La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a annoncé jeudi 19 avril, la conclusion « positive » d’un accord avec les autorités du Congo Brazzaville sur un programme pour relancer l’économie du pays, mais qui sera soumis à des « exigences de gouvernance » pour rompre avec « les pratiques du passé ».
« Je suis contente qu’au terme de longues discussions et de laborieux travaux, l’équipe chargée de travailler sur le projet de programme ait conclu de manière positive sa mission hier », a affirmé Mme Lagarde lors d’une conférence de presse à l’occasion des réunions de printemps du FMI, précisant que ce « projet » d’accord devait encore être ratifié par le conseil d’administration du Fonds.
« C’est à l’issue du conseil d’administration que l’on saura exactement quels sont les financements et quelles sont les conditions associées à ce programme », a-t-elle ajouté, après l’aboutissement des négociations avec le Congo Brazzaville, pays dont l’économie a été fortement touchée par la chute du cours du pétrole et qui avait masqué une partie de sa dette, estimée à 117% de son PIB.
Ce « programme proposé vise à promouvoir une croissance soutenue et inclusive notamment en rétablissant la viabilité budgétaire et en améliorant la gouvernance », a expliqué le FMI dans un communiqué diffusé après la conférence de presse, qui a mis en évidence une « dette insoutenable » et une « accumulation d’arriérés (…) qui nuisent à la confiance des investisseurs, la stabilité du système financier, ainsi qu’aux services sociaux ».
« Les autorités devront entreprendre des réformes audacieuses et immédiates dans le domaine de la gouvernance pour traduire en action la rupture avec les politiques et pratiques du passé proclamé par le gouvernement », a affirmé Abdoul Aziz Wane, le directeur de la mission du FMI, cité dans le communiqué.
A ce propos, Mme Lagarde a fixé des conditions: « Nous avons des exigences en matière de gouvernance qui devront être mises en place très vite après l’approbation du conseil d’administration et qui nous paraissent de nature à garantir une bonne utilisation des finances publiques et la bonne réalisation des objectifs du programme », a-t-elle expliqué.
Selon une enquête du quotidien français Le Monde, publiée début avril, le Congo-Brazzaville aurait par ailleurs contourné des règles du FMI dans les années 2000 à l’aide d’un montage financier mis sur pied par Total, des affirmations démenties par ce groupe français.
Concernant le secteur du pétrole, la mission du FMI a salué « les efforts des autorités pour améliorer la transparence du secteur pétrolier en vue d’accroître de manière significative la part de l’Etat dans les ressources naturelles de la nation ».
« La première étape sera de développer la capacité de l’État à réconcilier systématiquement toutes ses transactions relatives aux ressources naturelles », a expliqué Abdoul Aziz Wane, qui s’est félicité de « l’intention des autorités de donner à toutes les entreprises exploitant les ressources naturelles un délai pour déclarer tous droits dont elles pourraient se prévaloir sur la part du gouvernement dans ces ressources ».