Est RDC : Sassou-Nguesso craint une guerre régionale

Le Congo-Brazzaville exprime son inquiétude face à la dégradation de la situation dans la RDC voisine.

Dans un entretien avec France 24, le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso a dit craindre une “guerre régionale” dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), où des combattants du M23 et des troupes rwandaises sont à l’offensive. Il prône à cet effet le “dialogue” entre Kinshasa et Kigali.

“…Nous avons de bonnes relations avec les deux présidents, nous avons discuté de cette question dans le passé avec le président (de la RDC) Félix Tshisekedi et avec le président (rwandais) Paul Kagame plusieurs fois”, a-t-il dit. “On créera les conditions pour qu’ils se rencontrent.” Les sanctions contre le Rwanda, réclamées avec insistance par Kinshasa, “n’ont pas toujours réglé les problèmes”, a encore estimé le président congolais.

Après s’être emparés fin janvier par une offensive éclair de Goma, capitale du Nord-Kivu, le groupe armé M23 (“Mouvement du 23 mars”) a pris le contrôle dimanche de Bukavu, capitale du Sud-Kivu. Environ 4.000 militaires rwandais sont présents dans l’est de la RDC et les derniers combats ont fait près de 3.000 morts, selon l’ONU.

Congo : Sassou Nguesso veut inviter la RDC et le Rwanda à la table de dialogue

Le président de la république du Congo s’est exprimé dans un entretien accordé à France 24 ce lundi 17 février 2025.

Le conflit qui oppose la République Démocratique du Congo et le Mouvement du 23 mars (M23) au Nord-Kivu préoccupe la République du Congo voisine. Le président Sassou Nguesso craint la survenue d’une guerre régionale en Afrique de l’Est. Selon Brazzaville, la résolution de la guerre entre les rebelles du M23 appuyés par les Forces rwandaises et l’armée congolaise appuyée par les Forces sud africaines, l’Ouganda et le Burundi voisins nécessite la sagesse africaine.

Le chef de l’Etat congolais appelle à des négociations pour mettre un terme au conflit qui a déjà fait plus de 3 000 morts selon l’Organisation des Nations Unies. Denis Sassou Nguesso assure vouloir jouer un rôle dans le maintien des pourparlers pour parvenir à une sortie de crise au Nord Kivu. L’homme d’Etat est annoncé comme médiateur entre les deux parties en conflit après l’Angola dont la médiation a porté peu de fruits dans le cadre du retour à la paix.

Pour ce faire, l’autorité de Brazzaville compte sur sa proximité avec les chefs d’Etat rwandais, Paul Kagame, et congolais, Felix Tshisekedi. Il assure par ailleurs avoir déjà discuté de la question avec les deux présidents. Dans le cadre de la médiation, Sassou Nguesso poursuivra les discussions déjà engagées entre les deux parties. Alors que Kinshasa réclame des sanctions contre le Kigali, Brazzaville envisage de créer les conditions favorables à la rencontre entre le président de la RDC et celui du Rwanda.

Mais, il est à noter que la situation reste difficile à contrôler. Les éléments du groupe armé M23 avancent de plus en plus dans le pays de Tshisekedi. En janvier dernier, ils ont pris le contrôle de Goma, capitale du Nord-Kivu. Dimanche dernier, ils ont pris le contrôle de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu. Les combattants du M23 demandent le retrait des forces ougandaises déployées en appui aux Forces congolaises.

Congo : Pasteur Ntumi sort de son silence et se rend à Dolisie

L’ancien chef rebelle Ninja s’est rendu ce week-end à Dolisie dans le Niari (Sud), où il a visité ses parcelles de terrain.

 

On n’avait plus entendu parler de lui depuis la fin de la guerre qui s’est déroulée de 2016 et 2017dans le département du Pool. Le pasteur Ntumi est sorti ce week-end de son fief où il s’était refugié après la signature de l’accord de paix entre le gouvernement et les Ninjas en 2017.

C’est à Dolisie dans le Niari que l’ancien chef rebelle s’est rendu pour visiter ses parcelles de terrains et a profité pour prier avec ses adeptes. Selon nos confrère d’RFI, c’est à la tête d’un cortège d’une dizaine de véhicules que le pasteur Ntumi est arrivé au sud de la République du Congo. Après des civilités avec les autorités locales, il a ensuite visité un terrain de près de 53 mètres acheté par son église Mbundani A Bundu Dia Kongo (MBDK). Dimanche 01 septembre, c’est à ciel ouvert qu’il a prêché à ses fidèles.

Rappelons que, les ex-miliciens Ninjas ont affronté l’armée durant une année, contestant la réélection en mars 2016 du président Denis Sassou-Nguesso. Selon les ONG, le conflit avait provoqué le déplacement d’environ 300 000 personnes.

RDC-OMS : Denis Mukwege nommé membre du Conseil scientifique

Ce conseil, nouvellement créé, a organisé sa première réunion le mardi 27 avril pour décider des premières étapes et d’un programme de travail.

