Congo : vers une croissance de – 1,5 en 2022

C’est ce qui ressort du Comité national économique et financier (CNEF) qui a eu lieu le 11 mars au siège de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), à Brazzaville.

 

Le Comité national économique et financier (CNEF) de la République du Congo s’est tenu vendredi 11 mars 2022. C’était au siège de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), à Brazzaville.

Plusieurs points étaient à l’ordre du jour cette première réunion trimestrielle du CNEF. Les sujets de l’adoption du procès-verbal de la réunion du 14 décembre 2021 ; l’état de mise en œuvre des résolutions prises au cours des réunions précédentes ; la revue des notes sur la situation économique, monétaire et financière nationale ; sur le financement de l’Economie congolaise ; sur l’exécution budgétaire à fin décembre 2021 du CNEF Congo ; note sur la soutenabilité du budget du CNEF Congo, ont entre autres alimenté les débats au cours de cette rencontre.

Présidée par la ministre de l’Economie, du plan, de la statistique et de l’Intégration régionale, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, c’était l’occasion de faire le point sur la situation économique du pays.

Selon la ministre, la situation économique du Congo pourrait connaître une nette amélioration cette année, les perspectives sont optimistes, « En 2020, nous avions une récession de -6,2 %, et nous allons, vraisemblablement, vers une croissance de -1,5 % en 2022. Donc, il y a réellement un effort qui a été fait. Cet effort a été essentiellement porté par le secteur hors pétrole. Et on peut s’en féliciter. » a déclaré Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas.

Toutefois, la situation sécuritaire mondiale laisse planer quelques incertitudes sur ces prévisions. « Sur les perspectives de 2022, on peut dire qu’il est encore trop tôt de confirmer ce que nous avons espéré, puisqu’il y a un risque majeur sur le plan international. Néanmoins, ces perspectives pourraient nous être favorables, puisque les cours des matières premières sont véritablement à la hausse, dont celui du baril de pétrole », a-t-elle expliqué.

Congo : vers nouvel accord de financement entre Brazzaville et le FMI

Le Fonds monétaire international (FMI), a demandé aux autorités congolaises de renforcer la gouvernance et la transparence.

 

Le Congo et le FMI sont sur le point de signer un nouvel accord de financement. C’est à cet effet qu’une rencontre pour des négociations entre les deux parties. A l’issue de celle-ci, le FMI a demandé aux autorités congolaises de renforcer la gouvernance et la transparence. Cela permettra au pays d’obtenir son financement et d’autres partenaires au développement.

Selon l’institution financière, le Congo devrait renouer avec la croissance dès 2022. Une croissance qui arrivera après plusieurs mois de contraction due à la pandémie de covid-19 et à la baisse des prix du pétrole.

Il faut dire pendant ces discussions, les partenaires du pays ont aussi insisté pour faire progresser les réformes structurelles. Ceci en soutien à la diversification économique et à l’adaptation aux changements climatiques. Le gouvernement congolais est invité à poursuivre ses efforts d’assainissement de l’environnement des entreprises, à faciliter les investissements du secteur privé et à favoriser la compétitivité.

CEMAC : la Banque mondiale souligne l’urgence de diversifier les sources de croissance

L’urgence de diversifier les sources de croissance se pose avec plus d’acuité aujourd’hui dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), présentée comme la région africaine où la croissance économique peine à s’accélérer, estime la Banque mondiale.

A cause principalement de l’effondrement des cours mondiaux du pétrole, la principale source de recettes budgétaires de la plupart de ses pays membres, survenu en 2014, cette organisation régionale, composée du Cameroun, du Congo-Brazzaville, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la République centrafricaine (RCA) et du Tchad, a été frappée par une grave crise économique.

Négative de l’ordre de -0,1% en 2017, la croissance prévoit de rebondir à 2,1% cette année, selon les récentes projections publiées par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).

Selon Albert Zeufack, l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique, cette croissance reste cependant « faible parce que malheureusement c’est la région (africaine) qui est la plus dépendante des ressources naturelles », au rang desquelles notamment le pétrole, que seule la RCA sur les six pays membres de la CEMAC ne produit pas pour l’instant.

Cette difficile conjoncture a entraîné de lourds déficits budgétaires pour chacun des six pays qui avaient décidé lors d’un sommet extraordinaire tenu fin 2016 à Yaoundé, au Cameroun, de conclure avec le Fonds monétaire international (FMI) des programmes

D’ajustement structurel assortis d’importantes aides financières.

Ce contexte, estime Zeufack, économiste de nationalité camerounaise, est suffisant pour souligner l’urgence de diversifier les sources de croissance pour cet espace communautaire, pour permettre d’atténuer les chocs que subissent ses différentes économies nationales, surtout du fait de la volatilité des cours des matières premières illustrée aujourd’hui par la chute des prix du baril de pétrole.

Cette recommandation, qui n’est pas nouvelle, a été reprécisée à l’occasion de la présentation tenue par vidéoconférence mercredi avec plusieurs pays africains depuis Washington, le siège de la Banque mondiale, de la dix-septième édition du rapport semestriel Africa’ s Pulse consacré aux perspectives économiques du continent.