Congo : le FOC demande la libération de Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi-Salissa

Demande faite au cours d’une conférence de presse animée dimanche 09 septembre à Brazzaville, par Jean-Félix Demba Ntélo, président de la Fédération de l’opposition (FOC).

 

Le président de la FOC, Jean-Félix Demba Ntélo était face à la presse dimanche 09 septembre 2024, dans la capitale congolaise. L’opposant a appelé à la tenue d’un dialogue inclusif avant la tenue de la présidentielle 2026.

Pour Jean-Félix Demba Ntélo, ce dialogue doit connaître la participation de toutes les composantes de la nation, particulièrement des acteurs politiques. Cette rencontre devrait être précédé par l’organisation de la réconciliation nationale qui se présente comme l’unique voie pour sortir le pays de sa situation actuelle. Il exige par ailleurs la libération des leaders de l’opposition, Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi-Salissa.

Cet homme politique est revenu sur la situation socioéconomique et politique nationale, sans oublier la question des accords conclus entre le Congo et le Rwanda, dans le domaine de l’agriculture.

Le président de la FOC a également fait le bilan des neuf mois de sa mandature à la tête de la FOC

 

Congo : Dave Mafoula demande la libération de deux prisonniers politiques

C’était au cours d’une conférence de presse le 28 janvier à Brazzaville, où il a formulé cinq propositions afin « d’apporter des solutions fiables aux problèmes des Congolais. ».

 

Le président du parti d’opposition Les Souverainistes a demandé la libération des opposants Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa. Tous deux candidats malheureux au scrutin présidentiel de 2016, ils ont été jugés et condamnés à 20 ans de prison en 2018, pour atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat. Il s’est exprimé au cours d’une conférence de presse qu’il a organisé samedi 28 janvier 2023, à Brazzaville.

Dave Mafoula, costume cravate, face à la presse et en présence d’une poignée de militants du parti Les Souverainistes (LS), qu’il dirige, a d’abord critiqué « l’immobilisme du gouvernement ». Il a ensuite demandé au président congolais de gracier deux leaders d’opposition pour décrisper l’atmosphère politique.

« J’appelle le président Denis Sassou-Nguesso à poser cet acte politique. Je demande la libération, parce que le président de la République est conscient que derrière Okombi Salissa et le général Mokoko, il y a une bonne portion de notre peuple. Et, tous ces Congolais attendent une réponse, pas forte mais sage de la part du président de libérer ses frères. Okombi Salissa et le général Mokoko sont les frères du président Sassou-Nguesso ».

Dave Mafoula a rappelé que ces trois personnalités avaient une histoire. En effet, le général Mokoko a été chef d’état-major de l’armée, sous le président Sassou-Nguesso entre 1987 et 1992, et jusqu’en 1993, sous la présidence de Pascal Lissouba. De son côté, André Okombi Salissa a été plusieurs fois ministre du président Sassou Nguesso, de façon ininterrompue entre 1997 et 2012.

Congo : les avocats de Jean-Marie Michel Mokoko s’opposent à son retour en prison

Pour ce fait, ils ont adressé une correspondance au ministre de la Justice et une autre au directeur général de l’administration pénitentiaire.

 

Les avocats du général Mokoko ont manifesté mercredi 22 septembre, leur opposition au retour en prison de leur client. Celui-ci est interné depuis plus d’un an à l’hôpital militaire pour raisons de santé. Agé de 74 ans, cet ancien candidat à la présidentielle de 2016 a été condamné pour atteinte à la sécurité de l’État

« Nous avons adressé une correspondance au ministre de la Justice et une autre au directeur général de l’administration pénitentiaire pour exprimer et marquer notre opposition à cette réintégration » à la maison d’arrêt, a déclaré à l’AFP Me Yvon Eric Ibouanga.

Candidat malheureux à la présidentielle de 2016 dont il n’a jamais reconnu les résultats, malgré la victoire prononcée du président Denis Sassou Nguesso (78 ans dont 37 cumulés au pouvoir), le général Mokoko a été arrêté juste après ce scrutin officiellement pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État » et « détention illégale d’armes de guerre ».

Il a ensuite été jugé et condamné à 20 ans de travaux forcés en 2018.

L’ancien chef d’État-major (1987-1993) a été évacué en Turquie où il a reçu des soins entre juillet et août 2020 à cause de son état de santé qui se dégradait. Depuis son retour, l’officier est resté interné à l’hôpital militaire.

Les autorités gouvernementales viennent de lui notifier sa réintégration à la prison de Brazzaville.

« Le général Mokoko n’a pas encore recouvré sa santé. En plus, la cellule où il était incarcéré avant qu’il ne soit évacué en Turquie est dans un état d’insalubrité très prononcé, a affirmé Me Ibouanga. » Le réintégrer dans cette cellule, a-t-il poursuivi, reviendrait à le placer dans des conditions inhumaines, déshumanisantes et dégradantes ».

Congo : la santé du général Mokoko s’améliore

La nouvelle a été annoncée par l’épouse de Jean-Marie Michel Mokoko, qui a finalement pu le voir à l’hôpital où il avait été accueilli.

Il y a deux semaines, le 30 juillet, l’opposant congolais Jean-Marie Michel Mokoko, emprisonné depuis 2016, s’envolait vers la capitale turque, Ankara, pour y être soigné. La Turquie était officiellement le premier pays à accéder à la demande du président Sassou Nguesso. Depuis, les informations parviennent au compte-goutte. Les autorités d’Ankara refusent notamment de révéler le nom de l’établissement où est hospitalisé Jean-Marie Michel Mokoko.

Cela fait deux semaines ce jeudi que Jean-Marie Michel Mokoko s’est envolé pour Ankara. L’opposant congolais a quitté Brazzaville à bord d’un avion affrété par la Turquie pour recevoir des soins dans la capitale turque. Depuis, silence radio. L’ambassade turque à Brazzaville précisait simplement en milieu de semaine dernière qu’il s’agit d’une « opération d’évacuation humanitaire et sanitaire à la demande des autorités congolaises ». La diplomatie turque dénonçait en même temps les « théories du complot ».

Il faut dire qu’en l’absence d’informations les proches du général Mokoko s’inquiétaient. L’ancien candidat à la présidentielle, emprisonné depuis 2016, a vu son état de santé se dégrader en juin. Sa compagne avait été autorisée à s’envoler elle aussi pour la Turquie quelques jours avant. Et c’est par elle que les nouvelles ont fini par arriver.

Elle a pu le voir dans l’hôpital où il est accueilli. C’est ce qu’expliquent des proches de l’entourage du général Mokoko. Celle qui partage sa vie depuis près d’une décennie l’a trouvé plus en forme que lorsqu’elle le visitait à Brazzaville avant son départ. Il était alors sous perfusion. Ce n’est plus le cas aujourd’hui selon elle.

L’ancien chef d’état-major devenu opposant marcherait même et pourrait commencer des séances de kinésithérapie la semaine prochaine. Jean-Marie Michel Mokoko est « dans un des meilleurs hôpitaux » d’Ankara assure une source gouvernementale congolaise. Voilà qui apaise les craintes de ses proches.

Ils restent cependant circonspects quant au choix de la Turquie pour accueillir J3M.

Paris était hors de question : le président Sassou Nguesso considère que la France est un soutien du général Mokoko.

Une source officielle indique que parmi les capitales au système de santé performant, Ankara a été la plus rapide à répondre positivement. Brazzaville n’aura en tout cas pas à s’inquiéter de voir l’opposant obtenir l’asile politique en Turquie.

