Alain Mabanckou: «Il faut autonomiser la francophonie, qu’elle cesse d’être l’apanage des chefs d’État»

En tournée dans 4 Instituts Français en Afrique de l’est : au Rwanda, au Kenya, et à l’est de la RDC, à Goma et à Bukavu, l’écrivain Alain Mabanckou anime des conférences sur la place du français en Afrique en prélude à la semaine de la francophonie prévue du 12 au 20 mars. Le français, c’est la langue des romans qu’il écrit depuis de longues années. Depuis son premier livre, Bleu blanc rouge publié aux éditions Présences africaines en 1998, il n’a pas cessé d’écrire avec en toile de fond le Congo Brazzaville, le pays dans lequel il est né.

Le français est, dites-vous, le fruit de la colonisation, est-il ce français « un butin de guerre » comme le décrivait l’écrivain algérien Kateb Yacine, une prise de guerre dont les africains se sont emparés après la colonisation pour en faire une langue à leur image ?

La formule « butin de guerre » est devenue une sorte de cliché, mais ça correspondait à une époque où il y avait l’éveil des consciences. Aujourd’hui je voudrais plutôt dire que la langue française n’appartient plus à la France -d’ailleurs elle n’a jamais appartenu à la France-. C’est une langue qui se modifie, elle est aussi variable chez Ahmadou Kourouma que chez Sony Labou Tansi ou chez Michel Houellebecq.

Vous faites une différence entre le français, l’outil de communication, et la francophonie, qui est dites-vous « la continuation de la politique étrangère de la France ». Est-ce que la francophonie est un concept néocolonialiste ?

Malgré tout ce qui s’est passé avec les interventions de Bourguiba, de Senghor, des pères de la francophonie, on a toujours senti que dans l’esprit de tout le monde, la francophonie demeurait la continuation de la politique étrangère de la France par une voie détournée. Lorsque l’Organisation Internationale de la Francophonie vote son secrétaire ou sa secrétaire, c’est toujours les Etats qui décident, alors que moi j’ai toujours appelé à la décision populaire sur la francophonie.

Ce serait quoi une francophonie des peuples ?

Tout ce qui est musique, tout ce qui peinture, tout ce qui est littérature, tout ce qui est cuisine, tout ce qui est culturel, ce sont ces gens-là qui devraient être à la tête de la francophonie. Il faut autonomiser la francophonie et qu’elle ne soit pas le jouet collectif des présidents qui sont dans l’espace francophone et qui placent parfois leurs camarades qui ne sont plus président à la tête de l’organisation ou bien qui veulent régler une petite dispute en disant « on vous donne le poste de l’Organisation Internationale de la Francophonie », et puis on fait des élections rapidement. On prend son petit caviar et on est parti. Ça n’a jamais représenté la volonté des peuples.

Nous sommes ici à Bukavu dans l’est de la RDC, où l’on parle le kiswahili. Le kiswahili est parlé par environ 100 millions de personnes, quel type de reconnaissance internationale faudrait-il lui donner à ce Swahili ?

Il faut cesser, comme je l’ai entendu chez certains, de qualifier le swahili comme étant un dialecte ou quelque chose comme ça. Nous devrions commencer par faire un certain travail d’enseignement de cette langue, et sponsoriser probablement les personnes qui pourraient écrire en swahili. Peut-être, tout simplement, que dès qu’une langue vient d’Afrique, on a tendance à penser qu’elle est inférieure aux langues européennes.

Cette région de la RDC où nous nous trouvons est ravagée par les conflits locaux et les conflits entre nations voisines. Et à l’heure où tout le monde a les yeux rivés sur l’Ukraine, est-ce que vous diriez-vous aussi comme l’a dit récemment le prix Nobel de la paix Denis Mukwege, que le silence de la communauté internationale est assourdissant ?

Aujourd’hui la guerre en Ukraine donne à ce silence des résonances presque insupportables. Il y a des petites guerres, dirait-on, qui se passent et qui ne se voient pas, mais qui sont en réalité des ravages. Ce silence on doit le briser aussi en venant sur place. C’est la première fois que je me retrouve en RDC, les gens étaient étonnés « mais qu’est-ce que vous allez faire à Goma, qu’est-ce que vous allez faire à Bukavu ? » ces localités avaient déjà une mauvaise réputation qui les précédait. Je suis comme l’incrédule qui voulait voir les trous de la crucifixion, je discute avec les gens et je sens que ce problème est toujours là.

Francophonie : l’événement placé au Congo sous le signe du partage et de la cohésion

Le 20 mars à Brazzaville, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’étranger, Jean Claude Gakosso, a indiqué que son pays célébrait la journée sous le signe de l’amitié et de la fraternité.

Le Congo n’est pas resté en marge de la célébration, cette année, de la Journée internationale de la Francophonie qui a eu pour thème « En français…S’il vous plait ! ».  A cette occasion, une cérémonie a été organisée au siège du ministère des Affaires étrangères, à laquelle ont participé plusieurs ambassadeurs et des membres du gouvernement.

