Macky Sall : « l’Afrique émergente doit compter sur les jeunes et les femmes » (UA)

Dans son discours en tant que nouveau président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall a réservé une partie importante aux jeunes et femmes du continent.« Les jeunes doivent rester au centre de nos politiques publiques, parce qu’ils forment la majorité de notre population, et que nous ne pourrons tirer avantage du dividende démographique que si notre jeunesse reçoit l’éducation et la formation adéquates qui la préparent à la vie active » a indiqué le chef d’Etat sénégalais à la tribune de l’Union africaine 

A côté des jeunes, les femmes continueront de jouer un rôle prépondérant dans ce décollage économique de l’Afrique souligne Macky Sall. « La condition féminine nous interpelle, parce que les femmes constituent l’autre moitié du continent. L’Afrique ne peut se développer quand des millions de femmes et de filles continuent de subir des traitements violents, inégalitaires et discriminatoires » soutient-il.

C’est pour cela que « j’appelle à une plus grande mobilisation des pouvoirs publics, des leaders d’opinion, de la société civile, des familles et des communautés contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles, et pour leur autonomisation » a lancé le président de l’Union africaine au siège de l’Organisation a Addis Abeba. « C’est une condition essentielle du progrès de notre continent et de notre bien-être collectif » assure-t-il.

UA: discours du président Macky Sall lors de son investiture

Le président sénégalais Macky investi président de l’Union africaine ce samedi à Addis Abeba en Éthiopie, vient de prononcer son discours à la 35ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union AfricaineVoici l’intégralité du discours 

 Excellences, Mesdames, Messieurs les Chefs d’Etat et de gouvernement, chers collègues,  

 Mesdames, Messieurs les Ministres,   

 Monsieur le Président de la Commission de l’Union,

 Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et chefs de délégations,   

Mesdames, Messieurs,   En votre nom et au mien propre, je tiens d’abord à remercier le gouvernement et le peuple éthiopiens pour l’accueil convivial et l’hospitalité chaleureuse qu’ils nous réservent, une fois de plus, dans la cité légendaire d’Addis Abeba, berceau de notre rêve de liberté et d’unité africaines.

 

Je mesure l’honneur et la responsabilité qui s’attachent à la confiance dont vous venez de m’investir, ensemble avec les membres du Bureau, pour conduire les destinées de notre Organisation pendant un an.

 Je vous en remercie et vous assure de notre engagement à travailler de concert avec tous les pays membres dans l’exercice de notre mandat.

 

Je rends hommage aux Pères fondateurs de l’Organisation. 

Six décennies après, leur vision lumineuse continue d’inspirer notre vivre ensemble et d’éclairer notre marche solidaire vers l’idéal d’intégration africaine.  

 

C’est justement dans cet esprit panafricaniste que le Président Léopold Sédar Senghor avait proposé, au sommet de l’OUA de juillet 1964, d’instituer « une autorité politique et morale permanente de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement » pour donner une impulsion de haut niveau à la conduite des affaires continentales.  

 

C’est ainsi qu’est née la charge de Président en exercice de notre Organisation ; charge dont le Président Félix Antoine Tshisekedi Tchilombo,s’est acquitté avec dévouement.

 

Merci cher Félix, pour les efforts considérables que tu as consacrés au service de notre continent.  

Alors que notre Union célèbre son 20èmeanniversaire cette année, nous pouvons être fiers des progrès accomplis dans le cadre d’initiatives majeures telles que le NEPAD, le PIDA, le MAEP, la Vision 2063, la réforme institutionnelle, la Grande Muraille Verte, la ZLECAF et plus récemment notre riposte coordonnée contre la pandémie COVID-19.  

En même temps, nos défis restent nombreux et pressants; qu’il s’agisse de la paix et de la sécurité, des changements anti constitutionnels de gouvernement, de la protection de l’environnement, de la santé et du développement économique et social.  

L’urgence de paix et de sécurité nous rappelle notre responsabilité particulière dans la lutte contre le terrorisme, le règlement pacifique des différends entre pays membres, et la prise en charge des situations de crises internes.

 Nous ne pouvons détourner nos regards de toutes ces vies perdues, ces familles endeuillées, ces millions de personnes déplacées ou réfugiées, ces écoles et structures de santé fermées et ces cohésions sociales désintégrées.

 

Le bon sens commande de faire taire les armes et construire une culture de dialogue et de concertation dans le cadre des mécanismes africains de résolution des conflits.

Les antagonismes dispersent nos efforts et nous retardent sur le chemin dudéveloppement.

 

J’appelle à un examen de conscience pour réaliser la paix des braves afin de mieux nous consacrer aux autres urgences qui nous préoccupent.  

 

Il en est ainsi de la crise sanitaire liée à la pandémie COVID-19, et la nécessité d’assurer au plus vite notre souveraineté pharmaceutique et médicale.

  Je remercie vivement le Président Cyril Ramaphosa qui, avec l’appui de la Commission et de Africa CDC, s’est beaucoup investi dans la riposte anti COVID, aussi bien pour l’accès au vaccin que pour sa production en Afrique.

 

 A l’épreuve de la crise, tout un écosystème de produits hygiéniques, pharmaceutiques et médicaux a vu le jour sur le continent.

La production de vaccins est déjà en cours dans certains pays et d’autres vont suivre.

  Au-delà de la riposte anti COVID, il serait donc indiqué de maintenir cette nouvelle dynamique en gardant les questions de santé au cœur de notre agenda, afin de soutenir l’émergence d’une industrie pharmaceutique africaine capable de satisfaire nos besoins essentiels, et faire face à des pandémies comme le VIH-Sida, la tuberculose et le paludisme. 

 

J’attire également l’attention de notre sommet sur les ravages du cancer, un tueur silencieux qui cause près de 20 millions de décès par an dans le monde, dont plus de 

700 000 en Afrique.

 S’y ajoute que 40% de nos pays ne disposent d’aucune unité de traitement par radiothérapie.

 En réponse à cette situation préoccupante, l’Agence internationale de l’Energie a lancé l’initiative Rays of hope, Rayons de l’espoir, afin de soutenir les capacités des Etats membres, africains en particulier, dans la lutte contre le cancer, grâce aux technologies nucléaires, notamment l’imagerie médicale, la médecine nucléaire et la radiothérapie.  

J’encourage vivement nos pays à appuyer la campagne Rays of Hope de l’AIEA qui contribue à la réalisation des ODD et de l’Agenda 2063.  

 

Nos urgences sont aussi économiques.

L’Afrique continue d’accuser du retard dans le domaine du développement malgré ses énormes potentialités : 30 millions de km2 ; plus d’un milliard d’habitants ; d’importantes réserves en eau et hydrocarbures; 60% des terres arables non exploitées du monde ; 40% des réserves d’or ; 85 à 95% des réserves de métaux du groupe du chrome et du platine ; 85% des réserves de phosphates ; plus de 50% des réserves de cobalt et un tiers des réserves de bauxite.

 C’est dire qu’en dépit de ses handicaps, l’Afrique dispose du potentiel nécessaire pour assurer les conditions de son émergence. 

 

Du reste, dans sa grande majorité, notre continent progresse.

Les gouvernements sont à la tâche.

Il y a une jeunesse créative qui entreprend et réussit.

Des millions d’hommes et femmes travaillent, investissent et créent de la richesse.

 Toutes ces énergies positives contribuent à la transformation structurelle du continent, en faisant émerger l’Afrique des infrastructures routières, autoroutières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires ; l’Afrique des centrales électriques, de l’agro business, des plateformes industrielles et numériques.

 C’est justement dans l’esprit de cette Afrique sur la voie de l’émergence que s’inscrit le thème de notre sommet, sur proposition pertinente du Président Alassane Ouattara : « Renforcer la résilience en matière de nutrition sur le continent africain : accélérer le capital humain et le développement social et économique ».  

 

Ce thème nous rappelle l’urgence de réaliser notre souveraineté alimentaire en produisant plus et mieux dans l’agriculture, l’élevage et la pêche par:  – la modernisation de nos outils et méthodes de production, de conservation et de transformation ;   

– l’amélioration des intrants, la maitrise de l’eau, le développement des chaines de valeurs et la facilitation de l’accès aux marchés.

 

 L’Afrique émergente doit aussi compter sur ses forces vives : les jeunes et les femmes.

 Les jeunes doivent rester au centre de nos politiques publiques, parce qu’ils forment la majorité de notre population, et que nous ne pourrons tirer avantage du dividende démographique que si notre jeunesse reçoit  l’éducation et la formation adéquates qui la préparent à la vie active.

 

 La condition féminine nous interpelle, parce que les femmes constituent l’autre moitié du continent.

 

L’Afrique ne peut se développer quand des millions de femmes et de filles continuent de subir des traitements violents, inégalitaires et discriminatoires.

 J’appelle à une plus grande mobilisation des pouvoirs publics, des leaders d’opinion, de la société civile, des familles et des communautés contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles, et pour leur autonomisation.

 

C’est une condition essentielle du progrès de notre continent et de notre bien-être collectif.   

Chers collègues, mesdames, messieurs,  

Si le destin de notre continent se joue entre nos mains, il reste aussi tributaire d’une gouvernance politique, économique et financière mondiale qui fait peu de place à nos pays. 

 

 En votre nom, je poursuivrai notre plaidoyer pour un multilatéralisme plus ouvert, plus transparent et plus inclusif; à commencer par une représentation plus équitable de l’Afrique au Conseil de Sécurité des Nations Unies, conformément au consensus d’Ezulwini.   

 

Je souhaite également que nous portions davantage nos efforts sur la réforme de la gouvernance économique et financière internationale pour un meilleur accès de nos pays aux sources de financement du développement.  

 

Nos économies sont sous financées, parce que des règles et procédures rigides entravent l’accès de nos pays à des prêts consistants de longue durée, et à des taux supportables, pour le financement de leurs besoins de développement économique et social.

 Nos économies sont aussi mal financées, parce qu’elles continuent de payer des taux d’intérêt trop élevés, à cause d’un système inéquitable d’évaluation du risque d’investissement en Afrique.   

 

A titre d’exemple, en 2020, alors que le monde entier subissait de plein fouet l’impact de la COVID-19, 18 des 32 pays africains évalués par au moins une des grandes agences d’évaluation ont vu leur notation dégradée ; soit 56% contre une moyenne mondiale de 31%.

 

D’autre part, des études montrent qu’au moins 20% des paramètres de notation de nos pays dépendent de facteurs plutôt subjectifs, par exemple d’ordre culturel ou linguistique, donc sans relation avec les fondamentaux qui déterminent la stabilité d’une économie.

 

Tout cela fait que la perception du risque d’investissement en Afrique reste toujours plus élevée que le risque réel ; ce qui renchérit les primes d’assurance, rend le crédit plus cher et pénalise ainsi la compétitivité de nos économies.  

 

Avec le soutien de la Commission, il me parait nécessaire de mettre en place une task forcede l’Union pour étudier plus en avant la problématique du financement de nos économies, y compris par la réforme des règles de l’OCDE y afférentes, la création d’une Agence panafricaine de notation et la mise en place d’un Mécanisme de stabilité financière sur lequel la Banque Africaine de Développement travaille déjà.