 

Congo : aucune nouvelle du général Mokoko depuis son arrivée en Turquie

Cet opposant au pouvoir de Sassou Nguesso s’est rendu en Turquie jeudi 30 juillet 2020 dernier, pour y recevoir des soins médicaux.

Détenu depuis 2016, Jean-Marie Michel Moukoko présentait des signes d’une santé fragile. Sa famille et des ONG ont plusieurs fois demandé au Chef de l’Etat, son évacuation en étranger. C’est finalement jeudi 30 juillet, que le général s’est envolé pour la Turquie afin de recevoir des soins. La France, le Maroc ou l’Afrique du Sud avaient leur préférence mais Brazzaville a trouvé un accord avec Ankara. Ce qui ne rassure pas les proches du général, d’autant que personne n’a eu de nouvelles depuis son atterrissage sur le sol turc.

Les avocats congolais et français de Jean-Marie Michel Mokoko ne savent même pas dans quel établissement il se trouve. Hôpital ? Prison ? Selon Me Tricaud, l’un de ses conseils, l’hypothèse principale est que l’ancien chef d’état-major de l’armée est dans un grand hôpital de la capitale administrative turque.

Les autorités turques, elles, restent muettes pour l’instant. Sa compagne s’était rendue à Ankara pour préparer l’arrivée de celui qu’on surnomme J3M. C’était mardi 28 juillet. Elle a confirmé être bien arrivée mais ne donne plus de nouvelles. Cela fait beaucoup de mystères pour les proches du général Mokoko. Ils réfléchissent à la suite à donner. Des contacts vont être pris avec un avocat turc. L’idée sera de demande un droit de visite d’un médecin du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Son médecin personnel n’a en effet pas pu le suivre.

Des activistes du collectif Sassoufit pourraient aussi se rendre en Turquie afin de tenter d’obtenir plus d’informations. « Il y a un accord entre Brazzaville et Ankara mais c’est opaque », se désole un membre de l’entourage de Jean-Marie Michel Mokoko.

Congo : Jean-Marie Michel Mokoko enfin évacué

Le candidat malheureux à la dernière présidentielle de 2016, a quitté la République du Congo dans la nuit du 28 au 29 juillet 2020.

Le général Jean-Marie Michel Mokoko, interné dans un hôpital à Brazzaville depuis quelques semaines, a finalement été évacué en Turquie pour y recevoir des soins. Cet opposant au régime de Sassou N’Guesso aurait vu sa santé se dégrader au fil des temps. En début du mois de juin dernier, une situation qui conduit à son hospitalisation dans une structure sanitaire de Brazzaville, a incité les organisations de défenses des droits de l’Homme à demandent son évacuation à l’étranger pour recevoir les soins appropriés.

Selon des sources proches de l’opposant, « le président de la République n’y a vu aucune objection, en principe cela ne devrait pas tarder. Il est à bord du Boeing 7379F2, dont l’atterrissage est prévu ce mercredi à 04h29 à Istanbul, la capitale turque ». Des propos relayés par les médias de la place.

Certaines indiscrétions laissent entendre que l’évacuation vers la Turquie serait le choix du Président congolais Denis Sassou N’Guesso et non celui de la famille du général, qui optait pour la France où le Maroc. Dans la foulée, d’autres sources estiment que « la Turquie n’est pas le bon choix, l’opposant ne bénéficie pas de l’accompagnement ni de son médecin et ni d’un membre de sa famille ».

Pour rappel, troisième au scrutin présidentiel de mars 2016 avec 13,74% des voix, Jean-Marie Michel Mokoko a appelé les Congolais à la désobéissance civile en vue de contester la réélection de Denis Sassou N’Guesso, au pouvoir depuis 1979. Après cet appel à la désobéissance, l’opposant a été arrêté en juin 2016 et condamné le 11 mai 2018 à 20 ans de prison pour « atteinte à la sureté de l’État, détention d’armes et trouble à l’ordre public ».

Congo-santé du général Mokoko : pas de marche pour réclamer son évacuation

Une dizaine d’organisations des droits humains exige du gouvernement l’évacuation sanitaire de Jean-Marie Michel Mokoko qui est hospitalisé depuis plus le 04 juillet 2020.

Pour se faire entendre, ces ONG envisageaient parmi lesquelles l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) de faire une marche pacifique ce jeudi 16 juillet 2020, à Brazzaville.

Suite à une sollicitation des membres de la plateforme des organisations de la société civile pour le respect des droits de l’homme et la démocratie à la préfecture de Brazzaville, celle-ci n’a pas donné une réponse favorable. Le motif évoqué est le risque très élevé de propagation du Coronavirus lors de cette marche dans les rues de la capitale congolaise.

Congo : les avocats du général Mokoko demande l’intervention de la France

Cet appel a pour objectif de faciliter l’évacuation sanitaire de cet opposant au régime du président Denis Sassou N’Guesso.

Le collectif d’avocats de Jean-Marie Michel Mokoko demande à Paris d’intervenir auprès des autorités congolaises pour permettre son évacuation sanitaire dans l’Hexagone. Ces hommes de la loi disent avoir saisi le Quai d’Orsay mercredi à ce sujet.

Jean-Marie Michel Mokoko, 73 ans, ex-candidat à la présidentielle de 2016 et condamné pour 20ans, se trouve depuis une semaine à l’hôpital militaire de Brazzaville. Il souffrirait d’une crise de paludisme aiguë aggravée par de l’hypertension et ne recevrait pas les soins appropriés, selon ses proches.

« On demande à la France d’intervenir auprès des autorités congolaises pour proposer une intervention pour un rapatriement sanitaire de Jean-Marie Michel Mokoko, de dire que la France serait prête à l’accueillir pour le soigner correctement », explique Etienne Arnaud, l’un des avocats de son collectif,

La France avait déjà manifesté, par la voix de son ministère des Affaires étrangères son inquiétude, rappelle l’avocat « puisqu’il s’agissait d’un opposant politique qui avait été placé en détention pour des motifs qui ont été par la suite jugés complètement arbitraires par les Nations unies ».

Toujours pas de réaction officielle côté congolais. Une source gouvernementale congolaise qualifie cependant cette démarche des avocats du général « d’infondée pour un individu qui a été condamné » à une peine de vingt ans. « Depuis qu’il est en prison sa défense cherche le moindre prétexte pour tenter obtenir son élargissement », a ajouté cette source gouvernementale.

Congo : la santé du général Mokoko serait en danger

Des proches et avocats du général, 73 ans, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016, a subi un malaise lundi 29 juin.

Les autorités congolaises doivent, de toute urgence, libérer le général Jean-Marie Michel Mokoko dont la santé est en danger, alors que des cas de contamination au COVID-19 ont été rapportés à la maison d’arrêt de la capitale Brazzaville où il est arbitrairement détenu depuis quatre ans, a déclaré Amnesty International aujourd’hui.

Des proches et avocats du général, 73 ans, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016, condamné en 2018 à 20 ans de prison pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État » et « détention illégale d’armes et de munitions de guerre », ont confirmé à l’organisation qu’il a subi un malaise lundi 29 juin. En 2018, le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire avait considéré comme arbitraire la détention de Mokoko, et appelé les autorités à le libérer immédiatement et sans conditions.

