Ouverte le 3 septembre, la treizième session extraordinaire de l’Assemblée nationale s’achève ce lundi après le débat d’orientation budgétaire.
Le troisième débat d’orientation budgétaire de la 14e législature sera une occasion pour les députés et les membres du gouvernement de débattre du cadre budgétaire, des politiques publiques ou modèles économiques en matière de santé, d’éducation, d’agriculture et d’industrialisation.
Selon le président de la chambre basse du Parlement, Isidore Mvouba, il s’agit d’une opportunité de choix qui sera donnée aux députés d’intervenir en amont, de manière informée, à une meilleure définition des objectifs de la politique budgétaire du pays. « Il convient de souligner qu’il ne s’agit pas d’une simple formalité, loin s’en faut ! c’est un moment clé dans le processus de la préparation du budget, exercice 2022, en tenant compte des perspectives économiques préconisées dans le cadre budgétaire à moyen terme, période 2022-2024, et des cinq priorités fixées par le gouvernement », a rappelé Isidore Mvouba à l’ouverture de la 13e session extraordinaire.
En effet, les cinq priorités fixées par le gouvernement sont le rétablissement des équilibres macroéconomiques; la relance de l’économie fortement secouée par les crises économiques et socio-sanitaires ; l’accélération de la diversification de l’économie ; la lutte contre la corruption ; la création d’emplois. « En ligne de mire, il y a nécessairement : l’amélioration de la gouvernance ; la réduction du train de vie de l’Etat ; la lutte contre les antivaleurs; la restauration de l’autorité de l’Etat ; la permanence du dialogue social », a-t-il poursuivi, précisant que les Congolais attendent beaucoup de l’action publique et du plaidoyer à faire par la représentation nationale.
Le débat d’orientation budgétaire sera, sans nul doute, l’occasion pour les députés de rebondir sur la question des dépenses effectuées par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la covid-19. Ce point avait animé les débats le 13 août dernier, à l’occasion de la prorogation de l’état d’urgence sanitaire. En effet, certains députés avaient dénoncé le fait que de trente-cinq milliards, les dépenses sont passées à quatre-vingts milliards FCFA sans l’accord du Parlement. Cela au moment où la force publique n’a plus reçu de financement depuis neuf mois.
« …On ne peut pas passer de trente-cinq milliards dont dix du fonds covid-19 à quatre-vingts milliards FCFA aujourd’hui. Si nécessité y était, qu’est-ce qui peut justifier que depuis novembre 2020, on n’ait pas pu financer les services de sécurité ?… L’adoption de la loi de finances rectificative était une occasion pour le gouvernement de nous expliquer tout cela. Le fonds covid-19 est abondé par la vente des cargaisons de pétrole. Il suffisait au gouvernement de prendre les décrets d’avance, c’est l’argent public, et nous parlementaires, sommes l’autorité budgétaire », déclarait le président de la commission Economie et finances, Maurice Mavoungou.
Notons que la session extraordinaire du Parlement a permis également aux députés et sénateurs d’autoriser la prorogation de l’état d’urgence sanitaire pour la 26e fois depuis la survenue de la pandémie de covid-19.