Burkina : le capitaine Ibrahim Traoré lâche ses « vérités »

Le président de la transition burkinabè a entamé une série de rencontres avec les forces vives de la nation pour, dit-il, dépeindre « la réalité du Burkina ».Dans une vidéo de 12mn45 rendant compte d’une rencontre avec les partis politiques et la société civile, tenue vendredi 11 novembre 2022 et diffusée sur la télévision nationale et la page Facebook de la présidence du Faso dimanche soir, le capitaine Ibrahim Traoré a dépeint une situation sécuritaire difficile.

Au pouvoir depuis début octobre 2022, le chef de l’Etat a rappelé les origines du terrorisme au Burkina, dû essentiellement à une mauvaise gouvernance. « J’ai marché pour traverser le Sahel (…). Il n’y a rien là-bas. Qu’avons-nous construit ? Qu’avons-nous fait de sérieux dans cette zone ? Qui en est responsable ? C’est nous », a décrit Ibrahim Traoré.

Malgré les alertes, rien n’a été fait en termes d’actions de développement en faveur de plusieurs régions, aujourd’hui sous le joug des groupes armés terroristes. « C’est nous qui avons créé cette situation. On a tout fait pour abandonner certains peuples (…) à cause de nos intérêts égoïstes (…). Nous sommes responsables du malheur qui nous arrive », a insisté le capitaine.   

Dans un franc-parler que les Burkinabè découvrent, il s’en est vivement pris aux hommes politiques qu’il a accusés d’avoir « infiltré » et « politisé » l’armée au point que chaque soldat « agit en fonction de certain bord politique ». Avec le coup d’Etat du 24 janvier 2022 qui avait porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba au pouvoir, il a un temps espérer que « ça va cesser, mais ça continue ».

Le capitaine Traoré a également fustigé l’attitude des citadins qui, selon lui, ne mesurent pas encore la gravité de la situation. « Je parie que les gens ignorent sérieusement la situation dans laquelle nous nous trouvons. Dans les grandes villes, la vie est tout autre. Hors de ces villes, vous n’imaginez même pas ce qui se passe. Est-ce que vous êtes conscients que le territoire est presque perdu ? », a-t-il demandé à l’assistance. 

Pour illustrer ses propos, il a pris l’exemple des attaques terroristes régulières sur la Route nationale N°1, reliant Ouagadougou à Bobo-Dioulasso. « C’est quand la route sera coupée que certaines personnes vont prendre conscience », a poursuivi le Chef de l’Etat du Burkina Faso.

Conséquence directe de la crise sécuritaire, le capitaine Traoré a dépeint une situation humanitaire des plus catastrophiques. Loin du folklore urbain, il a évoqué le cas de « ces enfants qui ont la peau sur les os, ces vieillards qui meurent de faim, ces femmes qui ne peuvent plus allaiter parce qu’elles n’ont plus rien dans leur sein (…), des gens qui mangent des herbes » dans les localités occupées par les jihadistes.

Dans un « langage de vérité », il a aussi dénoncé le manque de solidarité des Burkinabè dans ce contexte difficile. Des commerçants ont fait de la surenchère dans la location de camions pour ravitailler les zones sous blocus des groupes armés terroristes. « C’est quoi l’intégrité ? Burkina Faso, où est l’intégrité ? (…) Il n’y a aucune pitié (…). Le Burkinabè n’a pas pitié du Burkinabè (…) Les gens meurent ailleurs, mais à Ouagadougou on fait la fête », a déploré le capitaine.

Il a invité les acteurs politiques et de la société civile à faire leur « introspection » et leur « mea culpa ». « L’avenir de ce pays est entre vos mains. (…) Chacun [est] libre, à partir de cet instant de son action future, soit pour la patrie, soit contre la patrie », a tranché le capitaine Traoré.

Pour Fabé Mamadou Ouattara, journaliste au quotidien national Sidwaya, le capitaine Ibrahim Ouattara a dit ses « vérités » à la classe politique et à la société civile, parce qu’il estime que « ce sont eux qui ont mené le pays dans cette situation ». Comme le capitaine veut « asseoir son autorité, il surfe sur la vague de discrédit qui pèse sur ces acteurs », a dit l’observateur de la vie politique Burkinabè. 

« Le capitaine Ibrahim Traoré accuse l’armée, mais il semble dire qu’il se charge de mettre l’armée au pas et demande aux autres de faire profil bas s’ils ne veulent pas aller dans le sens de la transition », a analysé Fabé Mamadou Ouattara. 

Côte d’Ivoire : Bictogo plaide pour un monde plus égalitaire

Le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, s’exprimait à l’occasion du 5e Forum de Paris sur la paix, en présence d’Emmanuel Macron.M. Adama Bictogo a exhorté samedi les participants au Forum de Paris sur la paix à promouvoir un monde égalitaire, en mettant l’Afrique au cœur des décisions, lors de la deuxième journée du Forum de Paris sur la paix, organisée sur le thème « Surmonter la multi crise ».

Le chef de l’Assemblée nationale ivoirienne représentait le président Alassane Ouattara à ce forum qui vise à favoriser une unité mondiale autour de normes communes face à des enjeux comme le changement climatique, la Covid-19, les inégalités socio-économiques et les conflits géopolitiques.

Il a invité la communauté internationale à changer de paradigme dans la considération de l’actualité du continent africain. A ce propos, il a plaidé pour que l’élan de solidarité qui prévaut sur le plan mondial au chevet de l’Ukraine, puisse être appliqué à l’Afrique permanemment en proie aux conflits.

M. Bictogo a également plaidé pour que l’Afrique puisse librement disposer de ses ressources énergétiques naturelles comme le gaz, d’autant plus que les décideurs du monde y ont maintenant recourt dans un contexte où la guerre russo-ukrainienne amène l’Europe à réutiliser le gaz.

« L’Afrique (…) est à peine à 50 % du taux normal de couverture de ses besoins internes. Mais en même temps on nous demande souvent de ne pas utiliser la production du gaz parce que (…) les énergies renouvelables sont priorisées », a-t-il indiqué.

Ensuite, a-t-il relevé les effets néfastes de la crise russo-ukrainienne sur le continent africain qui n’est pourtant pas partie prenante au conflit, laissant entendre que l’Afrique est loin de cette guerre qui a amené beaucoup des pays à connaitre une inflation galopante qui ne peut pas être contenue.

Pour sa part, le président de la Guinée-Bissau, M. Umaro Sissoco Embalo a dit que les économies africaines « ne sont pas assez fortes pour contenir l’inflation ». Il a demandé un traitement équitable des crises par la communauté internationale évoquant les guerres en Afrique et dans les pays latino- américains.

Avant la prise de parole de M. Bictogo, le président français Emmanuel Macron, initiateur du Forum, qui après avoir remercié ses invités pour leur présence, a fait le cadrage de la rencontre et partagé son point de vue sur l’universalisme, ses insuffisances et ses propositions pour une plus grande efficacité.

De l’avis d’Emmanuel Macron, « l’universalisme, c’est malgré tout, des principes ; des valeurs comme des problèmes communs. Ce qui peut le déstabiliser, c’est quand il y’a un double standard d’effectivité (et) le doute s’installe quand la mobilisation de la communauté internationale n’est pas la même quand un problème survient dans une partie globe ».

 « Il faut continuer de rendre efficace ce multilatéralisme ». Pour se faire, a-t-il déclaré, « on a besoin de reformer nos institutions qui, parce qu’elles ne sont plus le reflet d’un équilibre, deviennent inefficaces…et ne sont plus crédibles ».

M. Alberto Angel Fernandez, président de la République de l’Argentine a, quant à lui, attiré l’attention de tous sur l’état du globe : « le monde est en train de passer d’une catastrophe à une autre comme si c’était des chutes de dents. Nous étions en train de sortir de beaucoup de problèmes économiques et du coup nous avons une pandémie du Covid19 au niveau mondial. Et quand la pandémie est maitrisée, nous avons une guerre qui provoque un chamboulement de tout ». a-t-il fait remarquer.

Il poursuit en disant que cette guerre n’est « pas un conflit entre l’Ukraine et la Russie seulement. Elle va bien au-delà. Cette guerre se présente presque comme le martyr qu’a constitué la pandémie, et qui a mis en relief à quel point le monde était inégal ».

Devant la gravité de cette guerre qui fait des milliers de morts aux fronts et qui pourrait faire « mourir près de 350 millions de personnes dans le monde pour cause de famine, le monde devrait s’investir pour résoudre ce problème. Il ne comporte aucune éthique », a-t-il affirmé.

 

Le gouvernement ivoirien fixe les « priorités » pour 2023

Le Premier ministre, Patrick Achi, décline les axes majeurs de l’action gouvernementale pour l’exercice 2023, lors d’un séminaire à Yamoussoukro.« L’objectif visé est de disposer, dès décembre, d’un programme d’activités structuré et cohérent, qui permette d’optimiser l’exécution des projets durant l’année et de se concentrer sur la dizaine de priorités de notre action gouvernementale », a dit samedi M. Patrick Achi.

Le Premier ministre ivoirien a fait ressortir comme premier axe les projets sociaux, portés par le deuxième Programme social du gouvernement dénommé ‘’PS Gouv2 ». Il a demandé une accélération de ce second programme social.

Le PS Gouv2 devrait permettre d’améliorer l’accès à la santé, à l’électricité, à l’eau potable dans l’élan d’une Côte d’Ivoire solidaire, essence de la vision de l’Etat qui prône la prise en compte de toutes les couches sociales, des populations fragiles et exposées au terrorisme en zone frontalière.

La seconde priorité, elle, concerne les grands chantiers d’infrastructures qui, une fois achevés devraient constituer de véritables « boosters » de la croissance économique du pays. Le 3e axe, vise la production de matières premières agricoles pour assurer l’autosuffisance.  

La transformation locale des matières premières, quatrièmement axe de priorité du gouvernement, s’avère un enjeu pour l’Etat qui veut créer davantage d’emplois et de la valeur ajoutée sur l’ensemble des chaines de valeur.