Jean-Claude Gakosso a rappelé que la communauté francophone repose sur la langue que les Etats membres ont en partage, martelant sur le fait que l’idiome constituant le patrimoine commun mérite d’être préservé. C’est ainsi, a-t-il poursuivi, qu’en marge du dernier sommet de la Francophonie tenu du 11 au 12 octobre 2018, en Arménie, les participants avaient mis un accent particulier sur l’ancrage de la langue française dans les institutions internationales.

A cet effet, la Francophone doit donc jouer un rôle essentiel en faisant de l’apprentissage du français une place essentielle, a renchéri le ministre des Affaires des étrangères.

Jean-Claude Gakosso a, par la suite, salué le mérite de quelques écrivains congolais qui ont apporté « un petit piment tropical » dans la langue de Molière, notamment Jean Malonga, Tchicaya U Tamsi, Henri Lopes, Letembet Ambili, Jean Baptiste Taty Loutard, Alain Mabanckou, etc.

« La Francophonie du XXIe siècle doit travailler au renforcement de la coopération avec les autres zones linguistiques. En République du Congo, comme dans la plupart des pays de notre espace, le français est à la fois langue officielle et langue d’enseignement », a-t-il conclu.

La célébration de la Journée internationale de la Francophonie a été marquée à Brazzaville par une conférence-débat, des concours de dictée et de dissertation. Les lauréats ont été récompensés.  Parfait Ngoyi a reçu le premier prix de la dissertation philosophique et Eureka Naty, celui de la meilleure dictée.

Le Congo promeut la langue française

Le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’étranger, Jean Claude Gakosso l’a déclaré le 20 mars à Brazzaville.

Pour ce membre du gouvernement, le Congo est engagé dans la promotion de la langue française dans les institutions et les conférences internationales. Jean Claude Gakosso a déclaré que le Congo est un espace de promotion de la culture francophone et de la diversité de son peuple.

Le ministre des Affaires étrangères a rappelé, en marge de la commémoration de la journée internationale de la francophonie, la nécessité pour les pays francophones de militer pour que le français continue à s’imposer dans les grandes réunions internationales, malgré la première place occupée par l’Anglais.

«Au Congo, le français est à la fois la langue officielle et la langue d’enseignement. Notre pays peut également s’honorer sans vanité de compter une pléiade des écrivains aux talents, à la plumes et aux styles qui, comme l’a dit Alain Mabankou, ajoutent un petit piment à la culture francophone », a indiqué Jean Claude Gakosso.

« Lors du dernier sommet de la Francophonie à Erevan en Arménie, les pays participants ont mis un accent particulier sur l’ancrage du Français dans les institutions internationales quand bien même la dérive de la mondialisation qui tue le multilinguisme gêne aujourd’hui le rayonnement du Français », a-t-il poursuivi.

Louise Mushikiwabo, dans le message rendu public lors de la célébration de cette journée, milite pour le multilinguisme à travers la promotion des langues locales et la diversité culturelle, l’affirmation des valeurs de partage et de promotion de démocratie.

Ces acquis qui restent à consolider ne doivent cependant pas occulter le paradoxe qui subsiste actuellement concernant la difficulté pour les étudiants et même les chercheurs congolais à obtenir le visa français.

Francophonie : Denis Sassou Nguesso est arrivé en Arménie

Le président de la République du Congo a atterri ce 12 octobre 2018 en Arménie. Il prendra part aux travaux du 17ème sommet de la Francophonie.

Sassou Nguesso et les chefs d’Etats ayant pour langue commune le français sont depuis ce 11 au 12 octobre 2018 à Erevan (Arménie) à l’occasion du XVIIe Sommet de la Francophonie. Si l’un des enjeux de ce sommet reste l’élection du secrétaire générale de l’organisation, les jeux semblent faits.

Premièrement parce que le suspens autour du duel entre la secrétaire générale sortante Michaëlle Jean et la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo est largement redescendu depuis mardi soir. Le Canada et le Québec, deux des principaux soutiens de Jean, ont en effet fait savoir dans des communiqués qu’ils ralliaient le « consensus » autour de la candidature rwandaise.

Rappelons que l’Arménie attend pour cet événement une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement, une hausse considérable au regard des précédentes éditions. Ils étaient 17 à Antanarivo en 2016. Cette année, la venue de Charles Michel (Belgique), Patrice Talon (Bénin), Justin Trudeau (Canada), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville), Emmanuel Macron (France), Paul Kagame (Rwanda), Macky Sall (Sénégal) ou encore Idriss Déby Itno (Tchad) est confirmé.

 

Qui de Michaëlle Jean ou de Louise Mushikiwabo prendra les rênes de la Francophonie ?

En moins de trois ans mois, le XVIIe Sommet de la Francophonie s’ouvrira à Erevan, du 11 au 12 octobre 2018. À l’issue de celui-ci, les chefs d’État et de gouvernement membres devront, soit renouveler le mandat de l’actuelle secrétaire générale, soit désigner un nouveau, pour les quatre prochaines années.

