi. Cette dernière s’est engagée à accompagner le secteur privé dans la prise en charge de la rémunération des assistants en passation de marchés publics. Des correspondances sont adressées aux différentes organisations patronales pour inviter les entreprises privées à recruter parmi ces jeunes formés par l’Irmap.

En ce qui concerne la réglementation, des mesures favorables à l’accès des femmes et des jeunes à la commande publique sont déjà prises en compte dans le décret 2020 n°14-43 du 27 octobre 2021 portant application de la loi sur les contrats de partenariat public privé. L’article 24 dudit décret précise que pour bénéficier d’un régime préférentiel et pour participer aux procédures de contrats de partenariat public privé en deçà de 5 milliards F CFA, 50 % du personnel d’exécution et d’encadrement doivent impérativement être de nationalité sénégalaise ou communautaire.

Par rapport à la promotion des femmes dans la commande publique, il est prévu à l’article 29 du décret une marge de préférence de 2 % applicable aux entreprises dont l’actionnariat majoritaire est détenu par des femmes. Dans ce même cadre et conformément aux engagements de l’État du Sénégal vis-à-vis de la Banque Mondiale, il est envisagé de réserver 8 % au moins des marchés aux entreprises dirigées par les femmes. Les autorités contractantes devront indiquées dans leur rapport annuel le nombre de marchés attribués aux entreprises dirigées par des femmes.

Sénégal : le sourire retrouvé des paysans de Diofior

La désalinisation des terres de la vallée de Baboulaye a permis aux cultivateurs de cette localité du Centre-Ouest d’être autosuffisants en riz.De Diofior, commune située à environ 150 kilomètres au Sud-Ouest de la capitale Dakar, la route qui mène vers la vallée de Baboulaye est chaotique. Mais une fois arrivé, le contraste est saisissant. De vastes étendues d’eau d’où émergent des cultures de riz en maturation offrent un paysage idyllique à perte de vue. Ici, seuls les gazouillis d’oiseaux saisonniers, le vent léger qui caresse les oreilles et les pélicans rôdant autour des vaches en pâturage interrompent le calme plat.

Cet immense espace rizicole, autrefois envahi par le sel du fleuve Saloum et de son principal affluent, le Sine, est redevenu propice à l’agriculture grâce à divers projets dont le Programme multinational de Renforcement de la Résilience à l’Insécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Sahel (P2RS) financé par le Fonds africain de développement (Fad) à hauteur de 40 millions de dollars.

Le P2RS conduit des actions adaptatives au changement climatique dans six régions du Sénégal. C’est dans ce cadre que la vallée de Baboulaye, dans la région de Fatick, a eu à bénéficier d’importantes infrastructures hydroagricoles dont trois digues. La première, anti-sel et longue de 900 mètres, empêche l’infiltration de l’eau de mer et du sel. Les deux autres permettent la régulation des eaux grâce à des vannes déversoirs.

« Lorsque la digue anti-sel a été aménagée, la langue salée était pratiquement sur trois kilomètres. Les premiers lessivages, consécutifs aux premières pluies, nous ont permis de récupérer les parties peu et moyennement salées qui tournent autour de 300 hectares. Actuellement, nous avons 685 hectares cultivables », se réjouit Aly Diallo, chef d’antenne régional du P2RS.

Pour profiter au maximum de ces terres reconquises, l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) a développé deux variétés de riz : ISRIZ 10 et WAR 77. « ISRIZ 10 est très productive et ses graines contiennent des épines. Cela les préserve des oiseaux granivores. La WAR 77 est, quant à elle, adaptée aux zones les plus profondes. Même avec un excès d’eau, cette variété se développe correctement », explique Docteur Alfred Kouly Tine, chargé de recherches à l’Isra de Bambey (Centre).

Nette amélioration des productions  

Grâce à ces différentes initiatives, les résultats ne se sont pas fait attendre. D’une tonne à l’hectare avant la mise en œuvre du projet en 2015, les rendements agricoles sont passés à 3 tonnes par hectare voire 5 tonnes dans certaines zones. « En 2020, il y a eu des familles qui ont utilisé le riz qu’elles ont produit pour une couverture alimentaire de plus d’un an », souligne le chercheur de l’Isra.