Le capital humain occupe la cinquième place des priorités. A ce niveau, le gouvernement s’attèle à former sa jeunesse afin de relever les défis futurs, en ne laissant personne de côté pour une main d’œuvre qualifiée, pertinente et abondante dans divers domaines.

Pour l’axe six, le gouvernement mise sur le secteur privé comme moteur de la croissance économique, en boostant les leviers de compétitivité dans un climat d’affaires propice à l’investissement et à la création de plus-values.   

Les logements sociaux constituent la septième grappe des priorités, tandis que la digitalisation de l’économie et la modernisation de l’administration publique figurent au point huit des priorités. « Les points 9 et 10 concernent respectivement l’identification des populations et des entreprises, avec l’attribution d’un numéro d’identifiant unique à chacun ; et la lutte contre la corruption, le renforcement de la gouvernance et la promotion de la culture du résultat ».

« L’année 2023 constitue une année charnière, vous le savez, qui doit nous amener à achever des projets stratégiques pour accueillir des grands évènements internationaux, comme la Foire commerciale Intra-Africaine et la CAN 2023 en janvier 2024 », a dit M. Patrick Achi.

Ce séminaire gouvernemental qui s’est ouvert ce samedi, s’achève ce 13 novembre 2022. Il a permis aux différents départements ministériels de faire le bilan de leurs programmes pour l’année 2022 et de profiler la feuille de route du gouvernement pour 2023.

Burkina : Dr Ousmane Bougouma élu président du Parlement

L’Assemblée nationale était le dernier organe de la transition à mettre en place, après la désignation du président de la République et la formation du gouvernement.Dr Ousmane Bougouma a été élu président du Parlement de la transition, ce vendredi 11 novembre 2022, à l’issue d’une session plénière de validation des mandats des 71 députés de la transition, a constaté APA.

Il a obtenu 65 voix sur les 67 votants. Son adversaire, la députée Bénédicte Bailou a, elle, obtenu 02 voix; le 3e candidat, Daouda Diallo ayant désisté. Il n’y a pas eu de bulletin nul.

gé 41 ans, Dr Ousmane Bougouma, professeur de Droit privé à l’Université Thomas Sankara de Ouagadougou, remplace un autre universitaire, le professeur Aboubacar Togoyéni à la tête de l’Assemblée législative de Transition (ALT).

« L’Université conserve la présidence de l’Assemblée législative de transition. C’est une affaire d’enseignants », a commenté le journaliste Yacouba Ouédraogo.

Dr Bougouma a déjà siégé au sein de l’ALT de mars à septembre 2022, sous le régime du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, pour le compte du Plateau central. Très actif, il avait présidé la Commission des Affaires générales, institutionnelles et des droits humains (CAGIDH). Ce juriste a été reconduit par « consensus » par les forces vives de sa région, pour « son activisme et son engagement ».

Philippe Nissa Traoré, conseiller fiscal, estime que « dans une République, la représentation nationale est l’organe principal. Dans notre contexte, la lutte contre le terrorisme n’est pas que militaire, avec des lois sociales qui intéressent l’intérêt général, les cœurs peuvent se détendre. Des lois fortes et leur application dans des domaines comme la corruption et le foncier, peuvent apaiser ».

Après son élection, Dr Ousmane Bougouma a appelé ses collègues députés à aller au contact des populations en vue de recueillir leurs contributions pour « légiférer autrement afin de prendre en compte les opinions du peuple ».

Il a invité à une prise « en main rapide des dossiers pour qu’ensemble, avec professionnalisme et un zèle à servir notre patrie, nous puissions œuvrer à des réformes et à un contrôle sans complaisance de l’action gouvernementale ».

Son élection est intervenue après la validation des mandats des 71 membres de l’ALT désignés pour siéger à cette 3ème législature de transition qui compte 11 femmes et 60 hommes. Dix-huit députés ont siégé dans la précédente législature. 

Vingt des soixante-et-onze parlementaires ont été désignées par le Chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, 13 sont membres des Forces vives des régions, 12 sont issus des partis politiques et 10 de la société civile. Selon la Charte de la transition, ils ont un mandat gratuit mais bénéficient d’une indemnité de session. Ils sont aussi en session permanente après leur installation.

Burkina : Léger remaniement ministériel

A l’issue du premier Conseil des ministres, le capitaine Ibrahim Traoré a éjecté deux ministres contestés, seulement deux semaines après la formation du gouvernement de transition.Serge Gnaniodem Poda et Mikailou Sidibé font leur entrée au 2e gouvernement de transition, a appris APA d’un décret lu, ce mercredi 9 novembre 2022, à la télévision nationale.

Le premier est nommé ministre du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des PME (Petites et moyennes entreprises). Quant au second, il est porté à la tête du département de l’Urbanisme, des Affaires foncières et de l’Habitat.

Serge Gnaniodem Poda est un cadre de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). Il remplace Donatien Nagalo, démissionnaire après une vague de contestations. Plusieurs associations de commerçants lui ont reproché des « malversations » dans sa gestion du syndicat national des commerçants du Burkina (SYNACOM-B).  

Mikaïlou Sidibé est Ingénieur des travaux Publics et Economiste des transports. Il a été nommé en remplacement de Yacouba Dié, également contesté. Il lui est reproché sa « mauvaise réalisation des cités du 11-Décembre à Manga en 2018 », alors qu’il était Secrétaire permanent de la Politique nationale du logement (SP/PNL).

L’annonce de ce remaniement intervient après le Premier conseil des ministres.

Formé le 25 octobre dernier, le premier gouvernement de transition n’a pas résisté aux vagues de contestations de la rue. Le Premier ministre, Me Apollinaire Kyelem de Tambéla a apporté son soutien aux ministres débarqués. En fin octobre, il a affirmé que des enquêtes de moralité n’avaient rien trouvé de compromettant contre messieurs Nagalo et Dié. 

Côte d’Ivoire: adoption à l’hémicycle du budget du ministère du Plan

La ministre Kaba Nialé a présenté, dans les détails, les clés de répartition du budget 2023 de son département face aux députés.Mme Nialé Kaba, ministère du Plan et du développement, a indiqué que le budget 2023 se chiffre à 27 833 184 672 FCFA, dont 3 081 961 122 pour les charges du personnel ; 16 213 181 257 pour les investissements, 3 873 472 571 Fcfa pour les biens et services et 4 664 569 722 pour les transferts.

Quatre grands programmes ont été dégagés, le premier programme (P1) est relatif à l’administration générale (6 302 487 925 Fcfa), le second (P2) prospective, concerne la planification, la programmation et le suivi-évaluation (2 652 094 853 Fcfa).

Le troisième programme (P3) pour le budget 2023 comprend l’aménagement du territoire, le développement régional et local pour un montant total de 2 924 292 330 Fcfa, tandis que le quatrième programme (P4) prend en compte la Coordination de l’aide, la population et les productions statistiques pour 15 954 309 564 Fcfa. 

En 2021, le budget alloué au ministère du Plan et du développement était de 36 743 610 873 FCFA. Ce budget a été exécuté à hauteur de 93,21%. La situation d’exécution par nature de dépense ressort : Personnel (100%) ; Biens et services (93,76%); Transfert (100%) et Investissement (91,64%).

Mme Nialé Kaba avait à ses côtés le ministre de l’Economie et des finances, Adama Coulibaly, et le ministre du Budget et du portefeuille de l’Etat, Moussa Sanogo. Le budget 2022 de son département, encore en cours d’exécution, n’a pas fait l’objet d’un bilan.  

Burkina : démission du ministre du Commerce

Deux semaines après sa formation, le premier gouvernement du capitaine Ibrahim Traoré n’a pas résisté aux vagues de contestation de la rue.Le ministre du Commerce, Donatien Nagalo a annoncé, mardi après-midi, son départ du gouvernement afin de lui « donner toutes les chances de travailler dans un climat serein et apaisé ».

Aux lendemains de sa nomination au poste de ministre du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes entreprises, M. Nagalo a fait l’objet de vives contestations de plusieurs organisations de commerçants. L’accusant de fait « d’escroquerie aggravée » sans jamais présenter de preuves, elles ont empêché son installation dans ses fonctions à plusieurs reprises, en prenant d’assaut la porte principale du Ministère du Commerce. Face à la pression de la rue, le gouvernement avait dû reporter son installation à une date ultérieure.

Le démissionnaire qui s’est décrit comme « un citoyen Burkinabè honnête, intègre, dévoué et engagé » a ajouté être victime d’« accusations non fondées » de la part d’un groupe de « commerçants instrumentalisés ». En fin octobre, le Premier ministre, Apollinaire Kyelem de Tambéla lui avait apporté son soutien en indiquant que des « investigations approfondies » avaient blanchi le ministre contesté. Un syndicat de commerçants dont Donatien Nagalo est le responsable lui avait aussi apporté son soutien.  

« Au vu du contexte social, économique et sécuritaire, je me sens interpelé… C’est pourquoi j’ai jugé utile de renoncer à ma fonction » de ministre du Commerce, a ajouté l’opérateur économique qui n’est pas le seul indésirable dans l’equipe du sankariste, Kyelem de Tambéla. 

La nomination du ministre de l’Urbanisme, Yacouba Dié est également contestée. Il lui est reproché sa « mauvaise réalisation des cités du 11-Décembre (jour de célébration de la fête de l’Indépendance du pays) à Manga en 2018 », lorsqu’il était Secrétaire permanent de la politique nationale du logement (SP/PNL).

Nommé le 22 octobre, le Premier ministre Me Kyelem avait formé un gouvernement de 23 membres, respectant le quota de 25 ministres fixés au cours des assises nationales, du 14 octobre, qui ont désigné le capitaine Ibrahim Traoré, Président de la transition pour 21 mois. Ce dernier avait, deux semaines plutôt, renversé le lieutenant-colonel, Paul-Henri Damiba, lui reprochant ses « choix hasardeux » dans la stratégie de lutte contre les groupes jihadistes. Depuis sept ans, des groupes armés non étatiques écument le pays, causant des milliers de victimes et près de 2 millions de personnes déplacées. 