La secrétaire générale sortante fait face à une concurrente de taille, que certains considèrent déjà comme gagnante, parce qu’ayant le soutien de la France. En effet, l’annonce de la candidature de la Rwandaise Louise Mushikiwabo, par le président français, que d’aucuns n’ont pas vu venir, a autant surpris bon nombre de chefs d’État africains, qu’elle n’a laissée aucune marge de manœuvre à ceux qui avaient l’intention de présenter également des candidats.

Il est certes vrai qu’Emmanuel Macron a publiquement annoncé son soutien à Louise Mushikiwabo, mais il est très important de clarifier que ce n’est pas la France qui présente officiellement une candidature, c’est bien le Rwanda. Et donc, si Mme Mushikiwabo ne réussit pas à se faire élire, ce ne sera aucunement considéré comme un échec de la France.

Par contre, si Michaëlle Jean ne réussit pas à se faire réélire, cela pourrait être considéré comme un échec sanglant du Canada et un affront pour sa diplomatie qui n’a pas su bien négocier le renouvellement de sa candidate, dans une organisation où il contribue, avec ses trois provinces membres, à plus de 50 millions de dollars annuellement, soit environ un tiers du budget total de l’Organisation. Le Canada ne se laissera donc pas humilier de la sorte, sans conséquences. Car un tel échec pourrait, d’une façon ou d’une autre, retentir dans le débat politique national, à une année des élections fédérales.

Quelles sont les chances de Louise Mushikiwabo ?

Depuis l’annonce de sa candidature au poste de secrétaire général, on ne connaît pas grand-chose sur le programme et la vision de Louise Mushikiwabo pour la Francophonie de demain. Toutefois, on sait et il est de notoriété publique que cette candidature n’est pas issue de la volonté première du Rwanda, ni même de l’Afrique. Elle aurait été concoctée, en coulisse, sur les bords de la Seine.

Le magazine panafricain Jeune Afrique qui a été mis au parfum, le premier, de la candidature rwandaise, a révélé les dessous de cette manigance. On y apprend que l’idée de la candidature rwandaise a germé au cours d’une rencontre, en février dernier à Bruxelles, en marge du sommet sur le G5 Sahel, entre le président de la Commission de l’Union africaine et le président français accompagné de son ministre des Affaires étrangères et son conseiller Afrique.

Cette révélation de Jeune Afrique vient confirmer quelque peu les préoccupations que nous exprimions déjà dans nos précédentes publications à l’effet que Louise Mushikiwabo n’avait pas une vision claire de ce qu’elle voudrait faire, tant pour le rayonnement de la langue française dans le monde, que pour la promotion des valeurs communes fondées sur le respect des droits de la personne, les principes démocratiques, les libertés fondamentaux et l’État de droit, tels que décrit dans la Déclaration de Bamako. Pas plus qu’elle n’a des projets spécifiques et novateurs pour la Francophonie. Si elle venait à être désignée, ce serait par la seule volonté de la France.

S’agissant de l’accord dégagé par les chefs d’État africains au sommet de Nouakchott, d’appuyer Mme Mushikiwabo, il y a lieu de faire une observation suivante : l’appui du bloc africain à la candidature rwandaise n’est qu’une déclaration de principe à prendre avec des pincettes, puisqu’aucun chef d’État ne s’est exprimé publiquement à ce sujet. Et, connaissant bien le culte du silence de chefs d’État africains, personne ne serait prête à gager un centime que cette résolution tiendra bon jusqu’à Erevan. Les Africains choisiront en fonction de leurs intérêts nationaux.

Selon toute vraisemblance, on aurait appris que l’inscription de ce sujet à l’ordre du jour du sommet africain de Nouakchott, par la maîtresse de céans, elle-même candidate à ce poste, a laissé planer un malaise perceptible dans le chef de certains dirigeants africains non-membres de l’OIF. Il en était de même de certains dirigeants africains membres de l’OIF, qui ne se sentaient pas à l’aise de commenter sur cette candidature.

Toutefois, répondant à la question d’un journaliste de RFI : « Est-ce que, selon vous, la candidature de la ministre des Affaires étrangères du Rwanda a ses chances ? », l’ancien président de l’Union africaine et président guinéen Alpha Condé n’a pas mâché ses mots :

 » Ça c’est une autre chose. Déjà qu’il y a beaucoup de controverses. Mais nous avons défendu un principe : l’Afrique doit parler d’une seule voix. Maintenant, évidemment, tous les États africains ne sont pas membres de la Francophonie. Donc, il n’y a pas 50 États africains dans la Francophonie. Cela veut dire qu’on n’est pas majoritaire au point de vue de voix de la Francophonie. Donc, cela dépendra de comment les autres pays vont se comporter.  »

Cette réaction de l’ancien président de l’Union africaine, bien qu’enjolivée dans un langage diplomatique extrêmement policé, résume bien le sentiment général ressenti par beaucoup d’Africains sur cette candidature, présentée hors des terres africaines.

