Avant, pendant et après les fêtes de fin d’année et du Nouvel An, Brazzaville avec son million et demi d’habitants ploie sous les ordures qui jonchent les artères et polluent plusieurs endroits.
Les Brazzavillois ne comprennent pas le silence de la municipalité. Tandis que les travailleurs de la société privée Averda, chargée de ramasser ces ordures entassées dans des bacs bleus, affirment que la plupart de leurs camions sont hors service.
Sur l’avenue Marien Ngouabi dans le sixième arrondissement, du carrefour dit « Keba na virage » au terminus de Mikalou, sur environ 3 kilomètres, aucun bac ne respire. Tous ces bacs débordent d’ordures.
« Sur les avenues, il y a vraiment des poubelles, de la saleté. Les gens ne peuvent plus respirer. Maintenant là, ça ne va pas du tout. Tout ce que nous constatons ici est un danger. On n’a jamais supporté cela. Mais nous sommes obligés de le supporter parce que l’État est défaillant », dénoncent tour à tour les riverains.
Les bacs bleus de la société Averda contenant ces ordures sont placés pour certains devant des endroits très fréquentés tels les débits de boissons ou encore les marchés à ciel ouvert. En cette période pluvieuse, les Brazzavillois craignent l’apparition des épidémies. « Toutes ces ordures nous emmènent des maladies. Les maladies, ce ne sont pas seulement le choléra et le paludisme. Il y en a plusieurs », lâche un citoyen.
Un des bacs les plus débordants se trouve à zéro pas de la maison de la radio et de la télévision. Le mini restaurant de Juliana, une dame qui propose des cuisses de poulet et des côtelettes braisées à la tombée de la nuit, fait face à ce bac à ordures. « Les gens profitent également pour pisser dans ces ordures. Mes clients refusent parfois de manger sur place à cause des odeurs. Ça dérange vraiment », se plaint-elle.
Quelques agents d’Averda rencontrés sur le terrain affirment que plusieurs camions de collecte d’ordures de leur société sont en panne. La société en a commandé d’autres et attend la livraison.