« Alors qu’il est établi que les personnes âgées sont particulièrement vulnérables à la pandémie du COVID-19, continuer à maintenir en détention le général Mokoko relève d’un mépris du droit à la santé, » a déclaré Fabien Offner, chercheur au bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

« Les autorités doivent le libérer immédiatement et sans conditions de même que tous les prisonniers d’opinion du pays, et agir de toute urgence afin de protéger toutes les personnes détenues contre la COVID-19, tout en assurant l’accès aux soins de santé et aux produits sanitaires dans tous les centres de détention. »

Après son malaise, des proches du général Mokoko et un de ses avocats ont été autorisés à le voir en prison.

Depuis 2016, la répression de la dissidence au Congo a pris la forme d’attaques visant des défenseurs des droits humains et des opposants politiques. Dans son avis de 2018, le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a estimé « qu’une pratique est mise en place au Congo pour réduire au silence l’opposition politique. »

André Okombi Salissa, un autre candidat à l’élection présidentielle de mars 2016, arrêté le 10 janvier 2017, est lui aussi détenu depuis lors. Le 18 avril 2018, le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a jugé sa détention comme étant arbitraire.

Parfait Mabiala Hojeij, sympathisant du mouvement d’opposition Incarner l’Espoir, est incarcéré depuis son arrestation le 23 novembre 2019 à Pointe-Noire. Trois autres sympathisants du mouvement, Franck Donald Saboukoulou, Guil Ossebi Miangué et Rolf Meldry Dissavouloud ont été arrêtés entre le 13 et le 17 décembre 2019 à Brazzaville. Ils ont été inculpés d’atteinte à la sécurité de l’Etat et sont détenus illégalement, les délais de la détention provisoire prévus par le droit congolais ayant été dépassés depuis plusieurs mois.

Leur avocat a déclaré à Amnesty International : « Cette détention est arbitraire car l’article 120 du code de procédure pénale au Congo précise que la détention provisoire ne peut excéder quatre mois, avec une possibilité de prorogation de deux mois par le procureur de la République. Or dans leur cas cela fait déjà sept mois, les délais légaux sont donc dépassés. »

Malade, Franck Donald Saboukoulou a fait une demande d’autorisation de sortie pour soins refusée par les autorités.

Le général Mokoko, André Okambi Salissa, Parfait Mabiala Heym, Franck Donald Saboukoulou, Guil Ossebi Miangué et Rolf Meldry Dissavouloud doivent tous être immédiatement libérés.

Depuis l’apparition du premier cas de Covid-19 au Congo le 12 mars, les autorités ont recensé 1087 cas positifs et 37 décès. Elles avaient annoncé la libération de 365 prisonniers condamnés pour des délits mineurs ou parce qu’ils avaient déjà purgé la plus importante partie de leur peine. De plus amples mesures doivent être prises pour protéger le droit à la santé de toutes les personnes détenues.

Lettre de Jean-Marie Michel Mokoko à sa mère décédée

Depuis la Maison d’arrêt centrale de Brazzaville où il est incarcéré depuis près de trois ans pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État », le général Jean-Marie Michel Mokoko a adressé une lettre à sa mère Louise Ongagna décédée le 18 octobre dernier à Pointe-Noire, pour lui demander « pardon » pour son absence à ses obsèques.

Congo : le général Mokoko refuse d’assister aux obsèques de sa mère

Alors qu’une autorisation de sortie de quelques heures lui avait été donnée par la justice, mais Jean-Marie Michel Mokoko, en prison à Brazzaville depuis près de trois ans, sera pas présent  aux funérailles de sa mère.

Jean-Marie Michel Mokoko ne saisira pas l’occasion qui lui a été accordée par le tribunal de grande instance de Brazzaville. Cette instance lui avait accordé deux autorisations. La première, ce samedi 26 octobre, entre 9h et 15h, pour assister aux funérailles de sa mère, et la seconde, après-demain lundi 28 octobre, aux mêmes horaires, pour prendre part au conseil de famille.

Des autorisations que ce détenu juge incompréhensible et injuste qu’on ait restreint à ce point les horaires auxquels il aurait eu le droit de sortir.

« Le général Jean-Marie Michel Mokoko constate, à travers cette décision, une occasion de plus, de vouloir le mettre à genoux. Il garde le moral et il n’accepte pas cette décision. Il laisse à sa famille le soin d’enterrer sa maman. Il est fils unique et il avait souhaité obtenir une permission régulière, comme tous les autres condamnés, de cinq jours au moins, afin d’avoir l’occasion d’aller accueillir la dépouille mortelle de sa maman à son arrivée à l’aéroport de Maya-Maya et de la conduire à la maison. Il n’accepte donc pas cette décision qui consiste à réduire sa liberté une fois de plus », explique l’un de ses avocats, Maître Jean-Philippe Esseau, joint par nos confrères de RFI.

Ainsi Maître Jean-Philippe Esseau le confirme : le général Jean-Marie Michel Mokoko ne sortira pas en exécution de cette décision du juge d’application des peines.

Rappelons que le général Mokoko avait été arrêté en 2016, il a été jugé et condamné à 20 ans de réclusion en 2017 pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État ».

Vers une possible libération de Jean-Marie Michel Mokoko ?

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a expliqué qu’il avait demandé au président congolais des « actes » envers cet opposant.

Le président congolais Denis Sassou-Nguesso était reçu mardi 3 septembre à l’Élysée pour un déjeuner de travail avec le président Macron. S’il a été question d’environnement et d’économie, une petite phrase de Jean-Yves Le Drian n’est pas passé inaperçue.

Le ministre français des Affaires étrangères a expliqué qu’il avait demandé mardi matin au président congolais des « actes » envers l’opposant Jean-Marie Michel Mokoko et d’autres personnes emprisonnées… et le ministre français de préciser : « je le lui ai dit avec fermeté ! »

Ces propos de Jean-Yves Le Drian ont été accueillis avec incrédulité par la délégation congolaise. Seule personnalité à accepter de réagir à cette déclaration, Jean-Claude Gakosso, le ministre congolais des Affaires étrangères : « Ces propos ne m’émeuvent pas outre mesure et je prends acte de ce qui est dit. Mais je connais bien Jean-Yves Le Drian et je peux vous témoigner de l’amitié qu’il a pour le président Sassou. Ce sont des amis donc ils peuvent tout se dire avec le président Sassou. »

Une libération rapide de l’opposant Jean-Marie Michel Mokoko, emprisonné depuis trois ans, est-elle selon lui envisageable ? « Je n’en sais rien, ce sont des questions complexes, je ne voudrais pas faire quelque injonction que ce soit, encore moins à la justice de mon pays que je respecte. »

Ce sujet a-t-il été abordé entre Emmanuel Macron et Denis Sassou-Nguesso lors de leur déjeuner de travail ? Impossible à dire car rien n’a filtré sur ce point.

Ce que l’on sait, c’est que les deux hommes ont évoqué l’accord signé entre le Congo Brazzaville et le Fonds monétaire international. La France avait conditionné une aide financière à la signature d’un tel accord. Résultat, selon Jean-Claude Gakosso, « le président Macron s’est engagé à débloquer déjà le tiers de cette aide qui est de 88 milliards de francs CFA. »

Mais ce sont surtout les questions climatiques et environnementales qui ont été au centre des discussions. Le président congolais s’est ainsi engagé à mettre en place un plan de protection de la forêt, de la biodiversité et des tourbières. Et ce en échange d’une aide financière. À ce sujet, une idée a émergé lors de cet entretien en tête-à-tête : celle d’organiser une des prochaines éditions du One Planet Summit, peut-être celle de 2020, à Brazzaville.

