Congo : injustice déplorée dans l’intégration des journaliers de la E2C

Le collectif des journaliers de la Société Energie électrique du Congo (E2C), dénoncent des recrutements fictifs du personnel.

 

C’est une déclaration publiée samedi 24 février, que le collectif des journaliers de la E2C, ont exprimé leur mécontentement. Ils affirment que sur les 258 agents recrutés par la E2C, 204 sont des journaliers et le reste sont des recrutements fictifs. Ce groupement crie à l’injustice et demande la régularisation des autres journaliers.

« Depuis des années nous avons demandé aux responsables de la Société Energie électrique du Congo de débloquer notre situation. Mais jusqu’à ce jour aucune évolution. Pour ce faire nous sollicitons l’intervention du Président de la République afin que notre situation professionnelle soit décomptée », a dit le porte-parole du collectif des journaliers de E2C Yvon Moussahoudi.

Les journaliers proposent un arrangement à l’amiable de la situation liée à leur intégration avec le Directeur général de la E2C. « Nous avons servi avec loyauté au sein de la société E2C. Et nous vous supplions de nous intégrer dans l’entreprise ».

Congo : les membres du cabinet du chef de l’Etat déclarent leur patrimoine

C’est à la faveur d’une audience solennelle au Palais de justice de Brazzaville, que la Cour suprême a réceptionné les déclarations de patrimoine.

 

Plusieurs membres du cabinet du chef de l’Etat ont déclaré leur patrimoine en fin de semaine dernière. Une démarche qui cadre avec la volonté affichée par l’exécutif de faire respecter ce devoir constitutionnel.

C’était en faveur d’une audience solennelle au Palais de justice de Brazzaville, que la Cour suprême a réceptionné les déclarations de patrimoine de plusieurs membres du cabinet du président de la République. L’exercice a été poursuivi par les membres du gouvernement, les parlementaires et autres hauts fonctionnaires d’État.

Parmi ces personnalités figuraient le ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République, Florent Ntsiba ; le secrétaire général de la présidence de la République, Jean-Baptiste Ondaye ; le haut-commissaire à la Réinsertion des ex-combattants, Euloge Landry Kolelas entre autres.

« Le but étant de voir comment s’est comporté votre patrimoine durant le temps au cours duquel vous avez exercé la fonction qui vous a placé dans l’obligation d’en faire une déclaration publique », a précisé Henri Bouka, premier président de la Cour suprême.

Rappelons que c’est l’article 55 de la constitution du 25 octobre 2015 dispose : « tout citoyen, élu ou nommé à une haute fonction publique, est tenu de déclarer son patrimoine lors de sa prise de fonction et à la cessation de celle-ci, conformément à la loi. »

Niamey: Déclaration de Denis Sassou N’Guesso au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission climat de la région du Sahel

A l’invitation de son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou, le président de la République du Congo a participé, le 25 février, dans la capitale nigérienne, au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission climat de la région du Sahel. Dans la déclaration qu’il a prononcée à cette occasion, Denis Sassou N’Guesso a plaidé pour un soutien approprié de la Communauté internationale à l’urgence mondiale de la préservation de l’environnement.

Voici l’intégralité de la déclaration du chef de l’Etat congolais, initiateur du Fonds bleu pour le Bassin du Congo.

« Monsieur le président de la République du Niger, président de la Commission climat de la région du Sahel

Messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement,

Mesdames et messieurs les chefs des délégations,

Mesdames et messieurs,

Je voudrais, avant tout propos, adresser mes sincères remerciements à mon cher frère, le président Mahamadou Issoufou pour m’avoir convié à ce premier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement  de la Commission climat de la région du Sahel.

C’est ici aussi, l’occasion de renouveler notre reconnaissance à Sa Majesté Mohammed Vi, roi du Maroc, pour l’intérêt constant qu’il ne cesse de porter à la mise en œuvre du Fonds bleu pour le Bassin du Congo ainsi que pour son soutien jamais démenti à la Commission climat pour la région du Sahel.