« La commune de Diofior a atteint l’autosuffisance alimentaire en riz. Et la vallée de Baboulaye est devenue notre grenier », assure Babou Gningue, un producteur qui accompagne les coopératives de riziculteurs. À l’en croire, les terres récupérées sont désormais disponibles pour la riziculture pluviale avec un système d’aménagement permettant une retenue d’eau pour environ trois mois.

Le riz produit à Diofior est pour le moment destiné à la consommation locale. La commercialisation reste cependant un objectif sur le long terme. « Quand on y arrivera, cela voudrait dire que l’on se dirige vers la sécurité alimentaire », estime  Babou Gningue. Dans le cadre de ce projet, 100 hectares de terres ont été reboisés avec chacun 1100 arbres, créant ainsi une véritable ceinture verte sur une grande partie de la vallée.

En visite dans la zone, les délégués du Fonds africain de développement ont loué les progrès accomplis et qui ont permis de transformer la situation agricole de Diofior. « C’est un réel plaisir de venir constater ce qui a été effectivement réalisé sur le terrain et s’assurer de la manière dont les financements alloués par le Fad ont été dépensés. De bons partenariats, une préparation de qualité du projet au départ permettent de construire la durabilité des projets au profit des bénéficiaires », déclare Veronika Baumgartner Putz, déléguée du Fad pour l’Autriche.

Au Sénégal, la plupart des objectifs du P2RS ont été atteints ou dépassés. Selon son Coordonnateur national, Younoussa Mballo, plus de 7000 hectares de terre ont été récupérés sur un objectif initial de 9000 hectares. De même, 547 périmètres maraîchers ont été aménagés au lieu de 500. Vingt-trois digues ont également été construites à la place des 16 prévues par le projet.

« Globalement, c’est un projet qui a été exécuté dans les délais (5 ans) avec un taux de décaissement qui avoisinait les 100 % », note Younoussa Mballo. Selon lui, quelque 240 mille producteurs et plus de 60 mille ménages ont été atteints par ce projet ayant permis de réaliser d’autres programmes de développement liés à l’aquaculture, l’élevage, le renforcement de capacité des bénéficiaires sur l’ensemble du territoire national.

Macky Sall ouvre la voie à une amnistie de Khalifa Sall et Karim Wade

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur les orientations du président Macky Sall pour l’amnistie de certains de ses principaux opposants qui ont perdu leurs droits de vote.Macky Sall « rebat les cartes » pour l’amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall, deux opposants condamnés pour malversations, souligne L’AS. En effet, le chef de l’Etat a demandé à son gouvernement, hier en Conseil des ministres, « d’examiner les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits de vote » à l’image de Karim Wade et Khalifa Sall.

Le premier, puissant ministre sous le régime de son père, l’ex-président Abdoulaye Wade (2000 – 2012), a été déclaré coupable de détournements de deniers publics avant d’être condamné à payer plus de cent milliards de FCFA d’amende. Il vit depuis 2016 en exil au Qatar alors qu’il est le successeur désigné de son père à la tête du Parti démocratique sénégalais (PDS).

Pour sa part, le second a été élu deux fois de suite maire de Dakar avant sa révocation en 2018 à la suite de sa condamnation par la justice qui l’a reconnu coupable dans l’affaire dite de « la caisse d’avance ». Depuis lors, les deux hommes politiques ont perdu leurs droits civiques et ne pouvaient participer à aucune élection comme électeur ou candidat.

D’après EnQuête, le retour annoncé de Karim Wade et Khalifa Sall est une stratégie de « diviser pour mieux régner » de Macky Sall qui termine d’ici quinze mois son deuxième mandat même si d’aucuns estiment qu’il souhaite se représenter pour une troisième candidature controversée.