 

D’autres efforts pourraient davantage porter sur l’harmonisation de nos législations nationales et l’échange des meilleures pratiques dans l’industrie minière et des hydrocarbures pour une juste rémunération de nos ressources.

 

  Ces chantiers pourraient certes prendre du temps, mais il me semble nécessaire de passer des revendications aux actes en jetant les fondements de leur construction.

 

Dans l’immédiat, je poursuivrai notre plaidoyer pour la réallocation des DTS.  Avec l’émission historique de Droits de Tirages Spéciaux à hauteur de 650 milliards de dollars, l’Afrique a pu disposer de son quota de 33 milliards de dollars pour renforcer sa résilience.

C’est un acquis considérable.  Mais au regard de l’impact profond de la crise, l’Afrique a besoin d’un financement additionnel d’au moins 252 milliards de dollars d’ici à 2025 pour contenir le choc et amorcer sa relance économique.

 

En conséquence je poursuivrai notre plaidoyer pour la réallocation en faveur des pays africains, selon des modalités à convenir, de 67 milliardsde dollars, mobilisables sur les quotas de DTS des pays riches qui y consentent, pour atteindre l’objectif de 100 milliards fixés au Sommet de Paris sur le financement des économies africaines.  

 

Il est important qu’une partie significative des DTS soit réallouée via la BAD, compte tenu de son rôle habituel dans le financement du développement, pour soutenir nos efforts de relance par des investissements de qualité, qui stimulent une croissance inclusive et durable.   

 

En outre, afin d’élargir nos possibilités de financement de grands projets de développement, le moment est venu de modifier l’Accord portant création du Fonds africain pour le Développement (FAD) ; ce qui lui permettra d’accéder aux marchés des capitaux et lever 33 milliards de dollars, comme effet de levier, en complément de ses fonds propres de 25 milliards de dollars.

 Plus de ressources pour le FAD lui donne plus de capacités de financement pour nos pays.  

 

En conséquence, j’appelle nos partenaires à engager avec nous le travail de modernisation du FAD, à l’image d’autres Institutions similaires, d’autant plus que son statut est resté quasiment inchangé depuis sa création en 1972.  

 

En votre nom, chers collègues, j’ai aussi la ferme intention de porter haut et fort notre message pour des partenariats rénovés, plus justes et plus équitables.

 

Plus de 60 ans après ses premières indépendances, l’Afrique est plus que jamais décidée à prendre son destin en mains.

 Notre continent ne saurait être la chasse gardée des uns contre les autres.

Nous sommes ouverts à tous les partenariats, sans exclusion, ni exclusivité, pourvu qu’ils soient mutuellement bénéfiques et respectueux de nos priorités de développement et de nos choix de société.   

 

Dans cet esprit, je salue les excellents résultats du Forum sur la coopération sino-africaine de novembre 2021 et du Sommet Turquie-Afrique de décembre dernier.  

 

J’ai confiance que nos rendez-vous avec l’Union Européenne dans quelques jours, et plus tard avec la Corée , la Russie, le Japon, le monde arabe, et certainement avec les Etats-Unis d’Amérique, s’inscriront dans la même dynamique.

 

Un autre défi nous interpelle : celui de la transition énergétique dans le contexte de la lutte contre le changement climatique dont l’Afrique est partie prenante.  

En marge de la COP 26 de Glasgow, des pays ont unilatéralement pris la décision de mettre fin au financement extérieur d’énergies fossiles, même propres comme le gaz, alors que certains parmi eux continuent d’utiliser des sources aussi polluantes que le charbon et le fuel.

 

 Au moment où, avec les importantes découvertes de ces dernières années, le gaz ouvre pour nos pays de réelles perspectives d’accès universel à l’électricité et de soutien à l’industrialisation, arrêter le financement de la filière gazière porterait gravement atteinte à nos efforts de développement économique et social.

 C’est pourquoi, en restant engagés dans la lutte contre le changement climatique selon le principe de la responsabilité commune mais différenciée, il est tout à fait légitime que nos pays réclament une transition énergétique juste et équitable.

 

 Ensemble, mobilisons-nous pour la réussite de la COP 27 que notre frère Abdel Fattah Al Sissi va accueillir.

 

 Chers collègues, mesdames, messieurs,  

Les défis que voilà, nous les relèverons en consacrant plus de temps à nos débats sur des questions vitales pour nos pays, avec des méthodes de travail rénovées et rationalisées, dans l’esprit de la réforme institutionnelle que nous avons menée sous la conduite dynamique du Président Paul Kagame.    

L’impératif de résultat nous presse de mettre en œuvre nos réformes pour améliorer les performances de l’Union, y compris par le renforcement de ses capacités financières.

 

Je pense à la répartition du travail entre l’Union, les Communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux, à la réforme des organes judiciaires et quasi judiciaires, à l’opérationnalisation du Fonds pour la paix et de la Force africaine en attente, ainsi qu’à une meilleure articulation des Agences.  

 

L’Afrique que nous voulons, c’est aussi celle qui recouvre l’intégralité de son patrimoine culturel.  

 

La restitution de notre patrimoine spolié restera au cœur de notre agenda, parce qu’il fait partie intégrante de notre identité civilisationnelle ; c’est ce qui nous relie à notre passé et forme le viatique que nous devons léguer aux générations futures.

 

 L’Afrique que nous voulons bâtir ne peut faire l’impasse sur son héritage culturel.

 Le temps ne saurait effacer notre mémoire collective.

Le poids de l’histoire et les pesanteurs du présent ne sauraient inhiber notre volonté de déconstruire les préjugés et les déterminismes qui entravent la marche de notre continent vers le progrès.  

Nous disons oui au « rendez-vous du donner et du recevoir» par le dialogue fécond des cultures et des civilisations ; mais non à l’injonction civilisationnelle qui nous dicterait nos choix et nos comportements.

 

 Dans l’esprit que voilà, je ne ménagerai aucun effort dans la défense des intérêts de notre Continent avec le soutien des membres de notre Bureau et le vôtre. 

 

Ainsi, et ensemble, nous pourrons apporter une nouvelle pierre à l’édifice continental de nos rêves : une Afrique en paix, plus libre, plus unie et plus solidaire ; une Afrique debout et en marche vers plus de progrès et de prospérité.

 

 Vive l’Afrique !  Vive l’Union Africaine !   

Je vous remercie.    

Cédéao : les décisions majeures du sommet d’Accra

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des État de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont pris plusieurs décisions majeures dans les différentes crises politiques qui secouent certains pays d’Afrique de l’Ouest.L’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a décidé de maintenir la suspension du Burkina Faso de toutes les structures de l’Institution sous-régionale jusqu’à la restauration de l’ordre constitutionnel.

Dans le communiqué publié à l’issue du Sommet extraordinaire d’Accra, au Ghana, le jeudi 3 février 2022, les dirigeants de la Cédéao ont demandé aux autorités militaires du Burkina Faso de mettre en place les institutions de la transition, d’adopter un calendrier de transition et de faciliter le retour à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais.

Ils ont instruit la Commission de la Cédéao d’assurer un engagement continu avec les nouvelles autorités à travers la mise en place d’un mécanisme de suivi, incluant l’Union africaine et les Nations unies, en vue d’accompagner le processus de transition.

Sur la situation politique en République de Guinée, la Conférence a pris note de la récente mise en place du Conseil National de Transition (CNT), en tant qu’organe législatif et a exprimé sa préoccupation quant à l’indisponibilité du calendrier de transition requis cinq mois après le coup d’Etat, tel que demandé par la Session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cédéao tenue le 16 septembre 2021.

En conséquence, « l’Autorité décide de maintenir toutes les sanctions déjà imposées à la Guinée et de demander à l’Autorité de transition de fournir à la Cédéao un calendrier acceptable pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel. L’organisation sous-régionale « réaffirmer sa disponibilité à accompagner la Guinée vers le retour à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais », indique le communiqué.

S’agissant de la situation politique en République du Mali, les chefs ouest-africains ont salué les conclusions de la 1057ème réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine tenue le 14 janvier 2022 entérinant toutes les décisions et sanctions de la Cédéao à l’égard du Mali.

« L’Autorité regrette l’indisponibilité d’un nouveau calendrier conforme aux décisions de l’Autorité » En conséquence, « l’Autorité décide maintenir toutes les sanctions imposées au Mali conformément à sa décision du 9 janvier 2022 ». Elle exhorte encore « les autorités maliennes à proposer d’urgence à la Cédéao un calendrier électoral acceptable en vue de permettre la levée progressive des sanctions ».

« Par ailleurs, la Cédéao réaffirme sa disponibilité à travailler en liaison avec l’Union africaine et les Nations unies pour apporter l’appui technique nécessaire aux autorités du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali dans la mise en œuvre des calendriers approuvés », conclut le communiqué.

Les dirigeants de la Cédéao ont également examiné les mémorandums sur les situations politiques au Mali et en Guinée présentés par le président de la Commission de la Cédéao Jean-Claude Kassi Brou. L’Autorité a salué la qualité des rapports et des mémorandums et a pris note des recommandations qu’ils contiennent. Le communiqué note que l’Autorité a été informée par Suzi Carla Barbosa, Ministre d’Etat des Affaires étrangères, de la Coopération Internationale et de la diaspora de Guinée-Bissau, des circonstances entourant la tentative de coup d’Etat en Guinée Bissau le 1er février 2022.

« L’Autorité a fermement condamné la tentative de coup d’Etat en Guinée-Bissau et a exprimé sa solidarité avec le Président Umaro Sissoco Embaló et le peuple de Guinée-Bissau. Compte tenu de ces récents développements, l’Autorité décide de déployer une force en vue de soutenir la stabilisation du pays » indique le communiqué. « L’Autorité décide en outre de maintenir les composantes militaire et policière de la Mission de la Cédéao en Gambie (ECOMIG) afin de consolider la stabilité dans le pays » ajoute le communiqué.

Les dirigeants ouest-africains ont également affirmé son engagement à rester ferme pour la protection de la démocratie et de la liberté dans la région et réitère leur position résolue à faire respecter le principe de tolérance zéro pour l’accession au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels, tel qu’inscrit dans le protocole additionnel de la Cédéao de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance

La Cédéao déploie sa force militaire en Guinée Bissau

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a décidé d’envoyer une force militaire à Bissau.La Cédéao en sommet extraordinaire ce jeudi à Accra dans la capitale ghanéenne, a pris la décision d’envoyer une force d’appui à la stabilisation de la Guinée Bissau. 

Cette mesure annoncée dans un communiqué par l’organisation sous-régionale,  s’explique par la situation sécuritaire fragile à Bissau, après le coup d’Etat avorté contre le président Umaro Sissoco Embalo le 1er février 2022 qui fait plusieurs morts. 
L’Ecomig, la force d’intervention militaire de la Cédéao, avait quitté la Guinée Bissau en septembre 2020, huit mois après l’installation de l’actuel président.

Cedeao: vers un allègement des sanctions contre le Mali ?