Par delà, l’agréable plaisir de me retrouver à vos côtés, aujourd’hui, ma conviction profonde est qu’il nous faut davantage accélérer nos réponses au dérèglement climatique. Je me réjouis des progrès accomplis au plan institutionnel dans nos différentes régions en matière de lutte contre le changement climatique.

Au cours de son premier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement tenu en avril 2018 à Brazzaville, la Commission climat du Bassin du Congo a désigné quatre ambassadeurs de bonne volonté en charge du plaidoyer en faveur de la mobilisation des ressources pour le Fonds bleu, son instrument financier.

Engagées dans le même combat, nos deux Commissions ont tout à gagner à mutualiser leurs efforts, notamment à travers un échange bénéfique des expériences. Ainsi, le projet de la grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel porté par l’Union africaine devant l’avancée du désert tirerait profit du clonage réussi dans les zones sablonneuses du Congo de certaines espèces résistantes d’arbres à croissance rapide.

Je mets solennellement cette expérience congolaise de reboisement à la disposition de nos frères du Sahel dans la perspective d’une bande de verdure qui traverse l’Afrique, de la côte atlantique du Sénégal au rivage de la mer rouge, à Djibouti.

Il en est de même de la baisse préoccupante du niveau des eaux du lac Tchad pour laquelle une coordination inter-régionale des efforts, tenant compte des impacts environnementaux, paraît nécessaire.

Devant l’assèchement progressif de cet espace vital de vie, la Commission climat du Bassin du Congo pourrait constituer, en synergie avec la Commission climat pour la région du Sahel, un cadre utile et consensuel de réflexion et d’actions.

Enfin, la question du financement des projets dans le domaine de l’environnement et du développement durable constitue une priorité voire une urgence incontestable.

C’est pourquoi, j’en appelle, une fois de plus, à des partenaires efficaces et à la disponibilité effective de la communauté internationale pour un soutien adéquat à cette noble cause mondiale.

Je vous remercie ».

Thierry Moungalla a raté une sacrée occasion de la fermer

A propos de la réaction du ministre Thierry Moungala à la lettre des évêques du Congo : L’homme est trop fragile pour que nous l’affrontions !

Les Evêques du Congo-Brazzaville ont publié une lettre pastorale sur la crise sociopolitique et économique que vit actuellement le Congo. Dans cette adresse au peuple de Dieu ainsi qu’aux femmes et aux hommes de bonne volonté, les bergers de l’église catholique ont fait, entre autres, des propositions sur la sortie de la crise récurrente qui a lieu dans le département du Pool. Ils souhaitent que « le peuple ait le droit de savoir ce qui s’est passé : les causes et les conséquences, mais surtout les responsabilités des uns et des autres. Les morts et les destructions dans ce département appellent justice et réparation. Une réconciliation véritable n’est qu’à ce prix, pour permettre à notre pays de sortir de la crise multiforme ».

Sur la corruption, la concussion et la promotion de la bonne gouvernance, ils encouragent le Fonds monétaire internationale qui est en négociations avec le gouvernement du Congo et qui exige ces valeurs avant l’octroi du financement d’être ferme.
A propos des personnes jetées en prison à la suite des contentieux politiques, ils demandent purement et simplement leur libération.

Comme tous les Congolais, les évêques se posent des questions, eux aussi, sur les origines de la crise financière : « Comment comprendre, en effet, qu’après des années fastes de boom pétrolier, le Congo soit en récession économique ? Cette situation n’est-elle pas trop vite attribuée à la chute des prix du baril sur le marché international ? Comment s’expliquer notre manque actuel de ressources et notre endettement excessif après dix ans d’embellie au cours desquels le pays avait engrangé des richesses si énormes que même un fonds avait été créé pour les générations futures ? Comment comprendre par exemple qu’au moment où le gouvernement affirmait détenir un compte à Exim Bank de Chine pour le paiement de nos infrastructures que la dette vis-à-vis de la Chine soit aussi colossale : 40% du montant total de la dette ? » Pour résoudre cette crise multidimensionnelle, ils souhaitent la tenue d’un dialogue national.

L’ire de Thierry

Malheureusement, leur message provoque un violent emportement au ministre Thierry Moungala, le porte-parole du gouvernement. Il accuse les évêques d’avoir fait une injonction dans les affaires de l’Etat. Mais, ce n’est pas pour la première fois qu’il les traite ainsi. Thierry Moungala pense encore que le spirituel, c’est l’affaire des églises, et le temporel, celle de l’Etat.