L’Observateur voit dans la « réhabilitation des deux +K+ » un « coup de poker » de Macky Sall après la forte percée de l’opposition aux élections municipales et législatives de janvier et juillet 2022. Le journal analyse les « conséquences politiques » d’une décision qui peut aussi être un « piège » pour les bénéficiaires, car pouvant sonner « la division de l’opposition » dans la « bataille de succession » pour la présidentielle de 2024.

Le Quotidien semble renforcer cette thèse en notant que « Macky lance la guerre de trois », entre Karim Wade, Khalifa Sall et Ousmane Sonko. Du coup, l’inter-coalition Yewwi Askan Wi (unis pour un même espoir) et Wallu Sénégal (sauver le Sénégal), ficelée à la veille des dernières législatives, est « morcelée entre trois leaderships ». Par conséquent, « le président (Macky Sall) met fin à son face-à-face avec Sonko ».

Même si Sud Quotidien soupçonne un « jeu de dupes » dans ce nouveau projet de Macky Sall, Le Soleil précise que « les orientations du chef de l’Etat » n’étaient pas limitées hier, en Conseil des ministres, sur la question de l’amnistie d’hommes politiques. Il a réitéré ses engagements contre la vie chère, demandant notamment une « application effective des décisions et mesures arrêtées avant fin octobre 2022 ».

Dans la même veine, il a exhorté les ministres à « clarifier, au quotidien, l’action de l’Etat devant les populations ou à travers les médias et réseaux sociaux ». Le président sénégalais a informé aussi son gouvernement de la « reprise des tournées économiques et Conseils des ministres décentralisés » à l’intérieur du pays.

Sénégal : la croissance sera affectée par l’inflation (BM)

La croissance de l’économie sénégalaise devrait s’établir à 4,8 % cette année contre 6,3 % en 2021 selon un nouveau rapport de la Banque Mondiale (BM).L’économie sénégalaise continue de faire les frais de la Covid-19 et des conséquences de la guerre en Ukraine. Dans son nouveau rapport consacré à la situation économique du pays, la Banque mondiale informe que les tensions géopolitiques et les pressions inflationnistes ont affecté les moteurs de la croissance et le pouvoir d’achat des ménages en 2022.

Selon ce document, la croissance réelle du PIB qui s’est significativement accélérée en 2021 pour atteindre 6,1 % (3,3 % pour le PIB par habitant) s’établira à 4,8 % (2,1 % pour le PIB par habitant).

« La politique budgétaire devrait rester expansionniste en 2022 afin de poursuivre et étendre les mesures de soutien aux ménages et à l’économie, en rendant le Sénégal plus vulnérable aux risques budgétaires », a averti Alexandre Henry, économiste-pays à la Banque mondiale et l’un des auteurs du rapport.

A en croire M. Henry, les pressions extérieures persisteront en raison de la hausse des prix, notamment ceux des produits pétroliers, ainsi que des importations en capital liées au développement du secteur des hydrocarbures.

Le thème du millésime 2022 du rapport sur la situation économique porte sur l’entreprenariat, et plus particulièrement sur la manière de renforcer l’écosystème entrepreneurial pour soutenir la reprise économique, en optimisant la contribution du secteur privé à la croissance.

Le chapitre passe en revue l’impact de la Covid-19 sur l’écosystème entrepreneurial du Sénégal et se penche sur la façon de renforcer les liens géographiques, sectoriels et verticaux entre les entrepreneurs afin de maximiser leur contribution à la croissance économique à moyen terme.

Pour ce faire, les experts de la BM invitent les autorités à une meilleure compréhension des écosystèmes entrepreneuriaux. Cela permet, d’après eux, de mieux orienter l’allocation de ressources publiques pour les soutenir.

Ouverture à Abidjan du 3e Forum de l’efficacité énergétique en Afrique

Ce forum qui se déroule du 28 au 29 septembre 2022 vise à explorer les opportunités de financement en particulier vert ou climatique pour accélérer la transition énergétique par le développement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.Le ministre ivoirien des Mines, du pétrole et de l’énergie Mamadou Sangafowa, a procédé mercredi au siège du Patronat ivoirien, à l’ouverture officielle du 3e Forum de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables en Afrique.

