Congo : Denis Sassou-Nguesso fait son bilan devant le Congrès

Dans un discours, le chef de l’État de la République du Congo s’est félicité mardi 28 décembre 2021, de la politique menée dans son pays.

 

Costume bleu nuit, cravate rouge : Denis Sassou-Nguesso, 78 ans a d’abord évoqué l’impact du Covid-19 et a rappelé que le vaccin est l’unique solution. Il a donc exhorté la population à faire attention pour les fêtes de fin d’année : « La couverture vaccinale espérée pour la fin de cette année, au moins de 30% de la population totale du Congo, ne pourra pas être atteinte », a-t-il concédé.

Dans un appel très clair aux bailleurs, le chef de l’État congolais a indiqué que tout était en place pour la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. « Le gain facile de la corruption défie le professionnalisme de ceux qui sont chargés de dire le droit », estime-t-il.

Signe que le marché des hydrocarbures n’est pas stable, c’est une priorité pour 2022, Denis Sassou-Nguesso souhaite que l’agriculture devienne un pilier de l’économie. « Pour l’élevage de petits ruminants et la production de denrées de base telles le manioc, l’arachide, le maïs, le soja », a-t-il précisé.

En vue des législatives, Denis Sassou-Nguesso, qui estime que la présidentielle s’est déroulée dans la sérénité, s’est adressé à la classe politique et a invité « l’ensemble de ces acteurs intéressés par les prochaines élections législatives à privilégier la paix ». « Vive le Congo, je vous remercie », a-t-il conclu.

Denis Sassou-Nguesso a également fait des promesses d’ordre social, dans un contexte de grogne : « Je veillerai à ce que le gouvernement, qui consent de plus en plus d’efforts face à la demande sociale, assure le règlement effectif des charges et autres droits attenant aux obligations pendantes, telles les bourses des étudiants, les pensions de retraite et diverses indemnités dues aux sinistrés et expropriés. Ces différentes créances sur l’État restent exigibles et seront couvertes au fur et à mesure de la disponibilité des ressources nécessaires. »

Claudine Munari, présidente de la plateforme de l’opposition Frocad, juge toutes les thématiques abordées loin des préoccupations premières des Congolais. « Tous les discours du président Sassou-Nguesso se ressemblent. C’est un copier-coller d’autosatisfaction surtout », estime-t-elle.

Congo : « Aujourd’hui, encore, le Congo a besoin de se rassembler sur l’essentiel »

C’est qui ressort du discours du Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, à l’occasion du 63e anniversaire de la proclamation de la République célébré le 28 novembre.

 

L’intégralité du discours du Premier ministre, Anatole Collinet Makosso.

Je prends ici la parole au nom de son excellence, monsieur le président de la République, qui m’a chargé de célébrer la République avec tous ceux qui, comme lui, sont au service de la République, notamment les hauts dirigeants à tous les niveaux de responsabilité.

Le président de la République n’oublie pas les élus nationaux et locaux, les préfets, sous- préfets, les administrateurs maires d’arrondissements, de communautés urbaines, les chefs de quartiers, de villages, de zones et de blocs qui, au plus près des populations, veillent quotidiennement au respect des valeurs de la République ;

Nous ne saurons oublier en ce jour particulier, ceux qui font la République, à savoir l’ensemble des fonctionnaires et autres agents de l’État, les cadres du secteur privé et du secteur informel, les chefs d’entreprise, les commerçants, ouvriers, paysans, artistes, artisans, sportifs, culturels, écrivains, musiciens.

Bref !  Nous célébrons la République non seulement avec l’ensemble des citoyennes et des citoyens de la République, mais aussi avec tous ceux de nos amis, ressortissants des pays frères et amis, ayant choisi le Congo comme leur seconde patrie, et qui affrontent avec nous les dures épreuves de la vie ; ainsi qu’avec leurs excellences, mesdames et messieurs les ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques ; mesdames et messieurs les représentants des agences du système des Nations unies.

Enfin, avec tous nos compatriotes vivant à l’étranger sans oublier ceux qui souffrent dans les hôpitaux et ceux qui peinent dans les prisons, ceux qui sont retenus dans les commissariats, ceux qui sont dans le deuil et dans le malheur, je m’adresse donc à vous tous, mesdames et messieurs, pour qu’ensemble, dans ce contexte de crise sanitaire, nous puissions célébrer la République sur le thème « Lutter contre la covid-19, c’est sauver la République ».

La République c’était le 28 novembre 1958.