Le statut politique du général Mokoko discuté au cours d’un atelier organisé à Paris par l’association ACB-J3M-France

L’ACB-J3M-France (Association Actions pour le Congo-Brazzaville avec Jean-Marie Michel Mokoko-France) a organisé un atelier samedi 2 mars 2019, salle Maurice Ravel, porte de Vincennes à Paris.

L’évènement s’est logiquement inscrit dans la lignée de la réunion du 29 avril 2018, rue de Dunkerque, où furent discutées les conditions d’incarcération du général Mokoko après les élections ô combien manipulées de 2016. Bien entendu, depuis Dunkerque, beaucoup d’eau a coulé sous le viaduc : le FMI a mis son étau sur Sassou, la RDC a réalisé une transition pacifique, le Gabon est en crise politique, la RCA est sous la coupe de la Russie.

Trois orateurs ont pris la parole Porte de Vincennes. Isidore Aya Tonga, Jean-Didier Ekori, et le président del’ACB-J3M-France, le Dr Ifoundza Paul-Thierry. Modérateur Bedel Baouna.

Le sujet : réfléchir à la convention internationale des partisans de Jean-Marie Michel Mokoko. Deux thèmes ont été discutés : la condamnation arbitraire de de Jean-Marie Michel Mokoko. Ce thème a donné lieu, selon le mot du modérateur, à une « question existentielle », en l’occurrence, quel avenir politique pour Jean-Marie Michel Mokoko.

Deuxième thème : quelles institutions républicaines pour une concorde nationale au Congo-Brazzaville ?

Rejet

Hasard du calendrier ou non, l’atelier de Maurice Ravel, samedi 2 mars 2019, a coïncidé avec le déni de justice à travers lequel vient de s’illustrer le système judiciaire made in Sassou en rejetant le pourvoi en cassation fait par les avocats de Mokoko. La décision de rejet a été qualifiée d’unique par les partisans de Jean-Marie Michel Mokoko.

Les avocats du général Jean-Marie Michel Mokoko avaient en effet fait appel de la décision de garder leur client en prison pour vingt ans. Mais la justice du Congo (entendez Sassou) a simplement rejeté le pourvoi. Or il y a urgence et péril en la demeure.

« Le général vit dans des conditions carcérales pénibles. Point de visites familiales, médicales. Une injustice unique en son genre » a rappelé le Dr Thierry Ifoundza dans son exposé.

Une fois les travaux ouverts par le Dr Paul Thierry Ifoundza, le modérateur Bedel Baouna s’est, d’entrée, engouffré dans la brèche sémantique induite par le rejet. « En quoi cette décision était-elle unique ? » s’est-il interrogé, estimant sans doute que dans le cas du Congo où le régime a sonné le glas de la justice, il n’y avait rien d’étonnant à cela.

Inique

A bien regarder, la qualification d’unique n’est pas loin de celle d’ « inique ». Elle fait penser au Juge des Ecritures dont la cruauté a inspiré une parabole à Jésus. La Bible dit cependant que même inique, le juge exauça la requête de la femme venue solliciter sa clémence. Que ceux qui ont des oreilles entendent. Mais Sassou entend-il les choses de cette oreille ? Permettez qu’on en doute.

La décision est en effet Unique. Voici pourquoi. La «  seule volonté d’un homme », Denis Sassou-Nguesso, a plongé le Congo dans la misère économique et politique. Jean-Marie Michel Mokoko a en commun avec le général de Gaulle la particularité de revendiquer la légitimité. Mokoko envers le Peuple, De Gaulle envers le gouvernement de Vichy.

A la question des chances de ce pourvoi de tout de même aboutir, le Dr. Thierry Paul Ifoundza, a indiqué que les organisations internationales (ONU, UA) étaient saisies de la démarche juridique et que, par ailleurs des personnes, en coulisse, jouaient des pieds et des mains pour que le sort du général Mokoko ait une issue favorable. Donc, pour des raisons d’efficacité il n’était pas nécessaire de dévoiler ici dans cet atelier les stratégies de ces hommes de l’ombre.

« Après sa condamnation, les avocats se sont pourvus en cassation. Il y a des anomalies dans le dossier, il faut les réparer. Ne parlons pas du mutisme du gouvernement congolais ; sans compter les violations des lois et des chartes signés par le Congo. Des juges seront désignés pour trancher sur ce problème pour lequel des plaintes ont été déposées auprès des organisations internationales, les nations Unies, l’Union africaine. Ces plaintes sont en voie d’être examinées. », a dit le médecin Lillois.

Poursuivant son exposé, le Dr Ifoundza a lié les solutions aux problèmes moraux traversés par le Congo à des personnes intègres, ayant su garder leur morale intacte, en l’occurrence le général Mokoko.

Cela suppose qu’il faut « espoir gardé ». Mais alors, « quel avenir pour 3JM ?  »

Peut-on postuler que le général Jean-Marie Michel Mokoko représente « l’alternative  » ? « Oui bien sûr !  », selon le Dr Thierry Paul Ifoundza. D’autant plus que le général est incontestablement arrivé premier aux élections présidentielles de 2016. Mokoko le de Gaulle congolais ? Mieux : il incarne « les valeurs républicaines ». Il est irréprochable sur le chapitre du crime politique et du crime économique. Si Sassou a une dent contre lui, c’est parce que J3M a osé le défier sur le plan politique.

Donc le crime atteinte à la sûreté de l’état pour lequel aujourd’hui Jean-Marie Michel Mokoko, Okombi Salissa, hier Paulin Makaya, Anatole Limbongo Ngoka ont fait l’objet d’arrestation serait, en fait, un crime de lèse-majesté. Quand on voit la fameuse pièce à conviction (les cassettes du coup d’état), comment ne pas pouffer de rire si seulement la vie d’un homme n’était pas en jeu.

Malade en prison, privé de la lumière du jour, privé de la visite de ses médecins et de celle de sa famille, qui plus est, à un moment où Sassou ne veut pas entendre de pourvoi en cassation, on ne vendrait pas cher la peau du général. Si les chances de sa survie physiques vont diminuant, ce ne serait pas faire preuve de pessimisme de dire que politiquement Jean-Marie Michel Mokoko est déjà un homme mort.

Anatole Limbongo-Ngoka

En tout cas, il semble évident, que dans l’inconscient de l’un de ses fidèles lieutenants, Anatole Libongo-Ngoka, le général Mokoko est une page qu’il faut tourner. Ce compagnon de route, ancien prisonnier de Sassou, libéré dans des conditions ambiguës, battant actuellement campagne dans les régions du Congo grâce à des frais dont l’origine suscite des interrogations, ce compagnon a lâché une petite phrase qui invite quasiment les militants de faire le deuil le Moïse congolais (entendez J3M)

« Anatole Limbongo Ngoka, parle de reprendre le Congo dans Les Dépêches de Brazzaville. Que signifie ce projet ? », a rappelé Bedel Baouna.

De quoi parle-t-on sinon de reprendre le flambeau des mains de Mokoko.

Evidemment le lapsus (le non-dit) de Libongo n’a pas échappé au commun des mortels. Le modérateur ne s’est pas empêché alors de conforter la thèse de la fin politique de Mokoko après analyse linguistique de la pensée de Ngoka Limbongo, ancien soutien de Jean-Marie Mokoko. A ce jour, la cote de sympathie d’Anatole Limbongo a vertigineusement dégringolé dans l’opinion des militants de Mokoko.

Il a fallu le recadrage de l’orateur Jean-Didier Ekori, pour que certains propos au sujet d’Anatole Libongo Ngoka n’intègrent pas des noms d’oiseau dans leur contenu. Son épouse Emilie Limbongo-Ngoka, née Makosso, vice-présidente de l’association ACB, ancienne magistrate, n’a pas eu de mots assez durs pour qualifier l’attitude de son époux. Elle a littéralement vidé son sac dans un réquisitoire anti-conjugal.