 

Le Conseil scientifique de l’OMS a été créé en avril 2021 par le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Cette structure, explique l’OMS, fait office de porte-parole des responsables scientifiques et conseille absolument le directeur général de l’OMS sur les questions scientifiques hautement prioritaires et les progrès de la science et de la technologie qui pourraient avoir un impact direct sur la santé mondiale. La division des sciences de l’OMS, fait-on savoir, facilitera l’activité du Conseil en définissant les principales priorités de l’OMS en matière de science, de recherche et d’innovation, indépendamment des spécificités du programme, et en se concentrant sur les domaines où des lacunes existent.

Le Conseil scientifique aura ainsi les fonctions suivantes: évaluer les questions scientifiques urgentes et hautement prioritaires et fournir des contributions et des conseils pour les traduire en impact sur la santé publique dans le cadre de la mission de l’OMS; identifier les problèmes scientifiques et technologiques actuels et nouveaux auxquels l’OMS doit s’attaquer, y compris les menaces pour la santé mondiale et les nouvelles avancées susceptibles d’avoir un impact direct ou indirect sur la santé mondiale; donner une orientation stratégique aux actions de l’OMS dans les domaines de la science, de la recherche et de l’innovation; participer à l’examen rapide et confidentiel des produits normatifs de l’OMS, à la demande du directeur général; et entreprendre d’autres tâches et fonctions conformes au présent mandat, à la demande du directeur général.

Neuf éminents scientifiques

Le Conseil est composé de neuf scientifiques éminents du monde entier. Ils servent à titre personnel et représentent un large éventail de disciplines englobant de nombreux aspects de la science, allant de la recherche fondamentale à la science de la mise en œuvre de la santé publique. Les membres, explique l’OMS, sont recrutés et sélectionnés en tant qu’experts reconnus du monde entier dans les domaines des sciences fondamentales, de la recherche translationnelle et clinique, des sciences sociales, de l’épidémiologie et de la santé publique.

Les neuf membres actuels sont : Prof Harold Varmus, lauréat du prix Nobel de médecine en 1989 et professeur au Weill Cornell Medical College, aux États-Unis (président du Conseil) ; Dr Salim Abdool Karim, directeur du centre pour le programme de recherche sur le sida en Afrique du Sud (CAPRISA) ; Dr Edith Heard, directrice générale du laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL), Royaume-Uni ; prof Adeeba Kamarulzaman, professeur de médecine et de maladies infectieuses, et président, International AIDS Society, Malaisie ; Dr Mary-Claire King, professeur de sciences du génome et directrice associée, scientifique médical, Université de Washington, États-Unis ; prof Abla Mehio Sibai, professeure d’épidémiologie, faculté des sciences de la santé, université américaine de Beyrouth, Liban ; Dr Denis Mukwege, gynécologue et lauréat du prix Nobel de la paix, République démocratique du Congo ; Dr Bill Pape, directeur et fondateur de Gheskio, Haïti et Dr Yongyuth Yuthavong, Spécialiste principal, Centre national de génie génétique et de biotechnologie, NSTDA, Thaïlande.

Gynécologue et spécialiste mondial du traitement des survivants de violences sexuelles en temps de guerre

Le Dr Denis Mukwege est un militant mondial contre l’utilisation du viol comme arme de guerre.

Après avoir obtenu son diplôme de médecine à l’université du Burundi en 1983, le Dr Mukwege a travaillé comme pédiatre à l’hôpital rural de Lemera près de Bukavu. Cependant, après avoir vu des patientes qui, en raison de l’absence de soins appropriés, souffraient souvent de douleurs, de lésions génitales et de fistule obstétricale après l’accouchement, il a étudié la gynécologie et l’obstétrique à l’Université d’Angers, en France, obtenant sa maîtrise et complétant sa résidence en médecine en 1989. Le 24 septembre 2015, il a obtenu un doctorat à l’Université libre de Bruxelles pour sa thèse sur les fistules traumatiques dans la région orientale de la République démocratique du Congo.

En 1999, le Dr Mukwege a fondé l’hôpital Panzi. Il est devenu l’un des plus grands spécialistes mondiaux du traitement des survivants de violences sexuelles en temps de guerre. En 2008, il a créé la Fondation Panzi pour fournir une prise en charge holistique aux survivants et pour atteindre ceux qui ne relèvent pas de la juridiction administrative nationale de l’hôpital.

Le Dr Mukwege a reçu de nombreux prix pour son travail, notamment le prix des droits de l’homme des Nations unies (2008), le prix Right Livelihood (2013) et le prix Sakharov du Parlement européen (2014). Le magazine Time l’a classé parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde et la Fondation Carter l’a nommé «citoyen du monde». En 2018, il a reçu le prix Nobel de la paix pour ses efforts mondiaux visant à mettre fin à l’utilisation du viol comme arme de guerre.