Sous le feu des critiques, l’organisation sous-régionale, qui se réunit depuis ce matin dans la capitale ghanéenne, pourrait reconsidérer certaines mesures prises contre le Mali.Mis sous embargo depuis près d’un mois par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Mali croise les doigts, espérant une possible atténuation des sanctions politiques et économiques en vue d’amener les autorités militaires à organiser rapidement une transition du pouvoir aux civils.

La fermeture des frontières avec le Mali au sein de l’espace sous-régional et la suspension des échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité plongent plusieurs acteurs dans le désarroi. « Même pour se dire bonjour, on se met de chaque côté de la frontière. C’est pitoyable », déplore un habitant de Kidira, ville sénégalaise frontalière du Mali.

Même si certains essaient de passer par la brousse, le quotidien sénégalais L’Observateur note que la Direction de la police de l’air et des frontières a déployé un renfort d’éléments pour renforcer la sécurité. « Des gens essaient de passer par tous les moyens. Ils essaient de nous prendre par les sentiments lorsqu’on les arrête, mais nous ne faisons qu’appliquer des décisions qui vont au-delà du Sénégal », chuchote un officier dans le journal.

Aujourd’hui, ce sont 1348 camions qui sont en souffrance à la frontière sénégalo-malienne. « C’est plus de 3000 personnes quelque part dans la brousse dans des conditions de précarité. Ils vivent dans un dénuement total. Ils sont dans la rue », d’après les responsables des Groupements économiques du Sénégal, cités par des médias de ce pays.

Poids des sanctions

Ils alertent sur les conséquences humanitaires de ces sanctions contre les transporteurs bloqués avec leurs chargements à la frontière à Kidira, située à plus de 700 kilomètres à l’est de Dakar. « Les chauffeurs commencent à vendre le gasoil pour pouvoir vivre. J’appelle à l’intelligence de nos autorités. Cette décision politique va porter l’estocade à notre secteur après les conséquences de la Covid-19 », interpelle Momar Sourang, coordonnateur du collectif des acteurs de la Coordination des Professionnels des Transports Routiers du Sénégal (CPTRS).

A Accra donc, ce jeudi 3 février, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao devraient prendre en compte cette donne même si la priorité sera portée sur le dossier du Burkina Faso, dirigé depuis quelques jours par des putschistes.

Dans une étude publiée le 25 janvier dernier, sous le thème intitulé : « Effets des sanctions de la CEDEAO sur le commerce extérieur du Mali », des chercheurs du Centre universitaire de recherches économiques et sociales (CURES) soulignent que le Burkina Faso, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin « pâtiront des mesures économiques et financières adoptées contre le Mali ».

« En cas de rupture commerciale totale, le Sénégal réaliserait une perte de plus de 1,3 milliards de FCFA par jour, suivi de la Côte d’Ivoire avec plus de 612 millions de FCFA puis vient, en troisième position, le Bénin avec un peu plus de 151 millions de FCFA par jour », indique l’Agence malienne de presse (AMAP), citant ces chercheurs.

La semaine dernière, la Cédéao a, dans une longue note technique sur le Mali, tenté de justifier ses sanctions très critiquées par l’opinion malienne et dans certains pays du continent. « La Cédéao demande seulement aux autorités de la transition militaire de permettre aux Maliens de choisir eux-mêmes leurs dirigeants ».

Image de la Cédéao

La Cédéao veut briser l’image de « club de chefs d’État » qu’on lui colle et prouver que c’est bien le respect de la volonté du peuple qu’elle essaie de défendre, en prônant l’organisation d’« élections démocratiques ».

Les autorités militaires maliennes ont proposé un chronogramme de cinq ans révisable avant un retour aux civils au pouvoir, faisant comprendre que les conditions sécuritaires dans ce pays miné par le djihadisme ne le permettent pas pour le moment. Cela a fait sortir l’organisation sous-régionale de ses gonds. Après la convocation d’un sommet extraordinaire, elle a entériné des décisions élargies à la coupure des aides financières et le gel des avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Depuis lors, la société civile malienne s’est montrée solidaire, avec notamment les syndicats d’enseignants qui ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève. Des manifestations monstres ont été organisées dans le pays à l’appel du président de la transition, le colonel Assimi Goïta, pour dénoncer les sanctions « impopulaires » de la Cédéao.

L’Union africaine préoccupée par les coups d’Etat

Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a exprimé son inquiétude face aux menaces croissantes pour la sécurité du continent liées aux changements anticonstitutionnels.S’adressant au Conseil exécutif à l’ouverture de la 40ème Session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), le Président de la Commission Moussa Faki Mahamat, a déclaré que le continent a été touché par une série de conflits qui ont déstabilisé un grand nombre de personnes. « La paix et la sécurité ont été sérieusement menacées dans de nombreuses régions du continent avec l’augmentation des coups d’Etat militaires, des conflits intra-étatiques et l’expansion des groupes meurtriers dans de nombreux Etats africains », a déclaré M. Mahamat.

Le président a imputé les problèmes d’insécurité croissante à la gouvernance politique, économique et sociale déficiente sur le continent. Il a reconnu que la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement affectent dangereusement le continent qui doit faire face à la pandémie de la Covid-19 et et au changement climatique.

Selon M. Mahamat, les déplacements et les migrations restent les problèmes majeurs du continent, alors que les crises économiques frappent l’Afrique de plein fouet. S’exprimant à cette occasion, Vera Songwe, Sous-secrétaire des Nations unies et Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) a souligné un certain nombre de risques auxquels l’Afrique est confrontée.

« L’Afrique, comme le reste du monde, doit renforcer sa résilience face à un certain nombre de menaces, notamment le changement climatique, les risques de cyber-sécurité, les pandémies et les maladies infectieuses, la faible gouvernance et les conflits », a-t-elle déclaré.

Selon Mme Songwe, ces risques s’inscrivent dans le sillage de la dépression, des niveaux élevés de chômage et d’un espace civique de plus en plus fermé. Par ailleurs, Vera Songwe a indiqué que l’Afrique avait mis en commun ses risques et, s’appuyant sur 20 ans de solidarité, elle a créé la Plateforme africaine de fournitures médicales pour accéder aux équipements de protection.

20 ans de l’UA : quel bilan ?

Malgré les critiques formulées à l’encontre de l’Union africaine au cours des deux dernières décennies, celle-ci est loin d’être un suiveur docile des ordres de ses Etats membres, écrit Thomas Kwasi Tieku, professeur associé de sciences politiques au King’s University College.L’opinion selon laquelle l’Union africaine – et sa bureaucratie – sont les serviteurs glorifiés des gouvernements africains est largement répandue. Cette opinion est soutenue par les universitaires et les médias.

Mais est-elle exacte ? J’aborde cette question dans un article récent, alors que l’Organisation fête cette année son 20ème anniversaire.

L’Union africaine a été négociée et signée par les gouvernements africains en 1999. Son traité fondateur n’aurait pas vu le jour si au moins deux tiers des 54 gouvernements africains ne l’avaient pas ratifié et déposé le 26 mai 2001.

Mon article montre que depuis son lancement officiel en 2002, l’Union africaine a développé une agence considérable. Je l’ai définie comme sa capacité à façonner l’agenda et les décisions en Afrique et dans les affaires mondiales.

Il ne fait aucun doute que l’Union africaine a des défis à relever. Elle est financièrement faible et dépend de donateurs extérieurs. Elle est souvent perçue comme un club de vieux messieurs inaccessible aux Africains ordinaires. Et elle présente des déficits de mise en œuvre, son travail étant parfois freiné par des Etats mal gouvernés.

Pourtant, l’Organisation est souvent au cœur de la définition des programmes, de la prise de décision, de la création de règles, de l’élaboration des politiques et de la direction stratégique du continent africain.

C’est donc une simplification excessive de la relation complexe entre l’Union africaine et ses membres que de traiter la bureaucratie panafricaine comme un simple serviteur des gouvernements du continent. L’Union africaine et sa bureaucratie ne sont ni des messagers glorifiés ni des suiveurs dociles des ordres des gouvernements africains.

Elle a rassemblé ses 55 membres pour qu’ils adoptent des positions communes sur de nombreux problèmes mondiaux critiques. Il s’agit notamment de dégager un consensus sur les réformes des Nations unies, la réponse du Covid-19 et le financement du développement de l’Afrique.

Rédaction de traités internationaux

L’Union africaine a contribué à la rédaction de traités visant à promouvoir la paix, la démocratie et la bonne gouvernance.

Nombre de ses traités contiennent des premières mondiales. Cela est vrai même si de nombreux Etats membres présentent encore des lacunes en matière de protection de la démocratie.

L’Union africaine a pu contribuer à l’élaboration de traités parce qu’elle a attiré certains des meilleurs esprits politiques du continent. Ces recherches montrent que le personnel de l’Union africaine compte parmi les fonctionnaires internationaux les plus instruits au monde. Ils ont également une grande expérience professionnelle.

Faire respecter les règlements, les promesses et les traités : L’Union africaine a développé une machine bien huilée pour promouvoir la paix et la sécurité.

Ses initiatives ont consisté à développer un modèle institutionnel pour la médiation, le dialogue politique, les systèmes d’alerte précoce et les opérations de soutien de la paix. Ces initiatives ont changé la donne des missions de paix et ont conduit à un succès relatif. L’intervention en Somalie en est un exemple.

L’Union a également réussi à faire évoluer l’état d’esprit des élites politiques africaines, qui sont passées de leur posture traditionnelle d’indifférence à une attitude qui les encourage à intervenir dans les affaires des autres. Elle est intervenue rapidement lors des violences post-électorales au Kenya en 2007 et a rapidement déployé l’opération « Démocratie » aux Comores en 2008.

Volonté collective, définition de l’ordre du jour et orientation de la réflexion, l’Union africaine a utilisé le pouvoir des recommandations avec beaucoup d’efficacité.

Elle l’a utilisé pour rallier ses membres à soutenir une liste de candidats africains en lice pour des postes au sein d’organisations internationales. Parmi les exemples, citons l’élection de l’Ethiopien Tedros Adhanom Gebreyesus au poste de Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé et de la Rwandaise Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie.

En outre, des études indiquent que l’Union africaine a réussi à amener ses membres à adopter des positions communes sur plus de 20 questions majeures.

Nombre de ces positions ont influencé le débat et les décisions au niveau mondial. Elles ont notamment influencé les termes de l’engagement entre l’Onu et les organisations régionales.

Mais l’Union a également convoqué et mobilisé pour de mauvaises causes. Par exemple, l’ex-président du Soudan, Omar el Béchir, et le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, ont été protégés des appels à comparaître devant la Cour pénale internationale pour répondre aux accusations de crimes contre l’humanité.

Leadership stratégique

L’Union africaine a montré qu’elle était capable d’assurer un leadership et de jouer un rôle de conseiller auprès des gouvernements et des agences intergouvernementales.

Elle a élaboré avec succès des cadres de développement tournés vers l’avenir, tels que l’Agenda 2063 et l’Accord de libre-échange continental africain (Zleca).