« Les propos tenus ici par les orateurs n’engagent pas l’association » a tenu à signaler le secrétaire général de ACB-J3M-France.

Tribalisme

Isidore Aya Tonga a exposé son modèle politique sur le Congo. En compagnie de Miayoukou, Aya Tonga travaille sur un projet fédéraliste qui mettrait hors d’état de nuire l’ethnocentrisme, le mal du Congo. « La Suisse en est arrivé à faire fonctionner ce système bien qu’elle ait une faible démographie » a balayé d’un revers de main l’argument de la petite taille du Congo. La petite structure de ce modèle serait la localité, circonscription électorale d’où sortirait un représentant. Celui-ci siègerait alors au sein de l’assemblée régionale. C’est une parade efficace au tribalisme.

Jean-Didier Ekori a donné sa vision de l’évolution des institutions politiques du Congo. L’orateur s’est aligné sur les travaux en commission du colloque de Nice organisés en 2018 par l’Acodesa de Jean-Luc Malékat. Dans sa commission on comptait des juristes dont Me Amedé Nganga. L’enjeu est toujours de combattre cette maladie infantile du Congo : la discrimination ethnique. Psychosociologue, Jean-Didier Ekori observe les dynamiques de groupe. Originaire de la Cuvette Ouest, il se sent ponténégrin, ville où il a grandi. Ayant passé à peine six ans à Brazzaville, cette ville n’a eu aucun impact sur la psychologie de groupe. En somme, là où tu es né, là est ta patrie.

Dans leurs profondeurs, les Congolais ne sont pas ethnocentristes. Pour preuve, Jean-Marie Michel Mokoko, Makoua né à Mossaka, donc du Nord, a été voté aussi bien par les nordistes que par les sudistes. Le péché tribal vient des hommes politiques qui instrumentalisent les individus. Sassou, cela va sans dire, est un spécialiste en la matière.

Pour Jean-Raphael Oyabi, , porte-parole de l’ACB-J3M-France, seule l’école peut guérir la société congolaise du mal tribal qui la mine.

Debat

Dans la salle, les questions ont fusé, les points de vue aussi. Jean-Marie Michel Mokoko, à en croire certains, s’est mal défendu à son procès, en tout cas moins bien que André Okombi Salissa. Si jamais il repasse à la barre, changera-t-il de tactique ? De toute façon, dans une cour de cassation, le débat est théorique. On discute de la doctrine. Les juges se passent de l’accusé. Est-ce le cas au Congo de Sassou où le Tribunal est à la fois juge et partie ? Ne nous faisons pas d’illusions. Le sort du général Mokoko est à jamais scellé. Sauf si changement politique au Congo.

Comment obtenir le départ de Sassou ? Par voie électorale en 2021 ? Le cas de figure de 2016 n’a laissé aux démocrates que leurs yeux pour pleurer. Mais alors, faut-il avoir recours à la méthode forte ?

La synthèse de l’atelier faite par le Dr Ifoundza sur fond de larmes de compassion pour le général Mokoko en disait long sur la complexité du combat.

On a noté dans la salle la présence de Me Eric Pantou, Itoua okongo Jérôme Ouabari Marriotti, Anicet Mapa, Loubelo…

Jérôme Itoua Okongo est à la tête de L’Association Traditions Solidaires.

Un pot a été offert au cours duquel les échanges ont continué dans une franche convivialité.

Congo : mémorandum de la fédération de l’opposition sur l’état de la nation

A l’occasion de la cérémonie d’échange de vœux avec la presse, Claudine Munari a présenté,  le contenu de son mémorandum sur l’état de la nation. Une brochure de vingtaine de pages passe en revue les différents secteurs de la vie socio-économique du pays.

Sur le plan social, la Fédération de l’opposition congolaise déplore la montée fulgurante du chômage des jeunes, la détérioration de l’offre de santé, l’émergence des antivaleurs et le banditisme dans les grandes agglomérations du Congo.

L’opposition a exhorté les pouvoirs publics à prendre à bras-le-corps le phénomène de glissement de terrain qui met en danger la population, dans certaines villes.

De même, la Fédération de l’opposition congolaise a constaté un abandon de l’école qui se traduit, selon elle, par une forte insuffisance des structures d’accueil et un déficit en personnel enseignant bien formé.

S’agissant de volet économique, la fédération de l’opposition est inquiète de l’insoutenabilité de la dette congolaise.

Au regard des signaux négatifs que présente le Congo, les membres de cette plate-forme politique restent dubitatifs quant à la conclusion d’un programme avec le Fonds monétaire international en 2019.

Sur le plan politique, cette plate-forme de l’opposition note  que le Congo reste au banc des accusés pour avoir refusé la mise en œuvre des recommandations du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, relatives à la libération de Jean Marie Michel Mokoko et d’André Okombi Salissa.

Signalons que cette coalition de l’opposition plaide pour le dialogue politique inclusif  qui selon elle, est la seule alternative pacifique du sursaut national et patriotique, afin que le Congo retrouve le chemin de la démocratie et de la paix.

Affaire Mokoko : « Le fait que nous n’ayons pas répondu ne vaut pas acquiescement », Thierry Moungalla

Le gouvernement congolais  répond au groupe de travail de l’ONU dans l’affaire Mokoko, selon eux, l’opposant Jean-Marie Michel Mokoko, condamné le 11 mai à vingt ans de prison bénéficier d’un « droit de réparation » pour détention arbitraire.

Suite aux  déclarations du Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire de Jean-Marie Michel Mokoko, un organisme placé sous la tutelle du Conseil des droits de l’homme s’est penché sur le sujet. Selon les arguments de sa défense, il avait été assigné à domicile le 4 avril 2016, quelques semaines après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle. Le groupe d’experts associe cette assignation à domicile à une « privation de liberté » dans la mesure où celle-ci aurait « interdit toute entrée et sortie » de l’opposant. Et le comité d’ajouter que cette privation de liberté devait s’inscrire dans un « cadre légal ». Or « il ressort des faits présentés […] qu’elle s’est faite en dehors de tout fondement légal et sans aucun contrôle ». Il en serait de même, ultérieurement, de la détention provisoire de l’opposant, qui a duré « presque deux ans » avant son procès. Le candidat malheureux à la présidentielle de 2016 a été condamné en mai dernier à vingt ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État ».

