Ceux-ci brandissent une liste de revendications dans laquelle on note e départ de toute l’équipe du conseil d’administration et de la direction générale.
Les Mutuelles congolaises d’épargne et de crédit (Mucodec), sont une véritable institution. Et cette institution est aujourd’hui malade. Créées en 1984, les Mucodec sont le premier établissement de micro-finance au Congo, une banque où plus de la moitié des fonctionnaires domicilie leurs salaires. Deux grèves ont secoué cette entreprise depuis le début de l’année, les employés dénoncent leurs conditions de travail.
À l’entrée de la caisse des Mucodec, située sur l’avenue qui dessert la direction générale des impôts en plein centre-ville des jeunes dames employées de cet établissement dorment sur des pagnes qu’elles ont étalés. Elles font partie des travailleurs qui ont bien levé un mouvement de grève d’un mois, mais continuent de brandir une liste de revendications énumérées par Armel Romain Okombi agent et membre du syndicat.
« Il y a beaucoup de revendications d’ordre légal liées au Code du travail. Il s’agit notamment de l’allaitement des femmes en couche. Nous avons demandé qu’on puisse allonger le temps de pause qui n’est que de 30 minutes jusque-là. Enfin, celui qui travaille à l’hôtel mange à l’hôtel ; donc il était de bon aloi que nous réclamions parmi tant d’autres revendications nos augmentations de salaires », a étayé M. Okombi.
Décision unilatérale
L’employeur aurait accédé à la revendication sur l’augmentation des salaires des 427 agents des Mucodec. Mais la décision a été prise de façon unilatérale, selon Armel Romain Okombi qui dénonce une discrimination. « Les augmentations pour la direction générale et certains cadres de l’entreprise vont de 500 000 à 3 millions de francs CFA. Mais, pour les simples agents Mucodec, elles vont seulement de 1 176 à 30 000 francs CFA », a-t-il déploré.
Au sein des Mucodec, la gestion des carrières poserait également problème comme l’explique Félicia Wamba, une caissière recrutée dans la boîte en 2008. « On va dire qu’à la Mucodec la gestion des carrières n’est pas prise en compte parce qu’on ne peut pas admettre de 2008 à aujourd’hui que je sois toujours caissière », se lamente Mme Wamba.
Une pétition pour le départ de l’équipe du conseil d’administration
Les agents des Mucodec exigent désormais le départ de toute l’équipe du conseil d’administration et de la direction générale. Ils font circuler une pétition à cet effet. « Nous demandons le départ du président fédéral et du directeur général des Mucodec et la suspension de tout le directoire jusqu’à ce qu’on trouve de bons dirigeants », suggère Mme Wamba.
Ils assurent les sociétaires que leur ambition n’est pas de détruire l’entreprise, mais de lui trouver des managers plus outillés. « Nous avons tenu cinq assemblées générales depuis le 29 novembre 2019. Dans tous nos procès-verbaux, l’ensemble des salariés demandent purement et simplement le départ des dirigeants Mucodec pour incompétence », lâche le cœur serré Blandel Bouanga Kiongo qui évolue dans une succursale Mucodec basée à Pointe-Noire
La direction des Mucodec n’accorde pas du crédit aux déclarations des travailleurs qui d’après elle, sont plutôt aux bons soins, malgré la crise économique que traverse le pays.