Par ailleurs, elle a créé des agences de développement, dont l’Agence de développement de l’Union africaine (NEPAD).

L’Union africaine a réussi à socialiser les gouvernements africains pour qu’ils acceptent les idées de développement et en fassent les piliers des plans de croissance nationaux.

Elle a également mobilisé des ressources pour stimuler les initiatives de développement du continent. Elle a notamment déployé des efforts pour mettre les vaccins Covid-19 à la disposition des Etats membres.

Mais il y a des faiblesses

La mobilisation des ressources de l’Union africaine a été critiquée pour avoir exacerbé la dépendance de l’Afrique vis-à-vis des partenaires internationaux. Certains affirment également que l’UA est douée pour proposer des idées nobles, mais qu’elle est souvent incapable de les mettre en œuvre ou peu désireuse de le faire.

Problèmes

L’Organisation a été freinée par la pression constante exercée pour la réformer.

Entre 2002 et 2009, l’acharnement de Mouammar Kadhafi à vouloir la transformer en un gouvernement d’union est devenu un obstacle majeur à la mise en œuvre de ses programmes.

Et depuis 2016, un processus de réforme de l’Institution mené par le président rwandais Paul Kagamé a semé la division parmi les dirigeants de la commission. Ce processus a paralysé le personnel pendant près de cinq ans et affaibli la Commission de l’UA, comme l’a observé l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki.

De vieilles habitudes – telles que le culte de la personnalité, la concentration du pouvoir dans le bureau du Président de la Commission et le rétrécissement des espaces de participation populaire à la prise de décision – se sont installées au cours des dernières années.

La rotation du président de l’Union entre des dirigeants dont les références démocratiques sont douteuses suggère également que l’Union est entrée dans l’orbite d’un groupe particulier de dirigeants africains. Ce groupe est composé de dirigeants autoritaires qui ont fait de l’Institution un organisme conservateur et peu enclin à prendre des risques.

Un exemple de cette approche plus conservatrice est l’assouplissement de sa position de tolérance zéro à l’égard des régimes militaires.

Elle s’est montrée indulgente à l’égard des récents auteurs de coups d’Etat. Cela contraste avec sa position franche des années précédentes et les mesures qu’elle a prises pour ostraciser les régimes militaires en Guinée-Bissau et à Sao Tomé-et-Principe en 2003, au Togo en 2005, en Mauritanie en 2005 et 2007, en Guinée en 2008, au Mali en 2012, ainsi qu’en Egypte et en République centrafricaine (RCA) en 2013.

La récente résurgence des coups d’Etat sur le continent invite l’Union africaine à revoir sa position sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement et renforcer son programme de promotion de la démocratie.

Le continent a besoin d’un leadership plus fort de l’Union africaine sur cette question – et sur bien d’autres – au cours des 20 prochaines années.

Cet article a été publié pour la première fois par ‘The Conversation’.

Frontière Côte d’Ivoire-Guinée: validation interne de l’avant-projet de l’Accord-cadre

L’avant-projet de l’accord-cadre pour la coopération transfrontalière entre la Côte d’Ivoire et la Guinée a été validé en interne par les acteurs frontaliers étatiques et non étatiques ivoiriens.

Cet avant-projet d’Accord-cadre de coopération qui s’inscrit dans le cadre du renforcement et de la consolidation des relations de coopération entre les deux pays a été validé par la Côte d’Ivoire en interne à l’issue d’un atelier d’examen et de validation  tenu du  27 au 28 janvier 2022, à  Man, la métropole de l’ouest ivoirien avec l’appui financier du projet d’appui au Programme frontière de l’Union africaine (GIZ/PFUA).

Ce prochain Accord-cadre vise à faciliter et à promouvoir la coopération transfrontalière entre les collectivités territoriales, les groupements de collectivités territoriales et les organismes publics ainsi que les acteurs non étatiques frontaliers ivoiriens et guinéens dans leurs domaines de compétences.

Les travaux de Man ont réuni  les acteurs locaux des régions du Tonkpi, Kabadougou, Bafing et du Folon, localités ivoiriennes frontalières à la Guinée, afin de recueillir leurs différentes observations sur ledit avant-projet d’Accord-cadre de coopération transfrontalière.

Les autorités administratives, politiques et de la société civile, les représentants des corporations constituées, de ces localités ont pris part à cette rencontre.

Le Secrétaire exécutif de la CNFCI, le Préfet Hors Grade Diakalidia Konaté, a au nom de Patrick Achi, Premier ministre, Président de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire, témoigné sa gratitude aux participants pour avoir répondu massivement à cette invitation. 

Pour lui, cette présence montre le grand intérêt des acteurs locaux étatiques et non-étatiques frontaliers à accompagner ce fort engagement du gouvernement ivoirien, pour le renforcement de sa coopération transfrontalière avec la République de Guinée.

Selon M. Konaté, la frontière constitue pour le gouvernement une priorité dans son plan d’actions afin de sortir définitivement les populations des zones frontalières de leur fragilité et de leur précarité pour devenir des espaces sécurisés, paisibles et développés.

C’est pourquoi, il a encouragé les participants à mettre en avant leur engagement citoyen et leur volonté commune pour participer pleinement aux travaux de l’atelier.

Prenant la parole par la suite, M. Jean Cyrille Attry, Préfet de Région du Tonkpi, Préfet du Département de Man, a souhaité la bienvenue aux participants.

Il a également adressé ses remerciements au Secrétariat exécutif de la CNFCI, pour cette démarche inclusive et participative pour l’examen et la validation en interne de l’avant-projet d’Accord-cadre de coopération entre la Côte d’Ivoire et la Guinée. 

Pour lui, l’implication des acteurs locaux faciliterait la mise en œuvre du prochain Accord-cadre et permettra d’améliorer les conditions de vie des populations des zones frontalières de la Côte d’Ivoire et la Guinée.

Une mission de la Cedeao attendue au Burkina Faso samedi

Les chefs d’Etat de la Cedeao, réunis en Sommet extraordinaire, par visioconférence, ont décidé vendredi de l’envoi d’une mission des chefs d’Etat-major des armées de l’organisation, samedi, au Burkina Faso, suite à la prise du pouvoir par la junte militaire.

Le président de la Commission de la Cedeao, Jean-Claude Brou, a annoncé une mission de l’institution au Burkina Faso, le samedi 29 janvier 2022, constituée des chefs d’Etat- major des armées des pays membres de l’organisation, indique une note de la présidence ivoirienne.  

Il s’agira pour cette mission d' »évaluer la situation, de sensibiliser les nouvelles autorités sur la nécessité pour elles de rester dans une posture républicaine et d’attirer leur attention sur les conséquences négatives de leur coup de force sur le pays », souligne la note. 

Cette mission devrait être suivie, quelques jours après, par une délégation ministérielle pour évaluer la situation au niveau politique. Ensuite, sur la base des rapports qui seront produits par les deux délégations, un autre Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao sera convoqué pour prendre des « décisions appropriées », selon M. Jean-Claude Brou.  

A l’ouverture du Sommet, le président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo Addo, le président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao, a indiqué que le coup d’Etat perpétré au Burkina Faso, le 24 janvier 2022, par une junte militaire viennent détériorer davantage la situation sécuritaire dans la sous- région ouest-africaine.

Cette situation préoccupante, dira-t-il, doit interpeller tout le monde, et des mesures vigoureuses doivent être prises pour la juguler, faisant observer que ce coup de force intervient six mois à peine après celui du Mali.

Il rappelé le Protocole de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance, qui énonce notamment dans ses principes, qu’un gouvernement ou un pouvoir n’est établi que par des élections, et que tout changement anticonstitutionnel est formellement interdit et toute méthode d’accession au pouvoir d’Etat par les armes est strictement proscrite.

De ce fait, il en a appelé à la « Tolérance zéro » par rapport à la situation au Burkina Faso, car cette forme d’accession au pouvoir ou d’alternance, est une menace pour la paix, la sécurité, la stabilité et le développement. 

Il a, par ailleurs, invité ses homologues à adresser vigoureusement la situation au Burkina Faso par des décisions fermes pour le bien-être des populations.  Il a également exigé le retour à un pouvoir civil pour assurer et consolider la démocratie.

M. Jean- Claude Brou a fait remarquer que le coup d’Etat intervenu au Burkina Faso est le 3è en 18 mois dans la sous-région ouest- africaine. Cette situation exceptionnelle fait suite, selon lui, à un contexte sécuritaire fortement dégradé dans ce pays, ayant entraîné de fortes tensions socio- politiques.

Depuis 2015, le Burkina Faso subit des attaques de plusieurs groupes terroristes qui ont entraîné des conséquences humanitaires, notamment, le déplacement massif des populations, le départ des structures et institutions de l’Etat de certaines zones du pays;

Il a révélé qu’à la date du 31 décembre 2021, le Burkina Faso enregistrait près de 1,6 million de personnes déplacées, dont 70% avaient moins de dix-huit (18) ans. Le pays comptait également 2700 écoles et 135 structures sanitaires fermées.

M. Jean-Claude Brou a souligné que la situation sécuritaire s’est fortement dégradée ces dernières semaines avec la mort, le 14 novembre 2021, de 49 gendarmes et de 4 civils lors d’une attaque terroriste à l’intérieur du pays.

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a également pris part, par visioconférence, ce vendredi 28 janvier 2022, à  ce Sommet extraordinaire. Au terme de la cérémonie d’ouverture, les chefs d’Etat et de gouvernement ont eu une session d’échanges à huis clos. 

Le Cercle libéral de Côte d’Ivoire appelle au soutien de la paix au Burkina Faso

Le Cercle libéral de Côte d’Ivoire, un groupe de réflexion d’obédience libérale, appelle les dirigeants africains à une « solidarité agissante » afin de soutenir la paix au Burkina Faso, en proie à des attaques armées, dans un communiqué.

« Au regard de la gravité des événements qui ont cours en ce moment au Burkina Faso, le Cercle libéral en appelle à la solidarité agissante des gouvernements démocratiques de la sous région et du continent », lance le président de l’organisation, M. Mamadou Haïdara.

Pour M. Mamadou Haïdara, « il est inacceptable que trois régimes civiles et démocratiques chutent du fait de militaires incapables d’assumer leurs devoirs de défense et de sécurité nationales. Il est impératif que le Burkina Faso s’en sorte ».

Le Cercle libéral de Côte d’Ivoire exprime, par ailleurs, sa vive préoccupation face à une « situation d’instabilité qui prévaut en Afrique de l’Ouest, du fait du terrorisme et des actions subversives et opportunistes ».

L’organisation déplore que ces actions soient « orchestrées par des aventuriers emmitouflés en treillis ou encagoulés sous le manteau de politiciens en panne de stratégie de conquête démocratique du pouvoir ».

Le Cercle libéral « constate avec tristesse que certains officiers des armées de pays de la ligne de front, retournent lâchement leurs armes contre leurs gouvernants, dès qu’elles essuient des revers sur le champs de la lutte contre les terroristes », note son président.

Dans ce contexte, le Cercle libéral en appelle à « des actions urgentes et concertées des États de la CEDEAO, pour soutenir et défendre la démocratie et la paix menacées au Burkina Faso, au Mali, en Guinée, etc ».

