Le 30 juin au cours d’une conférence de presse à Brazzaville, le président de la Chaîne a critiqué le texte de l’opposition, signé le 23 juin.
Joseph Kignoumbi Kia Mboungoua, donnant la position de son parti face au mémorandum de l’opposition, a déclaré: « La Chaîne ne désapprouve pas la démarche entreprise par le groupe des partis de l’opposition signataires qui ont résolu de travailler ensemble pour parvenir, un jour, à une alternance politique démocratique ; mais condamne l’idée de signer un pacte majorité-opposition qui doit aboutir à un gouvernement d’union nationale qui ne se justifie pas », a-t-il relevé.
Par cet acte, a-t-il ajouté, les partis de l’opposition, signataires du mémorandum du 23 juin, se lancent dans la perspective de la mise en place d’une large majorité présidentielle à laquelle la Chaîne n’envisage pas d’adhérer.
De même, Joseph Kignoumbi Kia Mboungou a précisé que l’idée de sceller un pacte entre la majorité et l’opposition est corroborée par un détail qui annonce l’élaboration d’un recueil devant contenir les valeurs fondamentales servant de socle républicain entre les deux obédiences politiques.
Selon le conférencier, le meilleur pacte est la Constitution congolaise du 25 octobre 2015 qui engage aussi bien les partis politiques que le peuple congolais. Par ailleurs, le président de la Chaîne a présenté à l’auditoire les autres points contenus dans le règlement intérieur de l’opposition qui n’épousent pas la vision de son parti. Il s’agit, a-t-il noté, des articles 12, 16, 19 et 20.
L’article 12 précise que le conseil des partis politiques de l’opposition est ouvert aux personnalités désignées par le chef de cette obédience. Cette disposition est en contradiction avec la loi sur les partis politiques, selon Kignoumbi. À en croire le président de la Chaîne, l’article 16 est un véritable diktat en ce qu’il indique que l’ordre du jour des réunions extraordinaires est de la seule compétence du chef de l’opposition et il est communiqué séance tenante.
Quant à l’article 19, Joseph Kignoumbi Kia Mboungou a noté que bien qu’il permet aux partis politiques de garder leur autonomie de fonctionnement, cet article ajoute en son alinéa 2 que les formations politiques sont tenues, dans leur prise de position publique, au respect des engagements contenus dans le mémorandum et le règlement intérieur.
En ce qui concerne l’article 20, le conférencier a relevé que le chef de l’opposition a l’ambition implicite de vouloir régner en maître absolu, parce que cette disposition note « qu’en cas de négociation politique ayant trait au mémorandum, les membres du conseil des partis politiques de l’opposition désignés consensuellement peuvent accompagner le chef de l’opposition ».
Notons que la Chaîne avait pris part aux travaux d’élaboration des documents fondamentaux de la plate-forme de l’opposition congolaise. Selon son président, les amendements que son parti avait apportés n’ont pas été pris en compte.