Un autre élément, non négligeable, qui peut s’avérer déterminant dans le choix possible du prochain secrétaire général de la Francophonie, est celui de la contribution financière des États au bon fonctionnement de l’Organisation. En effet, tous les États membres doivent s’acquitter, en temps opportun, de l’obligation qui leur incombe d’apporter leur contribution financière au budget de l’Organisation. Sur ce point, le Rwanda n’est pas non plus un élève modèle de la Francophonie. En effet, depuis quelques années, il ne s’est pas acquitté, dans les temps requis, de ses obligations financières envers l’Organisation, et ce, pour une modique somme renégociée.

Ceci étant, il ne faut pas se faire d’illusions quant à l’issue de cette désignation. Ce qui est certain, c’est que le poids politique et financier de certains États membres pèsera certainement lourd et fera pencher la balance en faveur de telle ou telle autre candidate.

Ceci dit, on ne sait pas encore de quel côté vont se pencher les autres contributeurs majeurs de l’Organisation, notamment la Suisse, la Belgique – Wallonie-Bruxelles, le Luxembourg et la Principauté de Monaco. Leurs voix pourront être déterminantes pour concilier les points de vue diamétralement opposés entre le président Macron et le premier ministre Trudeau, sur la prochaine locatrice du 19-21 avenue Bosquet à Paris.

Quelles sont les chances pour Michaëlle Jean ?

Le Canada, le Québec et le Nouveau Brunswick ont une mission assurément délicate de convaincre les États membres de la nécessité et du bien-fondé de renouveler le mandat de Michaëlle Jean pour assurer la continuité des actions entreprises durant les quatre dernières années.

Au regard des faits exposés ci-dessus, une seule certitude, c’est que, ça va jouer dur à Erevan. Les deux candidates, Louise Mushikiwabo et Michaëlle jean, ont leurs chances intactes. Alors que certains laissent à Mme Mushikiwabo le bénéfice du doute, d’autres croient que le bilan de Mme Jean plaide activement en faveur de sa reconduction.

De toute façon, depuis la création du poste de secrétaire général en 1997, lors du VIIe Sommet d’Hanoï, il n’y a jamais eu une élection au sens propre du terme. Le secrétaire général a toujours été désigné par consensus. Il a été ainsi en novembre 2014 et il en sera ainsi en octobre 2018. Tout dépendra bien évidemment de comment le président Macron et le premier ministre Trudeau, deux dirigeants de plus importants pays contributeurs au budget de la Francophonie, vont gérer leurs ambitions, tout en veillant au meilleur intérêt de l’Organisation.

C’est donc le positionnement stratégique de ces deux leaders clés de l’OIF qui va influer sur le choix final. En effet, Emmanuel Macron et Justin Trudeau se sont déjà rencontrés, en tête-à-tête, d’abord à Paris, puis à Ottawa. Au menu de leurs discussions, il était question, entre autres, de la Francophonie. Mais apparemment, pour des raisons évidentes que nous n’avons pas l’intention de développer, les deux sont restés campés sur leurs positions respectives et ne se sont pas entendus sur le choix du prochain secrétaire général.

Pour l’intérêt supérieur de l’Organisation, il serait souhaitable que l’un d’entre eux fasse machine arrière. Eu égard aux mandats ambitieux qui sont ceux de l’OIF et qui sont au cœur des principales priorités de son action, objectivement parlant, Louise Mushikiwabo n’apportera pas une plus-value, pas plus qu’elle ne fera autant pour le rayonnement de la langue française et la promotion des valeurs communes, que ne l’a fait la secrétaire générale sortante.

De son côté, si elle venait à être reconduite à son poste, ce qui semble probable, Michaëlle Jean ne doit pas s’enfermer dans ses certitudes, en croyant que tout a été merveilleux durant son premier mandat. Elle devra reconnaître que, contrairement au premier, le deuxième mandat a été obtenu dans la douleur et le déchirement. En conséquence, elle devra opérer un changement significatif pour contenter ceux qui exigent une plus grande transparence dans la gestion et l’administration. Surtout, elle devra s’efforcer de se rapprocher également de certains chefs d’État, notamment africains, qui sont restés distants depuis sa désignation en novembre 2014. Ainsi, elle pourra faire taire l’avalanche de critiques dont elle a été l’objet et qui ont pourries ses quatre années passées à l’OIF.

Francophonie : Michaëlle Jean obtient un satisfecit de la CCP pour son bilan

Les représentants des États et gouvernements membres de la Francophonie réunis à la 149e session de la Commission de coopération et de programmation (CCP), le 20 juin 2018, à Paris, ont donné unanimement un satisfecit à Michaëlle Jean pour tout son travail à l’OIF.

À quelques trois moins presque du sommet de la Francophonie et la fin de son actuel mandat qui expire le 31 décembre 2018, Michaëlle Jean et ses équipes mettent la dernière main au Rapport d’activités qui sera soumis aux chefs d’État et de gouvernement membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), en octobre prochain à Erevan.

Cet exercice, qui est une obligation institutionnelle à laquelle se soumet le secrétaire général de la Francophonie à la veille du Sommet, dresse un panorama synthétique des principales actions mises en œuvre et des progrès liés aux activités menées pour atteindre les objectifs généraux de l’Organisation. Elle présentera le bilan complet des réalisations à la fin de sa mandature.