 

Les conclusions non contraignantes, ont une portée symbolique,  Mais le rapport d’une dizaine de pages comporte exclusivement les arguments de la défense. Selon les experts, Brazzaville n’a pas répondu dans les délais : contactées en Mai, les autorités congolaises ne se sont manifestées qu’en juillet, demandant alors une « prorogation des délais », ce qui leur a été refusé. Pour le gouvernement congolais, ce retard dans la réponse au groupe de travail était dû à  un dysfonctionnement entre le ministère de la Justice et celui des Affaires étrangères. « Le fait que nous n’ayons pas répondu ne vaut pas acquiescement », souligne par ailleurs Thierry Moungalla, le porte-parole du gouvernement. Joint par Jeune Afrique, celui-ci fait part de son mécontentement : « Cette démarche est biaisée car les experts onusiens auraient dû nous accorder un délai supplémentaire pour que nous articulions notre réponse. »

 

Le groupe de travail de l’ONU pointe également du doigt  l’ingérence. D’après eux, le chef de l’État congolais avait manifesté son souhait de voir la justice clore « au premier trimestre 2018 » certains dossiers judiciaires, notamment celui de Jean-Marie Michel Mokoko. « En tant que premier magistrat du pays, Denis Sassou Nguesso avait alors émis ce vœu pour garantir l’apaisement, justifie Thierry Moungalla. Il ne s’agissait nullement d’une immixtion de l’exécutif dans le processus judiciaire. » Face au refus du gouvernement d’obtempérer aux préconisations des experts onusiens, Jessica Finelle, l’avocate du général Mokoko, affirme que la défense va saisir les bailleurs internationaux, comme le Fonds monétaire internationale (FMI) et l’Union européenne, pour que ces derniers exigent  des autorités congolaises le respect des recommandations formulées par le groupe de travail de l’ONU. De son côté, le gouvernement reste ferme. « Les droits de la défense ont été respectés : M. Mokoko a saisi les juridictions congolaises et a fait un pourvoi en cassation. Aujourd’hui, cette affaire est définitivement jugée et ne peut faire l’objet d’une intervention extérieure », estime Thierry Moungalla. 

 

Congo: ouverture du procès du général Jean-Marie Michel Mokoko

Ex-chef d’Etat-major et ex-conseiller du président Denis Sassou Nguesso, est accusé « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et détention d’armes de guerre ».

C’est ce lundi 07 mai, que le général Jean-Marie Michel Mokoko passe devant la chambre criminelle du tribunal de Brazzaville. Le candidat malheureux à la présidentielle d’avril 2016 au Congo, est poursuivi pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et détention d’armes de guerre ».

Le dernier pourvoi en cassation de la défense a été rejeté en 48h et l’audience de ce lundi fixée dans la foulée. Il est important de le dire, il règne encore un certain flou sur ce qui est reproché au général. L’on se demande si son arrestation est liée uniquement à cette vidéo tournée en 2007 qui avait resurgi en pleine campagne présidentielle. Ou alors les enquêteurs ont d’autres éléments plus récents. L’audience de ce lundi permettra certainement de lever l’ambiguïté.

Du côté de la défense, seuls les avocats congolais du général seront présents, mais ils ont fait vœu de silence pour ne pas « donner crédit à un règlement de compte politique ». Des avocats qui, après avoir multiplié en vain les recours au Congo, semblent décidés à internationaliser le dossier. Ils ont déjà saisi le groupe de l’ONU sur la détention arbitraire et promettent de saisir l’Union africaine prochainement.

Rappelons-le, le général Jean-Marie Michel Mokoko est détenu depuis juin 2016.

Jean-Marie Michel Mokoko passe à la barre, le lundi 7 mai

On en sait enfin un peu plus sur la date de comparution du général Jean Michel Mokoko. Son procès s’ouvrira le lundi 7 mai à Brazzaville.

Après une longue attente, Jean-Marie Mokoko semble désormais fixé sur la date effective de son procès au Congo Brazzaville. A en croire le journal les Ehos du Congo Brazzaville qui a vendu la mèche, le général passera à la barre ce 7 mai. Le média dit détenir cette information d’une source interne sûre.

On se souvient encore qu’à l’ouverture de l’actuelle session criminelle, le président de la cour d’appel de Brazzaville, Christian Oba avait relevé que des affaires non inscrites à l’ordre du jour des assises, concernant notamment Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa pourraient toutefois être à l’ordre du jour.

Pour rappel, le général Jean-Marie Michel Mokoko est notamment accusé d’atteinte, entre autres, à la sûreté de l’État et détention illégale d’armes de guerre. Le candidat malheureux à la dernière présidentielle avait fait un pourvoi en cassation à la Cour suprême. Le débat de procédures étant épuisé, il doit désormais se présenter à la barre.

 

 

«Le procès du général Mokoko aura lieu dans quelques semaines»

Voilà deux ans que les opposants Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa sont derrière les barreaux sans être jugés. Quant à Paulin Makaya, il reste en prison alors qu’il a purgé sa peine depuis plus de quatre mois ! La longue détention de ces trois opposants ne ternit-elle pas sérieusement l’image du régime du président Sassou Nguesso ? De passage à Paris, son ministre de la Communication et des Médias, Thierry Moungalla, répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

Thierry Moungalla, quatre mois après la signature d’un cessez-le feu la situation reste toujours très tendue dans le Pool. Le 24 mars dernier un rebelle Ninja a interpellé les délégués de la commission mixte paritaire en leur disant : « Si vous voulez la paix, commencez par libérer nos amis qui sont en prison ».

Je crois que beaucoup de Congolais et beaucoup d’observateurs étrangers ont été assez surpris de l’accord de cessez-le-feu qui a été conclu le 23 décembre dernier. La situation s’est brusquement débloquée. Pour quelle raison ? Parce qu’il y a eu une volonté politique commune. Celle des autorités, et en tête desquelles le président de la République, et celle du pasteur Ntumi.

Cette étape, qui était essentiellement opérationnelle, avec la cessation des hostilités, la reprise du trafic routier, la reprise attendue dans quelques jours du trafic ferroviaire et le retour progressif des populations. Cette phase est derrière nous. Il y a, à partir d’aujourd’hui, une phase qui est plus politique et qui est incarnée dans la commission paritaire qui a été mise en place, avec à égalité, les représentants du pasteur Ntumi et ceux du gouvernement. Et c’est au cours de cette phase que l’ensemble des questions politiques qui sont pendantes, la situation personnelle du pasteur Ntumi, la réinsertion effective des ex-combattants et les problèmes judiciaires, vont trouver leur solution.

Donc, pas de libération des Ninjas pour l’instant ?

Non. Je dis que c’est un processus dans lequel ce problème sera résolu dans le cadre de la commission mixte. Dans quelques semaines, dans quelques mois, ils pourront être libérés. Cela peut prendre quelques semaines. Cela peut prendre quelques mois.

Pas de paix sans le retour des populations du Pool qui se sont réfugiées à Brazzaville. Où en est-on ?

On en est déjà de la volonté de l’Etat, qui, malgré les difficultés financières que vous connaissez, a débloqué des crédits dans le cadre du budget 2018 qui a été voté fin 2017. Et cette somme débloquée, d’un milliard de francs CFA, permet déjà le retour progressif des populations. Il y a aujourd’hui des populations qui repartent dans leur localité d’habitation d’origine.

Oui, mais c’est au compte-gouttes.

C’est sûr que, compte tenu du fait qu’il y a à peu près 100 000 personnes qui ont été déplacées par les événements, c’est un processus long, pour lequel, d’ailleurs, l’Etat a demandé le concours et obtenu le principe de l’aide des Nations unies, lors d’une visite d’un des représentant des Nations unies au président de la République en janvier.

On a l’impression, monsieur le ministre, que pour l’instant on annonce le DDR – le désarmement -, mais que pour l’instant il n’est pas effectif.

Il y a deux aspects dans le DDR. Il y a le ramassage effectif des armes, qui est un processus que le président a annoncé depuis le mois d’octobre, quand il avait rencontré les notables du Pool. C’est-à-dire qu’on remet son arme et on reçoit un petit financement symbolique pour l’arme. Et il y a la seconde étape, qui est en fait l’étape la plus complexe, le financement de cette réinsertion qui nécessitera probablement l’apport de la communauté internationale.

Donc, pour l’instant, faute de moyens financiers, l’Etat n’arrive pas à convaincre les Ninjas de rendre leurs armes ?

