Congo : Georges Mavouba Sokate reçoit un hommage des écrivains

Un an après la disparition du poète, les écrivains, hommes de culture, les parents et amis ont organisé au musée Cercle africain une journée d’hommage en sa mémoire.

 

C’est pour perpétuer son œuvre que la famille de l’écrivain a initiée l’activité qui a bénéficié du soutien de la direction départementale du Livre et de la Lecture publique de Pointe-Noire, du Salon littéraire Jean-Baptiste-Tati-Loutard, du musée Cercle africain et des Editions LMI.

L’évocation de sa mémoire, son œuvre, sans oublier les faits anecdotiques ayant marqué sa vie sociale ont été au centre des retrouvailles. Un vœu testamentaire gravé dans son avant-dernier ouvrage « Que les ténèbres soient » paru en 2016 dont le poème « Le jour où j’embarquerai » est plus qu’une prémonition.

En parlant de son écriture et son œuvre, l’écrivain Chardin Alphonse N’Kala a dit que Georges Mavouba Sokate s’est singularisé par son abondante œuvre abordant presque tous les genres de la poésie, du roman en passant par l’essai, la légende ou le conte. Pointe-Noire, sa ville d’adoption, Brazzaville, sa ville natale, la mer, le fleuve, le wharf, Poto Poto, revenaient souvent dans ses écritures, a t-il ajouté.

Au nom de la veuve et des enfants Mavouba Sokate, B. Mavouba, l’une des filles du disparu, a évoqué la passion et l’amour qu’avait leur père pour la lecture et l’écriture. Pendant qu’il se battait contre la maladie, il a continué d’écrire pour apporter sa contribution aux écrivains qui préparaient une anthologie sur la pandémie du coronavirus. « C’est l’héritage que je vous laisserai, avait-il répondu.

Humble, discret et modeste, Georges Mavouba Sokate l’a été dans la vie comme l’ont reconnu les amis et connaissances en témoignant sur sa personne et ses vertus qui ont fait sa marque de fabrique tout au long de sa vie : la sincérité, l’authenticité, l’humanisme, la droiture. Son écriture était une imbrication si bien réussie de la verdure du style et la drôlerie des sujets abordés à travers la joie de vivre que transmettent ses personnages. De sa plume acérée, il faisait rire les lecteurs sur des sujets graves de la vie. Plusieurs extraits de ses ouvrages lus par Laure Bandoki Nzoumba, comédienne, Hugues Eta, écrivain…  lors de la cérémonie en témoignent.

Sorti à titre posthume, le roman « Dans la tourmente d’un déluge » aux Editions Le Lys Bleu a été présenté par Alphonse Chardin N’kala avant sa dédicace. Ce roman de 240 pages comprend deux parties. La première partie « Dans la tourmente d’un déluge ». La deuxième partie « Le bal des vacances ».  C’est l’histoire d’un homme ordinaire, Yawé Ley, pleurant sous une pluie de grêlons qui s’abattait sur les toits. Un homme dont la femme lui a été soufflée par un autre, tel un ouragan dévastateur, d’une violence inédite, et qui a laissé derrière lui tristesse et désolation.

De nationalité congolaise, Georges Mavouba Sokate est né en 1949 à Brazzaville. Professeur d’anglais, il a successivement  enseigné au CEG Gampo Olilou ex CEG Père Pierre Peyre de Brazzaville, au lycée Engels de Gamboma, au lycée de la Révolution de Brazzaville, au lycée Karl Marx de Pointe-Noire. Il est auteur de treize ouvrages : cinq recueils de poèmes, deux recueils de contes, un récit, un essai, deux romans. Il a aussi participé à plusieurs œuvres collectives.

Congo : l’OIF entent soutenir les artistes et écrivains

En visite  à Brazzaville, la secrétaire générale de l’organisation internationale de la francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, a eu, le 25 octobre, une séance de travail avec les artistes et  écrivains congolais.

La secrétaire générale de l’OIF  a déclaré : « Je ne suis pas du tout étrangère ni à ce pays, ni à  sa richesse littéraire et culturelle. Depuis mon enfance, j’ai des liens personnels avec son monde littéraire, puisque le grand  écrivain congolais Tchicaya Utamsi était un ami de mon oncle qui était lui  aussi un grand écrivain rwandais, l’Abbé Alexis Kagamé. Ils ont fait beaucoup de bonnes choses ensemble sur le continent africain et même en Europe. Ce sont des hommes qui s’entendaient sur la nécessité de la présence littéraire et historique de l’Afrique sur l’échiquier mondial », a-t-elle témoigné.

Sur la revalorisation des langues africaines, la secrétaire général  de l’OIF pense qu’il n’y a aucun doute dans son esprit et pour le mandat de la francophonie que la langue française qui est le ciment qui unit tous les membres de l’OIF, doit exister en coexistence harmonieuse et en complémentarité des langues nationales et locales.

La secrétaire générale de l’OIF a émis le vœu de voir son institution  collaborer avec les artistes et  écrivains congolais. De son côté, la  directrice de la langue française et de la  diversité culturelle,  Nivine Khaled, a reconnu que le Congo Brazzaville est une terre riche en plumes, foisonnante d’artistes, terroir et réservoir des femmes et des  hommes qui savent écrire, sculpter, dessiner, peindre, chanter, danser et s’habiller.

Remerciant la secrétaire générale de l’OIF, le ministre de la Culture et des arts, Dieudonné Mouyongo,  a déclaré, « Brazzaville est une ville que vous connaissez  bien. Ici à Brazzaville, vous êtes chez vous. Brazzaville qui est le foyer de la littérature, de la francophonie, des arts plastiques est le berceau de la musique; parce qu’elle fait partie des villes créativitrices de l’Unesco  ». A travers les échanges inter actifs avec ses interlocuteurs, la secrétaire générale de l’OIF a voulu rendre hommage à la créativité culturelle  congolaise. ces retrouvailles avaient pour objectif de trouver un terrain d’entente sur les activités prioritaires entre l’OIF et les femmes et les hommes  de lettres et de culture congolaises.

Intervenant à leur tour, les écrivains ont exprimé leur souhait de voir l’OIF accompagner les éditeurs et écrivains ; trouver des solutions pour permettre aux malvoyants de pouvoir transcrire les œuvres littéraires en écriture braille ; aider les jeunes filles à avoir accès aux livres et faciliter la diversité linguistique.

Le  ministre de la Culture et des arts a remis à la secrétaire générale de l’OIF une oeuvre d’art de l’Ecole de peinture de Poto-Poto.