Un plan d’actions national intégré pour éradiquer la rage à l’horizon 2030 a été élaboré à Brazzaville du 09 au 13 août 2021.
Les biologistes, épidémiologistes et les experts en santé réfléchissent, du 9 au 13 août à Brazzaville, à l’élaboration d’un plan d’actions national intégré de lutte contre la rage selon l’approche « Une seule santé », au cours d’un atelier ouvert par le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Paul Valentin Ngobo, en collaboration avec la représentation de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Congo.
Le plan d’actions national intégré vise à éradiquer la rage à l’horizon 2030 avec l’appui technique et financier de la FAO. La rage est une maladie contagieuse et mortelle. Elle est causée par un virus qui s’attaque au système nerveux des mammifères, y compris à celui des humains. Le virus rabique se transmet généralement par la salive d’un animal domestique ou sauvage infecté lors d’une morsure ou par une griffure.
« La rage demeure endémique dans plus de cent cinquante pays. Elle est une menace pour trois milliards trois cents à travers le monde malgré la découverte du vaccin antirabique par Louis Pasteur. L’impact économique de cette maladie est estimé à huit milliards six cents millions de dollars par année. En Afrique subsaharienne, la FAO assiste huit pays dont le Congo et l’objectif est d’atteindre zéro décès dû à la rage », a indiqué Yannick Ariane Rasoarimanana, représentante de la FAO en République du Congo.
Au Congo, la rage sévit à l’état endémique. En 2011, le pays a enregistré de façon récurrente des cas de rage dans les départements de la Bouenza, du Kouilou, de la Lékoumou, du Niari et de Pointe-Noire. Entre 2013 et 2014, il a été notifié neuf cent trente-trois cas de morsures, douze cas suspects cliniques décédés et un taux de létalité de cent pour cent.
Outre ces départements, des cas suspects sont notifiés dans la Sangha et dans la localité de Mindouli, où quatre décès humains ont été rapportés en 2019. La circulation du virus rabique au sein de la population canine dans les villes de Dolisie, Nkayi et Pointe-Noire a été formellement confirmée par des diagnostics biologiques faits par le Laboratoire diagnostic vétérinaire de Brazzaville (LDVB) par immunofluorescence. Les aliquotes des échantillons analysés dans les laboratoires de Onderstespoort Veterinary Institute à Pretoria, en Afrique du Sud, et de Istituto Zooprofilatrico Sperimentale delle Venezie de Padoue, en Italie; par la technique de biologie moléculaire, ont corroboré les résultats du LDVB.
Ainsi donc, les participants et les parties prenantes à la lutte contre la rage vont élaborer un plan de travail pluriannuel (2021-2030), définir les responsabilités, présenter les modalités d’utilisation de la banque de vaccins contre la rage et budgétiser les campagnes de vaccination de masse des chiens. Pour élaguer les difficultés rencontrées, les participants et les parties prenantes vont aussi revoir le cadre règlementaire de lutte contre la rage et le dossier lié à la rupture fréquente des stocks de vaccins humain et animal.
Le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche a expliqué les raisons d’augmentation des foyers de la rage au Congo et a suggéré la surveillance multisectorielle ainsi que la vaccination massive pour l’atteinte de l’objectif zéro décès dans le pays. « Au Congo, la rage demeure endémique. Cette situation est d’ailleurs en étroite collaboration avec l’augmentation de la population des chiens errant dans les principales agglomérations du pays, l’imprudence des enfants qui organisent des compétitions des chiens abandonnés, l’accumulation des dépotoirs dans les villes », a déclaré le ministre Paul Valentin Ngobo.