Au moment où ce Rapport sera rendu public, ceux qui l’on porté à la tête de l’OIF à Dakar en novembre 2014, pourront alors mesurer l’ampleur du travail accompli par l’actuelle Secrétaire générale, en dépit de toutes attaques récurrentes, souvent injustes et malveillantes dont elle a fait l’objet durant tout son mandat.

Nous avons le privilège d’accéder de première main à l’ébauche préliminaire d’un document concis mais combien édifiant, qui dresse les grandes lignes des actions menées par l’actuelle secrétaire générale durant les quatre années passées à la tête de l’OIF. C’est un document qui mérite d’être lu par tous ceux qui s’intéressent aux activités de l’Organisation et connu par le plus grand nombre de francophones avant de spéculer sur le bien-fondé ou non du renouvellement de son mandat.

Évoquons premièrement son action politique et diplomatique avant de revenir, plus tard, dans la cadre d’autres articles à paraître dans les prochaines semaines, sur ses innovations dans la Francophonie économique en tant qu’espace de solidarité et de coopération ; dans le domaine de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique ; mais aussi, et cela est très important par ces temps de recul démocratique, des droits et libertés fondamentales, qui sont au fondement même de la Francophonie.

Action diplomatique qui répond aux défis du monde actuel

En 2014, l’on s’en souvient, Michaëlle Jean, alors en campagne pour le poste de secrétaire générale de la Francophonie, avait mené un plaidoyer fort auprès des États membres de l’OIF pour présenter sa vision de la Francophonie de demain, qui devait, de son point de vue, s’adapter à la complexité des nouvelles réalités et aux défis du monde contemporain. Elle avait alors compris, avant bien d’autres observateurs, que le monde dans lequel nous vivons, a muté, et que ce monde-là est de plus en plus marqué par l’insécurité grandissante, les nouvelles formes de violence, la montée du terrorisme et, enfin, la violation, de plus en plus massive, des droits et libertés de la personne.

Son projet, pour ainsi dire, le contraignait à l’action. En accédant au poste de secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean ne devait pas, ne pouvait pas, se contenter que de s’inscrire dans la continuité des actions de ses illustres prédécesseurs. Elle se devait également de rester fidèle à ses engagements et avoir les ambitions de son temps.

Durant les presque quatre années passées à la tête de la Francophonie, Michaëlle Jean aura posé des actes fort et surtout mené des réformes courageuses et ambitieuses visant à assainir les finances de l’Organisation qui, comme on peut l’imaginer, ne seraient pas sans conséquences. En effet, la Francophonie, sous son magistère, devait, comme elle l’affirme elle-même « être présente là où on ne l’attendait pas ».

Dans une lettre publiée il y a plus de deux semaines, dans les journaux canadiens Globe and Mail et La Presse, portant le titre « Pourquoi je veux continuer de diriger la Francophonie? », Michaëlle Jean a défendu éloquemment son bilan à maints égards et dressé un inventaire de ses réalisations au cours des quatre dernières années. Elle a mis en évidence la nécessité, pour l’OIF, d’agir au rythme d’un monde de plus en plus fracturé où des crises politiques et humanitaires font rage, où des défis technologiques et de développement se posent avec beaucoup d’acuité, où les populations sont exposées et déstabilisées par le terrorisme, où les effets dévastateurs du réchauffement climatique menacent la survie même de l’humanité, où des exodes forcés et des mouvements migratoires d’une ampleur jamais égalée sont légions.

C’est, en réalité, la nature troublée de ce monde qui éclaire son action politique et diplomatique. La lecture de son bilan le prouve à suffisance. Et ce bilan des quatre années, parce qu’il est ambitieux, nous projette immédiatement vers l’avenir, si les chefs d’État et de gouvernement membres de l’OIF lui renouvelaient leur confiance pour un second mandat. Car la Francophonie est une continuité. Demain, il faudra continuer de porter, comme elle le fait déjà, la voix de la Francophonie partout où l’exigent les enjeux, partout où se prennent les décisions qui vont impacter l’espace francophone et au-delà.

Michaëlle Jean a démontré qu’elle savait s’y faire. Elle aura positionné, de manière significative l’OIF dans l’espace multilatéral et renforcé les liens de coopération et de partenariat, à la fois, avec le système des Nations unies et les autres organisations internationales, régionales et sous-régionales. En effet, depuis 2015, l’OIF a signé une quinzaine d’accords de partenariat stratégique avec des grandes institutions et organismes tels que la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Centre du commerce international (CCI) ou encore le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCR), pour faire avancer les priorités de l’organisation qu’elle dirige.

L’actuelle secrétaire générale aura visité plus d’une quarantaine de pays membres de l’OIF et rencontré, en tête-à-tête, 75 des 84 Chefs d’État et de gouvernement membres. Elle aura été présente, partout où cela a été possible, dans les enceintes où les principaux décideurs de la planète se réunissaient et discutaient de l’avenir de l’humanité, de la paix et de la sécurité mondiale, tant au Conseil de sécurité que dans d’autres instances internationales importantes. Et, à chaque fois, elle a tenu à organiser des concertations ministérielles pour des prises de position communes et des déclarations conjointes des États membres de l’OIF sur les enjeux qui les concernent. La Francophonie est de plus en plus présente sur la scène internationale.