Zambie : la rénovation du barrage de Kariba presque terminée

Les travaux de réhabilitation du barrage de Kariba, commun à la Zambie et au Zimbabwe et source majeure de production d’hydroélectricité pour les deux voisins seront achevés ce mois-ci, a indiqué la Zambezi River Authority (ZRA).Au cours du dernier trimestre de 2021, la ZRA avait demandé aux entreprises publiques d’électricité des deux pays – ZESCO Limited pour la Zambie et Zimbabwe Power Company (ZPC) – de réduire les niveaux de production d’électricité pendant plusieurs heures certains jours, afin de faciliter les travaux de coffrage dans le cadre du sous-projet de remodelage du bassin de plongée du projet de réhabilitation du barrage de Kariba (KDRP).

Ce faisant, les services publics étaient censés mettre en œuvre des mesures pour atténuer la réduction des niveaux de production d’électricité à Kariba qui en a résulté, un développement qui a vu ZESCO et ZPC mettre en œuvre des programmes de délestage.

« Les travaux spécifiques dans le cadre du sous-projet de remodelage du plan d’eau qui nécessitaient ce besoin ont depuis progressé et devraient être achevés d’ici le 25 janvier 2022, mettant ainsi fin à la demande de l’Autorité aux deux compagnies de production d’électricité », a déclaré la ZRA.

Le projet de remise en état, qui a débuté en 2017, comprend le remodelage du bassin de plongée et la remise en état des vannes du déversoir. L’Autorité a assuré aux deux pays que les travaux restants du KDRP n’entraîneraient pas de réduction des niveaux de production dans leurs centrales électriques respectives de Kariba.

Le KDRP devrait être achevé d’ici 2024 et vise à garantir la sécurité et la fiabilité à long terme du barrage de Kariba. La ZRA a également signalé une augmentation des niveaux d’eau dans le lac Kariba au cours des dernières semaines.

En raison de la récente augmentation régulière des précipitations et de l’augmentation associée des débits du fleuve Zambèze, ainsi que de l’apport du lac Kariba qui en résulte, le niveau du lac est passé de 478,23 mètres enregistrés le 7 janvier à 478,47m le 17 janvier.

« L’Autorité a alloué 45 BCM (milliards de mètres cubes) à partager équitablement entre ZESCO Limited et Zimbabwe Power Company pour leurs opérations respectives de production d’électricité à Kariba au cours de l’année 2022 ».

La ZRA est une organisation binationale dont le mandat est de contribuer au développement économique, industriel et social de la Zambie et du Zimbabwe en tirant le plus grand profit possible des avantages naturels offerts par les eaux du fleuve Zambèze.

La Cedeao adoucit son discours sur le Mali

Le fil du dialogue n’est pas totalement rompu entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et les autorités de la transition malienne.Selon le président de la Commission de la Cedeao, Jean-Claude Kassi Brou, l’organisation sous-régionale a déclaré, dimanche, que « l’organisation sous-régionale reste disponible pour accompagner le Mali à un retour à l’ordre constitutionnel à travers l’organisation d’élections crédibles dans un délai raisonnable et réaliste ».

Cette déclaration de la Cedeao vient ainsi répondre à l’appel au dialogue du chef de l’Etat malien Assimi Goïta au lendemain des sanctions de la Cedeao. Elle intervient aussi au moment où le gouvernement de la Transition a annoncé son intention de porter plainte contre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga a soutenu à la télévision publique  dimanche que le gouvernement portera plainte contre les sanctions économiques imposées par la Cédéao et l’Uemoa auprès des juridictions compétentes.

« Nous avons élaboré un Plan de riposte contre ce processus pour sauvegarder la souveraineté de l’Etat malien, son intégrité territoriale. Il y a des mesures à caractère juridique qui vont être prises. Nous avons porté plainte contre ces décisions devant les institutions habilitées sous-régionales, africaines et internationales », a déclaré Choguel Kokalla Maiga.

Pour le Chef du gouvernement « la finalité des sanctions illégales et illégitimes de la Cedeao et de l’Uemoa est de déstabiliser l’Etat malien et d’achever un peuple déjà à terre. En comparant, ces sanctions aux textes fondamentaux de ces organisations, vous vous rendrez compte qu’il y a eu un abus de pouvoir ».

Lors de son sommet du 9 janvier à Accra au Ghana, la Cedeao avait pris une série de mesures drastiques contre le Mali comme la fermeture des frontières terrestres et aériennes, la suspension de toutes les transactions commerciales, à l’exception des produits de première nécessité notamment pharmaceutiques, les fournitures et équipements médicaux, ainsi que le matériel pour le contrôle de la Covid-19 et des produits pétroliers et électricité.

Pour protester contre ces sanctions de la Cedeao, une mobilisation populaire a été organisée vendredi à Bamako et dans toutes les régions administratives du Mali.

Sanctions contre le Mali: le parti de Gbagbo juge « impertinentes » les mesures

Le parti de Laurent Gbagbo, le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) juge « impertinentes » les sanctions de la Cedeao contre le Mali et se dit disposé à accompagner une approche pacifique de la crise, dans une déclaration. »Le Ppa-CI, conformément à la philosophie du dialogue prôné par son président, Laurent Gbagbo et de son orientation panafricaniste résolue (…) trouve excessives et impertinentes les mesures de rétorsions prises par la Cedeao contre le peuple malien », indique la déclaration.

Dans cette déclaration, signée du porte-parole du Ppa-CI, Katinan Koné, la formation politique « envisage d’envoyer, dès que possible, une mission d’information au Mali et en Guinée afin de mieux s’imprégner de la situation qui prévaut dans chacun des deux pays frères ». 

Le parti « se dispose à accompagner toute approche de règlement pacifique de la crise au Mali  et invite la Cedeao à observer une rigueur dans le respect des principes démocratiques afin de prévenir les crises répétitives dans son espace ».

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao, qui se sont réunis en sommet extraordinaire, le 9 janvier 2022 à Accra, ont au cours de cette session passé en revue les développements politiques au Mali, dans le contexte de la transition en cours, imposant des sanctions. 

Ces sanctions aggravantes indiquent une fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la Cedeao et le Mali, la suspension des transactions commerciales entre les pays de la Cedeao et le Mali.  

La Cedeao a également décidé du gel des avoirs de la République du Mali dans les banques centrales de la Cedeao, la suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la Cedeao (Bidc et Boad)  et l' »activation de la force en attente de la Cedeao ».  

Pour le Ppa-CI, « la situation exceptionnelle au Mali est une entorse au protocole additionnel A/SP1/12/01 de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance », s’interrogeant sur la pertinence des lourdes mesures coercitives prises à l’encontre du pays. 

Le parti de Gbagbo « s’inquiète particulièrement de la tendance de plus en plus affirmée d’instrumentaliser les banques centrales, notamment la Beceao dont est membre le Mali, à des fins de règlement de crises politiques internes aux Etats ».  

Le Ppa-CI émet en outre « de fortes réserves sur le recours à la force, comme l’annonce le point 5 du communiqué, pour résoudre les crises politiques dans les Etats membres de notre espace communautaire ».  

Les forces de défense et de sécurité du Mali font face à la guerre que leur imposent les groupes djihadistes, déclarer une autre guerre à ces forces n’est qu’une forme d’aide directe apportée aux vrais ennemis de ce pays et de la sous-région que sont les djihadistes, poursuit la déclaration.  

Le Ppa-CI encourage la Cedeao à continuer plutôt dans la voie du dialogue avec les autorités du Mali afin de trouver une solution définitive à la longue crise qui prévaut dans le pays et ce, dans l’unique intérêt du peuple malien, conclut la déclaration.

Les USA saluent les « mesures » de la Cedeao contre le Mali

Les États-Unis saluent les « mesures vigoureuses » prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour « défendre la démocratie et la stabilité au Mali », dans une déclaration.

« Nous partageons la profonde déception de la Cedeao face au manque d’action ou de progrès du gouvernement de transition du Mali dans l’organisation d’élections, comme s’il s’était engagé à le faire après le coup d’Etat d’août 2020 », indique la déclaration. 

Washington « soutient la décision de la Cedeao d’imposer des sanctions économiques et financières supplémentaires pour inciter le gouvernement de transition à tenir son engagement envers le peuple malien de ramener son pays à la démocratie ».

« Nous relayons également les préoccupations de la Cedeao quant au probable impact déstabilisant des forces du groupe Wagner, soutenues par la Russie, au Mali », poursuit le texte, qui note que « ces forces n’apporteront pas la paix au Mali ».

Pour les États-Unis, les forces du groupe Wagner « détourneront les ressources destinées aux forces armées maliennes dans leur lutte contre le terrorisme ». Selon des sources concordantes, des hommes de ce groupe ont été aperçus au Mali. 

La France et l’Union européenne ont également exprimé leur soutien à la décision de l’organisation sous-régionale contre le Mali. 

Le Mali a décidé à son tour de fermer ses frontières terrestres et aériennes avec les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

En réponse aux lourdes sanctions économiques et financières de la Cedeao, le Mali a décidé d’appliquer la « réciprocité ». En plus de la fermeture des frontières, le gouvernement de transition a décidé de « rappeler ses ambassadeurs » dans les pays de l’organisation régionale, informe un communiqué du porte-parole du Gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.

 Selon le dirigeant malien, « ces mesures prises par la Cedeao contre l’Etat malien contrastent avec les efforts fournis par le Gouvernement et sa disponibilité au dialogue en vue de trouver un compromis avec la Cedeao sur le chronogramme des élections au Mali ».

Alpha Blondy s’indigne des sanctions de la Cedeao contre le Mali

La star internationale du raggae, Alpha Blondy, déclare dans une vidéo s’indigner des lourdes sanctions imposées par la Cedeao et l’Uemoa contre le Mali.

« Je voudrais m’indigner de la décision des sanctions qui ont été prises contre le Mali, ou les Maliens. Je voudrais m’adresser singulièrement à tous les présidents de la Cedeao; ces sanctions que vous avez adoptées contre le Mali est un aveu de votre impuissance », a dit Alpha Blondy.

Selon la star mondiale du reggae, les Maliens n’ont pas à être victimes de l' »incapabilité » des chefs d’Etat de la région à trouver une solution aux problèmes djihadistes auquel le Mali fait face,  un facteur majeur d’instabilité du pays.  

« Quand ils ont fait le coup d’Etat contre IBK, vous n’avez pas eu cette réaction aussi violente, aussi radicale. Vous aurez du mal à faire comprendre aux gens que ce n’est pas la France qui vous a dicté cette attitude par rapport à son problème avec le Mali et Wagner », a-t-il martelé.  

« C’est très maladroit de votre part. Les Maliens n’ont pas à payer le prix de votre incapacité à gérer un problème africain, domestique », a lancé Alpha Blondy, pour qui « on ne peut pas fermer toutes les frontières » et bloquer leur compte à la Bceao, la banque centrale.  

