Mais depuis quelques jours les commerçants sont surpris de constater que des magasins sont pillés la nuit.
Le Congo vit sous couvre-feu nocturne depuis le 31 mars. Une mesure associée au confinement et initiée pour barrer la route à la propagation du Covid-19.
Parmi les nombreuses mesures édictées par les autorités pour faire face au Coronavirus, le couvre-feu est scrupuleusement respecté. Chaque soir, dès 20 heures, Brazzaville ressemble à une cité abandonnée : les habitants sont terrés chez eux.
Seules les forces de défense et de sécurité veillent. Elles organisent des patrouilles pédestres et mobiles. Mais, depuis un moment, au réveil, quelques commerçants retrouvent leurs boutiques décadenassées, éventrées marchandises et recettes emportées.
Ces commerçants ont bien des soupçons. « Il y a bien des cas de vols. Au quartier Ngamakosso (dans le VIe arrondissement, NDLR) devant des boutiques qui ont été cambriolées, on a retrouvé les empreintes des rangers. Au moment où il y avait des policiers tout le monde était dans sa maison observant le couvre-feu. Alors ! Qui a volé ? », dénonce un boutiquier sous couvert d’anonymat.
Mise en garde du Premier ministre
Les habitants des quartiers quant à eux pointent du doigt des jeunes désœuvrés qui évoluent dans l’informel et aujourd’hui sont bloqués à la maison à cause du confinement. « Il n’y a pas de boulot ici. Un jeune qui ne travaille pas, qu’est-ce qu’il peut faire à la fin. Il n’a rien à manger. Pour trouver l’argent c’est difficile. À la fin, il va aller piller ou voler même si ce n’est pas sa volonté ou dans ses habitudes. Il est obligé de le faire par rapport à l’état de la situation », déclare un habitant.
La question des boutiques éventrées nuitamment a été, la semaine écoulée, au menu d’une interpellation de l’exécutif par le Parlement. Le gouvernement a souhaité que des investigations soient menées pour faire la lumière. Le Premier ministre Clément Mouamba a prévenu que tout homme en uniforme qui se serait muté en cambrioleur serait radié des effectifs de la force publique si sa culpabilité était établie.
De son côté, le syndicat des commerçants du Congo a indiqué jeudi qu’il était en train de travailler à répertorier toutes les boutiques éventrées pour établir une liste. Une liste qui sera ensuite soumise à la task-force, cette structure chargée de la gestion de la riposte contre le Covid-19, pour une éventuelle réparation du préjudice.