Congo : débat autour de l’interdiction de l’exportation du bois en grumes

Le gouvernement a décidé, dès le début de l’année 2023, d’interdire l’exportation de ces gros troncs de bois pour les transformer sur place, afin de créer plus d’emplois.

 

La mesure est soutenue par une partie de la société civile mais boudée par les compagnies forestières qui estiment qu’elles ont été prises de cours.

La décision d’interdire l’exportation du bois, produit sur le sol congolais, en grumes, est saluée par le Centre d’actions pour le développement (CAD) que dirige Trésor Nzila.

« Nous voulons vraiment qu’il y ait une transformation plus poussée du bois, parce qu’il y aura une plus-value dans l’économie et la vie des Congolais », soutient-il.

Elle est cependant contestée par Georges Claver Bouzanga, conseiller auprès de la société privée IFO, Industrie forestière de Ouesso, qui juge la décision brutale et demande une transition de trois ans.

« C’est une mesure qui surprend pratiquement les forestiers, parce que ceux-ci, dans la disposition de 2023, avaient déjà préparé les coupes annuelles. Donc, c’est une mesure qui surprend un peu les forestiers », déplore-t-il.

« Faux », rétorque Joseph Moumbouilou, directeur général de l’économie forestière.

« La mesure n’est pas brutale. L’interdiction des exportations est une mesure qui date de plus de 20 ans. Je pense qu’il y a eu concertation. Les concertations vont continuer. Nous sommes partenaires avec les professionnels du bois », argumente-t-il.

C’est en 2000 que le Congo-Brazzaville avait décidé d’arrêter les exportations du bois en grumes, mais la mesure n’avait jamais été appliquée, le gouvernement ayant laissé du temps aux sociétés forestières d’installer des unités de transformation. Mais jusque-là, ce n’est toujours pas le cas pour toutes les entreprises.

Congo-CEMAC : l’ATIBT approuve l’interdiction des exportations des grumes

L’application de la décision d’interdire les exportations du bois en grume par les six pays de la Cemac ne sera pas effective le 1er janvier 2022.

 

Face à la décision d’interdire les exportations du bois en grume par les six pays de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) qui a été reportée en janvier 2023, l’Association Technique Internationale du Bois Tropical (ATIBT), qui vise à sensibiliser les consommateurs à l’importance de la consommation responsable, souhaite faire part de son positionnement positif en soutenant cette décision et plus précisément le fait que la filière a besoin d’être accompagnée, qu’il convient de former des milliers de techniciens qualifiés et d’accompagner les entreprises en ce sens.

Exporter des produits transformés demande beaucoup plus de trésorerie qu’exporter des grumes. Avec pour objectif de toujours encourager le commerce de bois responsable et durable, l’ATIBT et ses partenaires (provenant d’une vingtaine de pays qui produisent et consomment des bois tropicaux) agissent de manière concrète dans les bassins forestiers à la fois sur la protection de la faune et de la flore mais aussi sur le développement socio-économiques des populations des pays producteurs dont l’Afrique (soutien économique, formations, développement et préservation de la filière).

Au Congo, depuis 2018, l’ATIBT mène sur le terrain des activités de concertations et d’informations du secteur forestier privé national avec l’appui de plusieurs bailleurs internationaux, à savoir l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Fonds français pour l’environnement mondial, le Programme de promotion de l’exploitation certifiée des forêts, l’UE, la coopération britannique.

L’application de la décision d’interdire les exportations du bois en grume par les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) ne sera pas effective le 1er janvier 2022, comme il était initialement prévu. C’est la principale information qui ressort d’une réunion des ministres en charge des Forêts, de l’Industrie, de l’Environnement, de l’Économie, de la Planification, des Finances et du Budget des États membres de la Cemac et de la RD Congo, qui a eu lieu le 28 juillet 2021 par visioconférence.