Il a estimé que « ce n’est pas juste », avant d’ajouter « je vous demande de réviser votre copie » et de lancer « ça coûtait quoi, si vous voulez aider le Mali que chaque pays de la Cedeao donne 1.000 soldats », une opération que peut d’ailleurs financer la Bceao. 

« Vous donnez l’impression que c’est parce que le Mali refuse la collaboration avec l’armée française qu’il fait appel à Wagner, que vous prenez cette décision », a-t-il dit sans ambages. 

En tant qu’Africain et ambassadeur de la Cedeao pour la paix en Côte d’Ivoire, il a affirmé s’être permis de s' »indigner de cette décision aussi arbitraire contre un peuple frère » et que les  chefs d’Etat ne feront « pas payer à tous les Maliens les erreurs de (leur) politique ». 

« Depuis votre Union africaine, bourrée de marionnettes, le peuple africain ne mérite pas ça. C’est à vous de trouver les solutions, comment aider le Mali à se défaire de ces djihadistes », a-t-il poursuivi.  

Pour lui, le problème djihadistes est la cause du « coup d’Etat contre ATT et IBK », alors il faut régler le thermomètre, ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on va baisser la fièvre ». Et de conclure « messieurs les présidents, je vous en prie, ressaisissez-vous ».  

Le Mali a décidé à son tour de fermer ses frontières terrestres et aériennes avec les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

En réponse aux lourdes sanctions économiques et financières de la Cedeao, le Mali a décidé d’appliquer la « réciprocité ». En plus de la fermeture des frontières, le gouvernement de transition a décidé de « rappeler ses ambassadeurs » dans les pays de l’organisation régionale, informe un communiqué du porte-parole du Gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.

 Selon le dirigeant malien, « ces mesures prises par la Cedeao contre l’Etat malien contrastent avec les efforts fournis par le Gouvernement et sa disponibilité au dialogue en vue de trouver un compromis avec la Cedeao sur le chronogramme des élections au Mali ».

Transition au Mali : les lourdes sanctions de la Cedeao

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a prononcé ce dimanche à Accra au Ghana, de lourdes sanctions économiques et financières contre le Mali.On le craignait, le couperet est finalement tombé. L’Organisation intergouvernementale ouest-africaine a entériné les décisions prononcées par l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) en début de matinée.

Au sortir de la rencontre des chefs d’Etat de ce dimanche 9 janvier 2022, les sanctions suivantes sont prononcées contre le Mali : gel des avoirs maliens au sein de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) et suspension des aides financières, fermeture des frontières entre le pays et les États membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), suspension des transactions avec Bamako à l’exception des produits médicaux et de première nécessité et le retrait des ambassadeurs de tous les pays membres au Mali. 

Cette main lourde de la Cedeao,  vient ainsi répondre aux conclusion des Assises nationales de la refondation. Ces consultations populaires ont donné en effet carte blanche aux autorités maliennes de prolonger la transition de six mois à cinq ans. Un chronogramme jugé « totalement inacceptable » par la Cedeao qui a « constaté avec regret l’échec des autorités de transition au Mali à organiser les élections présidentielles d’ici au 27 février 2022 contrairement à l’accord conclu avec l’Autorité de la Cedeao le 15 septembre 2021 et à l’engagement de la Charte de la transition » dans un communiqué. 

L’Organisation ouest-africaine d’ajouter que « le chronogramme remis le 31 décembre 2021 par les autorités de transition à la présidence de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao, prévoit la tenue d’élections présidentielles d’ici fin décembre 2026. Cela impliquera une période de transition de six mois et demi (6,5 ) ans. »

Les chefs d’Etat de l’Organisation régionale ont par ailleurs dénoncé le déploiement de la société militaire privée russe Wagner au Mali. « Malgré le démenti du gouvernement de transition malien, l’Autorité reste profondément préoccupée par le rapport cohérent sur le déploiement d’agents de sécurité privée au Mali avec son impact potentiellement déstabilisateur sur la région de l’Afrique de l’Ouest. L’Autorité note que cette situation est étroitement liée à la transition politique au point mort dans le pays. » a soutenu le communiqué.

Partant de ce constat et compte tenu de l’impact potentiellement « déstabilisateur sur le Mali et sur la région, créé par cette transition au Mali, l’Autorité décide d’activer immédiatement la Force en attente de la Cedeao, qui devra être prête à toute éventualité » poursuit le document.

Selon le président du Burkina Faso, Rock Marc Christian Kaboré, « les réformes économiques et sociales visant la refondation du Mali ne pourraient être conduites que par des autorités démocratiquement élues »

SADC : report du sommet d’urgence sur la sécurité au Mozambique

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a reporté d’une semaine son sommet virtuel d’urgence qui devait se tenir vendredi pour discuter de la situation sécuritaire au Mozambique.Le bloc régional a déclaré que le sommet extraordinaire de la troïka sur la crise au Mozambique se tiendra le 11 janvier, tandis que le sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de ses 16 États membres se tiendrait le 12 janvier 2022. « Les réunions se tiendront désormais à Lilongwe, en République du Malawi, les 11 et 12 janvier 2022 », a déclaré le secrétariat de l’organisation dans un communiqué.

Le président du Malawi, Lazarus Chakwera, devrait présider le sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement, tandis que le président sud-africain Cyril Ramaphosa présidera la réunion de la troïka de l’organe de la SADC chargé de la politique, de la défense et de la coopération en matière de sécurité. Les autres membres de la troïka sont le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, et le président de la Namibie, Hage Geingob.

 Le sommet extraordinaire devrait examiner les progrès de la mission de la SADC au Mozambique (SAMIM), qui a été déployée pour aider le Mozambique à lutter contre le terrorisme et les actes d’extrémisme. Depuis juillet 2021, la SAMIM aide les forces de défense mozambicaines à combattre les insurgés liés à l’État islamique.

L’Ivoirien Amon Tanoh investi secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente

L’ex-chef de la diplomatie ivoirienne, Marcel Amon Tanoh, a été investi mardi, à Abidjan, secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente, en remplacement de Patrice Kouamé, en poste depuis le 2 janvier 2012, lors d’une passation de charges à Abidjan.

M. Alcide Djédjé, ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre ivoirien des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la diaspora, chargé de l’Intégration africaine, a officié la cérémonie de passation de charges. 

Le secrétaire exécutif sortant, Patrice Kouamé, a indiqué que l’organisation traversait « une crise profonde de gouvernance qui a entaché son image et mis en mal le moral du personnel », à son arrivée, connaît aujourd’hui une bonne gouvernance.  

De concert avec les États membres, des plans stratégiques spécifiques ont été mis en œuvre. Et ce, afin de doter l’organisation de moyens et structures nécessaires pour atteindre efficacement ses objectifs. 

Le Conseil de l’Entente intervient au niveau de la coopération politique en vue d' »accompagner une transition politique apaisée dans l’espace de l’entente », tout en assurant la veille politique en relation avec la Cedeao.

Il assure également le renforcement de la coopération entre les pays membres de sorte à contribuer à la paix et à la stabilité. De ce fait, l’institution est associée aux médiations et diplomaties préventives lorsqu’un État membre est concerné. 

Le Conseil de l’Entente participe par ailleurs aux élections législatives ainsi qu’aux élections présidentielles dans son espace et fait un rapport avec des recommandations en vue de soutenir un climat apaisé. 

 « Je voudrais exprimer toute ma gratitude et mes remerciements au président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, qui a bien voulu me renouveler sa confiance en me proposant à ses paires en qualité de secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente », a dit M. Amon Tanoh. 

Il a également remercié les présidents des pays membres du Conseil de l’Entente, qui ont bien voulu accepter la proposition du président Ouattara et lui accorder ainsi leur confiance dans l’exercice de cette fonction.

« Je ferais en sorte de mériter cette confiance et de creuser les sillons déjà tracés par mon prédécesseur que je tiens à féliciter pour le travail accompli. C’est un travail important qui a donné de la visibilité au Conseil de l’Entente », a-t-il ajouté. 

M. Amon Tanoh a assuré qu’il allait s’employer à « relever les défis utiles au bénéfice des pays et des populations du point de vue des populations et de leurs conditions de vie ». Pour lui, le Conseil, né en 1959, est l’organisation mère africaine, avant l’Union africaine. 

« Le Conseil de l’Entente était à l’origine une organisation, surtout politique et de solidarité, évidemment ce qui précède le développement, c’est la paix. Avec la réforme de 2011, elle s’est muée en une organisation à vocation économique », a rappelé M. Tanoh, promettant agir selon cette vision. 

M. Amon Tanoh, l’ex-chef de la diplomatie ivoirienne, avait démissionné de son poste de ministre des Affaires étrangères pour se présenter à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, mais son dossier de candidature a été rejeté par le Conseil Constitutionnel. 

Depuis 1966, le Conseil s’est doté d’un secrétariat administratif permanent situé à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Un fonds d’entraide et de garantie des emprunts permet de soutenir les membres les plus défavorisés de l’organisation. Le Conseil de l’Entente regroupe le Bénin, le Burkina Faso, le Niger, le Togo et la Côte d’Ivoire.

Le nouveau secrétaire exécutif, M. Amon Tanoh, compte parmi les personnalités invitées à la cérémonie de vœux au chef de l’Etat au Palais présidentiel, le 6 janvier 2022.

Zimbabwe : un projet de liaison ferroviaire avec la Zambie en gestation

Les fonds pour la construction d’une ligne de chemin de fer reliant Harare (Zimbabwe) à Kafue (Zambie) sont mobilisables selon Felix Mhona, le ministre zimbabwéen des Transports.Le Zimbabwe et la Zambie sont bien partis pour se rapprocher davantage grâce au train. En tout cas, il y a « un très bon investisseur » prêt à participer au projet, a renseigné dans la presse locale Felix Mhona, le ministre zimbabwéen des Transports.

Sans préciser l’identité de cet investisseur, M. Mhona a fait savoir que le but « est de décongestionner les routes et d’offrir un modèle de transport plus efficace et moins cher ».

Actuellement, a-t-il informé, une étude de faisabilité dudit projet est en cours de réalisation. « L’équipe technique était censée venir en décembre 2021, mais en raison de la Covid-19, nous l’attendons maintenant pour le premier trimestre de 2022 », a indiqué le ministre zimbabwéen des Transports.

Situé entre le Zimbabwe et la Zambie, le poste frontalier à guichet unique de Chirundu est parmi les plus fréquentés en Afrique australe. Il se caractérise par de longues files d’automobilistes qui tentent chaque jour d’entrer ou de sortir dans l’un ou l’autre pays.

Afrique centrale : 99,6 milliards F CFA de la Bdeac pour relier trois pays

La Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) accompagne le Congo dans la construction d’un linéaire de 1310 kilomètres de route entre Brazzaville, Bangui (Centrafrique) et N’Djamena (Tchad).Un corridor multimodal. C’est le projet financé par la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac). Son président Fortunato-Ofa Mbo Nchama, et le ministre congolais des Finances et du Budget, Roger Rigobert Andely, ont signé, le 10 décembre dernier, l’accord de prêt.