Burkina : Des proches de l’ex-président Damiba arrêtés

Des procédures judiciaires ont été enclenchées contre trois officiers de l’armée Burkinabè, proches de l’ancien président déchu, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba.

Les capitaines Sidsoré Ouédraogo Hassan Diallo et Charles Ouédraogo, qui avaient accompagné le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba à Lomé depuis le putsch du 30 septembre, ont été mis aux arrêts par les autorités togolaises et remis à celles du Burkina. Ces officiers sont des pilotes qui avaient évacué Damiba vers le Togo à bord d’un aéronef de l’armée et n’étaient plus revenus au pays.  

Des procédures judiciaires sont en cours à leur encontre, affirme une source au sein de la justice militaire, jointe par APA. L’Agence d’information du Burkina (AIB) précise qu’ils sont « accusés de vol d’aéronef, de désertion et de préparer un complot contre les nouvelles autorités Burkinabè depuis leur terre d’exil ».

« Des messages interceptés par les hommes du Président Ibrahim Traoré auraient trahi les trois capitaines sur leurs intentions d’en découdre avec les nouvelles autorités. Ce qui a poussé Lomé à les renvoyer dans leur pays », a pour sa part, écrit la radio privée, Oméga Fm.

Le capitaine Sidsoré Ouédragodo est celui qui avait lu la déclaration du coup d’Etat du lieutenant-colonel Damiba, le 24 janvier 2022, marquant la fin du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré, premier président démocratiquement élu du pays.

Des sources concordantes voient la main du président déchu, Paul-Henri Damiba derrière les agissements des capitaines, alors que l’une des conditions de son exil à Lomé est justement qu’il ne tente « rien qui puisse déstabiliser les nouvelles autorités ».

Au lendemain de sa chute, le lieutenant-colonel Damiba s’en était pris au nouvel homme fort du pays, le capitaine Ibrahim Traoré et à ses camarades, les accusant d’avoir pris le pouvoir pour « des motivations individualistes et subjectives ». De leur côté, ces derniers avaient expliqué la destitution de Damiba par ses « choix hasardeux qui ont progressivement affaibli le système sécuritaire » du pays, en proie aux exactions des groupes jigadistes depuis 07 ans.

Le capitaine Traoré, 34 ans, conduit une transition de 21 mois, à compter du 02 octobre 2022, selon une Charte adoptée en mi-octobre par les forces vives de la Nation. 

Côte d’Ivoire : des adhésions en France au régime complémentaire de la CGRAE

C’est la première action terrain de l’Institution de prévoyance sociale à l’extérieur du pays après le lancement officiel de « La Complémentaire » qui a eu lieu le 2 novembre 2021 à Abidjan.Des fonctionnaires ivoiriens expatriés en France ont adhéré au régime de retraite complémentaire par capitalisation de l’Institut de prévoyance sociale-Caisse générale des retraités et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire (IPS-CGRAE), lors d’une séance. 

La séance de sensibilisation sur le régime de retraite complémentaire par capitalisation s’est déroulée le 4 novembre 2022 au sein de l’Ambassade de la République de Côte d’Ivoire près la République Française et la principauté de Monaco.

Ce nouveau produit dénommé « La Complémentaire » offre la possibilité aux fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire de constituer, dès maintenant, une épargne sécurisée et transparente afin d’améliorer le niveau de leur pension dans l’optique de maintenir la même qualité de vie pendant la retraite.

Le directeur général de l’IPS-CGRAE, Abdrahamane T. Berté, a entretenu l’assistance sur le contexte qui a favorisé l’adoption du régime de retraite complémentaire par capitalisation au profit des fonctionnaires et agents de l’Etat ainsi que sur les caractéristiques du produit.

La Complémentaire s’inscrit en droite ligne avec la vision sociale du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, conformément aux missions confiées par le gouvernement dans le but de contribuer significativement à faire de la retraite des fonctionnaires, le moment le plus profitable de leur vie.

Dans cette perspective, l’IPS-CGRAE, sous l’impulsion de son directeur général, a conduit pendant plus d’un an, un processus inclusif de dialogue social avec l’ensemble des représentants des fonctionnaires et agents de l’Etat, soit plus de 300 partenaires sociaux constitués.

Il s’agit notamment de 36 organisations socioprofessionnelles incluant 11 faitières, cinq centrales syndicales, 14 syndicats, trois mutuelles corporatistes et trois corps spécifiques ainsi que de 72 partenaires de l’administration publique ivoirienne. 

Lors de cette séance de sensibilisation, Mme Fatou Soro, directeur de la Retraite Complémentaire, a présenté des cas pratiques de simulations concernant les différentes catégories de fonctionnaires du corps diplomatique, instruisant l’auditoire sur le projet.   

Une conférence a été ensuite donnée par le ministre ivoirien de l’Emploi et de la protection sociale, Me Adama Kamara sur les enjeux de la souscription à La Complémentaire par les fonctionnaires du corps diplomatique.

Une série de questions-réponses et des adhésions effectives des fonctionnaires, à commencer par M. Maurice Kouakou Bandama, ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire près la République Française et la Principauté de Monaco, ont par ailleurs meublé ce moment. Le diplomate ivoirien s’est félicité de cette initiative.

 

Guinée : la Justice poursuit Alpha Condé et ses ex collaborateurs

La justice guinéenne accuse des dignitaires de l’ancien régime d’être responsables de plusieurs délits dont celui d’enrichissement illicite.Les ennuis judiciaires se poursuivent pour les dignitaires du défunt régime guinéen. Dans une lettre adressée aux Procureurs Généraux près les Cours d’Appel de Conakry et de Kankan (est), le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, a enjoint ces derniers à ouvrir des enquêtes sans délai sur des faits présumés de corruption, enrichissement illicite, blanchiment d’argent, faux et usage de faux en écriture publique, détournement de deniers publics et complicité contre Alpha Condé et 187 de ses anciens collaborateurs.

« Il est impératif d’ouvrir des enquêtes judiciaires pour élucider l’origine des fonds de ces différents comptes sans que cela ne porte préjudice au dégel lorsqu’il sera établi de manière contradictoire que ces comptes sont exempts de toutes présomptions d’enrichissement illicite, de détournement de deniers publics au détriment du peuple de Guinée qui subit des conséquences néfastes de pauvreté, de chômage notamment », lit-on dans la missive.

Le ministère de la Justice rappelle que c’est sur la base des présomptions graves et concordantes de corruption, d’enrichissement illicite, de blanchiment d’argent, de faux et usage de faux en écriture publique, de détournement de deniers publics y compris la complicité que les comptes des personnes mises en cause ont été gelés pour éviter toute dissimulation des preuves financières qui peut être préjudiciable aux procédures d’enquête, d’instruction et de jugement.

Plusieurs personnes citées dans cette nouvelle injonction de poursuite croupissent en prison depuis plusieurs mois pour les mêmes types d’accusation. C’est le cas de l’ancien Premier ministre, Ibrahim Kassory Fofana, de l’ancien ministre de la Défense, Mohamed Diané.

Depuis le 5 septembre, la Guinée est dirigée par une junte militaire après un coup d’Etat du Colonel Mamadi Doumbouya contre Alpha Condé.

4e pont d’Abidjan : quelques « nouveaux ajustements » opérés

La consistance des travaux du 4e pont d’Abidjan a subi des modifications techniques de l’ouvrage principal.Dans une note sur l’état des lieux des travaux, la Banque africaine de développement (BAD) rapporte qu’ « il a été inséré les voies du Bus Rapid Transit « BRT″ du Projet de mobilité urbaine d’Abidjan, financé par la Banque mondiale ».

Selon la banque, la première section de l’ouvrage de 600m en 2×3 voies a subi des réaménagements de voies, passant à 2x 4 voies pour dédier une voie dans chaque sens au BRT. Du côté de la commune d’Adjamé, dans le Nord d’Abidjan, la deuxième partie de l’ouvrage initialement prévue en 2×2 voies sur une longueur de 800 mètres sera élargie en 2×3 voies.

Les autres travaux concernent la construction d’une chaussée 2×3 voies entre la fin de l’échangeur de Boribana et l’Indénié sur une longueur de 950 mètres, indique la note d’information. Sur lagune le pont a été déjà construit sur 800 m pour un objectif de 1,4 Km.

« Compte tenu de quelques nouveaux ajustements à effectuer jusqu’à la caserne des sapeurs-pompiers à Adjamé, le pont s’étendra finalement sur 2,4 kilomètres », a mentionné Serge Paterne Keugongo, chef de l’unité Ouvrage de l’Agence de gestion des routes, cité par la banque.  

« Il y a de nobles avancées dans la réalisation de l’infrastructure, dans son ensemble. Surtout au niveau des infrastructures routières qui enregistrent des taux d’exécution intéressants », a déclaré Philippe Munyaruyenzi, responsable du projet à la Banque africaine de développement.

Aujourd’hui, les travaux ont été réalisés à hauteur de 62%. Financée par la BAD à un montant de 155,80 milliards F CFA (263,7 millions de dollars américains), la construction du 4è pont d’Abidjan entre dans le cadre d’un vaste projet de renforcement des infrastructures de transport, destiné à réduire la congestion urbaine dans la capitale économique ivoirienne.

Le 4è pont d’Abidjan a connu un ralentissement des travaux lors du pic de la pandémie de Covid-19. Le pont a vu ses travaux s’accélérer après la levée des restrictions par le gouvernement. L’objectif est désormais de parvenir à livrer l’ouvrage au plus tard à fin 2022.

Ce projet devrait, outre la décongestion du trafic routier à Abidjan, permettre le désenclavement et l’assainissement de plusieurs quartiers du District. Il contribue à la création de nombreux emplois dans le cadre des travaux de génie civil.  

