Congo : l’opposant Marcel Makomé en détention à Kinshasa

Celui qui se fait appeler « Premier ministre du Congo », serait gardé dans les locaux des services de renseignements, ANR.

 

L’opposant Marcel Makomé est arrêté en République démocratique du Congo. L’information relayée sur les réseaux sociaux a été confirmée par ses proches. Selon son entourage, celui qui se faisait appelé « Premier ministre » se rendait régulièrement à Kinshasa, à l’invitation du gouverneur de cette ville. Au terme de sa mission, l’homme aurait été enlevé et depuis une semaine, l’opposant au régime du Congo Brazzaville serait gardé dans les locaux des services de renseignements, ANR.

Selon des indices concordants, Marcel Makomé, opposant congolais exilé en France, aurait bel et bien été interpellé par les services de renseignements de la République Démocratique du Congo.

Pour l’instant, on ignore les raisons de cette interpellation, les services de renseignements de la RDC se gardant de communiquer, sauf avec l’ambassade de France qui a depuis, fait valoir de la protection diplomatique à l’égard de Marcel Makomé, l’opposant congolais disposant également de la nationalité française.

Notons que Marcel Makomé s’est construit une image d’opposant farouche, tout en faisant des appels de pied au pouvoir de Brazzaville. Il avait écrit au chef de l’État congolais, pour solliciter des aides sociales.

Congo : Marcel Makomé a peur pour sa vie

Cet opposant politique congolais vit en France où il a demandé l’exil. Il accuse l’amiral Okemba de vouloir l’assassiner.

Marcel Makomé vit en France, où il a lancé un gouvernement en exil. Il a porté plainte auprès du procureur de la République de Paris qui n’a pas encore donné suite. L’ancien diplomate affirme que l’amiral Jean-Dominique Okemba, secrétaire général du Conseil national de sécurité, a envoyé des hommes pour l’éliminer

Marcel Makomé dit se sentir en danger et surveillé lorsqu’il quitte son domicile parisien. Il pense aussi avoir repéré ce qu’il nomme « des barbouzes » sur le territoire français. « Jean-Dominique Okemba, qui est en même temps le neveu de Sassou, a émis une fatwa, une liste des gens qu’il faut éliminer voire empoisonner. »

Sur quelle base affirme-t-il cela ? Le Congo est petit, répond l’ancien ambassadeur. « Le véritable personnel politique, on ne peut pas atteindre plus de cent personnes. Nous nous connaissons tous, il y a plusieurs passerelles, familiales, amicales, etc, ce qui fait que ce qui se fait à l’intérieur du palais de Sassou, nous sommes au courant le lendemain, pour ne pas dire les dix à quinze minutes qui suivent. »

Marcel Makomé fait le lien avec les tentatives d’assassinat d’un autre opposant congolais en France, le général Ferdinand Mbaou. La justice française enquête dessus. Marcel Makomé a porté plainte auprès du procureur de la République de Paris, plainte reçue le 5 août par la justice qui n’a pas encore donné suite.

Mais du point de vue de Brazzaville, cette plainte évoque plutôt une « recherche de sensationnel » de la part de l’ancien diplomate. Une plainte « totalement fantaisiste ». « Il ne représente que lui-même », cingle une source gouvernementale.

L’amiral Okemba n’a pas souhaité réagir à ces accusations.