Global Witness reproche aux deux compagnies de ne pas avoir rompu suffisamment tôt avec la société locale Kontinent Congo détenue l’homme d’affaires portugais, José Veiga et le Camerounais Yaya Moussa.
Au mieux un manque de vigilance, un pire une complicité passive, voilà ce que l’on peut déduire des activités des pétroliers français et italien, Total et Eni au Congo-Brazzaville entre 2013 et 2015 selon l’enquête menée par Global Witness. L’ONG britannique reproche aux deux compagnies de ne pas avoir rompu suffisamment tôt avec la société locale Kontinent Congo détenue par le sulfureux homme d’affaires portugais, José Veiga et le Camerounais Yaya Moussa.
En 2015, la compagnie pétrolière italienne Eni et la française Total cèdent, à la demande des autorités congolaises, une partie de leurs permis d’exploitation pétrolière à la société Kontinent Congo. Société alors détenue par Yaya Moussa et José Veiga, tous deux proches du président Denis Sassou-Nguesso. A cette époque, la presse portugaise a commencé à enquêter sur José Veiga, soupçonné de corruption et de blanchiment d’argent.
Selon l’ONG Global Witness, Total et Eni auraient dû être plus vigilants. « Pour nous, ça montre que la qualité de leur processus de vérification, de leur stratégie de réduction des risques ne marche pas très bien, pointe Mariana Abreu, chargée de campagne chez Global Witness. Ce n’est acceptable de faire des affaires avec des personnes qui, clairement, sont fortement soupçonnées d’être liées à la famille présidentielle congolaise. »
Il faudra attendre dix mois après l’ouverture d’une enquête par la justice portugaise contre pour que Total renonce aux licences d’exploitation pétrolière détenues conjointement avec Kontinent Congo.
Mais si Total a reconnu qu’elle était consciente des risques potentiels liés à ses partenaires, Eni persiste à affirmer qu’il n’existe aucun problème. L’Italien détient toujours un champ pétrolifère congolais conjointement avec Kontinent Congo, selon Global Witness.