Congo-Zlécaf : 10 milliards de dollars pour héberger le fonds d’ajustement

Le gouvernement rwandais, le secrétariat de la Zone économique de libre-échange continentale africaine (Zlécaf) et la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) ont signé, le 10 mars, un accord pour officialiser le siège du fonds à Kigali, la capitale du Rwanda.

 

Les dix milliards de dollars, dont un milliard déjà promis par l’Afreximbank, permettront non seulement de compenser les baisses de revenus à court terme liées à la réduction des taxes sur les échanges entre pays africains, mais aussi d’aider le secteur privé à tirer profit des opportunités créées par la zone de libre-échange.

« Le gouvernement rwandais s’aligne fortement avec cette initiative qui va aider à garantir que tous les pays puissent bénéficier des opportunités offertes par l’accord de libre-échange continentale et le fonds d’ajustement qui contribueront à une croissance économique inclusive et durable sur l’ensemble du continent », a dit Vincent Biruta, ministre Rwandais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

La signature de l’accord intervient cinq ans après celui de mars 2018 à Kigali, portant accord initial de la Zlécaf.

Rappelons que la Zlécaf est un projet de zone de libre-échange en cours de création sur l’ensemble du continent africain. Elle doit regrouper la zone tripartite de libre-échange, qui doit inclure le Maché commun de l’Afrique orientale et australe, la Communauté d’Afrique de l’Est et la Communauté de développement d’Afrique australe, avec, d’autre part, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’Union du Maghreb arabe et la Communauté des Etats sahélo-sahariens.

L’objectif du projet est d’intégrer à terme l’ensemble des cinquante-cinq États de l’Union africaine au sein de la zone de libre-échange. Dans un premier temps, l’objectif de la Zl2caf sera de stimuler le commerce intra-africain en permettant de faire des affaires plus facilement sur tout le continent. L’accord de libre-échange envisage de supprimer les droits de douane pour 90 % des marchandises. Il a été signé à Kigali, en mars 2018, et prévoit un marché continental de 1,2 milliard de personnes, avec un produit intérieur brut combiné de plus de 3 400 milliards de dollars.

 

 

Oyo : tensions RDC-Rwanda, Sassou-Nguesso joue à l’apaisement

Le président Denis Sassou-Nguesso a reçu samedi et dimanche dernier son homologue RD congolais Félix Tshisekedi à Oyo au (Congo Brazzaville).

 

La tension entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda étaient au cœur de leurs échanges. Les deux hommes d’Etat ne cachent pas leurs bons rapports. Lesquels rapports se sont davantage améliorés depuis que l’UDPS est arrivé au pouvoir. Ils ne ratent d’ailleurs pas une occasion pour manifester cette entente à travers notamment de nombreuses visites à Kinshasa et Brazzaville.

« L’Afrique a de nombreux défis à relever, des crises sanitaires, économiques, financières et même des défis alimentaires. Nous ne voyons pas comment nous allons lever ces défis en Afrique s’il n’y a pas un climat de paix et de coopération. On n’a pas besoin de faire un dessin pour ça. Voilà pourquoi je salue la visite du président Félix Tshisekedi. Je crois que nous avons eu des entretiens fructueux », a dit le président congolais Denis Sassou-Nguesso à la fin du séjour de Félix Tshisekedi à Oyo.

Il a affirmé qu’il est impliqué dans le processus de désescalade à plus d’un titre: « Nous avions évoqué ces questions au sommet de Malabo dans le cadre de l’UA, notamment avec le président en exercice de l’UA et le président en exercice de la CIRGL. Tout doit être mis en œuvre pour ramener la paix ».

Kinshasa compte sur l’implication des organisations sous régionales pour faire baisser la tension avec Kigali. Félix Tshisekedi avait précédemment effectué une visite à Luanda où il a été reçu par João Lourenço. Le président angolais a reçu le mandat de  l’UA dans le cadre des bons offices de la crise rwando-congolaise. 

Il en sort cependant de toutes les prises de parole publiques de différents partenaires de la RDC sur cette crise qu’aucun n’a daigné critiquer ouvertement le Rwanda. Tous pointent du doigt le M23 et appellent en filigrane Kinshasa et Kigali au dialogue.