La nouvelle mandature de Denis Sassou N’Guesso, attendue par le peuple, avec une obligation de résultats, fera face aux crises économique et sanitaire.
Le président Denis Sassou N’Guesso est en train d’être investi en ce moment ce vendredi 16 avril 2021 au palais des congrès, pour un nouveau mandat de cinq ans. Dans la foulée, le premier ministre Clément Mouamba devra certainement lui remettre sa démission, afin que soit formé un nouveau gouvernement.
Le gouvernement de Clément Mouamba aura vécu. Il n’en est d’ailleurs plus qu’à expédier les affaires courantes, en témoigne le laconique conseil des ministres du mercredi 14 avril qui n’a eu qu’un seul point, du reste conjoncturel, à son ordre du jour.
Aussitôt la prestation de serment effectuée, commencera pour Denis Sassou N’Guesso, une nouvelle mandature, attendue par le peuple, avec une obligation de résultats, en dépit de la crise économique face à laquelle, il faudra faire preuve de génie, pour la surmonter.
Les populations venues en masse pendant les meetings de campagne du candidat qu’il était et qui ont traduit leur mobilisation par un plébiscite dans les urnes, seront pour Denis Sassou N’Guesso, un couteau à double tranchant, car il s’agit cette fois-ci, d’une majorité agissante qui le cas échéant, demandera des comptes avec autant d’emphase qu’elle l’a élu.
Ainsi donc, le nouveau premier ministre tout comme les différents ministres appelés à entrer au gouvernement ou ceux qui y resteront doivent savoir qu’une nouvelle ère commence, même si le président est le même. Le plébiscite électoral envers Denis Sassou N’Guesso, ne veut pas dire que ce peuple est amnésique de tout ce qu’il a reproché aux gouvernements successifs, et dont il veut voir les changements.
C’est ici que Denis Sassou N’Guesso est directement interpellé, dans ce contrat de confiance, avec ce peuple qui lui a fait confiance, par-delà le prisme de sa famille politique. Former un gouvernement digne de relever les défis de l’heure, déclinés à travers le programme pour lequel il a été élu.
Il va de soi, que ce sera une équipe d’hommes et de femmes dynamiques, rompus à la tâche. Ce qui en fera un véritable « gouvernement de combat » au regard des défis à relever.
Il va s’en dire que le nouveau gouvernement, dont le volume reflétera celui du moule des institutions de Breton-Woods, sera une équipe resserrée, faite autant de technocrates que de « politiques ». La particularité devrait en être à la concentration des portefeuilles par pôles d’intérêts.
Un renouvellement en profondeur s’impose selon les Congolais, afin de ne pas toujours voir les mêmes personnes, désormais en panne d’imagination et de créativité aux mêmes places.
De ce fait, le moment est venu pour Denis Sassou N’Guesso d’acter la retraite de certains ministres, quoiqu’étant ses compagnons de route de longues dates. On ne fait toujours pas du neuf avec du vieux. Ainsi donc, le rajeunissement de l’équipe gouvernementale s’impose, pour l’efficacité des combats à mener. Et, le militaire de formation qu’il est, sait pertinemment que pour l’efficience d’un combat, on ne compte pas sur des « anciens combattants », comme force d’appoint. Leur expérience est plutôt utile à l’état-major. À l’arrière, là où se conçoit la stratégie de lutte, pas sur la ligne de front où ils s’illustrent parfois en trainards.
De l’équipe gouvernementale actuelle, les Congolais n’acteront véritablement le changement, que s’ils ne retrouvent que peu de rescapés, dans la nouvelle équipe. Il serait également souhaitable que ne soient pas reconduits certains ministres dont les noms sont régulièrement cités dans des enquêtes en cours. Leur présence dans la nouvelle équipe serait contre-productive, du point de vue de l’image dont ils lesteront l’équipe gouvernementale, notamment dans la lutte contre les antivaleurs, un chantier qui tient à cœur le président de la République.
Aux côtés de ceux qui resteront, et qui sans doute se compteront cette fois-ci du bout des doigts, il faudra adjoindre d’autres à l’évidence très outillés dans leur domaine de compétence et engagés dans l’action, avec une probité et un sens de l’état irréprochables.
Il n’est pas exclu que des personnalités qui avaient quitté le gouvernement y reviennent, tout comme seraient pressentis des cadres issus de la diaspora pour y entrer.