Tant de souvenirs historiques remontent dans nos esprits et dans nos cœurs.

La vie des peuples, comme celle des hommes, a ses joies et ses peines.

Regarder,  aujourd’hui,  vers  ce  jour  glorieux,  c’est  une source de joie et d’espérance.

La joie du souvenir de notre accession à ce degré de responsabilité politique, où il nous était donné de nous gouverner nous-mêmes dans le cadre juridique que nous avions conquis.

Car la République fut tout d’abord une conquête et notre destin s’est accordé à cette voie que nous avions choisie.

Une conquête oui !  Parce  que,  aussi  loin  que  nous pouvons remonter dans l’histoire, la naissance de la République fut précédée par cinq périodes. Il nous semble important d’y revenir car aimait à le dire Winston Churchill, « Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur ».

Revisitons donc ces cinq grands moments qui ont marqué les différentes étapes de la gestation de notre République.

Premièrement, la fondation du Royaume Kongo par Nimi Lukeni entre le XIVe et le XVe siècle.

Deuxièmement,  la  pénétration  portugaise  avec  la découverte de l’embouchure du fleuve Congo en 1484 par Diégo Cao.

Troisièmement, la colonisation française, en 1880, avec la signature à Mbé, d’un Traité de protectorat français, entre le roi Makoko et l’explorateur Pierre Savorgnan de Brazza.

Quatrièmement, la création d’un espace territorial dénommé Congo, acté par le décret du 26 juillet 1886, puis la création de l’Afrique équatoriale française  par  décret  du  15  janvier  1910 instituant, par la même occasion, le territoire du Moyen-Congo.

Cinquièmement enfin, la proclamation de la République, par l’article 2 de la délibération n°112/58 du 28 novembre 1958 de l’Assemblée territoriale du  Moyen-Congo,   faisant  du  territoire  du Moyen-Congo, un État autonome à la suite du référendum du 28 septembre 1958.

Il y a tant de noms, tant de figures  qu’il faudrait  invoquer pour rendre hommage à ceux qui ont permis cette histoire et qui, par le sacrifice et même le sang versé, ont ouvert la route à la République.

Au-delà de leurs positionnements politiques et des divergences  idéologiques  qu’ils avaient, magnifions aujourd’hui  leur épopée historique qui a forgé une espérance et transmis un legs. Qui sont-ils ?

Emportés par les  échos de l’Histoire,  leurs  noms résonnent   encore   dans   nos   tympans   :   André   Garnier,   Jacques Opangault, Fulbert Youlou, Jean Félix Tchikaya,   Georges Yambot, Ambily, Bouendé, Emmanuel Dadet, Victor Sathoud, Valentin Tombet, Germain Samba, Innocent Odicky, Prosper Gandzion, Zéphirin Moe Poaty, Christian Jayle, Dominique Sambo-Dibele, Valentin Moubouh, Hilaire  Mavioka,  Jean  Biyoudi,  Henry  Itoua,     Kikhounga  N’Got, Stéphane Tchitchelle, Mambéké Boucher, André Kerhervé, Jean Nardon, Vancelli, Zakete, Joseph Vial, Deriaud, Chimier et j’en oublie certainement d’autres.

Car il y a aussi tant et tant de destins de Congolais qui sont mêlés à l’édification de notre République et que l’on ne saurait citer dans cet exercice.

De grands hommes d’État,  chacun selon son tempérament, selon son époque et en fonction des réalités et des vicissitudes du moment, ont tour à tour préservé les fondements de la République au point où il n’est nullement arrivé dans l’esprit d’aucun de nos dirigeants  l’idée de remettre en cause les fondements de la République qui est restée depuis sa naissance, une, indivisible, résiliente et fraternelle.

Quel message pouvons-nous adresser à tous ceux de nos compatriotes qui ne sont plus de ce monde ? Ceux qui se sont battus pour la souveraineté de notre pays ?

Nous voulons leur dire que la Nation leur est reconnaissante. C’est ainsi qu’après les présidents Fulbert Youlou, Alphonse Massamba-Débat, Marien Ngouabi, Jacques Joachim Yhombi Opango, Pascal Lissouba, le président Denis Sassou N’Guesso, luttant contre l’oubli collectif et voulant fixer ce legs dans la mémoire de ses compatriotes, a institué la Journée de la République, celle de la liberté, désormais ancrée dans nos mœurs et moment important pour notre destin et notre prospérité partagés.