Il y a lieu de lui rappeler que « le débat sur le spirituel et le temporel ou la séparation des pouvoirs entre l’Etat et les églises, sous d’autres cieux, est révolu depuis des siècles. Ils ne resurgit aujourd’hui que dans les régimes dictatoriaux et obscurantistes qui ont peur de la lumière des églises et de l’éveil des peuples. »

En tant que chrétien, nous n’acceptons pas le langage injurieux de Thierry Moungala à l’ endroit des Evêques, ce d’autant plus que son chef, Denis Sassou Nguesso, a déjà enterré vivant un cardinal (Emile Biayenda) et tué par empoisonnement trois Evêques (Mgr Georges Singha, Benoit Gassongo et Ernest Kombo).

Cependant, Thierry Moungala étant très fragile, nous ne voulons pas l’affronter directement. Nous lui demandons tout simplement de lire ces morceaux choisis de notre nouvelle « On se verra à Rome !  », publiée dans le recueil « L’Inforoman suivi de Quand la rue s’en mêle… » Fondation littéraire Fleur de Lys, Lévis, Québec, 2017, 300 pages. Dans laquelle nous avons réagi, en 2015, à ses outrages aux dignitaires religieux. Alors que ces derniers venaient de se prononcer sur le débat du changement ou non de la constitution.

L’Etat et les églises travaillent pour un même peuple

«  L’Etat et les églises ne travaillent ils pas pour un même peuple qui est le peuple de Dieu ? Certains dispensaires qui sont gérés par des religieux ne font ils pas mieux que les grands hôpitaux du gouvernement ? Il en est de même pour certaines écoles qui sont aussi gérées par les religieux et qui font mieux que les grandes écoles qui appartiennent à l’Etat. Alors pourquoi dans le domaine de la santé et de l’éducation qui concernent directement la vie des populations, les partisans du président Nzoko Monéné qui renvoient tout le temps les Evêques aller célébrer les messes, chaque fois qu’ils prennent position sur une crise, ne parlent ils pas d’injonction dans les affaires de l’Etat ? (…)
Mais, c’est seulement lorsque les pasteurs apprécient ou se prononcent sur une situation politique ou une crise qui a lieu dans le pays, notamment entre le pouvoir et l’opposition qu’on les envoie célébrer les messes. Surtout lorsque leur position va dans le même sens que celle de l’opposition.
 »

Le principe de la primauté du spirituel sur le temporel

« Aussi, faudra‐t‐il dire que le principe de la primauté du spirituel sur le temporel dont se servent les politiciens de la mouvance présidentielle de Kue Ngo pour malmener et vilipender dans la presse nationale et internationale les hommes d’églises ou leur interdire de participer aux débats politiques qui ont lieu dans leur pays ou encore de parler du pétrole, du bois, du fer et d’autres matières premières, ne permet pas, pourtant, de créer deux mondes diamétralement opposés : le spirituel et le temporel.
Le spirituel a besoin du temporel, et le temporel, du spirituel. Dans l’homme, il y a l’esprit et le corps. Ce principe ne doit servir que dans la hiérarchisation et non dans l’exclusion. Comme aussi, il ne doit pas servir pour limiter les champs d’action de l’Etat et de l’Eglise. C’est‐à‐dire croire que le spirituel, c’est l’affaire des églises, et le temporel, celle de l’Etat, est complètement faux !
L’Etat a le droit de contrôler la qualité de la nourriture spirituelle que servent les églises aux populations. Parce que ce sont ses citoyens.
Et, les églises ont aussi le droit de contrôler la qualité de tout ce que l’Etat fait consommer aux populations. Parce qu’elles font partie du peuple de Dieu.
En tant que pasteurs des églises, ils ont donc la mission de veiller sur le peuple de Dieu. C’est pourquoi les deux institutions sont condamnées à travailler ensemble et à se surveiller pour éviter que ni l’une ni l’autre ne développe un « terrorisme » c’est‐à‐dire devienne un lieu de la propagation des antivaleurs.
Et, aucune d’entre elles n’a le droit d’affaiblir l’autre. Leurs relations ne doivent pas être conflictuelles. Rien ne doit les pousser à être conflictuelles. Car, elles ne sont pas concurrentielles, mais plutôt complémentaires. C’est pourquoi, les églises ont, elles aussi, le droit de parler du pétrole, du bois, du fer, de l’or… dont regorgent leurs pays. Parce que c’est pour tous ceux qui y habitent c’est‐à‐dire le peuple de Dieu, et non simplement une poignée de gens ou un clan surtout encore si elle fait partie des populations issues de la colonisation, que Dieu les a mis dans les sous‐sols de ces pays.

