Depuis mardi 31 mars, les frontières, lieux de cultes, écoles, restaurants et boîtes de nuit sont fermés, la population est théoriquement confinée et sous couvre-feu.
Le gouvernement réitère ses appels à la population pour le respect des gestes barrières. Il rassure sur la maîtrise de la prise en charge des malades du coronavirus. Le Centre hospitalier universitaire de Brazzaville (CHU-B) a connu une scène de panique mardi 31 mars. En début d’après-midi, suite à la mort d’un haut fonctionnaire de l’État qui aurait contracté le covid 19 lors d’un séjour en France. Celui-ci se serait présenté à l’hôpital à un stade de maladie très avancé .
La famille du défunt a publié sur les réseaux sociaux des vidéos montrant sa dépouille à la traîne dans une salle du CHU. Une scène qui a créé la panique au sein de l’hôpital. Dans le compartiment où se trouvait le défunt, toutes les salles ont été vidées par les autres malades, qui souffraient d’autres pathologies. Ils ont préféré, selon des témoins, rentrer chez eux ou changer de structures pour poursuivre leurs soins.
La peur a également gagné le personnel soignant, qui n’a plus daigné circuler dans ce compartiment. Cette épisode a révolté plus d’un au Congo.
Brice Mackosso, coordonnateur de la coalition Tournons la page, demande aux autorités plus de « transparence » et de publier un « plan d’action » et de prise en charge des malades.
« Le confinement en lui-même ne va pas régler tous les problèmes. La contamination est dans le pays, il faut bien que les gens soient soignés. L’OMS a recommandé de tester et de soigner. Là, nous ne sommes pas en train de voir ce que le gouvernement fait pour répondre à ces préoccupations de l’OMS. Il devrait annoncer si nous disposons de suffisamment de tests, si nous avons des respirateurs. L’absence d’informations va augmenter l’angoisse au sein de la population. Nous venons d’enregistrer les premiers décès au CHU de Brazzaville et nous avons pu voir comment le personnel de santé s’est comporté, paniqué, en train de quitter l’hôpital et il est important que ce genre de situation ne se reproduise plus. », déplore Brice Mackosso.