Non, ce sont deux aspects différents. L’atmosphère aujourd’hui est à la restitution des armes. Il n’y a absolument plus aucune tension. Si vous voyez les convois de véhicules qui aujourd’hui ont ouvert la voie – comme on dit -, dans le Pool, ils sont mixtes. Ils sont composés de représentants de la force publique, de l’administration et des Ninjas.

A la tête de ces rebelles Ninjas il y a le pasteur Ntumi. D’un côté, la justice congolaise a émis un mandat d’arrêt contre lui, et de l’autre, l’accord de cessez-le-feu du 23 décembre stipule qu’il doit recouvrer ses droits et libertés. Alors, où en est-on ?

Tout est entre les mains de la commission mixte dont j’ai parlé. Je crois qu’il faut inscrire l’ensemble des questions d’ordre juridique, y compris la situation personnelle du pasteur Ntumi, dans le cadre des discussions qui sont en cours, qui ne cessent pas. Je peux comprendre l’impatience, notamment du pasteur Ntumi et de ses partisans les plus proches. On le comprend. Mais les choses sont sur la bonne voie et elles devraient se résoudre dans les prochaines semaines et les prochains mois.

Oui, mais en pratique il est toujours poursuivi en ce moment par la justice.

Je crois que la poursuite a totalement cessé sur un plan opérationnel. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, le pasteur Ntumi n’est, ni traqué, ni recherché.

Etes-vous en contact avec lui ?

Certainement de la part des autorités qui sont en discussion directe avec ses représentants.

Une amnistie est-elle possible ?

Tout est possible. Et je crois que tout est possible.

Le 30 décembre dernier, dans son message sur l’état de la nation, le président Denis Sassou-Nguesso a annoncé que les procès des opposants Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa s’ouvriraient d’ici le 31 mars. Rien ne s’est passé. Pourquoi ?

Il faut distinguer les deux situations rapidement. L’instruction du dossier concernant le ministre Okombi Salissa n’est pas encore arrivée à son terme. Donc, l’instruction se poursuit. Pour ce qui concerne le général Mokoko, vous avez dû entendre il y a quelques jours le renvoi qui a été effectué de son dossier vers la cour criminelle. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, sauf s’il exerce un recours, c’est-à-dire la possibilité de demander que ce renvoi soit annulé, dans les quelques semaines qui viendront, il y aura le procès du général Mokoko.

Ces deux prisonniers emblématiques ont exercé – exercent -, toutes les voies de recours. Donc, plus on conteste une procédure et une instruction et plus elle ralentit. Donc, les deux ans que nous venons de passer s’expliquent par le fait que l’instruction a été à la fois sérieuse de la part du magistrat instructeur et suffisamment ouverte et respectueuse des droits de monsieur Mokoko, puisqu’il a exercé à chaque étape les garanties que lui fournit la loi.

Selon l’un de ses avocats, le général Mokoko ne peut pas être poursuivi devant les juridictions de droit commun, du fait de son élévation à la dignité de Grand officier de l’Ordre du Mérite congolais.

Là, je ne rentre pas dans le débat juridique, qui est complexe, et je dis que ses conditions d’incarcération sont tout à fait normales, sur le fait qu’il s’agirait d’une infraction politique, je viens de vous dire que le Code pénal prévoit l’incrimination d’atteinte à la sécurité intérieure. Il n’y a donc, du point de vue de l’Etat, aucun élément qui justifie cette volonté de décrédibiliser le procès à venir.

Autre opposant politique en prison, Paulin Makaya. Il y est depuis octobre 2015. Et depuis le 1er décembre 2017 il a purgé sa peine. Et pourtant, il est toujours derrière les barreaux. N’est-ce pas un scandale judiciaire ?

Non. Il a purgé sa peine, effectivement. Simplement, il y a aujourd’hui une incrimination qui pèse sur monsieur Paulin Makaya. C’est que, fin décembre 2016, il y a eu une tentative d’évasion dans laquelle il a été impliqué et pour laquelle il a été de nouveau inculpé par le parquet. Et de nouveau, parce que dans quelques semaines il y aura certainement ce procès également, de nouveau conduit à s’expliquer devant la Cour criminelle.

Pour l’avocat de Paulin Makaya, l’ordonnance de renvoi pour tentative d’évasion est un moyen de maintenir en prison son client.

Son avocat le défend. Je comprends qu’il essaie de trouver tous les subterfuges. Simplement, je vous rappelle qu’il y a eu mort d’homme. Il y a deux agents de la force publique – deux gendarmes en l’occurrence -, qui ont trouvé la mort lors de ces événements.

Jean-Marie Michel Mokoko, André Okombi Salissa, Paulin Makaya… Avez-vous conscience que, tous ces prisonniers politiques font beaucoup de mal à l’image de votre pays à l’étranger ?

Je crois qu’un Etat – un Etat organisé -, qui constate des infractions de droit commun – je le rappelle, de droit commun –, il a deux options. Soit la faiblesse : considérer que tout est dans tout et on peut se permettre de faire que l’Etat se délite. Soit, de poursuivre conformément à la loi. La qualité d’homme politique ne donne aucune immunité pour commettre des crimes ou des délits de droit commun.

Trois opposants politiques en prison cela ne fait pas beaucoup ?

Il y en a des centaines, des milliers d’autres, qui ne sont pas en prison et qui exercent leurs activités d’opposants.

Mais vous savez bien que Mokoko, Okombi et Makaya ne sont pas n’importe qui.

Parfait Kolélas n’est pas n’importe qui, il est libre. Tsaty Mabiala à la tête du premier parti de l’opposition confère les dernières élections législatives, n’est pas n’importe qui non plus. Madame Munari, que vous recevez souvent sur vos antennes, n’est pas n’importe qui. Charles Zacharie Bowao n’est pas n’importe qui. Vous voyez que l’on peut ne pas se limiter à trois exceptions qui confirment une règle. C’est que, au Congo, on est en emprisonné quand on commet un crime ou un délit de droit commun.

Ceux qui sont en prison sont ceux qui sont le plus radicaux dans leur opposition et qui ont notamment refusé de reconnaître les résultats de la dernière présidentielle. Est-ce seulement un hasard ?

Non. Monsieur Mokoko avait lancé des appels à l’insurrection. Après cette fameuse histoire de vidéo dont tout le monde a entendu parler, il y a eu, juste après la proclamation des résultats ou juste avant – je ne sais plus -, un appel public à l’insurrection. Vous voyez que l’on est dans une autre logique. Vous parlez de radicalité. Je crois que, quand vous recevez monsieur Bowao ou madame Munari qui ne reconnaissent pas les institutions, ils le disent et ils le proclament tous les jours. Ils ne sont pas poursuivis. Ils sont libres.

Le 13 décembre dernier le président Denis Sassou-Nguesso est venu à Paris pour un sommet climat. Il a souhaité rencontrer son homologue français Emmanuel Macron. Mais finalement il n’a pu rencontrer que le ministre de l’Economie et des Finances. N’est-ce pas le signe que votre régime est tenu à distance ?

Je ne suis pas dans les méandres protocolaires, j’étais membre de la délégation. Je n’ai pas entendu dire que le président de la République souhaitait rencontrer le président Macron. Je vous rappelle qu’ils se sont rencontrés dans le cadre du sommet.

Il n’y a pas eu tête à tête ?

Il n’a pas eu de tête à tête non plus avec les dizaines de chefs d’Etat qui étaient arrivés ce jour-là pour ce sommet.

Le président Sassou ne souhaitait pas rencontrer le président Macron ?