Dieu n’a pas créé des peuples qui sont certains riches et d’autres pauvres

« Parce qu’il y a des peuples et des pays que Dieu a bénis à travers leurs ressources naturelles, et d’autres qui le sont à travers leurs ressources humaines. Dieu n’a pas installé son peuple là où il n’y a pas de richesses. Là où les terres sont pauvres il a mis le génie. Il suffit de le développer. Pour preuve, aujourd’hui le développement de la science et de la technologie montre suffisamment que l’on peut aussi bien vivre et construire des villes dans le désert ; que l’on peut rendre fertiles les terres qui ne le sont pas ; que l’on peut avoir l’eau, l’énergie dans le désert. Dieu n’a donc pas créé des peuples qui sont certains riches et d’autres pauvres. La pauvreté, elle peut venir de trois choses : la paresse qui est définie comme étant le comportement de quelqu’un qui répugne à l’effort, au travail et à l’activité ou qui a le goût pour l’oisiveté ; la carence affective ou le manque d’amour entre les hommes ; et l’égoïsme qui rapporte tout à soi.
Cependant, là où la misère devient extrême, apporter de l’agent, à manger, à boire, de quoi vêtir et soigner les populations ne suffit pas pour prouver l’amour ; mais il faut accompagner tout cela par la réponse donnée à la question « pourquoi cela est ainsi ? » C’est en effet la réponse donnée à cette question qui va éclore et servir de fumier au génie que Dieu a mis dans son peuple. 
 »

Monsieur le ministre, pourquoi le Congo est-il un pays pauvre ? Vous ne nous direz pas, sans doute, que c’est à cause de la chute du prix du baril de pétrole. C’est trop facile !

Congo : les évêques inquiets de la crise socio-politique et économique

C’est dans une déclaration rendue publique jeudi 10 mai, que ces prélats ont donné leur avis sur les « origines du mal » congolais.

Jeudi 10 mai, les évêques congolais à travers une déclaration, ont dévoilé leur inquiétude face à la crise socio-politique et économique qui touche la République du Congo depuis près de trois ans. Avant de donner leur avis, ces « hommes de Dieu », ont présenté la situation du pays et ce qu’ils considèrent comme « origines du mal » congolais. Pour eux, la révision de la Constitution en 2015, serait la cause principale de la crise. Ils relèvent n’avoir jamais caché tout le mal qu’ils pensaient de la Constitution actuelle.

Notons que la déclaration des évêques a été rendue publique le jour des plaidoiries dans le procès du général Mokoko.  Ce candidat malheureux à la présidentielle de 2016, est poursuivi notamment pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ». Ces responsables catholiques appellent clairement à la libération de tous les prisonniers politiques, tout en évoquant « l’exigence d’une justice équitable et indépendante ».

Autre sujet qui préoccupe les prélats congolais, la crise économique à laquelle est confronté ce pays pétrolier, Les onze évêques signataires de la déclaration fustigent la corruption qui gangrène le pays, avant d’en appeler à un sursaut national.

Ils sont revenus sur la crise dans le Pool. Selon eux, un accord de paix ne suffira pas à mettre fin définitivement aux crises successives qui ont secoué cette région depuis vingt ans. Une réconciliation véritable passe par la recherche de la vérité, la justice et les réparations.

Enfin, ils pensent qu’une solution véritable à tous les problèmes congolais passe nécessairement par l’organisation d’un dialogue politique qui devrait aboutir à « un modèle politique et institutionnel » consensuel.