C’est, d’ailleurs, ce qu’il nous enseigne dans son ouvrage « Le manguier, le fleuve et la souris », je le cite: « Il est essentiel que nos enfants apprennent ce qu’est  la République, ses règles de fonctionnement, les principes démocratiques sur lesquelles elle repose, faute de quoi ils n’auront aucune raison de la respecter », fin de citation.

La République doit donc continuer d’être conquise.

Nos générations doivent la défendre et transmettre ses valeurs aux générations futures.  Nous devons à notre place nous battre pour défendre durablement notre communauté et ce qui l’unit.

C’est l’occasion pour moi de revenir sur un des symboles dont nous ne parlons pas assez et de faire percevoir à l’ensemble de nos concitoyens et mêmes à nos amis, la portée profonde de nos armoiries.

En effet, les armoiries de la République qui figurent sur tous nos documents officiels sont fixées par le décret n°63-262 du 12 août 1963 et exprimées en termes héraldiques.

Ces armoiries nous rappellent que notre République est représentée  par  « Un  écu  en  or  traversé  par  une  large  bande horizontale ondulée verte, avec un lion, de couleur rouge, la gueule ouverte, et à la langue d’un émail particulier, de couleur verte, autant que sont les griffes, c’est-à-dire de couleur verte. Un lion qui traverse tout l’écu, tenant un flambeau noir, allumé d’un feu rouge. L’écu est supporté par deux éléphants noirs avec des défenses en or, mouvant de chaque côté de l’écu et soutenu par un tronc d’arbre de couleur rouge. Dans le cercle d’or de la couronne forestière, il est écrit en lettre rouge : République du Congo et sur listel en or la devise : Unité Travail Progrès », en rouge.

En réalité, au travers de tous ces signes, de toutes ces images, de toutes ces  couleurs  qu’arborent  nos  armoiries,  en  lien  avec  notre  hymne national et notre drapeau, on retrouve la beauté, la richesse et la force de notre pays avec ses ressources, forestières, minières et fauniques qu’il nous faut à tout prix défendre avec courage et exploiter avec intelligence dans l’unité, au prix du travail, pour espérer le progrès de chacun et de tous.

Défendre avec force et gérer avec parcimonie, car la République veut dire res publica, c’est-à-dire la chose publique.

Dès lors, le Congo cesse d’être une res nullus, c’est-à-dire une chose sans maître. Ce qui implique trois choses :

-D’abord, de la part des gouvernants, un devoir : celui de gérer avec parcimonie et rigueur la chose d’autrui, celle du peuple qui leur a été  confiée  et  de  rendre  compte  au  peuple,  seul  détenteur  et propriétaire de la chose.

-Ensuite, de la part du peuple, un devoir de respect des valeurs de la République, de l’environnement et du bien public ;

-Enfin, de la part des autres Républiques, fussent-elles amies ou sœurs, un devoir de respect et de non-ingérence sous toutes ses formes.

La connaissance de ces symboles constitue un motif légitime de fierté et de respect, en ce qu’ils incarnent  l’âme de la nation congolaise.

Voilà pourquoi, à la faveur de la célébration de cette journée, le pays tout entier se doit d’être habillé aux couleurs de la République. Que chacun de nous, à la maison, dans la voiture et dans les bus, arbore les couleurs de la République.

Car cette commémoration nous interpelle sur le chemin parcouru par la Nation et nous projette dans un cheminement collectif vers de nouveaux horizons, vers de nouveaux sommets à conquérir.

Aujourd’hui, encore, le Congo a besoin de se rassembler sur l’essentiel.

Et l’essentiel en ces moments, ce sont nos valeurs, ce sont nos principes, ce sont nos institutions.

Et l’essentiel en ces moments, c’est aussi la lutte contre la pandémie qui nous invite à l’unité  face à ce virus qui défie l’humanité entière, détruit notre économie, endeuille nos familles et décime notre population.

Je vous invite donc à continuer d’observer les règles de prévention et surtout à vous faire vacciner car si ensemble nous nous faisons vacciner, la pandémie disparaîtra et la République sera sauvée. Alors, nous chanterons toujours à l’unisson :

« Vive la République ! Vive le Congo ! »

Congo-indépendance : le chef de l’Etat entend gagner le pari de l’autosuffisance alimentaire

C’est ce qui en ressort du discours du président Denis Sassou N’Guesso à l’occasion de la commémoration de la fête de l’indépendance.

 

Le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso a invité, dans son discours à l’occasion du 61e anniversaire de l’indépendance du pays, son peuple à s’engager dans la voie d’une véritable révolution agricole pour gagner le pari de l’autosuffisance alimentaire.