Action politique accès sur la gouvernance démocratique

Au registre des actions politiques, Michaëlle Jean a, d’une voix forte, appelé au respect des engagements contenus dans la Déclaration de Bamako et exhorté les États à respecter les droits de la personne, les principes démocratiques et l’État de droit. Son approche a consisté essentiellement au soutien et à l’accompagnement des États membres dans le processus démocratique, pour consolider et approfondir les valeurs démocratiques prônées par l’Organisation.

Près d’une soixantaine de missions électorales, d’assistance technique, d’évaluation, d’audit, d’appui à la consolidation des fichiers électoraux et d’observation des élections, ont été dépêchées dans plusieurs pays, à la demande de ceux-ci, en vue des élections libres, transparentes et apaisées.

De plus, Michaëlle Jean a mobilisé des Envoyés spéciaux de haut niveau et des chefs de mission, au service de la diplomatie préventive notamment dans des pays en proie aux guerres civiles internes et crises politiques pouvant conduire aux conflits armés, pour encourager la mise en place d’espaces de dialogue inclusif et de compromis.

Au regard de ce qui précède, nul esprit objectif et sincère, ne peut nier l’évidence que Michaëlle Jean a été à la hauteur des enjeux et des ambitions de la Francophonie de l’avenir. Elle a donné une envergure à la diplomatie francophone, renforcé la coopération avec les pays membres, assuré une présence francophone effective et influente au sein des instances multilatérales.

C’est à la lumière de ces faits et d’eux seuls, qu’il conviendrait d’analyser et commenter, voire même comparer le projet de Michaëlle Jean avec ceux d’autres candidat(e)s, s’ils en ont de plus intéressants pour l’Organisation. Sans quoi, toute tentative de vouloir abruptement mettre fin au mandat de l’actuelle secrétaire générale ressemblerait, non seulement à un acharnement contre une femme qui a consacrée toute son énergie au service de la notoriété de la Francophonie, mais surtout à une volonté délibérée d’anéantir les efforts déployés par l’Organisation en vue de promouvoir la langue française et consolider les valeurs démocratiques dans l’espace francophone.

Rwanda: les raisons de l’intérêt soudain pour la Francophonie

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est une institution fondée essentiellement sur le partage de la langue française comme levier de coopération, et a pour vocation à promouvoir des valeurs fondamentales communes telles que la primauté du droit, la gouvernance démocratique, la consolidation de l’État de droit, le respect des droits de la personne et des libertés fondamentales.

De par les mandats qui lui sont confiés par les États et gouvernements membres, d’agir notamment pour prévenir et résoudre pacifiquement des conflits dans l’espace francophone, l’OIF est reconnue également comme un acteur international qui contribue en faveur de la paix et de la sécurité mondiales.

Le secrétaire général, clé de voûte de la Francophonie, est chargé justement de mettre en œuvre l’action politique et diplomatique, d’animer et de coordonner la coopération entre les États et gouvernements membres en vue d’atteindre les objectifs que ceux-ci se sont fixés.

En effet, comme nous l’avions mentionné dans la précédente publication, il nous paraît assez suspect l’intérêt soudain du Rwanda de prétendre à la direction de la Francophonie, lui qui a toujours accusé la France de complicité de génocide et a même banni la langue française dans l’enseignement et l’administration publique.

Le soutien potentiel de la France à cette probable candidature de la ministre rwandaise des Affaires étrangères nous paraît tout aussi incompréhensible que cela puisse paraître et difficilement justifiable compte tenu de l’état actuel des relations diplomatiques entre les deux pays.

Rappelons que, depuis le génocide de 1994 et l’arrivée au pouvoir des autorités politiques actuellement au Rwanda, la France a déployé des efforts considérables pour rétablir le dialogue en vue de renouer les liens brisés avec ce pays, mais le Rwanda rechigne toujours à rétablir les relations diplomatiques saines avec celle-ci. La crise de confiance perdure encore, en dépit de toutes les tentatives bien intentionnées de la France.

Les relations bilatérales entre les deux pays sont, pour ne pas dire exécrables, manifestement tendues, et ce, peu importe le nombre de fois où les deux présidents, Emmanuel Macron et Paul Kagame, se sont entretenus.

En tout état de cause, la candidature rwandaise n’est certainement pas pour œuvrer au rayonnement de la langue française, ni pour faire la promotion des valeurs démocratiques prônées par l’OIF. Bien au contraire, cela aura pour effet d’annihiler tous les efforts déployés jusqu’ici par cette organisation en vue d’accompagner le processus de transition démocratique en cours dans un certain nombre de pays de l’Afrique francophone notamment.