Pour la première phase du projet, les travaux porteront sur le bitumage de la section Ouesso-Pokola longue de 50 kilomètres, la construction du pont de la Sangha, la réalisation de l’ensemble des ouvrages de franchissement sur le prolongement de la route entre Pokola et Bétou, le bitumage de la section Gouga-Mbaïki, et le traitement des points critiques de Mbaïki à Bangui.

Selon un communiqué de la Bdeac, reçu lundi à APA, les retombées économiques de ce projet sont considérables : « la réduction des coûts de transport et des délais de trajets induits, le développement des activités commerciales, l’amélioration de ressources financières des communes concernées et du pays en général, la facilité d’accès aux services médicaux, sociaux et administratifs et le développement des échanges commerciaux internationaux ».

En outre, explique l’institution financière, le positionnement stratégique de cet axe offre, au Tchad et à la République centrafricaine, une alternative d’accès à l’océan Atlantique. L’idée de la construction du corridor multimodal Brazzaville-Bangui-N’Djamena a été retenue lors de la table ronde des bailleurs de fonds organisée à Paris, en France, en novembre 2020.

Ce nouveau financement de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale porte le volume global de ses engagements en faveur du Congo à 398 milliards F CFA.

Cédéao : huit millions d’euros de l’AFD pour la sécurité alimentaire

Le soutien financier de l’Agence française de développement (AFD) est la suite d’une phase pilote financée par l’Union européenne à hauteur de 56 millions d’euros en appui à la stratégie régionale de stockage de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).Le programme de stockage de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest a été adopté en 2012. Cette stratégie combine les stocks de proximité, les stocks nationaux et d’une Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire (RRSA) permettant de faire jouer la solidarité régionale en cas de crise alimentaire majeure dans la région.

Ce nouvel appui de l’Agence française de développement (AFD) auprès de la Cédéao est d’une durée de 3 ans. Il vise à accroître la capacité de la région à gérer les crises alimentaires, nutritionnelles et pastorales dont les causes se diversifient.

« Ce nouveau financement permettra notamment à la Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire de monter en puissance afin de jouer pleinement son rôle de 1ère ligne de défense en cas de choc affectant la capacité des populations à se nourrir. Cette nouvelle phase sera aussi l’opportunité de construire un partenariat multi-acteurs de financement pour assurer la durabilité de notre système de stockage de sécurité alimentaire », a dit le Président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou.

De son côté, le directeur de l’AFD au Nigéria, Xavier Muron, s’est dit « convaincu que ce nouvel appui contribuera à la pérennité du système de stockage de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et permettra de mobiliser d’autres partenaires du développement pour renforcer encore la résilience aux différents chocs affectant la sécurité alimentaire dans la région. »

Cette nouvelle phase va permettre de réadapter le cadre règlementaire de la RRSA, la conception de mécanismes financiers innovants, et la mobilisation accrue de la communauté internationale en appui à la stratégie de la région sur le stockage.

Elle va également aider à la mise à niveau des instruments de réponses aux crises à déclenchement rapide et aux nouveaux facteurs de risque comme les crises sanitaires de type Ebola ou à portée plus globale comme la pandémie actuelle de la Covid-19.

La Bdeac mobilise près de 115 milliards F CFA sur son marché financier

La Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) a surpassé ses attentes pour le lancement de la deuxième tranche de son programme triennal d’emprunts obligataires par appel public à l’épargne.Dénommé Bdeac 5,60 % Net 2021-2028, l’opération de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) a eu lieu du 15 novembre au 2 décembre 2021. Elle a permis, selon un communiqué de l’institution financière reçu mercredi à APA, de lever environ 115 milliards F CFA contre un objectif initial de 100 milliards F CFA.

« Cette performance est exceptionnelle car elle est meilleure que celle obtenue il y a une année (107 milliards F CFA), mais également parce qu’elle s’est déroulée dans un environnement plus concurrentiel avec notamment l’émission des obligations des Etats de la sous-région sur le même marché », indique le document.

D’après la Bdeac, la sursouscription de près de 15 milliards F CFA traduit surtout « l’appréciation positive que les investisseurs et les épargnants portent sur la qualité de (sa) signature ».

Avec une telle réputation, la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale a même enregistré « des souscriptions hors zone ». Pour l’institution financière, « force est de constater que (son) rayonnement dépasse désormais » la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

« La qualité des contributions reçues conforte également (notre) positionnement actuel comme un acteur majeur et fédérateur sur le marché financier sous-régional. En effet, les souscripteurs regroupent les personnes morales non bancaires, les établissements bancaires et financiers, et les personnes physiques », s’est félicité Fortunato-Ofa Mbo Nchama, le Président de la Bdeac.

Par ailleurs, a soutenu M. Nchama, la récurrence et la qualité de leurs émissions obligataires constituent un canal privilégié du recyclage et de la valorisation de l’épargne des ménages impliqués ainsi indirectement au financement de l’économie réelle de la zone.

CEA : la RDC « bientôt » confirmée comme nouveau membre

La Communauté d’Afrique de l’est est sur le point d’accueillir la République démocratique du Congo (RDC) en tant que nouveau membre du bloc régional précédemment composé de six nations, a révélé mardi une source officielle.Selon les détails, le dernier rapport de l’équipe de vérification de la conformité doit être examiné par les chefs d’Etat de la région. Lors de la 44e réunion extraordinaire des ministres responsables des affaires de la Communauté d’Afrique de l’est, qui s’est tenue le 22 novembre, ceux-ci ont recommandé aux chefs d’État d’examiner un rapport de l’équipe de vérification.

Le rapport observe, entre autres, les cadres institutionnels et juridiques en place, les politiques, les projets et programmes, les domaines de coopération avec les autres Etats partenaires de l’EAC et les attentes de la RDC vis-à-vis de son adhésion à la Communauté. Les questions relatives à la paix et à la sécurité, à la langue et aux systèmes juridiques font partie des domaines qui seront pris en compte pour définir une voie stratégique à suivre dans les négociations.

« La population de la RDC, qui compte environ 90 millions d’habitants, a le potentiel pour contribuer à l’expansion des opportunités de marché et d’investissement. Avec la RDC, la Communauté ouvrira le corridor de l’océan Indien à l’océan Atlantique, ainsi que du nord au sud, élargissant ainsi le potentiel économique de la région », a déclaré le Dr Peter Mathuki, Secrétaire général de l’EAC.

La RDC est le deuxième plus grand pays du continent. Elle partage ses frontières avec cinq des États de l’EAC : la Tanzanie, le Burundi, le Rwanda, l’Ouganda et le Soudan du Sud.

Climat : déclaration attendue de la Cedeao à Abuja

Le sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sera l’occasion par les chefs d’Etat d’adopter une déclaration commune sur le changement climatique.Le Comité technique ministériel spécialisé (CTMS) sur l’environnement de Cedeao a validé à cet effet un projet de déclaration des chefs d’Etat sur le climat. Le projet déjà élaboré par les experts sera soumis pour adoption aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté lors de leur prochaine session ordinaire du 12 décembre 2021 à Abuja (Nigeria) selon un communiqué de la Cedeao.

L’Afrique de l’Ouest fait face à des problèmes environnementaux multiples qui entravent son développement social et économique souligne l’instance régionale Ces problèmes sont exacerbés par le changement climatique dont les effets et impacts sont considérables sur la région.

Les nombreuses actions menées par les États membres et la Commission de la Cedeao pour s’adapter au changement climatique et contribuer à la réduction des émissions des gaz à effets de serre n’ont pas encore produit les résultats attendus. Les nombreuses promesses de financement lors des Conférences des Parties dont la toute récente 26ème Conférence des Parties (COP26) sur le changement climatique tenue à Glasgow, au Royaume-Uni n’ont pas été satisfaites.

Partant de ce constat, l’organisation intergouvernementale en appelle à un engagement fort des chefs d’Etat pour mobiliser tous les acteurs et les partenaires qui le souhaitent pour faire face plus efficacement à la problématique du changement climatique en Afrique de l’Ouest et au Sahel.

Matérialisation de la frontière ivoiro-burkinabè « au plus tard le 31 mars 2022 »

Abidjan et Ouagadougou décident de matérialiser leur frontière au plus tard le 31 mars 2022, à l’issue d’une réunion de la Commission mixte paritaire de matérialisation de la frontière Burkina Faso – Côte d’Ivoire, du 30 novembre au 03 décembre 2021, à Grand-Bassam.

Les deux pays se sont, au préalable, accordés à effectuer des recherches complémentaires auprès de sources extérieures aux deux États, attestant la délimitation de leur frontière, et les modalités de financement du processus de matérialisation de la ligne frontalière. 

Les membres de la Commission mixte paritaire de matérialisation de la frontière Burkina Faso – Côte d’Ivoire, se sont réunis du 30 novembre au 03 décembre 2021, à Grand-Bassam, pour tabler sur ces différents points, rapporte une note d’information transmise à APA, dimanche.

Cette rencontre, comme les précédentes, s’inscrit dans le cadre des activités devant aboutir à la délimitation de la frontière entre les deux pays. Les travaux ont porté sur la poursuite de la recherche documentaire et les modalités de financement du processus de délimitation de la frontière.

Elle a permis de restituer les résultats du dépouillement interne des documents proposés par chaque pays en dressant une liste unique consensuelle. L’analyse succincte des documents a montré la nécessité d’effectuer des recherches complémentaires auprès de sources extérieures aux deux États.

Concernant les modalités de financement, les deux pays ont décidé de prendre toutes les dispositions nécessaires  pour finaliser l’ouverture du Compte bancaire au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire au plus tard le 31 janvier 2022.

Cela devrait permettre de transférer les ressources allouées par les Etats dans le compte bancaire et d’élaborer tous les documents comptables pour le fonctionnement commun au plus tard le 31 janvier 2022.

En outre, ils ont décidé de mettre tout en œuvre pour organiser la table ronde avec les partenaires techniques et financiers pour mobiliser les ressources additionnelles pour le financement de la matérialisation de la frontière Burkina-Côte d’Ivoire au plus tard le 31 mars 2022.

Cette rencontre a été co-présidée par M. Diakalidia Konaté, secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI) et Mme Léontine Zagré, secrétaire permanent de la Commission nationale des frontières du Burkina. 

M. Diakalidia Konaté, a, au nom du Premier ministre, Patrick Achi, président de la CNFCI, présenté la compassion du gouvernement et du peuple ivoirien à la nation sœur du Burkina en la mémoire des soldats et de toutes les personnes victimes des récentes attaques terroristes dans ce pays.

Il s’est félicité de la tenue de cette 3e rencontre, moins d’un an après la première, qui montre le grand intérêt et le fort engagement des deux gouvernements et des membres de la commission mixte paritaire à renforcer leur collaboration dans la délimitation de leur frontière commune.

Pour sa part, Mme Léontine Zagré, s’est réjouie des résultats obtenus par la Commission mixte paritaire depuis son installation à Abidjan en février 2021. Ces résultats montrent le renforcement des relations de bon voisinage, de fraternité et de solidarité entre les deux pays.