Sassou N’Guesso qui s’adressait samedi soir à ses compatriotes, a estimé que les efforts déployés pour parvenir à un secteur agricole au diapason des objectifs visés ont été souvent entravé par le peu d’intérêt des populations vis-vis de l’agriculture.

« Au Congo, sous l’ère coloniale ou même après l’indépendance, l’agriculture était toujours reléguée en arrière-plan. Les travaux agricoles n’attiraient guère les jeunes qui se passionnaient plutôt pour les emplois de bureau, de préférence dans les rangs de la fonction publique, au point de contribuer, de manière continue, à l’amplification de la dépendance alimentaire de notre pays », a-t-il rappelé.

Il a appelé à un changement de mentalités en vue de la mobilisation de la population, particulièrement la jeunesse, au service du développement économique et social du pays.

« Au regard des atouts de notre pays, tels que la grande disponibilité en terres arables, la pluviométrie abondante, la densité et la régularité du réseau hydrographique, la main-d’œuvre jeune et suffisante, l’agriculture au sens large devrait emporter la conviction de notre peuple, comme vecteur structurant de la diversification de l’économie nationale », a déclaré le chef de l’Etat.

Le Congo dispose d’une superficie de 342.000 kilomètres carrés pour un nombre d’habitants estimé à 5 millions d’âmes. Cette situation a conduit les autorités du pays à lancer, par le passé, plusieurs initiatives qui se sont révélées infructueuses, en dépit des engagements pris au plus haut niveau de l’Etat, rappellent des observateurs locaux.

À travers le pays, les petits exploitants pratiquent essentiellement une agriculture d’autoconsommation. Les autorités veulent désormais imprimer un rythme d’intensification de l’agriculture en vue de diversifier l’économie du pays et de réduire sa dépendance aux revenus du pétrole.

« Le Plan national de développement 2022-2026 concentrera les ressources d’investissement au financement des projets qui concourent à la diversification économique. Il s’agit prioritairement, entre autres, de l’agriculture », a précisé M. Sassou N’Guesso.

Sassou N’Guesso « Je vous engage tous à mener le combat contre le COVID-19 »

Suite à l’ampleur du coronavirus, le président congolais, Denis Sassou N’Guesso s’est adressé à ces compatriotes. L’intégralité de son discours sur journaldebrazza.com.

Mes Chers Compatriotes,

Depuis trois mois, l’humanité entière est ébranlée par un virus, appelé COVID-19.

Du nord au Sud, de l’Est à l’Ouest de la planète terre, aucun pays n’est épargné ou ne sera épargné, affirment les scientifiques.

Aujourd’hui, les personnes contaminées recensées à travers le monde se comptent par certaines de milliers et les morts par milliers.

Toutes les grandes puissances économiques mondiales se disent désormais en guerre contre le COVID-19. Et, le mal est là, toujours agressif et encore souvent mortel. Il résiste farouchement et s’étend chaque jour un peu plus.

Le COVID-19 est désormais le principal ennemi à combattre et à vaincre. Il mobilise toutes les énergies et a pris le dessus sur tout, dans le monde.

Et pourtant, trois mois seulement avant, nombre de dirigeants dans beaucoup de pays et même ceux de l’Organisation Mondiale de la Santé ne se faisaient pas à l’idée que le nouveau coronavirus deviendrait très vite une pandémie, décimant des milliers de vies et créant le chaos à travers tous les continents.

Très Chers Compatriotes,

Quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, le nouveau coronavirus, ce mal absolu, est encore là, bien là. Il continu de gagner du terrain.

Peu à peu, il s’installe dans notre pays. Les dernières statistiques font état de 19 personnes contaminées, dûment recensées sur le territoire national.

L’histoire qui s’écrit sous nos yeux nous enseigne que si nous ne nous mettons pas en ordre serré de bataille, dès à présent, le mal va vite percer nos lignes de défenses et se répande comme une traînée de poudre sur l’ensemble du territoire national.

Aussi, Mes Chers Compatriotes, je vous engage tous à mener le combat contre le COVID-19.

Pour ce combat-ci, ce ne sont pas seulement nos services de santé et nos forces de défense et de sécurité qui doivent monter seuls au front. C’est tout le peuple qui doit se porter en première ligne pour arrêter net la progression de l’ennemi, le COVID-19.

Voilà pourquoi, en ce jour, samedi 28 mars 2020, j’invite solennellement toutes les Congolaises et tous les Congolais à prendre une part active au combat déjà en cours contre le COVID-19.

