Congo : BRASCO engage une restructuration pour faire face aux difficultés économiques

La Brasserie du Congo (BRASCO) a annoncé, dans un communiqué signé de son Directeur Général, une restructuration de ses effectifs en réponse aux difficultés économiques que traverse actuellement l’entreprise.

 

Selon la direction, la société connaît depuis plusieurs années une baisse importante de ses ventes, lesquelles auraient été divisées par deux en dix ans, alors que le nombre d’employés est resté stable. Cette situation, jugée non soutenable, a conduit à une réévaluation des priorités de gestion afin d’assurer la pérennité de l’entreprise.

« Les difficultés économiques que connaît BRASCO sont sérieuses et bien réelles. Nous devons les affronter ensemble, avec lucidité et courage », indique le communiqué.

Après plusieurs consultations avec les partenaires sociaux, BRASCO a pris la décision de réduire significativement ses effectifs, tout en préservant ses deux sites de production de Pointe-Noire et de Brazzaville.

La direction présente cette mesure comme une étape nécessaire pour restaurer la compétitivité de l’entreprise dans un contexte économique difficile.

« C’est une décision difficile mais nécessaire, qui sera mise en œuvre dans le respect des procédures et en concertation avec les partenaires sociaux », précise le texte.

BRASCO affirme que le maintien de ses implantations actuelles constitue un choix stratégique destiné à soutenir la relance future. L’entreprise souhaite s’appuyer sur ses équipes et sur un engagement collectif pour retrouver une position solide sur le marché national.

« Ensemble, nous pouvons redonner à notre entreprise la place compétitive qu’elle mérite dans le cœur des Congolais et sur le marché », souligne le Directeur Général.

La direction n’a pas précisé le nombre de postes concernés par la réduction d’effectifs ni le calendrier exact de mise en œuvre.

Toutefois, elle assure que le dialogue avec les représentants du personnel se poursuivra afin de limiter l’impact social de cette mesure.

Cette annonce intervient dans un contexte économique difficile pour le secteur brassicole, confronté à la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs et à une concurrence accrue sur le marché congolais.

CEMAC : les chefs d’Etat doivent urgemment redresser les économies

C’est la toile de fond qui oriente les travaux de la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat qui se tient ce lundi 16 décembre au Palais présidentiel à Yaoundé.

 

Les difficultés économiques et financières auxquelles les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale font face sont au centre des échanges au Cameroun. Les dirigeants des six pays de la CEMAC discutent de la situation économique et financière de la sous-région et de leurs pays respectifs ce 16 décembre à Yaoundé. Les premières prises de paroles au sommet extraordinaire convoqué conjointement par le président en exercice de la Conférence, le chef de l’Etat centrafricain Faustin Archange Touadéra et le président camerounais Paul Biya, livrent déjà le contexte et les attentes des travaux.

Selon le président Paul Biya, doyen des chefs d’Etat de la CEMAC dont le pays accueille le sommet, « l’environnement international particulièrement difficile ces dernières années a eu un impact non négligeable sur nos finances publiques. Selon les données récentes, nos avoirs extérieurs nets se sont considérablement amoindris. Cette situation est préoccupante et appelle à une action urgente de notre part pour renverser cette courbe ». Il y a trois ans, les chefs d’Etat ont tenu une session de leur conférence pour des situations similaires pour évaluer la situation économique post-Covid-19.

Les efforts consentis ont permis, à en croire le président camerounais, de relever la situation. Selon le président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat, les efforts consentis ces dernières années ont pu consolider un taux de croissance qui passe de -1,16% en 2016 à 2,7% en 2024. De même, les réserves de change ont doublé entre 2016 et 2024 grâce à la mise en œuvre de plus de 60% des réformes.

Mais, entre 2021 et 2024, les pays sont de nouveau face à de multiples défis. Les chocs endogènes et exogènes persistent et peuvent exacerber la vulnérabilité de la communauté économique et monétaire, compromettre ses acquis macroéconomiques. Surtout que « Les retards constatés dans la mise en œuvre globale de notre stratégie sous-régionale de relance économique nous exposent à la persistance des tensions inflationnistes, la faible consolidation de la croissance économique, la faible consolidation des finances publiques, la dépréciation des réserves de change », fait savoir Faustin archange Touadéra.

Par conséquent, « si rien n’est fait, selon diverses expertises nous pourrions faire face à des conséquences désastreuses à la fois pour nos pays et pour notre sous-région. Il s’agit-là à mon sens, d’une éventualité que nous devons absolument éviter.  Je suis confiant qu’au cours de ce sommet, nous saurions prendre des décisions nécessaires et urgentes pour remettre nos économies sur les rails afin de nous prévenir d’une éventuelle crise économique et financière », interpelle le président Paul Biya.

Pour le président Touadéra, la situation nécessite l’urgence de la concertation afin « d’apprécier, de discuter et de décider ensemble ». Cela aidera à trouver la réponse la plus appropriée pour garantir la consolidation des acquis macroéconomiques.