 Elle a encouragé et exhorté tous les membres à maintenir cette dynamique qui a caractérisé les précédentes séances, tout en réitérant ses remerciements à l’endroit des deux gouvernements d’œuvrer à la consolidation de leur coopération et souhaité plein succès aux travaux. 

La sous-commission en charge des questions soulevées, a adopté le principe de l’organisation de missions conjointes et a fait une proposition sur les lieux de recherche, le calendrier et le format des équipes de recherche.

Cedeao : deux nouveaux ambassadeurs accrédités

Le président de la Commission de la Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Jean-Claude Kassi Brou, a reçu les lettres de créance des deux ambassadeurs nouvellement accrédités lors d’une cérémonie au siège de la Cedeao à Abuja.Il s’agit de Rashid Bawa, Haut-Commissaire du Ghana au Nigeria et Emmanuelle Blatmann, Ambassadeur de la République de France auprès de la République fédérale du Nigeria.

En recevant les lettres de créances, M. Brou a apprécié le rôle essentiel joué par les deux pays dans les domaines de la paix et de la stabilité dans la région. Il les a assurés de la volonté de la Cedeao de continuer à rechercher des liens forts avec leurs pays, en particulier le Ghana qui assure la présidence en exercice de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la Cedeao.

Coopération: la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud signent 9 accords bilatéraux

La Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud ont signé jeudi à Abidjan 9 accords de coopération bilatérale, au deuxième jour d’une visite d’Etat de 72h du président Cyril Ramaphosa.

Les deux pays ont signé, au palais de la présidence, ces accords de coopération, en matière de défense. Ce point d’accord vise à renforcer la coopération entre les armées, les connaissances, les échanges de stages et d’instructeurs.

Le deuxième accord intervient dans le domaine de l’agriculture. Les produits exportés par la Côte d’Ivoire vers l’Afrique du Sud sont le caoutchouc, la noix de cajou, le bois et le cacao transformés, les huiles essentielles et les produits plastiques.

Les produits importés par la Côte d’Ivoire sont essentiellement les biens d’équipement et de consommation, des produits pharmaceutiques, les produits pétroliers et chimiques, les matériaux de construction, puis des papiers, cartons et plastiques.

Un accord bilatéral sur les services aériens a été signé pour faciliter le transport aérien. Le quatrième accord est relatif à la coopération dans le domaine la promotion de la jeunesse, qui ouvre une porte pour l’octroi de bourses universitaires aux jeunes.

Le cinquième point d’accord intervient dans le domaine des TIC, de la poste et des technologies de la communication. Quant à l’accord sur l’énergie, les mines et les hydrocarbures, le 6e, il est conclu pour cinq ans renouvelables.

Le septième accord entériné a trait à l’emploi. Il définit les modalités en matière d’emploi, de promotion des personnes vulnérables, conclu entre les parties pour quatre ans renouvelables.

Un autre accord concerne la promotion du genre. Ce huitième accord visant la protection de la femme, est conclu pour cinq ans. Le neuvième, lui, porte sur un mémorandum d’entente sur les consultations politiques qui se tiendront une fois par an, conclu pour 5 ans renouvelables.

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, s’est réjoui de cette visite d’État de Cyril Ramaphosa, qui intervient après une visite de Mandela en 1991 en Côte d’Ivoire, sous l’ère de feu Félix Houphouët-Boigny. 

Il a salué le leadership du président sud-africain et sa gestion de la crise de Covid-19 dans son pays. Concernant la pandémie, M. Cyril Ramaphosa a appelé à la levée, par certains pays, de l’interdiction des trafics aériens vers l’Afrique du Sud, où le virus a fait rage.  

M. Ouattara a encouragé les opérateurs économiques ivoiriens à conquérir le marché sud-africain. Les échanges globaux entre les deux pays s’élèvent à 370,908 milliards de F CFA en 2020, contre 291,030 en 2019, soit une augmentation de 79,878 milliards de F CFA.

La Côte d’Ivoire fournira de l’électricité à la Sierra Leone

La Côte d’Ivoire fournira de l’électricité à la Sierra Leone, dans le cadre du Projet d’interconnexion des réseaux électriques de la Côte d’Ivoire, du Liberia, de la Sierra Leone et de la Guinée (CLSG).

Cette fourniture d’électricité a fait, mercredi à Abidjan, l’objet de la signature d’un contrat d’achat d’énergie sous le regard du ministre ivoirien des Mines, du pétrole et de l’énergie, Thomas Camara et de son homologue de l’Energie de la Sierra Leone, Alhaji Kanja Sesay.

Le contrat a été paraphé par le Directeur général de Côte d’Ivoire-Energies, Noumory Sidibé, le Directeur général de la Compagnie ivoirienne de l’électricité (CIE), Ahmadou Bakayoko et le Directeur général par intérim de l’Autorité de distribution et d’approvisionnement en électricité de la Sierra Leone (EDSA), James Rogers. Un contrat similaire a été signé, mardi,  par la Côte d’Ivoire et la Guinée.

Selon les termes de ce contrat de trois ans renouvelable, la Côte d’Ivoire s’engage à fournir chaque année, 70 GWh à la Sierra Leone pendant les deux premières années (2021 et 2022) et 100 GWh la 3è année en 2023.

« Ces signatures mettent un terme à un long et laborieux processus de négociation débuté depuis juin 2020», a rappelé le Directeur général de Côte d’Ivoire-Energies, Sidibé Noumory.

Pour  le ministre Thomas Camara, ce projet consacre la vision du président de la République, Alassane Ouattara, de faire de la Côte d’Ivoire, le hub énergétique de la sous-région. Poursuivant, il a dit « respectueusement merci » au président Ouattara pour la confiance et les moyens mis à notre disposition pour arriver à mettre en œuvre cette vision ».

« Nous participons également à la position de leadership dans la sous-région au niveau de l’intégration régionale », a ajouté Thomas Camara, soulignant que « l’attente est très forte en Sierra Leone ».

« Il est important que nous nous mobilisions pour que l’électricité soit disponible le plus tôt possible, en quantité et en qualité, selon les termes du contrat », a-t-il conclu, en s’adressant à ses collaborateurs.

 « Ce projet est hautement important et stratégique pour le développement de mon pays car il permettra à la Sierra Leone de faire la transition d’une énergie utilitaire à une énergie productive », a renchéri à son tour, le ministre Sierra Léonais de l’Energie, Alhaji Kanja Sesay. C’est pourquoi, il a remercié les autorités ivoiriennes pour avoir accepté de conclure ce contrat avec la Sierra Leone.

« C’est un projet qui permettra d’électrifier la zone sud-est du pays, qui est une zone minière. Mieux, ce projet favorisera le renforcement de capacités de production, en particulier celles des PME, avec pour finalité, d’améliorer les conditions de vie des populations », a expliqué le ministre Alhaji Kanja Sesay.

Le projet d’interconnexion des réseaux électriques CLSG, permet d’établir un marché d’électricité dynamique dans la sous-région ouest africaine et de sécuriser l’approvisionnement des pays en électricité. Cette signature fait partie des projets prioritaires du plan directeur du Système d’échanges d’énergie électrique ouest- africain (EEEAO).

La Côte d’Ivoire et la Guinée signent un contrat d’achat d’énergie

La Côte d’Ivoire et la Guinée ont signé, mardi à Abidjan, un contrat d’achat d’énergie dans le cadre du projet d’interconnexion des réseaux électriques Côte d’Ivoire-Liberia-Sierra Leone-Guinée (CLSG).

Le contrat a été paraphé par le Directeur général de Côte d’Ivoire-Energies, Sidibé Noumory, le Directeur général de l’électricité de Guinée, Bangaly Maty et le Directeur général de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), Ahmadou Bakayoko en présence du ministre ivoirien des Mines, du pétrole et de l’énergie, Thomas Camara.

Dans ce contrat d’une durée de 3 ans renouvelable d’accord parties, la Côte d’Ivoire s’engage à fournir à la Guinée, 11 MW chaque année, de 2021 à 2023, soit un total de 33 MW pour les trois années.

Cette cérémonie de signature consacre la vision du président Alassane Ouattara, de faire de la Côte d’Ivoire, le hub énergétique de la sous-région, a indiqué le ministre Thomas Camara.

« C’est une joie pour la Guinée, un espoir pour nos populations aussi reculées que celles de la ville de Nzérékoré, d’accéder enfin à une énergie de qualité et en quantité », a renchéri M. Maty, Directeur général de l’Electricité de la Guinée.

A son tour, le Directeur général de Côte d’Ivoire-Energies, Noumory Sidibé, a expliqué que ce projet est l’aboutissement du renforcement de la coopération énergétique sous-régionale et du développement socio-économique des Etats.  

Le projet d’interconnexion des réseaux électriques CLSG, permet d’établir un marché d’électricité dynamique dans la sous-région ouest africaine et de sécuriser l’approvisionnement des pays en électricité. Cette signature fait partie des projets prioritaires du plan directeur du Système d’échanges d’énergie électrique ouest- africain (EEEAO).

Zambia Airways, le nouveau décollage

La nouvelle compagnie nationale zambienne, grâce à un coup de pouce d’Ethiopian Airlines, lancera demain mercredi ses opérations commerciales.Lusaka, Ndola, Solwezi (Zambie), Afrique du Sud et Zimbabwe. C’est le plan de vol inaugural de la Zambia Airways. Elle est née des cendres de l’ancienne compagnie nationale dont les activités ont cessé en 1994.

Ethiopian Airlines, l’une des compagnies les plus dynamiques en Afrique, détient 45 % des parts de la nouvelle société alors que la Société zambienne de développement industriel à responsabilité limitée (IDC, sigle en anglais) en possède 55 %.

L’accord de création de la Zambia Airways a été signé en 2018 avec un capital social de 30 millions de dollars. « Ce partenariat stratégique s’inscrit dans le cadre de notre stratégie de hubs multiples
Vision 2025 en Afrique », a expliqué Tewolde GebreMariam, Président Directeur Général d’Ethiopian Airlines.

Grâce à cette politique, Ethiopian Airlines exploite actuellement des hubs à Lomé (Togo) avec ASKY Airlines, Malawian à Lilongwe (Malawi), Tchadia à N’Djamena (Tchad) et Ethiopian Mozambique à Maputo (Mozambique).

En outre, M. GebreMariam a affirmé que la compagnie éthiopienne « s’est engagée à mettre en œuvre son plan de croissance en collaboration avec des transporteurs africains et la nouvelle compagnie Zambia Airways servira de plaque tournante solide
offrant une connectivité aérienne nationale, régionale et éventuellement internationale pour les passagers et le fret vers les principales destinations du Moyen-Orient, Europe et Asie ».

Pour sa part, déclaré Bonaventure Mutale, président du Conseil d’administration de la Zambia Airways, a déclaré que ladite compagnie « a franchi avec succès toutes les étapes nécessaires à la reprise de ses opérations ». Dans ce plan de relance, Ethiopian Airlines a mis à la disposition de la Zambia Airways trois avions (deux Q400 et un Boeing 737-800), mais elle vise d’ici 2028 une flotte de douze appareils qui lui permettraient alors de transporter 1,9 million de passagers par an.