D’autre part, le Rwanda a fait preuve d’un certain laxisme dans l’acquittement de sa contribution statutaire à l’OIF dans les temps requis, et ce, pendant des années. En 2014, par exemple, l’Organisation a dû lui accorder une réduction de 50 % et s’entendre sur un calendrier de paiement régulier. Mais, malgré cela, le compte est resté en souffrance pour une maigre contribution de 30 000 euros l’an. Dans une récente réunion, le Comité sur les arriérés est revenu à la charge pour exiger du Rwanda le paiement de ses arriérés pour les années 2015, 2016, 2017 et 2018.

Qu’à cela ne tienne, le Rwanda, pour des raisons que l’on ignore encore, est déterminé à prendre la direction de la Francophonie. Et, sa diplomatie s’active en coulisse autant sur les plans bilatéral et africain pour y parvenir. Les puissants médias de l’espace francophone sont mis à profit pour assurer une couverture médiatique ouvertement favorable à la candidature de Louise Mushikiwabo.

Tout compte fait, les raisons sous-jacentes qui peuvent expliquer l’intérêt soudain du régime rwandais à l’égard de la Francophonie sont à rechercher ailleurs que dans la volonté de faire avancer les objectifs contenus dans la  » Déclaration de Bamako « , renforcée par la  » Déclaration de Saint-Boniface « , deux textes normatifs de référence, l’un sur le respect des règles de la gouvernance démocratique et de l’État de droit, l’autre sur la sécurité humaine et la responsabilité de protéger.

Que reproche-t-on à Michaëlle Jean ?

 Sous la gouverne de Michaëlle Jean, l’OIF est fortement engagée dans un élan, à la fois, de la défense et la promotion de la langue française et de la diversité culturelle, et de la promotion des valeurs démocratiques chères à l’organisation.

On se rappellera qu’en 2014, lorsqu’elle s’était lancée dans la campagne pour accéder à la direction de l’OIF, Michaëlle Jean promettait de faire de la Francophonie, une organisation toujours plus agissante, dans un monde en plein bouleversement et en perpétuel changement.

Quatre ans après, elle a tenu sa promesse, sans désemparer, de hisser l’OIF à la place qui lui revient, au cœur du système multilatéral. Aujourd’hui, l’Organisation qui rassemble 84 États et gouvernements membres et observateurs, est tellement attractive que le nombre de demandes d’adhésion ne cesse d’augmenter.

Michaëlle Jean a su positionner l’Organisation sur tous les enjeux de l’heure : objectifs de développement humain et économique durable et inclusif, changements climatiques, crises migratoires, lutte contre le terrorisme, prévention et gestion des crises, défense des droits et des libertés fondamentales, soutien à l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, renforcement des politiques et programmes en faveur de l’éducation, de la formation technique et professionnelle, stratégie numérique, appui structurant au renforcement des institutions, mobilisation de la jeunesse autour de la responsabilité citoyenne et dans la lutte contre la radicalisation, stratégie pour l’égalité entre les femmes et les hommes, etc.

Qu’on le veuille ou non, l’OIF a considérablement intensifié ses efforts et continue de développer ses moyens d’action dans les différents domaines relevant de son mandat. Et, Michaëlle Jean poursuit sereinement la mise en œuvre de réformes substantielles en vue d’améliorer le fonctionnement et la gestion interne de l’Organisation.

Par ailleurs, Michaëlle Jean est persuadée que c’est en adoptant une approche concertée et mieux coordonnée, en faveur de la paix, de la sécurité, du dialogue inclusif, du respect des processus démocratiques, que nous pourrons obtenir les meilleurs résultats. C’est ainsi que l’OIF est résolument engagée sur le terrain, en synergie avec ses partenaires internationaux, pour agir efficacement.

En effet, les nouvelles réalités mondiales nous rappelle qu’aucun État, aussi puissant soit-il, ne peut à lui seul relever les immenses défis qui nous attendent, ni dicter sa volonté au monde, mais cela exige l’instauration d’un ordre international fondé sur un multilatéralisme plus efficace. Ainsi, au lieu d’affaiblir la Francophonie en la déstabilisant dans son action, il vaudrait mieux reconnaître et investir davantage dans sa plus value, en lui apportant des moyens supplémentaires à la hauteur de l’ambition légitime qu’elle porte et qui la définit.

Il va sans dire qu’il serait préférable pour les chefs d’État et de gouvernement, dans leur grande sagesse, de faire preuve de réalisme en faisant en sorte de ne pas briser la dynamique engagée par ses prédécesseurs et poursuivie de façon accélérée par l’actuelle Secrétaire générale dès sa prise de fonction, et de la reconduire pour un second et dernier mandat, afin de poursuivre inlassablement tous ces efforts qu’elle a su engager pour assurer la pérennité des actions entreprises et des programmes déployés dans l’exécution de l’ambitieuse feuille de route qui lui a été confiée à Dakar.

La littérature joue un rôle important dans la société

Le Pr Omer Massoumou a apporté des éclairages sur la question le mardi 20 mars à Brazzaville à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la francophonie.

Le vice-doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines a indiqué, le 20 mars à Brazzaville, qu’aucun développement n’est envisageable s’il n’y a pas une culture ou une pensée positive qui permet de garantir la sérénité des espaces.

