La justice congolaise a ouvert le procès de six policiers accusés d' »homicide involontaire » dans l’affaire des treize jeunes décédés fin juillet dans un commissariat de police à Brazzaville.
Ces six prévenus, mis aux arrêts peu après la mort des jeunes, dans la nuit du 22 au 23 juillet dans le commissariat de Chacona au quartier Mpila, sont poursuivis pour « homicide involontaire et non-assistance à personne en danger ».
Comme les proches des victimes, l’État congolais s’est constitué partie civile dans cette affaire. Les avocats des victimes et ceux de la défense ont demandé au tribunal de « reconsidérer » le rôle de l’État.
« L’État n’a pas souffert du préjudice occasionné par les prévenus, les policiers qui sont ses préposés. Il faut plutôt le placer dans le statut de civilement responsable », a déclaré Me Yvon Éric Ibouanga, un des avocats des victimes.
Pour Me Nestor Obambe de la défense, « il y a la théorie du cumul de responsabilité : un préposé ne répond pas des actes qu’il pose quand il est en service. C’est l’État qui est responsable ».
Le tribunal ne s’est pas prononcé sur cette demande. La prochaine audience est prévue pour le 8 novembre.
Après le drame, le gouvernement congolais avait accordé deux millions de francs CFA (3.049 euros) par famille pour l’enterrement des victimes.
Dans un rapport publié en septembre, l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) a affirmé que « ces jeunes avaient été torturés et exécutés » au commissariat de police.