Le Projet de transport urbain d’Abidjan est financé par la BAD à hauteur de 629,49 millions de dollars, soit 74% du coût total du projet. Les co-financiers sont l’Etat ivoirien (17%), la coopération japonaise, JICA (8%) et le Fonds pour l’environnement mondial (1%).

Il est prévu dans le programme du projet la construction de six échangeurs, de 88 kilomètres de voie rapide urbaine et la rénovation de 89 carrefours. Le 4e pont relie la commune populaire de Yopougon au Plateau, le centre des affaires d’Abidjan, en passant par Attécoubé et Adjamé.

Burkina : Hommage aux victimes de l’insurrection populaire, 08 ans après

Le Premier ministre Me Apollinaire Kyelem de Tambela a déposé une gerbe de fleurs en la mémoire des victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat de septembre 2015, aux pieds du monument aux héros nationaux à Ouagadougou.

Les événements d’octobre 2014 avaient abouti à la chute de l’ancien président Blaise Compaoré, après 27 ans de règne. Quant à ceux de septembre 2015, ils ont fait échec au putsch du Général Gilbert Diendéré, fidèle du président Compaoré. 37 personnes avaient été tuées et plus de 625 autres blessées au cours des deux événements politiques du pays.

Représentant le président Ibrahim Traoré, le Premier ministre a fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes, avant de procéder au dépôt de gerbes de fleurs au pied du monument, suite à l’épellation, par ordre alphabétique, des noms des victimes, devant le monument des héros nationaux.

En dehors des membres du gouvernement, des autorités coutumières et religieuses, des blessés et des parents de victimes ont pris au cérémonial. Huit ans après les faits, les doléances sont les mêmes et ils ont exhorté les militaires au pouvoir depuis le coup d’Etat du 30 septembre dernier contre le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, à avoir un regard sur leur « situation qui traîne » selon eux.

« Nous avons attendu depuis maintenant huit ans. Il y a eu des promesses, des décrets qui ont été signés pour aider les blessés à recouvrer la santé, mais rien n’a été fait », se désole Dramane Ouédraogo, Président d’honneur des blessés de l’insurrection populaire. Il précise que depuis 2015, des blessés ont été evacués pour des soins de santé plus appropriés à l’étranger et n’ont plus bénéficié de suivis après leur retour. « Ceux qui ont été soignés au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou sont dans l’impossibilité de poursuivre les soins, parce qu’il y a un désintéressement total de l’État concernant ces choses. Nous sommes déçus », déplore M. Ouédraogo.

Blessé lors des évènements d’octobre 2014, Constant Bassolé appelle l’équipe du Capitaine Ibrahim Traoré à agir pour lui permettre de recouvrer totalement la santé. « L’Etat doit nous prendre en charge comme il se doit. S’il ne le font pas, ils ont failli. Et ceux qui viennent d’arriver si eux aussi, ils ne le font pas, ils ont eux aussi failli à leur mission. Nous, nous voulons être soignés », estime M. Bassolé.

Dans une déclaration, l’Unité d’action syndicale (UAS), le principal regroupement syndical a exigé « la lumière sur les auteurs et commanditaires des tirs contre les manifestants des 30 et 31 octobre 2014, la vérité et la justice sur les crimes économiques et de sang, la sécurisation des populations, la prise de mesures sérieuses contre la vie chère, l’arrêt des atteintes aux droits et acquis des travailleurs et le respect des décisions de justice ».

Une dizaine de personnes, dont le général Gilbert Diendéré et le général Djibril Bassolet, ancien chef de la diplomatie burkinabè, ont été condamnés à des peines de 10 à 20 ans de prison dans le cadre du coup d’État manqué de septembre 2015.

Quant au procès de l’insurrection populaire, il n’a pas encore eu lieu.

Côte d’Ivoire : les contraintes à l’élaboration de la comptabilité des matières

La mise en œuvre de la comptabilité des matières, visant une meilleure gestion des biens meubles et immeubles de l’Etat, nécessite l’implication de plusieurs acteurs clés.Pour valider le Projet de Document d’actions stratégiques de mise en œuvre de la comptabilité des matières (Dascom, 2022-2025), la direction générale du Budget et des finances, a organisé un séminaire du 25 au 28 octobre 2022 à Grand-Bassam, à 40 Km au Sud-est d’Abidjan.

La cérémonie de clôture a été présidée par M. Théodore Gnamien Konan, sous-directeur de l’évaluation et de la comptabilité des matières, représentant le directeur général du budget et des finances, M. Traoré Seydou.  

Il ressort des recommandations faites aux autorités compétentes, l’exhortation des structures sectorielles à se rapprocher du Comité technique de la comptabilité des matières pour la rédaction des textes en lien avec la comptabilité des matières.

En outre, les participants ont-ils, invité les ordonnateurs à impliquer les gestionnaires du patrimoine dans la gestion des biens acquis par les projets logés au sein de leurs structures. Et ce, en vue de recueillir toutes les données relatives aux propriétés de l’Etat.  

Le séminaire visait notamment l’élaboration d’un cadre de référence de la comptabilité des matières en Côte d’Ivoire. Il a permis de relever des griefs soulevés par les participants, entre autre, l’appréciation difficile des coûts des activités relevées dans le document d’actions stratégiques de la comptabilité des matières.

Les participants ont ensuite fait observer lors des débats que le Comité technique de la comptabilité des matières devrait être associé à l’élaboration de textes des structures techniques aux fins que cela n’ait pas un impact sur la comptabilité des matières.

Les travaux du séminaire se sont déroulées en Commissions et en plénière sous la présidence de Julien Etchi Koumé, gestionnaire du patrimoine du ministère de la Construction, du logement et de l’urbanisme.  

Ils ont été marqués par deux phases, la première ayant consisté pour les commissions à statuer sur une partie de l’avant-projet du Dascom 2022- 2025 ; tandis que et la seconde a concerné l’analyse et l’adoption des conclusions des différentes commissions les deux derniers jours du séminaire.

La Côte d’Ivoire veut mettre en conformité son dispositif selon les directives du Conseil des ministres de l’Uemoa sur l’harmonisation de la gestion des finances publiques de ses pays membres. Dans ce contexte, le pays a entrepris des réformes dont celle portant réglementation de la comptabilité des matières.   

Mali : que faisait Mahamadou Issoufou à Bamako ?

Le président malien de la transition a eu un entretien jeudi 27 octobre avec Mahamadou Issoufou, l’ancien président du Niger.Après avoir été chef de l’Etat du Niger pendant une décennie, Mahamadou Issoufou vit une seconde vie. Depuis qu’il a remis pacifiquement le pouvoir à son successeur Mohamed Bazoum, il est sollicité un peu partout pour régler des différends qui se posent sur la scène politique internationale, particulièrement au Sahel, une région en proie aux conflits politiques et sécuritaires.

Désigné médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour le Burkina Faso où il a d’ailleurs obtenu la réduction de la durée de la transition à 24 mois au lieu des 36 initialement prévus par la junte au pouvoir, Mahamadou Issoufou est aussi à la tête d’un Panel Indépendant de Haut Niveau sur la Sécurité et le Développement au Sahel.

C’est à ce titre qu’il s’est rendu, jeudi 27 octobre, au Mali. Reçu par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, le président Issoufou explique que leur « entretien a porté sur les défis sécuritaire, institutionnel, climatique, démographique et du Développement économique et social que connaît notre région ».

« J’ai aussi abordé avec le président (Goïta) la mission d’évaluation sécurité-développement au Sahel que m’a confiée le Secrétaire général des Nations-Unis en rapport avec l’UA (Union africaine), la Cédéao et le G5 Sahel », a ajouté Mahamadou Issoufou.

En effet, cette mission consiste à « évaluer les différentes stratégies mises en œuvre » dans l’espace saharo-sahélien et dans les pays du Golfe de Guinée « afin d’agréger les efforts de tous les acteurs pour apporter des réponses plus pertinentes aux défis de notre région », a-t-il précisé.

De son côté, le président de la transition malienne a indiqué avoir eu « des échanges » avec son « aîné », le président du Panel Indépendant de Haut niveau sur la sécurité et le Développement au Sahel. « Nous avons une convergence de vue sur le Sahel et partageons la nécessité de mutualiser les efforts sans ingérences et dans la sincérité », a déclaré le chef de l’Etat sur Twitter. 

Cette visite intervient dans un climat tendu entre le Niger où Mahamadou Issoufou fût président de 2011 à 2021 et le Mali. 

Au Mali, les USA note des avancées vers des élections

Le pouvoir de transition va expirer en mars 2024 si les autorités militaires tiennent leurs promesses d’organiser des élections générales avant cette date.Les Etats-Unis suivent de très près la situation au Sahel, une région minée depuis des années par une instabilité sécuritaire et politique. Au retour d’une visite effectuée entre le 16 et le 20 octobre 2022 entre la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, la sous-secrétaire d’Etat américaine aux affaires politiques, Victoria Nuland, a livré ses observations sur le déroulement de la transition au Mali.

Depuis août 2020, ce pays est dirigé par une junte militaire qui promet, après six mois d’embargo de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) en 2021, suite à un deuxieme coup d’Etat contre le président de la transition Bah N’dao, un retour à l’ordre constitutionnel dans moins de vingt mois. « Nous avons rencontré des responsables électoraux au Mali.  Nous avons également rencontré des militants de la société civile sur ce front, et nous avons eu des conversations très intenses avec le Premier ministre et le gouvernement.  Je vais répéter ce que j’ai dit au Mali, à savoir que jusqu’à présent, d’après ce que nous avons pu vérifier, le gouvernement intérimaire malien tient son engagement de respecter le calendrier convenu pour les élections en 2024 », a dit la diplomate américaine, interrogée virtuellement par des journalistes de médias africains et étrangers.

La Cédéao a levé les sanctions asphyxiantes sur le Mali en juillet dernier après avoir obtenu du colonel Assimi Goïta, le chef de la junte militaire, l’engagement d’organiser la présidentielle et les législatives en février 2024. Ces élections sont censées mettre un terme à la période de transition d’ici mars 2024. Mais des doutes persistent sur leur caractère inclusif, sachant qu’une grande partie du territoire malien est occupée par des groupes jihadistes avec un nombre important de déplacés fuyant les violences terroristes. D’après Victoria Nuland, elles « ont augmenté de 30 % au cours des six derniers mois ».

