Congo : une nouvelle règle prescrite aux PME de la filière bois

Le texte vise à empêcher l’entrée sur le marché européen des produits issus de la déforestation ou du trafic illicite.

 

Le nouveau Règlement de l’Union européenne sur la déforestation (RDUE) devrait être appliqué à partir de juin 2025. Il concerne aux Petites et moyennes entreprises (PME), producteur et exportateur du bois. Le RDUE vise à empêcher l’importation et la commercialisation sur le marché européen les produits des chaînes d’approvisionnement associés à la déforestation et d’accroître le commerce de produits du trafic illicite.

Selon adiac-congo.com, la Commission européenne a mis en place un système d’information par lequel les PME devront soumettre une déclaration de diligence raisonnée. Ce dispositif d’évaluation est prévu à travers la collecte d’information, l’analyse et la réduction du risque. Grand consommateur de matières premières associées à la déforestation (11 % des émissions de gaz à effet de serre) et de la perte de biodiversité, l’espace européen veut réduire sa contribution à la déforestation et s’assurer que les produits importés n’impactent pas les forêts dans le monde.

Le RDUE devrait comporter les exigences européennes en matière de traçabilité des produits, d’évaluation des risques et des mesures d’atténuation.

Congo : 2500 plants d’acacia pour lutter contre la déforestation

L’ancienne ministre française de la Transition écologique, Ségolène Royal, a participé, le 22 juillet, à Brazzaville, à cette opération de planting d’arbres.

 

Au total, 2500 plants d’Acacia ont été enfouis au sol sur un terrain d’environ un hectare, le long de la Corniche, dans l’arrondissement 2 Bacongo. Les organisateurs du planting avec à leur tête la ministre de l’Économie forestière, Rosalie Matondo, ont pris le soin d’y ajouter du gel pour conserver l’humidité dans le sol pendant cette période de saison sèche suivant l’écartement de 2m sur 2 m. L’espèce d’Acacia est une plante à croissance rapide et stabilisante du sol. La ministre de l’Economie forestière avait pour invitée Ségolène Royal, ancienne ministre française de la Transition écologique.

En plantant ces arbres, la ministre de l’Économie forestière et son invitée veulent donner l’exemple de la lutte contre le changement climatique, permettant d’atténuer l’aggravation des phénomènes d’érosion et d’intégrer l’arbre dans les stratégies de lutte contre les érosions. La meilleure façon de lutter contre le réchauffement climatique, a insisté Ségolène Royal, c’est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et c’est aussi le planting d’arbres sur les sites dégradés.

« Comme vous le savez, j’ai présidé la conférence de Paris sur le climat avec l’Accord de Paris sur le climat auquel d’ailleurs votre président Sassou N’Guesso a activement participé en tant que partie prenante. C’était très important que l’Afrique s’engage parce que l’Afrique est victime du dérèglement climatique à cause de l’utilisation des énergies fossiles par les pays du Nord et n’est pas responsable du dérèglement climatique », a estimé Ségolène Royal qui est également la promotrice de la fondation Désirs d’avenir pour la planète.

Le site choisi pour ce planting fait partie des zones ciblées pour les activités du Projet végétalisation des zones sensibles aux érosions lancées en 2019 par le ministère de l’Économie forestière et l’initiative « Brazza verte ». L’arrondissement de Bacongo qui abrite une bonne partie de la Corniche est le principal bénéficiaire du projet.

Congo : le secteur privé lutte contre la déforestation

Les opérateurs économiques ont lancé, le 20 février à Brazzaville, une plate-forme censée permettre leur meilleure implication dans la lutte contre la déforestation et la dégradation des terres.

Le mécanisme Redd+ est né des négociations internationales sur les changements climatiques en 2008 et vise à réduire des émissions issues de la déforestation ainsi que de la dégradation des forêts et à accroître des stocks de carbone. La République du Congo est passée de la phase de préparation du processus à la deuxième phase dite d’investissement depuis plus de deux ans.

Son plan d’investissement est axé sur l’agroforesterie, le bois-énergie, l’aménagement durable des forêts, l’exploitation forestière à impact réduit, la conservation de la faune, l’appui à l’artisanat minier, la promotion des paiements pour services environnementaux, le renforcement du cadre législatif et règlementaire dans les domaines concernés.

Pour le directeur de cabinet (par intérim) de la ministre de l’Economie forestière, Joël Loumeto, la mise en place de la plate-forme du secteur privé pour la Redd+ vient combler un vide. « Cette plate-forme devrait contribuer au renforcement du partenariat public-privé, l’une des mesures d’accompagnement du Plan national de développement 2018-2022 », a-t- il estimé.

En effet, les sociétés membres de l’alliance sont surtout attendues dans les domaines de l’utilisation des terres, de la déforestation et des impacts environnementaux liés aux activités minières. Au retour, celles-ci vont bénéficier des avantages fiscaux en contrepartie d’une production verte, des offres en crédit et ou garanties attractives pour l’agro-industrie hors forêts, des business incubateurs dans l’appui aux filières zéro déforestation.

Pour cela, le plan d’investissement sert de cadre de référence pour la mise en œuvre de ces activités au niveau national et devrait permettre de canaliser la mobilisation des différents financements. Les négociateurs ont bien voulu accompagner les pays en développement dans la gestion durable de leurs forêts, moyennant des revenus carbones sous forme de financements, se traduisant en des projets pour permettre à la population rurale de se détourner des forêts.

Ce mécanisme constitue une réelle opportunité pour le Congo et renforce la synergie d’actions intersectorielles, espère-t-on du côté des acteurs du secteur privé. Le vice-président de la chambre de commerce de Brazzaville, Jean Galessamy-Ibombot, appelle ses pairs hommes d’affaires à se mobiliser au sein de la nouvelle plate-forme.