Au cours d’une rencontre à Pointe-Noire, les hommes d’affaires ont eu un échange sur la question avec Matthew Cassetta, vice-ambassadeur des Etats-Unis au Congo.
L’activité entre dans le cadre du concept «Destination pays», une animation économique initiée par la Chambre consulaire de Pointe-Noire destinée à faire un zoom sur les opportunités d’affaires qu’offre un pays donné. La destination choisi ce mois est les États-Unis d’Amérique, l’une des plus grandes puissances économiques du monde qui puise sa force dans la diversification de son économie. «La diversification, c’est le secret du succès économique», a lancé Matthew Cassetta.
Il ressort de son intervention que son pays offre de nombreuses possibilités d’échanges commerciaux. Le marché américain présente beaucoup d’opportunités d’affaires pour les producteurs et entrepreneurs congolais dans plusieurs domaines dont trois, en particulier dans l’alimentaire (produits séchés), le vestimentaire (articles en pagne africain) et l’artisanal (objets taillés en bois et autres). Mais l’orateur a signalé que la pénétration de ce marché nécessite une bonne préparation en raison de ses nombreuses exigences sur, entre autres, la qualité des produits. «Il faut bien connaître le marché américain pour pouvoir le pénétrer, connaître aussi ses innovations ainsi que les conditions importantes sur les produits à proposer», a indiqué Matthew Cassetta. Pour cela, il a aussi conseillé aux producteurs et entrepreneurs congolais de connaître et participer aux événements économiques (salons, foires…) organisés aux Etats-Unis, de créer des liens avec ce marché ainsi que des partenariats avec des entreprises américaines.
Par ailleurs, tenant compte du constat fait lors de son séjour, le mois dernier aux Etats-Unis pour voir comment est structuré le marché américain qu’il a jugé «vaste, complexe et ayant de nombreuses règles», le président de la Chambre de commerce, Didier Sylvestre Mavouenzela, a laissé entendre que pour le pénétrer, la constitution d’une chaîne de valeurs complètes en vaut la peine. «Un seul opérateur ne peut à lui seul pénétrer ce marché qui est très exigeant. Il faut le faire en groupe. Une fois que le marché est pénétré, il peut permettre aux entreprises de se développer», a-t-il souligné, signalant que cela devrait se faire avec l’implication des structures d’appui.
Aussi a-t-il suggéré l’identification des événements économiques américains, l’amélioration du packaging, l’initiation des missions commerciales et la création d’un club qui travaillera avec un opérateur économique du pays en vue de pénétrer le marché américain.
Par ailleurs, Matthew Cassetta a fait une présentation de l’African growth opportunities act (Agoa), loi américaine sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique qui permet aux pays de l’Afrique subsaharienne d’exporter sur le marché américain sans droit de douanes. Le Congo est éligible pour exporter un grand nombre de produits vers ce marché. Et selon Didier Sylvestre Mavouenzela, pour béneficier de l’Agoa, il faut travailler au développement des entreprises congolaises, donc du secteur privé. Une responsabilité qui revient au secteur public.
En outre, évoquant les nombreuses potentialités du Congo pour développer tous les secteurs, Matthew Cassetta a estimé que le pays devrait encore se diversifier. Pour ce qui est du climat des affaires, il ne présente pas encore les conditions adéquates pour les investissements. D’après lui, le pays reçoit très peu d’investisseurs sur son marché à cause de certains freins comme son classement doing-business (180e sur 190 pays) et son régime de visa jugé assez lourd pour les étrangers.
Notons que dans le cadre du concept Destination pays, les États-Unis d’Amérique succèdent à la Turquie qui est intervenue le mois dernier.