Le rôle des USA dans les coups d’Etat ?

« Nous avons également exprimé notre inquiétude quant à la nécessité de veiller à ce que les élections soient pleinement inclusives.  Cela est également lié à la sécurité dans tout le pays, mais aussi au fait qu’il y a maintenant beaucoup de personnes déplacées.  Il va falloir les enregistrer, etc.  Il y a donc beaucoup de défis à relever, mais au moins les civils responsables de l’élection semblent maintenir les préparatifs sur la bonne voie », a-t-elle précisé.

La sous-secrétaire d’Etat américaine a été interrogée également sur une opinion qui commence à se répandre sur le continent concernant certains officiers militaires ouest-africains qui, après avoir été formés par les Etats-Unis, commettent des coups d’Etat dans leurs pays respectifs.

En effet, le Malien Assimi Goïta, le Guinéen Mamady Doumbouya ou encore le Burkinabè Paul-Henri Sadaogo Damiba ont pris part au moins une fois au programme Flintlock, instauré depuis 2005 par le commandement militaire américain et qui est le plus grand exercice annuel des opérations spéciales de la première puissance mondiale en Afrique. Quelques temps après cette formation, ces officiers ont renversé des chefs d’Etat dans leurs pays avant de s’installer à la tête de juntes militaires qui tardent le plus souvent à présenter un calendrier raisonnable pour le retour des civils au pouvoir.

Mme Nuland estime que ce rapprochement est « assez tendancieux », précisant que « certaines personnes impliquées dans ces coups d’État ont reçu une formation américaine, mais pas toutes, loin de là ». Dès lors, elle invite les auteurs de telles questions à demander à ces putschistes les « raisons pour lesquelles ils renversent leur gouvernement ».

« Notre message, dans tous les cas, était que les citoyens de ces pays méritent de voir la démocratie restaurée et que, en particulier au Mali et au Burkina Faso, nous attendons de ces deux gouvernements intérimaires qu’ils respectent leurs engagements à assurer des élections avec une pleine participation d’ici 2024, comme ils se sont engagés à le faire, et nous fournissons un soutien fort à cet égard », a affirmé la sous-secrétaire aux affaires politiques des Etats-Unis, qui a visité trois fois l’Afrique dix-huit mois après sa nomination.

Burkina : Le capitaine Ibrahim Traoré ne veut pas de Wagner

L’armée a appelé à la mobilisation populaire et lancé le recrutement de 3 000 militaires de rang et de 50 000 supplétifs pour lutter contre le terrorisme.Le président de la transition Ibrahim Traoré compte d’abord sur les compatriotes pour vaincre les jihadistes. Appelant de moins en moins les troupes françaises à l’aide face aux groupes armés terroristes, le pays tourne le dos cette fois, aux mercenaires russes de la compagnie Wagner.

Le Capitaine Traoré n’a « aucune intention d’inviter Wagner», selon Victoria Nuland, diplomate américaine qui l’a rencontré la semaine dernière, rapporte l’agence Reuters. «Il a été sans équivoque en disant que seuls les Burkinabè défendront leur pays», a-t-elle confié lors d’un point de presse. Victoria Nuland est sous-secrétaire d’Etat chargée des affaires politiques aux Etats-Unis. Elle a effectué une tournée en Afrique de l’ouest, qui l’a conduite au Burkina jeudi 20 octobre.

Les partenaires occidentaux craignent, en effet, que le Burkina Faso ne suive l’exemple du Mali voisin qui, à la fin de l’année dernière, a recruté des combattants mercenaires du groupe russe Wagner, selon plusieurs medias et diplomates occidentaux, pour aider son armée à combattre les insurgés islamistes.

Parmis les soutiens du putsch du 30 septembre, figurent des pro-russes. Pour manifester leur soutien au coup d’Etat du capitaine Traoré, des centaines de personnes ont paradé dans les villes avec des drapeaux russes appelant à un renforcement de la coopération militaire avec le Kremlin. Le patron du groupe Wagner avait félicité les tombeurs du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, en appelant au respect de la « légitimité » du pouvoir. Dans la foulée, les États-Unis avaient mis en garde contre toutes velléités des nouveaux hommes forts du pays de s’attacher les services des mercenaires russes.

La sécurité s’est détériorée depuis l’entrée de Wagner au Mali, des violations des droits ont été signalées et des soldats de maintien de la paix des Nations Unies ont été expulsés, a déclaré Nuland, qui vient de rentrer aux États-Unis après une tournée en Afrique de l’Ouest. L’arrivée des mercenaires russes a davantage isolé le pays Assimi Goïta sur la scène internationale.

La diplomate américaine a averti que l’insécurité mettrait à l’épreuve le processus de transition, mais a déclaré qu’« au moins les civils responsables de l’élection semblent maintenir les préparatifs sur la bonne voie ».

 Au cours des assises nationales tenues le 14 octobre dernier, les forces vives ont désigné le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition pour une durée de 21 mois. 

Côte d’Ivoire : du pain composé avec des farines locales

Le pays envisage de passer à l’échelle avec des matières premières locales entrant dans le pain composé, en réduisant au fil du temps les importations de blé.Le Conseil des ministres a adopté, mercredi, une communication relative aux mesures pour le développement local des matières premières agricoles entrant notamment dans la fabrication du pain composé.

En février 2022, le gouvernement ivoirien a entériné une nouvelle norme prenant en compte le pain composé, à savoir la norme NI 380 (pain de boulangerie spécification). Cette nouvelle norme définit les exigences relatives au pain de boulangerie et identifie désormais trois types de pain.

Le porte-parole du gouvernement de Côte d’Ivoire, M. Amadou Coulibaly, par ailleurs ministre de la Communication, de l’Economie numérique, a indiqué que ces pains sont « les pains courants ; les pains spéciaux et les pains composés », à l’issue d’un Conseil des ministres.

A la différence des pains courants et des pains spéciaux qui sont fabriqués à partir de la farine de blé, le pain composé est fabriqué à partir de mélange de farines avec du blé dans une proportion d’environ 85% et de farine de maïs ou de manioc à hauteur de 15%, a-t-il précisé.  

Cette disposition constitue l’« amorce d’une impulsion de la politique de production, de transformation et de consommation des produits locaux » et s’inscrit dans la continuité des mesures prises par le gouvernement pour la production de riz, de manioc, de maïs, de banane plantain et de sorgho, a-t-il dit. 

Le Conseil national de lutte contre la vie chère (CNLVC) a organisé le 22 octobre 2022 une séance de dégustation gratuite de pains, de viennoiseries et pâtisseries faits à base de farines de matières premières locales : manioc, maïs et banane plantain. Et ce, afin de promouvoir la farine locale. 

A cette dégustation, étaient mis en exergue des pains marbrés à base de farine de maïs avec une teneur en maïs de 30%, des pains ordinaires à base de farine de manioc avec une teneur en manioc de 30%, des pains au chocolat à base avec 20% de farine de manioc et des croissants avec 20% de farine de manioc.

Cette mesure devrait permettre de réduire les importations de blé et de développer la filière boulangère en termes de sécurité alimentaire, d’accroissement des revenus des producteurs et de création de nombreux emplois. Elle est une réponse à la flambée des cours du blé due à la crise russo-ukrainienne. 

La Russie et l’Ukraine, deux gros producteurs mondiaux de blé au monde étant en guerre, cela a entraîné une baisse de l’offre de cette denrée sur le marché international et impacté fortement le prix des denrées alimentaires de base, créant une inflation. Le gouvernement ivoirien veut développer les matières premières locales entrant dans la fabrication du pain et leur transformation en farine.

 

Burkina : le Premier ministre dégage les priorités du gouvernement

Le gouvernement de Me Apollinaire Kyelem de Tambéla fait de la lutte contre le terrorisme sa principale priorité, à l’image du capitaine Ibrahim Traoré.La Transition Burkinabè va au pas de course. A peine nommés hier mardi, les membres de l’exécutif ont échangé avec le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré et pris langue avec ses priorités, mercredi 26 octobre 2022, à la Primature.

La première mise en garde vient du chef du gouvernement, chantre du « Sankarisme », lui-même. « C’est un gouvernement de combat qui a été formé. Ce n’est pas un gouvernement de diner gala», prévient Me Apollinaire Kyelem de Tambéla.        

Il indique que l’action de son gouvernement va concourir à l’atteinte de trois principaux objectifs. « Le premier objectif, le principal et le prioritaire, c’est la sécurisation du territoire », affirme le Premier ministre. Chaque burkinabè peut y contribuer, soutient-il. 

L’armée a lancé de recrutement de 3 000 militaires de rang et de 50 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) pour faire face aux exactions des groupes djihadistes qui occupent environ 40% du territoire.

Le second volet touche à « l’amélioration de la qualité de vie des Burkinabè », pour que chacun « puisse vivre de façon agréable dans son environnement », souligne le chef du gouvernement. Il insiste sur le « pouvoir d’achat ». En mai et en août 2022, le prix du carburant avait connu des hausses successives, entrainant une augmentation générale des produits de première nécessité, du coût des transports en commun. Le taux d’inflation est passé de 7,2% en janvier 2022 à 17,8% en juin 2022, soit une hausse de 10% en six mois, de loin le plus fort taux d’inflation de la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), selon l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD).

Enfin, l’équipe de Me Kyelem de Tambéla compte « améliorer le système de gouvernance » en questionnant les causes de « l’instabilité politique » au Burkina Faso. 

Le pays a connu deux coups d’Etat en moins de 08 mois. En fin janvier 2022, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a renversé Roch Kaboré, premier président démocratiquement élu du pays. En fin septembre, il est déposé par le capitaine Traoré.

Le pays fait face à une insurrection djihadiste depuis 07 ans, rendant les pouvoirs politiques vulnérables.