Préparée par Daniel Ona Ondo, le président de la Commission de la Cemac, cette réunion était présidée par Paul Tasong, le ministre délégué auprès du ministre camerounais de l’Économie.

Concrètement, l’interdiction des exportations des grumes est différée d’un an, et ne devra donc se matérialiser qu’à partir de janvier 2023.

En effet, apprend-on, les pays de la Cemac entendent instaurer une période transitoire allant de janvier à décembre 2022, afin de procéder aux études préalables de maturation des projets d’investissements dans la transformation du bois, retenus dans le cadre de la première phase du processus d’interdiction des exportations du bois en grume dans cet espace communautaire.

De janvier à décembre 2022, pour éviter que le changement de paradigme soit brutal et mette les entreprises du secteur en difficulté, la Commission de la Cemac a pris sur elle la responsabilité d’accompagner les États pour faciliter ledit changement. Elle va financer avec l’appui de la BAD, l’élaboration des études de faisabilité sur les 28 projets identifiés, afin de juger de leur maturité. Un dispositif régional de fiscalité forestière harmonisé est prévu, ainsi que l’évaluation des mesures de soutien aux entreprises.

La Cémac reporte à 2023 la décision d’exportation des grumes

L’entrée en vigueur de l’application de la décision prévue en janvier 2022 a été renvoyée pour les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac).

 

Le report à une prochaine date de l’application de la décision d’exportation des grumes s’explique par le fait que les pays de la Cémac, notamment le Cameroun, le Congo, le Gabon, le Tchad, la Centrafrique et la Guinée équatoriale entendent instaurer une période transitoire allant de janvier à décembre 2022. Il sera question de procéder aux études préalables de maturation des projets d’investissement dans la transformation du bois, retenus dans le cadre de la première phase du processus d’interdiction des exportations du bois en grume.

En ce qui concerne cette première phase, deux zones économiques spéciales ont été identifiées dans chaque pays. Pour cela, des industries de première, deuxième et troisième transformation du bois ainsi que deux plantations forestières y seront installées. +

, a expliqué Duval Antoine Dembi, directeur du développement industriel des mines et du tourisme à la Commission de la Cémac.

La décision du report prise permettra, entre autres, aux exploitants forestiers des pays concernés de mieux se préparer à l’entrée en vigueur de l’interdiction d’exporter des grumes, avec l’accompagnement de la Commission de la Cémac.

Selon Duval Antoine Dembi, durant cette période de maturation des projets d’investissement et pour éviter un changement de paradigme brutal qui mettra les entreprises du secteur en difficulté, la Cémac s’engage à accompagner les États. « Avec l’appui de la Banque africaine de développement, la Cémac va financer l’élaboration des études de faisabilité sur les vingt-huit projets identifiés, afin de juger de leur maturité. Un dispositif régional de fiscalité forestière harmonisé est prévu, ainsi que l’évaluation des mesures de soutien aux entreprises », a-t-il laissé entendre.

Notons que cette décision de report a été prise lors d’une récente rencontre virtuelle ayant réuni les ministres en charge des Forêts, de l’Industrie, de l’Environnement, de l’Économie, de la Planification, des Finances et du Budget des États membres de la Cémac et de la République démocratique du Congo.

Congo : les habitants de Moukondo sont en colère contre le parc de déchargement des grumes érigé dans la cour de l’école primaire

Pour ces parents, la situation représente un danger permanent pour les élèves, à quelques jours de la rentrée scolaire 2020-2021.

Trois sociétés forestières ont érigé leur parc de déchargement des grumes dans la cour de l’école publique du Village Moukondo. Pour les populations du village Moukondo, cette situation représente un danger permanent pour les élèves, à quelques jours de la rentrée scolaire. En république du Congo la rentrée scolaire 2020-2021, est prévue le 12 octobre prochain.

Selon les habitants de ce village, Les sociétés Taman-Industrie, Sicofor et MSGS ont érigé ce parc de déchargement des grumes sans une autorisation préalable.