Cet espace de réflexion et d’échanges devrait permettre aux experts du secteur, aux partenaires au développement et aux organisations internationales de s’interroger sur les modèles économiques afin de promouvoir l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.

Suite à l’accord de Paris, la Côte d’Ivoire, l’un des 11 pays de la planète à avoir pris des engagements à l’effet de réduire les émissions de gaz à effet de Serre, envisage de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30,41% et d’atteindre un mix énergétique de 45% d’énergies renouvelables en 2030.

Aujourd’hui, d’importants investissements ont été réalisés sur les infrastructures de transport et de distribution, faisant passer le rendement du système électrique national de 71,25% en 2011 à 83,67 % en 2021.

Pour le ministre ivoirien des Mines, du pétrole et de l’énergie, les secteurs public et privé doivent poursuivre la réflexion sur la mise en place des mesures d’incitation règlementaire ou fiscale pour booster cette transition énergétique.

Le directeur exécutif de Centre régional pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (ECREEE) de la Cedeao, M. Francis Semporé, a annoncé que sa structure compte soumettre aux instances de l’organisation en fin d’année le projet d’hydrogène vert pour que la région dispose d’une politique sur cette thématique. 

L’hydrogène vert est le dihydrogène fabriqué de manière décarbonée. Selon les experts, l’hydrogène fabriqué à partir d’un processus d’électrolyse de l’eau est dit vert si ce dernier est réalisé à partir d’électricité renouvelable.  

L’Association des sociétés d’électricité d’Afrique (ASEA) fait observer que la transition énergétique est mise au défi par les conditions climatiques qui affectent les énergies renouvelables solaires, éoliennes et hydrauliques dans certaines régions du continent.

Le dernier rapport du Forum économique mondial mentionne que « le gaz naturel sera nécessaire au cours des 20 prochaines années pour soutenir les économies, le niveau de vie et la santé publique de la population ».

Les données de l’ASEA indiquent qu’en dix ans, le Maroc, un exemple en Afrique, a doublé sa capacité du renouvelable et la part de l’éolienne et du solaire est passée de 4,4% en 2009 à 20% en 2020. La part totale des énergies renouvelables dans le mix énergétique est d’environ 38% en 2020.

L’Afrique est le continent le moins connecté à l’énergie avec plus de 600 millions de personnes sans énergie, soit 43% de la population à fin 2021. M. Stéphane Aka-Anghui, représentant le président de la Cgeci (Patronat ivoirien), M. Jean-Marie Ackah, relevé que ces assises visent la mobilisation de nouveaux moyens, tels les financements verts innovants. 

Pour atteindre les objectifs énergétiques et climatiques de l’Afrique, il faudrait selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), plus que doubler les investissements dans le secteur de l’énergie au cours de cette décennie ; ce qui les porterait à plus de 190 milliards de dollars par an de 2026 à 2030, les deux tiers étant consacrés aux énergies propres.

La part des investissements énergétiques dans le Produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique passerait dans ce scénario à 6 % en 2026-30, soit un peu plus que la moyenne des économies émergentes et en développement. 

 

Soldats ivoiriens arrêtés au Mali : la mission de la dernière chance ?

Des chefs d’Etat ouest-africains sont attendus à Bamako ce jeudi pour plaider la cause des militaires ivoiriens arrêtés le 10 juillet par les autorités de la transition malienne.C’est une mission qui suscite beaucoup d’espoir. Lors de son sommet extraordinaire convoqué le 22 septembre, la Conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait décidé d’envoyer « incessamment » des émissaires à Bamako pour plaider la cause des 46 soldats détenus par les autorités maliennes.

Cette mission de « haut niveau » constituée des présidents du Togo, du Ghana et de la Gambie (qui remplace le chef de l’Etat du Sénégal, empêché) sera à Bamako jeudi 29 septembre, selon une note du ministère malien des Affaires étrangères parvenue à APA. Faure Gnassingbé, Nana Akufo-Addo et Adama Barrow seront reçus par le Colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne. A cette occasion, il est attendu qu’ils réitèrent la position de la Cédéao sur ce contentieux entre la Côte d’Ivoire et le Mali.