Burkina : Un gouvernement de 23 membres dont d’anciens ministres sous Damiba

Après la nomination du Premier ministre, vendredi dernier, le président Ibrahim Traoré continue de mettre en place les organes de la transition.Le gouvernement de la Transition a été dévoilé, mardi soir, à la télévision nationale. L’équipe de Me Apollinaire Kyelem de Tambéla compte 23 membres dont 20 ministres et trois ministres délégués.

Cinq ministres sous le lieutenant-colonel Paul-Henri Damida ont été reconduits. Il s’agit de Olivia Rouamba aux Affaires étrangères, de Dr Robert Kargougou à la Santé, de Jean Marie Traoré à la Coopération régionale, de Aminata Zerbo à la Transition digitale et du « bouillant » syndicaliste Bassolma Bazié à la Fonction publique. Il est d’ailleurs « bombardé » ministre d’Etat.

Le gouvernement compte deux ministres d’Etat. L’autre est un militaire, le colonel-major Kassoum Coulibaly qui est en charge de la Défense.

Les hommes en treillis ont fait la part belle aux civils. En plus du colonel-major, seulement trois autres sont membres de l’exécutif dont le Boukaré Zoungrana, nommé ministre de la Sécurité. « L’homme a la confiance des militaires », commente Obissa Juste Mien, journaliste. En effet, c’est la 3e nomination du colonel sous le MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration), la junte au pouvoir depuis janvier dernier. En février 2022, il avait été nommé gouverneur du Centre-est, avant commandant de la Brigade de veille pour la défense patriotique (BVDP) fin aout.  

La parité n’a pas été respectée, comme exigée par plusieurs organisations féminines. Seulement cinq femmes font leur entrée dans l’équipe gouvernementale. A côté de la diplomate Olivia Rouamba et de l’informaticienne Aminata Zerbo, on note la présence de la magistrate Bibata Nébié au portefeuille de la Justice, de l’administratrice civile Nandy Somé à l’Action humanitaire et à la Réconciliation nationale et de Fatoumata Bako, ministre déléguée chargée du Budget.

Le gouvernement brille également par sa jeunesse. A commencer par le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Dr Aboubacar Nakanabo. Il est inspecteur des impôts, expert en fiscalité internationale. Aussi, Jean Emmanuel Ouédraogo, journaliste et présentateur vedette de la télévision nationale, est nommé ministre de la Communication, des Arts, de la Culture et du Tourisme.

Le nouveau gouvernement effectue sa rentrée des classes, ce mercredi 26 octobre, selon des sources concordantes à APA. Les ministres recevront leurs lettres de mission et les consignes du capitaine Ibrahim Traoré investi président de la transition après son coup d’Etat du 30 septembre contre le lieutenant-colonel Damiba, lui-même tombeur du civil Roch Marc Christian Kaboré en janvier 2022. 

Comptabilité des matières : la Côte d’Ivoire élabore un référentiel

A travers ce référentiel, le pays veut se doter d’un document pour recenser et suivre du point de vue comptable tous les biens meubles, immeubles et propriétés de l’Etat.Pour mettre en conformité son dispositif selon les directives du Conseil des ministres de l’Uemoa sur l’harmonisation de la gestion des finances publiques de ses pays membres, la Côte d’Ivoire a entrepris un certain nombre de réformes dont celle portant réglementation de la comptabilité des matières.  

Dans cet élan, la direction générale du Budget et des finances a décidé d’organiser du 25 au 28 octobre 2022 un séminaire de validation du plan d’action stratégique de la comptabilité des matières, à Grand-Bassam, à 40 Km au Sud-est d’Abidjan.

La cérémonie d’ouverture du séminaire était présidée par M. Yaya Diomandé, le directeur général adjoint, représentant le directeur général du Budget et des finances. Il avait à ses côtés le directeur du patrimoine de l’Etat, M. Ali Sissoko.

M. Yaya Diomandé a expliqué l’enjeu de l’activité, renseignant que la comptabilité des matières est une innovation majeure et un acte de modernisation des outils de gestion des finances publiques en Côte d’Ivoire.

« Sa mise en œuvre nécessite l’adoption d’un document stratégique consensuel entre les différents acteurs qui ont en charge la gestion des biens corporels et incorporels de l’Etat afin d’assurer à terme la situation patrimoniale de l’Etat », a fait savoir M. Yaya Diomandé.

Il a exhorté encouragé les agents dans leur service de gestion des biens de l’Etat à une attention soutenue et une grande assiduité au cours du séminaire afin de s’approprier ce projet de document stratégique afin d’y apporter les améliorations nécessaires en vue d’une mise en œuvre aisée.  

« Ce document qui déterminera à court, moyen et long terme la stratégie globale de mise en œuvre de la Comptabilité des matières en Côte d’Ivoire », un outil inscrit dans le Plan d’action stratégique de la direction générale du budget et des finances, a-t-il souligné.  

Le directeur du patrimoine de l’Etat a relevé que cette œuvre consensuelle requiert l’engagement de tous pour sa bonne exécution. Pour lui, « une telle activité ne se mène pas seulement à la direction du patrimoine de l’Etat, mais concerne l’Etat central, les collectivités et les établissements publics nationaux ».  

Le document sur la comptabilité des matières est fait avec le concours de nombreux ministères à travers un Comité mis en place qui a travaillé à élaborer un avant-projet. Ces assises devraient permettre de valider en élargissant les observations d’autres acteurs qui n’y ont pas participé en amont.

Le texte final « nous servira alors pour la mise en œuvre de la Comptabilité des matières. Nous attachons donc beaucoup de prix à ce que les uns et les autres s’y mettent pour que ce document soit le reflet de la mise en œuvre de la Comptabilité des matières en Côte d’Ivoire », a souhaité M. Ali Sisssoko.

Tchad : ce qu’il s’est réellement passé le 20 octobre, selon Mahamat Idriss Deby

Une cinquantaine de personnes sont décédées au cours de manifestations contre la prolongation de la transition au Tchad.A l’appel d’une partie de l’opposition, des manifestations ont eu lieu à N’Djamena jeudi 20 octobre contre la prolongation de la transition dirigée par le général Mahamat Idriss Déby. Mais ces évènements ont viré au drame. Une cinquantaine de personnes sont décédées dans des heurts entre protestataires et forces de sécurité, faisant réagir pour la première fois, le président de la transition dans une adresse à la nation lundi 24 octobre. Dans cette déclaration, il estime que « ce ne sont pas de simples manifestations qui ont été maitrisées mais une vraie insurrection minutieusement planifiée pour créer le chaos dans le pays ».

Selon le chef de l’Etat tchadien, ce qui s’est passé le 20 octobre résulte de son refus de céder au chantage du Parti Les Transformateurs et de Wakit Tama. Mahamat Idriss Déby Itno affirme avoir reçu le leader des Transformateurs à huit reprises depuis le début de la transition. « Il m’a proposé pour les élections prochaines un ticket électoral, c’est-à-dire un président et un vice-président sur une même liste. Il renoncerait ainsi à la question de la non-éligibilité du PCMT (Président du Conseil militaire de transition). J’ai rejeté ses propositions car toutes les lois et règles devant régir les futures élections devraient être discutées au Dialogue national », explique le président tchadien. 

Selon Deby fils, « au cours de ces rencontres, un partage de 30% en faveur des Transformateurs dans les postes politiques, administratifs et des sociétés publiques et parabublique nous a été demandé ».

Le chef de l’Etat du Tchad a ajouté que le président des Transformateurs « a demandé à être nommé Premier ministre de Transition et partager à hauteur de 30% les responsabilités dans la gestion de la transition post-dialogue ». « Si j’avais accédé à cette demande, il n’y aurait ni manifestations ni toutes ces violences », assure le président de la transition tchadienne qui accuse les partis politiques d’avoir recruté des « groupes terroristes, paramilitaires pour opérer des assassinats de masse ». Il ne ménage pas « les groupes politico-militaires non signataires des accords de Doha » qui, selon lui, « ont entretenu des relations directes avec les responsables de ces actes violents ». 

L’homme fort de N’Djamena assume les « mesures conservatoires », notamment « le couvre-feu et la suspension des partis politiques impliqués », prises par le gouvernement à la suite de ces évènements tragiques et décrète un deuil national de 7 jours à compter du mardi 25 octobre.

Après la mort du maréchal Idriss Deby Itno en avril 2021 alors qu’il dirigeait une contre-offensive de l’armée tchadienne contre les rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (Fact), le général Mahamat Idriss Deby Itno a été porté à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) pour une transition de dix-huit qui vient d’être prolongée de deux ans par le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS). Le jeune général de 37 ans a aussi la possibilité de se présenter aux prochaines élections.

Port d’Abidjan : le 2e terminal à conteneurs fin prêt

Le nouveau terminal à conteneurs du Port autonome d’Abidjan (PAA) sera livré et mis en service d’ici à novembre 2022.Au cours d’un panel de haut niveau tenu lundi autour du thème « Les intégrations à l’économie mondiales et les exigences de la compétitivité durable », Jule Kouadio, représentant le directeur général du PAA, a assuré que le 2e terminal à conteneurs (TC2) sera « mis en service le 1er novembre 2022 ».

Ce terminal à conteneurs est une infrastructure pouvant accueillir des navires de 16 mètres de tirant d’eau et plus de 12.500 TU, a dit M. Jule Kouadio, en marge de ce panel de haut niveau organisé à l’Université internationale de Côte d’Ivoire, en présence de l’Inspecteur général d’Etat, Théophile Ahoua N’Doli.  

Le port autonome d’Abidjan rapporte avoir accueilli du 12 au 14 octobre 2022, ses premières escales tests, réalisées avec succès sur le porte-conteneurs MSC Floriana. Il a été évalué de manière concluante, l’ensemble des systèmes, notamment le Terminal Operating System (TOS), en interface avec les systèmes de facturation de la douane.

Ces tests ont permis d’évaluer les opérations de déchargement et de chargement du navire par les portiques de quai, ainsi que le traitement des conteneurs sur le parc, grâce aux portiques RTG et aux tracteurs électriques Gaussin.  