Nous allons tous combattre pour que le coronavirus ne se propage pas partout dans le pays, n’atteigne pas un grand nombre d’entre nous et ne détruise pas plusieurs vies sur notre territoire.

Nous allons tous combattre pour préserver chaque vie humaine menacée.

Nous allons tous combattre pour sauver notre économie et notre société de la noyade consécutive au règne de la pandémie de COVID-19.

Nous allons tous combattre pour que le pays reste débout et poursuive avec hardiesse sa marche vers le développement.

Nous allons tous combattre pour que l’engagement triomphe sur le fatalisme, que la responsabilité triomphe sur l’inconscience et que l’organisation triomphe sur le peur.

Congolaises, Congolais,

On ne va pas au combat, on ne mène pas le combat, on ne gagne pas le combat, sans règles strictes à observer, sans détermination inébranlable et sans discipline de fer. A la vérité, l’observance de toutes les règles édictées, la détermination et la discipline de tous forment l’essentiel du combat. Combattre pour soi, combattre pour nous tous, c’est avant tout s’y conformer.

Tout cela appelle es sacrifices. Le combat en vaut la chandelle, auraient dit nos ancêtres.

A partir de maintenant, notre vie ne peut plus être pareille à celle d’il y’a un mois.

Depuis le 14 mars dernier, sur mes instructions, le Gouvernement met progressivement en place des mesures de prévention et de protection du pays et de son peuple contre la pandémie de COVID-19.

Les dernières en date étant :

– la fermeture des lieux de culte ;

– la fermeture des établissements d’enseignement préscolaire, primaire général, technique et professionnel, ainsi que des établissements d’enseignement supérieur tant publics que privés ;

– la fermeture des bars-dancing, boîtes de nuit et des établissements communément appelés VIP et Caves ;

– L’interdiction des réunions ou rassemblements de plus de 50 personnes ;

– La célébration, dans la plus stricte intimité, de tous les événements familiaux (mariages, veillées mortuaires, etc…)

– La fermeture jusqu’à nouvel ordre e toutes les frontières terrestres, fluviales, maritimes et aériennes sauf pour les navires et vols cargos.

– le réquisitionnement de certaines formations sanitaires dans les départements de Brazzaville, de Pointe-Noire et de la Cuvette.

En tenant compte de la virulente manifestée du COVID-19, que nous pouvons observer au travers des médias du monde, il nous faut aller plus loin , pour espérer gagner le combat, sans trop de pertes en vies humaines.

Après avoir consulté le Président du Senat, le Président de l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Chef du gouvernement, le Président de la Cour constitutionnelle, le Président de la Cour suprême et des éminents scientifiques :

Je décide, en votre nom à vous tous, pour les trente jours à venir, avec effet à compter du mardi 31 mars 2020, ce qu’il suit :

– l’instauration, dans notre pays, de l’état d’urgence sanitaire ;

– le confinement à domicile de l’ensemble de la population, à l’exception de ceux qui travaillent à la fourniture des biens et services indispensables ;

– l’interdiction de la circulation sur l’ensemble du territoire nationale, à l’exception des déplacements jugés essentiels ;

– la fermeture de tous les lieux de vente autres que ceux des aliments et des produits essentiels ;

– la régulation des ventes sur les marchés domaniaux ;

– la mise en place d’un couvre-feu, de 20 heures à 5 heures du matin ;

– la mobilisation générale des forces de défense et de sécurité afin de faire respecter sans faille l’ensemble de ces décisions ;

– la création d’un Fonds national de solidarité pour le soutien des entreprises, la compensation des pertes de revenus des actifs et l’aide aux personnes vulnérables. Ce fonds doit mobiliser au moins 100 milliards de francs CFA courant avril 2020.

Congolaises, Congolais,

Mes Chers Compatriotes,

Pour mener à bien ce combat dans lequel nous sommes dorénavant tous engagés, j’ai mis en place :

– la Coordination nationale de gestion de la pandémie de COVID-19 ;

– la Task-force sur l’impact économique et social du COVID-19

– le Comité national de la riposte à la  pandémie de COVID-19 ;

– et le collège des experts.

Sous mon autorité, la Coordination nationale se charge de définir et de faire exécuter des politiques et mesures de nature à préserver les vies humaines et à atténuer les préjudices des chocs et de restauration des équilibres économiques et sociaux.