L’organisation sous-régionale avait lors de ce sommet tenu en marge de la 77e Assemblée générale des Nations unies à New-York, « condamné l’incarcération continue des soldats ivoiriens », « dénoncé le chantage exercé par les autorités maliennes » et « demandé leur libération sans condition ».

L’envoi de cette mission est le fruit de la saisine de la Cédéao par la Côte d’Ivoire qui estime que le maintien en détention de ses soldats par Bamako est une prise d’otage.

En recevant le ministre nigérian des Affaires étrangères vendredi 9 septembre, le Colonel Assimi Goita qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, avant d’évincer le président de la transition Bah N’daw et son Premier ministre Moctar Ouane neuf mois plus tard, s’est exprimé en faveur « d’une solution durable ».

« Au même moment où la Cote d’Ivoire demande la libération de ses soldats, elle continue de servir d’asile pour certaines personnalités politiques maliennes faisant l’objet de mandat d’arrêt émis par la justice. Malheureusement, ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali, d’où la nécessité d’une solution durable à l’opposé d’une solution à sens unique qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali », a ajouté le chef de l’Etat malien.

Quelques heures plus tôt, la médiation togolaise avait pourtant obtenu des autorités maliennes la libération des trois femmes soldats du groupe des 49 détenus depuis dimanche 10 juillet pour « complot contre le gouvernement et atteinte à la sûreté de l’Etat, crimes d’association de malfaiteurs, de détention et transport d’armes de guerre et complicité de crime ». Il était convenu avec les différentes parties de poursuivre les discussions pour la libération des 46 soldats qui restent en détention.

La question est de savoir si la mission de médiation de la Cédéao ne donne les résultats escomptés, quelle sera la suite ? Dans un entretien avec RFI et France24, le président en exercice de la Cédéao, le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embaló qui trouve que les autorités maliennes auraient dû relâcher les militaires ivoiriens, n’écartait pas de nouvelles sanctions contre le Mali si les autorités de la transition ne reviennent pas à de meilleurs sentiments. « Tout est possible », avait-il lancé.

Côte d’Ivoire : obligation d’enrôlement à la CMU (décret)

Ce décret assujettit l’accès à certains services de l’Etat ainsi qu’aux emplois dans le public, le secteur privé et à la production de la preuve de l’enrôlement à la Couverture maladie universelle (CMU).Le Conseil des ministres a adopté mercredi le décret relatif à la mise en œuvre de l’obligation d’enrôlement à la Couverture maladie universelle (CMU), a indiqué à la presse le porte-parole du gouvernement ivoirien, M. Amadou Coulibaly.

Selon M. Amadou Coulibaly, la preuve de l’enrôlement à la CMU devra être faite via la carte d’assurée de la CMU, à défaut, le récépissé d’enrôlement pour la prestation de droit délivrée par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM).

La carte CMU doit être présentée par chaque citoyen lors du retrait du passeport, du permis de conduire, à l’inscription aux examens et concours d’entrée à la Fonction publique, à la police, à la gendarmerie, à l’inscription des étudiants dans les universités, les grandes écoles publiques et privées, a-t-il ajouté.

Cette mesure s’applique également aux élèves âgés de plus de 16 ans, à l’inscription dans les lycées, les collèges et établissements d’enseignements techniques et professionnels, qu’ils soient publics ou privés, a-t-il poursuivi.  

Le recrutement dans le secteur public et parapublic, dans le secteur privé, l’accès aux programmes sociaux financés par l’Etat, l’accès des programmes de soutien à l’emploi et aux activités génératrices de revenus financés par l’Etat tombent aussi sous le coup de cette disposition.

Cette mesure, soutiendra le porte-parole du gouvernement ivoirien, vise à « garantir le déploiement complet du système obligatoire de couverture du risque maladie qu’organise la CMU au profit des populations vivant en Côte d’Ivoire ».