Le Congo se convertit à l’exportation des minerais

Ce sont 800 tonnes de fer qui ont été acheminées au port de Pointe-Noire, pour être exportés par une société anonyme congolaise.

C’est la première cargaison de minerai du sous-sol congolais, que va vendre ce pays qui a longtemps maximisé son économie sur le pétrole. Pour faire face à la crise que traverse le pays de Sassou N’Guesso, à cause de la chute du pétrole, le Congo se convertit à l’exportation des minerais.

800 tonnes de fer, c’est la quantité acheminée au port de Pointe-Noire, en vue de son exportation, par une société anonyme congolaise. Pour les économistes, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour le pays.  Ils pensent que cette activité va booster l’économie. Les gouvernants quant à eux, rassurent en annonçant la construction dans les prochains jours, d’un port minéralier spécial.

« Nous avons même là-bas (à Mayoko) des mines qui sont à ciel ouvert. L) je peux confirmer qu’il s’agit bien d’un produit congolais. Mais, celui-là est sorti du sous-sol de Mayoko. (dans le Niari au sud-ouest du Congo, ndlr) », l’a confirmé Pierre Oba, ministre des Mines et de la géologie

Pour Didier-Sylvestre Mavouenzela, président de la Chambre de commerce de Pointe-Noire, l’exploitation du minerai de fer va créer une grande activité économique : « Le minerai va faire travailler le chemin de fer, le port, les transitaires, des sociétés de service. Il y aura tout un écosystème autour de ce minerai qui va doper l’économie congolaise. »

Sapro Mayoko S.A, c’est la société qui a opté pour la production du fer au Congo. Celle-ci a investi plus de 250 milliards de FCFA (500 millions de dollars). Elle a hérité d’un gisement pouvant être exploité pendant un siècle. Sur ce gisement, les premières recherches ont été menées successivement par des Australiens et des Sud-africains. Sapro Mayoko S.A est dirigée par l’économiste congolais Paul Obambi.

« Le pays a besoin d’investisseurs. Les premiers investisseurs doivent être les Congolais. Ils doivent prendre toute leur épargne, l’investir dans les grosses opérations, comme les opérations minières, afin que le Congo devienne un pays riche. », a affirmé Paul Obambi

Le gouvernement entend construire un port minéralier. D’après Louis-Marie Djama, directeur général des mines : « On parle d’un port spécialement dédié aux minerais parce que le port existant de Pointe-Noire est déjà en saturation. Le gouvernement s’attelle à construire un port minéralier à la pointe indienne (en amont de Pointe-Noire) devant permettre à tout le monde d’aller sur ce port pour faire les exportations des différents types de métaux. »

Rappelons que, le Congo a exporté de la potasse et des polymétaux. Mais, la part des mines solides dans le PIB reste encore très faible.

Le Congo intègre le cercle fermé des pays africains producteurs de fer

Le lancement effectif de la production dans le gisement de fer de Mayoko a fait entrer le pays de Sassou Nguesso dans le cercle des pays africains producteurs de fer.

Confronté à la dure réalité de la chute des cours du pétrole, le Congo vient de diversifier son économie en se lançant dans la production du fer. Le site abritant la production se trouve dans le district du département du Niari, à quelque 300 km au nord-est de Pointe-Noire.

D’ores et déjà, la première cargaison de production est arrivée à bon port. Une locomotive tractant 20 wagons contenant 40 tonnes chacun de minerai de fer venant de Mayoko s’est rendu à Pointe Noire. Le gisement est exploité par Sapro SA, un groupe appartenant à Paul Obambi, un puissant homme d’affaires congolais.

Sapro a acquis ce gisement en 2016 auprès de la multinationale sud africaine Exxaro qui, elle-même l’avait acquis pour 300 millions de dollars auprès de l’Australienne African Iron. Mais, du fait de plusieurs facteurs dont la chute des prix du fer sur le marché mondial, Exxaro avait décidé en 2015 de renoncer à ce projet.

Sapro Mayoko SA exploitera donc le gisement pendant un siècle et devrait produire près de trois millions de tonnes par an pour atteindre un pic de plus de 100 millions de tonnes par an à long terme. Objectif affiché, près de 3 000 emplois directs et indirects devraient être créés. Un chiffre qui pourrait augmenter, car l’objectif est de construire une usine métallurgique au Congo pour transformer le fer sur place.

Le démarrage effectif de ce projet est une bonne nouvelle pour l’économie du pays que dirige Denis Sassou Nguesso. Surtout lorsqu’on sait que la crise économique plane sur le Congo, le prix de l’or noir sur le marché international est en chute libre.