La Task-force prendre régulièrement la mesure exacte des effets économiques et sociaux résultant du contexte dans lequel nous nous trouvons. Elle proposera des solutions d’amortissement des chocs et de restauration des équilibres économiques et sociaux.

Le Comité national de riposte prend en charge tous les aspects sanitaires, partant de la prévention au traitement des malades.

Le Collège des experts, composé des scientifiques et autres experts dans différents domaines de la vie donnera à la Coordination nationale des avis sur les mesures prises et celles à prendre.

Peuple Congolais,

Au-delà de l’efficacité des institutions et des décisions, il y’a votre comportement. Il doit être exemplaire. La santé, et peut-être même la vie, de chacun et de tous en dépend.

Vive la responsabilité !

Vive la solidarité !

Vive la République.

Congo : Message du président de la République à la nation

Le chef de l’Etat congolais a prononcé son discours mercredi 14 août à l’occasion de la célébration du 59ème anniversaire de l’indépendance.

L’intégralité du discours

Mes chers compatriotes ;

Le 15 août 2019 honore nos 59 ans d’indépendance forgés dans le sillage de l’histoire et la dynamique de notre marche vers le développement.

Tout en se félicitant des festivités en cours, le Congo se situe à la veille des 60 ans de son accession à la souveraineté internationale qui seront célébrés dans un an, en 2020.

A l’évidence, 60 ans ne sont qu’un trait à peine visible à la dimension du temps qui s’écoule.

A l’échelle humaine, c’est l’âge de la grande affirmation, du plein épanouissement, de la maturité.

DIGNITÉ, MATURITÉ, MÉRITE et RESPECT sont l’expression d’une force tranquille, en articulation avec l’UNITÉ, le TRAVAIL et le PROGRÈS.

Notre peuple concentre, dans son âme, ces valeurs qui fondent le Congo. Ce rendez-vous de la mémoire avec notre glorieux passé nous donnera l’occasion de tirer les leçons nécessaires et de conforter nos convictions en un avenir radieux.

Dès ce jour, il nous faut donc amorcer une réflexion avisée pour que ce référentiel des 60 ans d’indépendance soit célébré dans la dignité, au rythme de la relance de notre économie et au profit du mieux-être collectif.

Mes chers compatriotes ;

Notre pays se construit au prix d’un effort persévérant.

Grâce à sa détermination éprouvée et l’appui inestimable de ses partenaires, le Congo vient de conclure un accord avec le Fonds monétaire international.

Ce programme triennal de réformes vise à améliorer la situation de nos finances publiques et de l’économie nationale. Nous saluons ce résultat acquis après des négociations longues et complexes.

Cependant, cet objectif atteint ne saurait être une finalité. Il constitue un nouvel appel à la mobilisation et à un engagement sans faille.

Cette issue magnifie le comportement louable de nos concitoyens qui ont facilité, par leur sens élevé de patriotisme et de responsabilité, la consolidation du climat social apaisé, l’adhésion au processus engagé et l’espérance des lendemains meilleurs.

Dès lors, j’adresse mes sincères remerciements au peuple, pour cet élan de cœur et de raison, sans lequel les avancées actuelles n’auraient guère été réalisées.

Mes chers compatriotes ;

Nous disposons d’importantes potentialités qui offrent de belles perspectives de relance à notre pays.

Ces richesses ne deviendront de véritables atouts que par le travail acharné de toutes les Congolaises et tous les Congolais, ce qui implique, par conséquent, la mobilisation effective des énergies ainsi que l’engagement total et déterminé des forces vives de la Nation.

Une fois de plus, J’invite l’ensemble du Peuple à privilégier, sans cesse, le travail créateur de richesse pour permettre au Congo de valoriser ses ressources et apporter des réponses pertinentes aux défis du développement.

A cet effet, je prends acte de l’annonce faite le samedi 10 août 2019 à Oyo, par la société PEPA, de l’heureux aboutissement des opérations d’exploration pétrolière menées au titre du permis « NGOKI », mettant en évidence la présence des réserves de pétrole de qualité dans la partie Nord de notre pays.

Le permis « NGOKI » pourrait, à terme et si les données sont confirmées, rendre possible la mise en valeur d’un gisement situé à la périphérie des zones humides séquestrant les tourbières. Le Congo est partie prenante des conventions et accords sur les zones humides d’importance internationale.

Notre pays applique, avec force et rigueur, les dispositions des traités et mécanismes mondiaux mis en place, ces dernières années, dans le cadre de l’utilisation rationnelle de ces espaces spécifiques.