Le second terminal à conteneurs, une fois opérationnel, permettra l’accueil et le traitement des navires porte-conteneurs de 14 000 conteneurs admettant 16 m de tirant d’eau (TE). Avec la réussite des tests, le port d’Abidjan se positionne comme catalyseur de l’économie ivoirienne.

Ce projet de création d’un deuxième Terminal à Conteneurs a été rendu possible grâce à des investissements de l’ordre de 269 milliards de F CFA financés en amont par le Port Autonome d’Abidjan pour la réalisation des infrastructures.

Le concessionnaire Côte d’Ivoire Terminal a investi 262 milliards de F CFA, notamment pour la construction des superstructures et l’acquisition d’équipements pour ce fleuron de l’industrie portuaire ivoirienne.

Le Soudan du Sud à l’épreuve du respect des droits humains

Le plus jeune État de l’Afrique et du monde doit encore faire des progrès en matière de respect des droits de l’Homme au sortir d’une guerre civile sanglante.Au Soudan du Sud, indépendant le 9 juillet 2011, la lutte pour le pouvoir mettant aux prises le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar, son principal rival depuis des années, a causé la mort d’au moins 400.000 personnes et le déplacement de deux millions d’individus. C’était entre 2013 et 2018.

Dans le processus de paix, entamé en 2018, l’érection d’une société démocratique constitue un des objectifs des autorités de Juba. Dans ce sens, la Mission des Nations Unies au Soudan (Unmiss) n’a cessé de travailler avec toutes les parties prenantes pour sensibiliser à l’importance du respect des droits humains.

Récemment, 60 commandants de l’armée sud-soudanaise ont participé à un atelier de deux jours sur les droits de l’Homme organisé par la mission onusienne à Bor, une ville située à 200 kilomètres au Nord de la capitale.

« Nous avons maintenant une idée claire des responsabilités du commandement et de la manière dont nous pouvons demander des comptes aux auteurs de violations des droits de l’Homme. Nous allons maintenant devenir des ambassadeurs des droits humains et des droits des personnes vulnérables », a déclaré le général de brigade William Abiel.

« Nous tous, qui participons à cet atelier, occupons des postes de direction. Nous nous engageons à transmettre les connaissances que nous avons acquises aux forces placées sous notre commandement afin que nous soyons en mesure d’identifier, de signaler et de prévenir les violations des droits de l’Homme », a-t-il ajouté.

Le 3 avril 2022, Salva Kiir et Riek Machar ont accepté de former un commandement unifié des forces armées. Après cela, « nous avions besoin d’une formation complète pour que nos concitoyens aient confiance en nous. Nous sommes là pour les protéger », a soutenu le général de brigade William Abiel.

L’objectif principal des sessions de formation est de sensibiliser, de développer les compétences et les connaissances et de renforcer les capacités du personnel des Forces de défense populaires du Sud-Soudan.

La formation a été organisée par la Division des droits de l’Homme de la mission onusienne au Soudan du Sud à la demande de l’armée locale. Pour sa part, Geetha Pious, cheffe du bureau local de l’Unmiss, a mis l’accent sur les us et coutumes qui sont des atteintes aux droits humains. « Même les pratiques coutumières comme les mariages précoces ou forcés peuvent s’apparenter à des violations des droits de l’Homme. J’attire l’attention des commandants sur ce point afin qu’ils puissent s’assurer que les droits des femmes et des filles sont respectés en permanence », a-t-elle expliqué.

Il urge de rendre opérationnelle la force africaine en attente (Macky Sall)

Le continent noir doit d’abord compter sur ses propres moyens pour garantir sa sécurité, selon le président Macky Sall.Face au jihadisme et à l’insécurité qui gangrène l’Afrique, les réponses doivent être d’abord endogènes. Pour cela, « il urge de rendre opérationnelle la force africaine en attente et de financer de façon plus adéquate le Fonds de paix de l’union africaine », a déclaré, lundi à Diamniadio, à 30 kilometres de Dakar, le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine.

Le chef de l’exécutif sénégalais estime en effet que l’Afrique ne peut pas toujours compter sur le financement extérieur pour assurer sa sécurité et bâtir une architecture de paix. C’est pourquoi, « il faut d’abord que nous fassions des efforts internes avant de demander l’aide des autres », a-t-il soutenu, « convaincu » que l’Afrique a encore quelques capacités pour mobiliser un minimum de ressources pour financer la paix sur le continent.

Macky Sall présidait l’ouverture de la 8e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité dont le thème est : « L’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souverainetés ». 

Ouganda : une querelle père et fils au sommet de l’État

Un fossé semble se creuser entre le président Yoweri Museveni et le général Muhoozi Kainerugaba, son fils, auteur d’une grossière faute susceptible de refroidir les relations entre l’Ouganda et le Kenya.Sur Twitter, le général Muhoozi Kainerugaba a osé dire que ses troupes pouvaient s’emparer du Kenya en quelques semaines seulement. Dans son pays, cette pensée a déclenché un torrent de critiques. Le chef de l’État Yoweri Museveni, dont on dit qu’il prépare son fils au pouvoir, s’est résigné à lui retirer le commandement des forces armées terrestres.

Le général quatre étoiles Muhoozi Kainerugaba s’est excusé pour ses propos peu diplomatiques auprès du Kenya et de son président  William Ruto qu’il décrit comme son frère aîné. « Je lui demande d’accorder le pardon à son jeune frère », a-t-il souhaité. Yoweri Museveni lui-même a aussi présenté ses excuses au Kenya au nom de son fils de 48 ans.

Depuis lors, la tension est retombée. Mais le président ougandais souhaite à tout prix restreindre les libertés sur les réseaux sociaux d’un héritier imprévisible. Ce dernier ne l’entend pas de cette oreille. Une défiance qui fait naître de nombreuses  théories sur la relation entre le père et le fils.

Twitter montre le côté espiègle de Muhoozi

Le tweet insinuant l’invasion d’un autre pays, en l’occurrence le Kenya, de la part d’un homme aussi puissant que le fils de Yoweri Museveni, a choqué plus d’un. Entre Kampala et Nairobi, les diplomates des deux pays se sont rapidement activés pour désamorcer la bombe.

Après quoi, le président ougandais s’est intéressé à l’utilisation que le général Muhoozi fait des réseaux sociaux. On prête à Museveni l’intention d’exclure de Twitter son fils, qui a prévenu que « personne ne (le) bannirait de quoi que ce soit ».

Les Ougandais attendent maintenant la réaction de leur chef de l’État au pouvoir depuis 36 ans. D’aucuns pensent que Yoweri Museveni, généralement impitoyable avec la moindre opposition à ses ordres, pourrait faire une croix sur son fils.

Le général Muhoozi, dans un passé récent, a soutenu sur Twitter l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les rebelles du Tigré dans le conflit éthiopien. Il se dit qu’il ne se laissera pas faire. Le président Museveni va-t-il honnir son fils ou considérer son attitude comme une imprudence pardonnable ? Seul le temps nous donnera la réponse.

Umaro Sissoco Embalo en voyage en Russie et en Ukraine

Le président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao est attendu à Moscou et à Kiev.Alors que s’ouvre ce lundi 24 octobre la 8e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, le chef de l’État bissau-guinéen et président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’envole pour Moscou.

Umaro Sissoco Embalo va s’entretenir avec son homologue russe, Vladimir Poutine, dont le pays est en guerre depuis février dernier avec son voisin de l’Ouest, l’Ukraine. « Je vais ce lundi en Russie. Je serai avec le président Vladimir Poutine. Je lui apporte un message de paix. Je lui dirai qu’il est nécessaire de parler avec son frère (Volodymyr) Zelensky », a-t-il affirmé sur Radio France Internationale (RFI).

Umaro Sissoco Embalo sera le deuxième président africain à discuter avec Vladimir Poutine depuis le début du conflit russo-ukrainien. Le 3 juin dernier, le chef de l’État sénégalais, par ailleurs président en exercice de l’Union Africaine (UA), a été reçu à Sotchi par le président russe. Au sortir de cette entrevue, Macky Sall avait obtenu du Kremlin la libération des stocks de céréales bloqués dans les ports ukrainiens. 

La visite du président Embalo à Moscou ce lundi s’inscrit dans cette dynamique. Mais elle intervient après l’adoption d’une nouvelle résolution des Nations Unies contre l’annexion de quatre régions ukrainiennes par la Russie. La majorité des pays africains, précisément 26 dont 11 situés en Afrique de l’Ouest, ont voté en faveur de cette résolution alors que 19 se sont abstenus.

Après son séjour en Russie, le président bissau-guinéen est attendu à Kiev pour y rencontrer le président Volodymyr Zelensky. En visite au Sénégal, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dymytro Kuleba, a déclaré que son pays travaillait à une visite du président de l’UA en Ukraine.

Guinée : des morts dans des manifestations à l’appel du FNDC

Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), malgré sa dissolution par la junte, continue la lutte pour le retour rapide des civils au pouvoir.Plusieurs personnes seraient décédées dans les manifestations qui ont éclaté jeudi 20 octobre à Conakry à l’initiative du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC).

Selon des médias locaux, les personnes tuées seraient pour la majorité des adolescents dont les proches ont annoncé des poursuites contre leurs bourreaux. Les autorités de transition n’ont pas encore annoncé un bilan alors que le FNDC évoque aussi une vingtaine de blessés par balles.

Dissout en août dernier pour « activités subversives » par la junte au pouvoir depuis septembre 2021 suite au coup d’État contre Alpha Condé, ce collectif de partis politiques et d’organisations de la société civile n’a pas, pour autant, abandonné sa lutte pour un retour à un ordre constitutionnel dans les plus brefs délais.

La veille des heurts entre manifestants et forces anti-émeutes, le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Boni Yayi, est arrivé à Conakry. Son séjour s’inscrit dans le cadre de la poursuite des échanges avec les militaires pour trouver un consensus sur la durée de la transition.