Omer Massoumou l’a fait savoir dans sa communication portant sur le thème « La littérature française, un modèle de développement national pour la République du Congo ? », à l’occasion de la Journée internationale de la francophonie organisée par l’université Marien-Ngouabi, en partenariat avec l’Agence universitaire de la francophonie.

Ce thème marque également la leçon inaugurale des conférences de l’université Marien-Ngouabi.  L’orateur a véhiculé le message sur le rôle capital de la littérature, rendu hommage à ses enseignants, notamment les Prs André Patient Bokiba et Mukala Kadima-Nzuzi, et donné sa bibliographie.

En effet, a-t-il expliqué, le développement d’un pays ne se fait pas seulement par l’économie, la santé et la construction des infrastructures. Les enjeux de l’enseignement de la littérature française au Congo, dans la réflexion sur le développement national, sont abordés dans toute leur complexité. « Les préjugés liés à la France perçue comme modèle, les défis des déférences ethniques à aller vers une unité nationale, la transmission culturelle non contextualisée … sont des paramètres susceptibles de formater l’imaginaire des Congolais travaillant pour leur indépendance et leur développement ;», a t-il indiqué.

le vice-doyen a souligné la double identité des Congolais avant de préciser qu’ils sont des francophones et partiellement Français. Le Congo, a-t-il ajouté, est la résultante de la culture française et la culture africaine géographiquement et historiquement délimitées.

Les aînés de l’université n’ont pas été oubliés

Le Pr André Patient Bokiba a expliqué qu’il n’est intervenu à l’université entend qu’enseignant, chercheur et animateur qu’après 1980. « Je pense que l’orateur aurait pu remonter les hommages au-delà, car il y avait des aînés dont Jean Pierre Makouta Mboukou, Jean Baptiste Tati Loutard que nous avons trouvés à l’université, avec le collectif. Ils sont les fondateurs de l’enseignement littéraire à la Faculté des lettres et des sciences humaines.», a-t-il déclaré.

Selon lui, l’idée de créer deux départements, à savoir celui de Langue et littérature françaises et celui de Civilisation africaine qui évoluent parallèlement, leur a permis de se distinguer des autres facultés de lettresCette idée, a-t-il poursuivi, lui avait permis, avec son collègue Mukala Kadima-Nzuzi, d’organiser une animation de la culture littéraire, considérée à l’étranger comme l’école de critique littéraire de Brazzaville.

Notons que le doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines, Dieudonné Tsokini, a présenté l’université Marien-Ngouabi et ses différents plans stratégiques, dans son mot de circonstance.

Autre temps fort de la journée : le concours d’orthographe qui a réuni cinquante-huit participants dont les enseignants, des doctorants et étudiants. La dictée avait pour titre : La langue française sur tous les tons.

Francophonie : l’émulation dans la synergie, outil de valorisation du français

Pour le lycée français Saint-Exupéry de Brazzaville, le concours de dictée qui est à sa septième édition cette année, est un outil de plus pour la valorisation de la langue française. Pourvu que tout le monde s’y implique de manière active.

Ils sont près de 150 élèves de 3è et de seconde à avoir participé au concours de dictée organisé récemment à Brazzaville par l’Institut français du Congo (IFC), à en croire le quotidien « Les Dépêches de Brazzaville ».

Issus de quinze établissements publics et privés de la capitale congolaise, les participants ont produit des textes qui seront soumis à l’examen d’un jury qui sélectionnera le meilleur texte à utiliser lors de la grande finale le 20 mars prochain à l’occasion de la journée internationale de la Francophonie.

Parmi les critères de sélection, la brièveté, car le texte ne doit pas excéder dix lignes. Il devrait contenir aussi les dix mots à l’honneur pendant la semaine de la Francophonie. Les meilleurs élèves prendront ainsi part à la finale qui aura lieu le 20 mai à l’IFC.

Si le bilan des six premières éditions n’est pour l’instant pas disponible, Saint-Exupéry estime resté fidèle à l’objectif qu’il s’est fixé en initiant le concours de dictée. Celui de promouvoir la langue française afin qu’elle soit davantage compétitive face à d’autres langues en perpétuelle évolution.

Mais, une promotion qui doit se faire en symbiose au sein de la grande famille francophone dans sa diversité. « L’objectif, c’est de faire travailler ensemble les établissements congolais et l’établissement français, dans un cadre d’une émulation, d’un dynamisme de travail en commun pour produire la meilleure dictée et emmener les élèves, à travers leurs imaginations, leur volonté de progresser, à pouvoir fournir un travail commun », explique Laurent Cadic, proviseur du lycée français Saint-Exupéry.

Un travail en commun dont se félicitent des établissements scolaires tant publics que privés du Congo. Tant l’initiative apporte une sorte de valeur ajoutée à l‘épanouissement des élèves. « Notre motivation n’est autre que de développer l’imagination et la collaboration avec l’établissement français. Nous voulons aussi avoir les prix », se félicite Maurice Jean Charles Samba, coordonnateur du groupe évangélique de Makélékélé, un établissement privé de Brazzaville.