Dans la revendication assumée de son droit au développement, le Peuple congolais s’est placé dans le sens du devoir, au service de l’humanité, en matière de sauvegarde des écosystèmes.

Le Congo reste parfaitement attentif et conscient de la nécessité de préserver les tourbières, au regard de leur incidence sur l’équilibre climatique mondial et la protection de la biodiversité.

Notre pays n’a jamais enfreint l’obligation de protéger les tourbières dans ses zones lacustres.

Il n’a nullement l’intention de le faire à l’avenir, nonobstant les contreparties financières annoncées et qui continuent à se faire attendre.

Grâce à l’affinement des technologies, la recherche et l’exploitation des hydrocarbures liquides ou gazeux tirent désormais avantage des innovations adaptées et des techniques appropriées. Celles-ci permettent, par une bonne chirurgie, d’en limiter l’impact sur l’environnement et certains milieux naturels.

Il reste entendu que l’issue fructueuse de ce processus d’exploration pétrolière ne doit pas nous détourner de notre principal axe d’effort, à savoir la diversification de notre économie.

Nous ne devons plus être, à chaque fois comme aujourd’hui et par le passé, victimes des fluctuations des prix d’une ressource, fût-elle stratégique.

Au moyen de ce levier incontournable, porté par des réformes institutionnelles judicieuses ainsi que des programmes d’investissement et des partenariats public-privé efficacement articulés, notre économie s’inscrira durablement dans l’axe d’une croissance soutenue et du développement.

Aussi, la mise en place effective des Zones économiques spéciales tirera-t-elle tout son intérêt de la revitalisation espérée des secteurs productifs, tels les mines, la forêt, l’agriculture, l’industrie, le tourisme et le numérique.

Mes chers compatriotes ;

En raison de son ouverture remarquable au monde et de la crédibilité conférée par la communauté internationale, notre pays abritera, dans quelques jours, la 5ème édition du Forum « Investir en Afrique », ce grand moment d’intense réflexion sur la coopération sino-africaine.

D’autres événements importants, d’envergure internationale, comme la tenue imminente de la 69ème session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Afrique, se dérouleront également cette année dans notre pays.

Toutes ces échéances devront être menées dans la sérénité et la paix sociale, en référence à la légendaire tradition congolaise d’accueil et d’hospitalité.

La multiplication des signaux cumulatifs et rassurants légitime, à juste titre, notre appel renouvelé à l’espérance et à l’optimisme, au bénéfice du CONGO ETERNEL.

C’est pourquoi, les orientations et les mots d’ordre réitérés à différentes occasions restent, plus que jamais, d’actualité en ce qui concerne :

– la consolidation de la paix ;

– la stabilité des institutions ;

– le renforcement de la gouvernance ;

– la diversification de l’économie ;

– le bon voisinage et la coopération au service du développement.

Bonne Fête de l’indépendance à tous !

Vive le Congo !

Je vous remercie.

 

Discours de Sassou N’Guesso le 14 août : un message insatisfaisant pour l’opposition

Le chef de l’Etat comme à la coutumier a prononcé son discours à la veille de la commémoration de la fête de l’indépendance de la République du Congo.

Mercredi 14 août 2019, Denis Sassou N’Guesso s’est adressé au congolais. Le discours du président de la république prononcé à quelques heures de la fête de l’indépendance. Un message  pas vraiment riche pour les opposants.

Ce discours présidentiel a porté pour l’essentiel sur l’économie et l’environnement, alors que les opposants espéraient entendre parler de gouvernance électorale, de lutte contre la corruption ou encore de la libération des détenus politiques.

« Je m’attendais à rien », concède Anguios Nganguia Engambé. Pour le président du Parti pour l’action de la République (PAR), la raison est simple : « C’est parce que nous sommes à deux ans de l’élection présidentielle de 2021. »

Aux yeux du candidat malheureux aux élections présidentielles de 2009 et 2016, Denis Sassou-Nguesso « devrait logiquement nous parler du dialogue politique, de la gouvernance électorale et des détenus politiques qui sont toujours [en prison]. Il a parlé de l’accord [conclu avec le FMI le 11 juillet, NDLR]. Mais, lorsqu’on rentre dans un programme avec une telle institution, c’est qu’on a mal géré le pays. Un pays bien géré ne peut pas rentrer dans un programme. Le pays est mal géré. »

Déception partagée par Clément Miérassa. « Nous sommes restés sur notre soif, lâche le président du Parti social-démocrate congolais (PSDC). On aurait souhaité, au vu de la gravité de la situation que traverse le pays, qu’il y ait l’annonce d’un certain nombre de mesures fortes, notamment la lutte contre la corruption. »

Le leader du parti de l’opposition congolaise veut insister sur le contexte : « Avant qu’on arrive à la célébration de la fête de l’indépendance, nous avons encore connu des scandales économico-financiers », une allusion aux récentes dénonciations de Global Witness qui a accusé le fils cadet du président Sassou, Denis Christel Sassou-Nguesso, d’avoir détourné plus de 50 millions de dollars du Trésor congolais en 2014.