À l’occasion de leur Sommet extraordinaire du 22 septembre dernier à New York, aux États-Unis, en marge de la 77e Assemblée Générale des Nations Unies, les chefs d’États de la Cédéao ont décidé de maintenir le contact avec les décideurs de Conakry, après avoir infligé des sanctions « graduelles au niveau diplomatique, économique et financier » à la Guinée pour l’ « insuffisance de progrès en ce qui concerne l’établissement d’un chronogramme de transition acceptable ».

Le médiateur de la Cédéao, qui effectue son troisième séjour à Conakry depuis la prise du pouvoir par le colonel Mamadi Doumbouya, a assuré que l’ « espoir est permis », au moment où un dialogue inclusif pour une transition apaisée, qui aurait dû s’ouvrir hier jeudi, a été reporté sine die.

Tchad : un journaliste « tué » dans les manifestations (Témoin)

Les protestations en cours au Tchad contre la prolongation de la transition auraient fait une victime parmi les journalistes locaux.Ce jeudi 20 octobre, un journaliste aurait été tué lors des manifestations survenues à N’Djamena à cause de la prolongation de la transition par le Dialogue national inclusif (DNIS), a confié à APA News un témoin.

Reporter à la radio CEFOD (Centre de formation pour le développement) détenue par l’Église catholique, Orédjé Narcisse aurait été touché par balle « vers 7 heures du matin au quartier Chagoua, dans la commune du 7e arrondissement de N’Djamena ». « Il est tombé devant moi. Je suis vraiment affligé », rapporte un journaliste tchadien contacté par APA.

Les manifestations, qui ont éclaté dans plusieurs quartiers de la capitale tchadienne, auraient fait une dizaine de morts dans les rangs des protestataires, selon Les Transformateurs, l’une des formations politiques opposées au maintien du Général Mahamat Idriss Deby au pouvoir. Cité par l’Agence France Presse (AFP), le médecin-chef de l’Hôpital de l’Union Chagoua a reconnu la mort par balle d’au moins cinq personnes.

Arrivé au pouvoir en avril 2021 suite au décès de son père, le maréchal Idriss Deby dans une contre-offensive contre les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), le Général Mahamat Idriss Deby Itno avait promis une transition de 18 mois renouvelable une fois avant de changer d’avis.

À son initiative, des concertations nationales, sous le nom de Dialogue national inclusif et souverain (DNIS), lancées en août dernier, ont entériné samedi 8 octobre la prolongation de la transition, permettant dans la foulée au jeune général de se présenter à la prochaine élection présidentielle.

Cependant, des partis politiques et des organisations de la société civile estiment que Deby fils ne peut rester au pouvoir au-delà des 18 mois de transition malgré la formation d’un gouvernement d’« union nationale » dirigé par l’ex-opposant, Saleh Kebzabo. 

Paris a condamné « l’utilisation d’armes létales contre les manifestants » et affirme n’avoir joué « aucun rôle » dans les évènements en cours au Tchad. La France est « accusée » de ménager la junte tchadienne au moment où d’autres putschistes ouest-africains, comme ceux du Mali ou de la Guinée, sont acculés.

La Côte d’Ivoire projette une croissance de 6,8% en 2022

Avec des reformes engagées pour contenir les effets de la crise sanitaire de Covid-19 et russo-ukrainienne, le pays a renforcé la résilience de son économie.La ministre ivoirienne du Plan et du développement Kaba Nialé a, à l’occasion de la 3e édition du Sommet Finance en commun à Abidjan, évoqué mercredi l’élan de la croissance économique du pays qui est ressortie en 2021 à « 7,4% » au regard de tous les agrégats.  

Pour l’année 2022, l’Etat de Côte d’Ivoire projette une croissance de 6,8%. Première puissance économique de l’Uemoa, la Côte d’Ivoire qui affichait un taux de croissance de 2% en 2020 contre une contraction de 2% en Afrique, a fait ostensiblement un bond important gagnant 5,4 points.    

« Il importe de noter que la Côte d’Ivoire a été soutenue dans ses efforts par ses partenaires au développement, dont le Groupe de la BAD qui a apporté un concours de 49,12 milliards F CFA pour soutenir notre Plan de riposte économique et sanitaire contre la Covid-19 », a-t-elle souligné.

De plus, la Banque européenne d’investissement (BEI), associée à l’Union européenne (UE) et l’Allemagne, en tant que « Team Europe », a procédé à la signature de plusieurs accords de financement avec le gouvernement ivoirien, a ajouté Mme Kaba Nialé. 

Cet appui, d’un montant global de 100 milliards de FCFA, octroyé le 23 septembre 2021 à Abidjan, a permis de soutenir le plan de relance économique post-Covid-19 et le plan de renforcement du système de santé et de solidarité de la Côte d’Ivoire, a-t-elle poursuivi.

Dans l’optique d’accélérer la croissance de l’économie ivoirienne, le gouvernement qui mise fortement sur le secteur privé ivoirien, a lancé le 5 octobre 2022 le Programme PEPITE visant à faire des Petites et moyennes entreprises (PME) des champions nationaux.

Considéré comme l’un des programmes phares de la « Vision Côte d’Ivoire 2030 » du président de la République, ce programme devrait permettre le recrutement de 150 entreprises par an sur une période de dix ans, soit 1.500 entreprises.

« Aujourd’hui, avec la crise russo-ukrainienne, l’économie mondiale est confrontée à des pressions inflationnistes sans précédents, des risques de surendettement élevés, un resserrement des conditions financières mondiales, des fragmentations géopolitiques, et tout ceci dans un contexte de dérèglement climatique », a-t-elle fait observer. 

Pour garantir ses ambitions, le gouvernement ivoirien a adopté un projet de budget pour l’année 2023 qui s’équilibre en ressources et en charges à 11 494,4 milliards de FCFA, soit une progression de 18,1% par rapport au budget initial de 2022, et de 8,9% par rapport au budget révisé de 2022.   

Ouverture à Abidjan de la 3e édition du Sommet Finance en commun

Ce Sommet envisage de regrouper « la communauté et la famille des banques publiques de développement comme un système » aux fins de « mobiliser leur force collective » en matière d’appui financier et sur la question de financement de la transition verte.Des données sur le site de de la Finance en commun indiquent 522 institutions de financement du développement dans le monde, à tout niveau, soit 23 milliards de dollars de bilan consolidé, ce qui représente plus de 2,5 milliards de dollars de financement chaque année.

Le directeur général de l’Agence française de développement, Rémy Rioux, a commenté lors d’une conférence de presse en marge de l’ouverture du Sommet que ce financement est de « l’ordre de 10 à 12% du total des investissements mondiaux publics et privés (disponibles) chaque année ».

L’idée de cette initiative, expliquera-t-il, est d’inciter les Etats à considérer ce groupe dans son ensemble. Les banques multilatérales et de développement sont, dans cet élan, très attendues sur les questions de financement su le climat à l’approche de la COOP 27 en Egypte.

A ce Sommet qui se déroule du 19 au 20 octobre 2022 sur les bords de la lagune Ebrié, participe le Fonds international de développement agricole (FIDA) dans un contexte de conjoncture économique mondiale, due à la crise russo-ukrainienne, qui menace la sécurité alimentaire.

« Nous voulons aussi par ce Sommet signifier à nos gouvernements, au G20, aux Nations Unies, partout où les décisions se prennent que nous sommes à leurs disposition pour recevoir peut-être un mandat plus fort encore; pour une transition verte, juste, sociale et environnementale », a-t-il ajouté.

Cette troisième édition qui se tient pour la première fois en Afrique autour du thème : « une transition juste et verte pour une reprise durable », constitue « une grande fierté pour mon pays et fait d’Abidjan la capitale de la finance climatique pendant ces deux jours », s’est félicitée Mme Kaba Nialé, ministre du Plan et du développement.

La ministre Kaba Nialé a fait savoir que les gouvernants des pays africains placent un immense espoir en cette troisième édition du Sommet Finance en commun dont les résultats permettront de mieux soutenir leurs actions de développement en faveur des populations africaines.

« Pour ma part, je souhaite que les conclusions de ces assises renforcent davantage le processus de développement du continent africain, celui de la Côte d’Ivoire en particulier, en accélérant la mise en œuvre des actions de transformation économique et sociale », a-t-elle poursuivi.

Le Sommet Finance en commun est organisé par l’Agence française de développement (AFD), la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et la Banque africaine de développement (BAD). La société civile était également conviée à ces assises pour échanger sur la transition verte. 

La Banque africaine de développement soutient la transformation agricole en Afrique en accompagnant les zones de transformation agro-industrielle en Afrique avec 779 millions de dollars déjà au profit de 12 pays y compris en Côte d’Ivoire, a fait savoir son président Akinwumi Adesina.

« Nous espérons investir 10,5 milliards de dollars dans l’agriculture pendant les cinq prochaines années », a-t-il annoncé. Et ce, afin de « libérer le potentiel africain pour se nourrir et pour que l’Afrique également puisse nourrir le monde ».

« Il nous faut désormais poursuivre les efforts de mobilisation (de ressources) pour que toutes les promesses puissent être concrètement opérées », a déclaré le Premier ministre ivoirien Patrick Achi, représentant le président de la République, Alassane Ouattara.  

« Nous sommes certains que la prochaine COP 27 nous permettra de réaliser de substantielles avancées », a-t-il ajouté, mentionnant que « l’enjeu de la transition tant économique qu’écologique lors des prochaines décennies sera les défis le plus immense de toute l’histoire de l’humanité ».  

Le Sommet a regroupé des décideurs, des financiers, des praticiens du développement, de hauts responsables de plus de 530 Banques publiques de développement), aussi bien du secteur public que du secteur privé.  

La Côte d’Ivoire abrite cet évènement pour la première fois sur le continent africain, après Rome en 2021 et Paris en 2020. Quelque 1.000 personnes y ont participé en présentiel, 3.000 personnes en ligne et plus d’une centaine d’institutions et d’organisations internationales de banques ont été enregistrées.