Plusieurs démissions ont été enregistrées ces dernières semaines dans cette représentation diplomatique de la République du Congo au Cameroun.
Ce sont quatre mois de salaire que réclame le personnel du Consulat général du Congo. Une situation qui a entraîné plusieurs démissions ces dernières semaines. L’atmosphère est tendue entre Jules Ngoulako, consul général et ses collaborateurs. Celui-ci est accusé de « détournement » par le personnel qui lui réclame quatre mois d’arriérés de salaires.
«Ça va faire cinq mois à la fin de novembre», s’indigne un employé du consulat.
Le personnel consulaire composé de Camerounais, Centrafricains et Congolais est inquiet de ne pas pouvoir envoyer les enfants à l’école. « Je n’ai pas encore pu envoyer mes enfants à l’école cette année à cause de cette situation », se lamente un autre employé.
Selon une source qui requiert l’anonymat, Brazzaville aurait fait le virement des agents locaux mais le consul général se serait accaparé de cet argent.
Le problème d’arriéré de salaire du personnel de cette représentation diplomatique ne daterait pas d’aujourd’hui. Dans une correspondance adressée au Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de la coopération et des congolais de l’étranger en date du 12 février 2018, Jules Ngoulako accusait bonne réception « des ordres de virement de 11 mois de salaires du personnel local du Consulat du Congo à Douala » en 2017.
Le 02 avril 2020, les agents locaux du Consulat général ont saisi le ministre des Affaires étrangères du Congo pour lui soumettre leurs doléances. « Monsieur le Ministre, nous vous informons que depuis fin décembre 2019, nous vivons un véritable drame dans nos familles car, jusqu’à date, nous n’avons perçu aucun franc de nos salaires, alors que nous avons des loyers à payer, des enfants à soigner, à nourrir et à éduquer », écrivent-ils non sans dénoncer le traitement esclavagiste qui leur est infligé par le Consul général : « Quant aux salaires de 2019, ils nous ont été payés en monnaie de singe et à main levée : 20.000 (vingt mille) ; 15.000 (quinze mille) francs CFA pour faire un mois.»
Plusieurs démissions ont déjà été enregistrées. Un employé aurait récemment écopé d’une mise à pied.
« Quand il te donne une mise à pied, il coupe ton salaire », dénonce une victime du Consul général. Contacté par notre reporter, Jules Ngoulako n’a pas voulu répondre aux questions de la presse. «Je ne vous connais pas, je ne peux pas vous répondre», s’est-il contenté de dire au bout du fil.