« Nous pensons que sur cet aspect le président n’a pas du tout insisté, déplore Clément Miérassa. Déjà au plan interne, beaucoup de cas ont été dénoncés. Des cas qui touchent même des membres du gouvernement, des dignitaires du pouvoir et même la famille présidentielle. Et, nous sommes toujours surpris du silence qui est observé. »

« La mise en œuvre du programme du FMI offre, l’occasion unique d’avancer dans trois directions complémentaires »

C’est ce qui ressort du discours de l’ambassadeur de France au Congo, Betrand Cochery, prononcé le 14 juillet à Brazzaville, à l’occasion de la fête nationale de la France.

Dimanche 14 juillet, dans son discours à la Case de Gaulle à l’occasion de la fête du 14 juillet, l’ambassadeur de France au Congo (qui est arrivé en fin de mandat) a prodigué trois conseils au gouvernement congolais après la signature d’un accord avec le FMI.

Betrand Cochery a noté que « Ce programme, toutefois, s’il est une condition nécessaire, n’est pas une condition suffisante au redressement tant attendu de l’économie congolaise ». Et d’ajouter: « Permettez-moi de m’adresser à vous en ami du Congo, au moment de quitter mes fonctions d’Ambassadeur à Brazzaville. La mise en œuvre du programme du FMI offre, à mes yeux, l’occasion unique d’avancer dans trois directions complémentaires au cours des prochaines années ».

Pour l’Ambassadeur «  Un fort investissement dans les dépenses sociales, qu’il s’agisse du paiement des retraites, des salaires, qu’il s’agisse des dépenses de santé et de la mise en place de l’assurance maladie universelle, qu’il s’agisse, enfin des dépenses dans le domaine de l’éducation. »

« Une réforme sincère et globale de la gouvernance financière, par l’exécution des mesures auxquelles s’est engagé le gouvernement, et que le parlement a approuvées, au titre du volet gouvernance du programme. »

« Un assainissement de l’environnement des affaires, qui passe non seulement par un règlement programmé des dettes dues aux entreprises mais aussi par une attention renforcée au respect du droit des affaires et des entreprises, respect sans lequel il sera difficile d’attirer les investissements nouveaux dont l’économie congolaise a besoin, ou de permettre à ceux qui sont présents de se projeter dans l’avenir ».

Créer les conditions pour une recherche Scientifique à la portée du peuple

La promesse vient d’être faite à Brazzaville par le ministre de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, M. Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou.

Le ministre de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, M. Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou, a promis, récemment à Brazzaville, lors d’une communication, de créer toutes les conditions pour que la recherche scientifique et l’innovation technologique soient à la portée du peuple congolais.

S’adressant le 12 janvier dernier à ses collaborateurs, le ministre Coussoud-Mavoungou a dit que la recherche scientifique et l’innovation technologique «doivent savoir se sauver et doivent savoir créer les conditions de leur positionnement dans le dispositif congolais».

«Nous n’allons pas attendre que l’on vienne nous sauver, alors que nous avons tous ensemble les moyens nécessaires de créer toutes les conditions pour que la recherche scientifique et l’innovation technologique soient à la portée du peuple congolais», a-t-il fait remarquer, indiquant «ne pas vouloir de la recherche pour la recherche, mais la recherche dans l’intérêt des populations de notre pays».

Il a invité les cadres et agents de ce ministère à faire de sorte que la recherche scientifique et l’innovation technologique en République du Congo avancent, tout en les amenant à comprendre le rôle et l’importance de la recherche dans un Etat.

Il est nécessaire que la communauté scientifique mette en place le dispositif qui va faire de telle sorte que la recherche scientifique ait sa place dans le dispositif national de production de richesses et des meilleures conditions de vie des populations, a-t-il signifié.

Il a prescrit que «sans recherche un Etat ne peut pas évoluer, et si elle n’est pas bien orientée, la recherche au Congo sera une opération vaine», a insisté le ministre en charge de la recherche scientifique aux agents de son département.