Congo : les défis qui attendent Christian Yoka

Christian Yoka a été nommé au postede ministre des Finances en remplacement de Jean-Baptiste Onday.

 

A l’issue du reamenagement ministériel qui a eu lieu dans la nuit du 10 au 11 janvier au Congo, le chef de l’Etat congolais Denis Sassou  Nguesso a nommé  Christian Yoka ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille Public.

Cet ancien directeur Afrique de l’Agence française de développement (AFD), arrive au poste de ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public du Congo, dans un contexte économique marqué par des tensions budgétaires et une dette publique préoccupante.

Les estimations mentionnent que, le Congo reste largement dépendant des recettes pétrolières, qui représentent environ 80% de ses revenus budgétaires et 63% de son PIB.

En 2024, les autorités avaient dû procéder à un reprofilage de 2314 milliards FCFA de dette intérieure (titres du Trésor libellés en monnaie locale), une opération qualifiée de « défaut technique » par Fitch, avant que la note souveraine ne soit relevée à « CCC ». Le service de la dette absorbe 60% des recettes domestiques.

Entre autres, le nouveau ministre devra piloter efficacement son service afin d’apporter un équilibre visible à l’économie du Congo. L’objectif étant aussi, la réduction de la dette et le financement efficace du développement.

 

Qui est l’homme ?

Juriste chevronné dans les domaines de la finance internationale et du développement, Christian Yoka est titulaire d’un DESS en droit et fiscalité de l’Université Paris Panthéon-Sorbonne ainsi que d’un master en droit bancaire et financier de l’Université de Boston. Il arrive sur un terrain glissant où, depuis Gilbert Ondogo, la durée du mandat d’un ministre des finances dépasse rarement les deux ans.

En effet, avant d’être nommé comme ministre des Finances au Congo, Christian Yoka avait occupé le poste de directeur du département Afrique de l’Agence Française de Développement (AFD) en 2021. Il a une longue expérience au sein de l’AFD, ayant dirigé des équipes dans diverses régions stratégiques d’Afrique. De 2018 à 2021, il a été directeur régional pour l’Afrique de l’Est.

Auparavant, il a occupé les mêmes fonctions pour le Cameroun, la République centrafricaine et la Guinée équatoriale (2016-2018), puis pour l’Éthiopie, le Soudan, le Soudan du Sud, l’Érythrée et la Somalie (2013-2016). Il a entre autres également dirigé l’agence de l’AFD en RDC de 2009 à 2013, acquérant une riche expérience des relations internationales et des stratégies de financement du développement.

Le Congo rejette la vente de la filiale Société Générale au Groupe Vista

Dans un communiqué datant du 12 juin, le ministère des finances dit être surpris de l’annonce de l’établissement bancaire.

 

La Société Générale a déclaré le 8 juin qu’elle avait conclu un accord pour vendre ses filiales au Congo Brazzaville et en Guinée équatoriale à Vista Group pour un montant non divulgué. La banque détenait 93,5 % de la Société Générale du Congo.

Une annonce qui a surpris le gouvernement congolais qui ne reconnait pas la vente par la Société Générale de sa filiale nationale à Vista Group. Brazzaville affirme que la banque ne lui a pas accordé de droit de préemption. C’est du moins ce qui ressort d’un communiqué du ministère des finances publié le 12 juin dernier.

« L’État congolais dénonce fermement cette démarche et considère comme nul l’accord du groupe Société Générale de vendre sa participation au groupe Vista », indique le communiqué du ministère des finances, ajoutant qu’il n’exclut pas l’utilisation d’un recours juridique contre la Société Générale.

Le gouvernement aurait été informé du projet de vente mais avait demandé à la Société Générale de surseoir à toute décision parce qu’elle souhaitait exercer son droit de préemption.