C’est vous qui le dites. Moi, je vous dis simplement que le président a participé à un sommet multilatéral, que, comme tous les autres chefs d’Etat, il a pu pleinement faire part de la position du Congo sur les questions de climat et il était venu pour cela. Par contre, il y a eu un entretien, qui lui, était spécifique à la situation financière du Congo avec le ministre des Finances Bruno Le Maire.

Mais vous n’y avez pas vu tout de même une mauvaise manière de la part du président Macron ?

C’est vous qui spéculez.

Cette rencontre avec Bruno Le Maire, en effet, c’était sur la situation financière de votre pays qui est très difficile. Sa dette est de 120 % du Produit intérieur brut. Et il y a six mois, le FMI a confirmé l’information de RFI, qui révélait que la moitié de cette dette avait été dissimulée. Est-ce que vous ne craignez pas que vos partenaires ne vous fassent plus confiance ?

Un pays en difficulté financière est un pays qui ne dissimule pas. C’est un pays qui, par la multiplicité des créanciers, peut avoir – ça peut arriver aussi à une personne privée – besoin d’un peu de temps pour rassembler l’ensemble des informations à mettre à disposition du FMI. C’est ce qui a été fait. Et aujourd’hui, nous pensons que l’ensemble des éléments sont sur la table. D’ailleurs, une mission du FMI est actuellement à Brazzaville. Elle est en train d’achever sa mission et nous venons de passer une étape essentielle qui était celle de la détermination des termes de référence. Il fallait que nous parlions le même langage avec le FMI – c’est fait -, sur les questions essentielles, la gouvernance, la restructuration de la dette.

Sur la gouvernance il y a un accord qui a été établi sur la base d’un mémorandum lié à la gouvernance économique et financière, dont les termes de référence de base. Ce document est un document commun aujourd’hui. Et pour ce qui concerne la restructuration de la dette il y a eu le recrutement courant mars du cabinet Ernst & Young, qui aujourd’hui est à pied d’œuvre et va nous permettre d’avancer le plus vite possible.

Ce que nous pouvons dire, c’est que cette phase étant terminée, nous entrons dans une phase un peu plus technique, qui consiste à ce qu’en interne le FMI examine et fasse son miel de toutes les données recueillies et propose à l’Etat congolais ou indique à l’Etat congolais le moment où le dossier passera en Conseil d’administration du FMI pour l’accord final. Donc, toute la phase antérieure aujourd’hui est terminée. Et il y a un accord global satisfaisant pour les deux parties.

Et vous souhaitez passer, évidemment, devant un Conseil d’administration dans pas trop longtemps ?

Ce serait le souhait.

C’est à dire ?

Je crois que le prochain est en juin. Croisons les doigts.

Brazzaville : pas de procès Mokoko et Okombi à la session criminelle

Leurs avocats appellent à leur libération et les juristes demandent le respect du pouvoir judiciaire.

Au Congo-Brazzaville, la session criminelle qui s’est ouverte la semaine dernière ne s’occupe pas de deux affaires « emblématiques » : les cas du général Jean Marie Michel Mokoko et le ministre André Okombi Salissa, pourtant tant attendus dans le pays. Leurs avocats appellent simplement à leur libération et les juristes demandent le respect du pouvoir judiciaire.

La session criminelle s’est ouverte à Brazzaville, avec une centaine d’affaires. Mais rien sur les gros dossiers politiques, notamment les procès de Jean Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, deux anciens candidats à la présidentielle de 2016.

Encore moins sur le pasteur Ntumi, chef de la milice ninjas dans le Pool, sur lequel pèse toujours un mandat d’arrêt et la charge d’atteinte à la sureté de l’Etat.​

Clément Mierassa a milité aux côtés du général Mokoko.

« Nous avons suivi la cassette de Tony Moudilou qui dit que Mokoko n’est pas concerné par cette affaire de coup d’Etat après qu’il ait annoncé sa candidature, mais il serait concerné par l’affaire d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat, puisque les Congolais découvrent que c’est le gros crime, alors qu’il y a de vraies situations de crimes et de vols qui ne préoccupent nullement », indique-t-il.

Maitre Yvon Eric Ibouanga, avocat dans les deux affaires politiques, dit ne pas être surpris par l’absence de ces dossiers.

« Ces dossiers sont totalement vides, il n’y a pas un seul dossier qui soit en l’état d’être présenté en session criminelle. Il y a plus d’une année le général Jean Marie Michel Mokoko et l’ancien ministre André Okombi Salissa sont en détention préventive, en violation de la loi. Ces dossiers défraient la chronique, ils devraient donc passer en

Pour Christian Bouanga, juriste proche du gouvernement, la justice fait correctement son travail, et le politique ne devrait pas influencer le pouvoir judiciaire.

« L’exécutif a émis un vœu, puisqu’il monte au niveau de la population une certaine grogne sur la longue attente de ces procès. C’est pourquoi le chef de l’Etat a émis le vœu que ces questions soient examinées en cette période. Mais le politique n’influence pas le judiciaire. Il faut attendre », exhorte-t-il.

La session criminelle va durer un mois, et il n’est pas exclu, d’après les magistrats, que les affaires politiques y arrivent avant la clôture.

 

Des avocats français à l’assaut des dossiers Mokoko et Okombi-Salissa

Il s’agit d’Eric Dupont-Moretti qui suit le dossier de très près au bord de la Seine et qui doit défendre l’Etat congolais et Gérard Devillers.

Le procès de Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi-Salissa, opposants du régime de Brazzaville, arrêtés après la présidentielle de mars 2016, pour « atteinte à la sûreté de l’Etat et détention d’armes de guerre », mobilise une dizaine de pénalistes, dont plusieurs robes parisiennes.

Il s’agit d’Eric Dupont-Moretti qui suit le dossier de très près au bord de la Seine et qui doit défendre l’Etat congolais et Gérard Devillers. Ils seront assistés de leurs confrères congolais, Armand Okoko et Emmanuel Oko, ex bâtonnier de l’ordre de Brazzaville.

Pour sa part, le général à la retraite, Jean-Marie Michel Mokoko a recouru à Jessica Finelle qui a défendu Karim Wade, le fils de l’ex président sénégalais, en 2013 aux côtés de Pierre-Olivier sans oublier les trois robes noires congolaises, Yvon-Eric Ibounaga, Ludovic Désiré Essou et Christian Locko qui ont défendu le colonel Marcel Ntsourou décédé en février dernier après un « malaise » dans sa cellule.

Deux pénalistes parisiens, Manuel Abitbol et Staphanie Le Meignen ont été contacté par la famille Okombi-Salissa. Yvon-Eric Ibounaga, Ludovic Désiré Essou et Christian Locko défendent également l’ex baron du Parti congolais du travail (PCT, parti au pouvoir) sans oublier l’avocat sénégalais, Boukounta Diallo.

Maintes fois reporté, le procès de Jean Marie Michel Mokoko, candidat malheureux à la présidentielle du 20 mars 2016, devrait se tenir au premier trimestre de cette année.

Cette annonce a été faite par le président congolais, Denis Sassou Nguesso le 30 décembre dernier devant le parlement réuni en congrès à Brazzaville.

«J’émets le vœu en tant que garant des institutions, que s’ouvre courant premier trimestre de l’année 2018, le procès des citoyens actuellement en garde à vue prolongée accusés d’avoir troublé l’ordre public ou porté atteinte à la sureté de l’Etat lors des scrutins référendaire et présidentiel de 2016 », a déclaré le président Denis Sassou Nguesso.

Une volonté manifeste de libérer tous les prisonniers politiques de toutes les prisons congolaises.