Le film d’une durée de 120 minutes, sous-titré en français, a été tourné sur fonds propres en langues makoua, mbéti, lari, mboko, ngaré, et lingala.
Cinquième film de l’acteur, réalisateur et producteur congolais, Mike Yombi. « Ndzobi » a été retenu au Festival panafricain du cinéma et de télévision de Ouagadougou (Fespaco) 2021, au Burkina Faso. Mike Yombi et son équipe quittent Brazzaville ce jeudi 14 octobre 2021 pour une semaine au Burkina Faso.
«Nous aimerons vous annoncer que nous irons à Ouagadougou le 14 de ce mois d’octobre. Le film « Ndzobi » a été sélectionné. Cette aventure que nous avons commencée ne peut se faire sans le soutien des sponsors. Nous en avons besoin. Nous irons à Ouagadougou dans un pays étranger, représenter le cinéma congolais, la tradition congolaise», a déclaré le manager de l’acteur Arsène Elingabato.
Autoproduit par Mike Yombi, « Ndzobi » met en musique les traditions congolaises, qui, selon le réalisateur, sont en voie de disparition ou tout simplement phagocytées par la culture occidentale.
Le film d’une durée de 120 minutes, sous-titré en français, a été tourné sur fonds propres en langues makoua, mbéti, lari, mboko, ngaré, et lingala, pendant un mois et demi, à Makoua (département de la Cuvette) et Kellé (Cuvette-Ouest). Il raconte l’histoire d’un jeune, Akouango, qui intègre une secte, dans son village, Akoua, après le sacrifice d’un coq.
Malheureusement, il brise l’interdit de sortir avec sa cousine, Ikobo, à qui il avait promis le mariage. Celle-ci est chassée du village par le père du garçon, comme l’exigent les coutumes en vigueur. Akouango prend alors la résolution de quitter son village pour un autre, Kellé. Là-bas, il finit par succomber aux charmes de la fille du chef de village, Wale-Okassi. Il demande sa main, mais étant un étranger, on lui pose comme condition d’intégrer la secte ndzobi. Ce qui requiert qu’on ait les mains propres. Or, sans le savoir, le sacrifice du coq avait occasionné la mort par noyade d’un jeune garçon. Quelques jours après le rite d’initiation, Akouango trouve la mort, comme bien avant lui, Ikobo.
«Ndzobi» a pour principaux personnages Akouango (Mike Yombi), Ikobo (Fontenelle Ndzanga) et Wale-Okassi (Miliana Ndzangou).
Le Ndzobi est exclusivement pratiqué par les groupes ethniques Bambamba, Kota, Ndassa Nzabi, Obamba, Téké et Wandji, concentrés au sud-est du Congo et au Gabon. Il est très fonctionnel et normatif. Son activité concerne autant la socialisation, la lutte contre la sorcellerie, le contrôle social que le règlement des conflits, l’activité économique, les relations entre les hommes.
L’originalité du Ndzobi réside dans son ambivalence : il est à la fois dangereux et salutaire, voire ésotérique.
Malgré sa multifonctionnalité et son efficacité affirmée, sa perception est très contrastée dans l’opinion publique. Il est, pour certains, une association de sorciers; et une société initiatique pour d’autres.
Quoi qu’il en soit, relevant du domaine magico-religieux le recours au Ndzobi est toujours réputé dangereux, pour ceux contre qui il est dirigé.
Mike Yombi est l’auteur des films “Mboka” (un travail collectif), « Sacrilège », « Ngoue », « Mbako » et « Ndzobi ». Son prochain film va s’intituler « Mon rêve, le destin exceptionnel d’un enfant de brousse ».