Procès PSP : les parents des victimes attendent toujours d’être indemnisés

 La justice avait condamné l’État à verser 15 millions de francs CFA à chaque famille. Cependant, les parents des victimes attendent toujours d’être indemnisés.

 

 

Le procès en appel de l’affaire des 13 jeunes morts dans le commissariat de Chacona au quartier Mpila dans le sixième arrondissement de Brazzaville Talangaï, dans la nuit du 22 au 23 juillet 2018 s’était ouvert le 1er octobre 2019.

Après plusieurs reports la Cour d’appel de Brazzaville avait enfin rendu son verdict le 17 novembre 2020 et selon le jugement prononcé chaque famille devait recevoir une indemnisation de quinze (15) millions de francs CFA.

A plus d’une année après cette délibération, aucune somme n’a malheureusement encore été versée aux familles des victimes alors que le paiement devait être effectué dans les trois mois suivant le jugement.

« Vraiment, c’est triste. Je suis désolé. Les parents n’ont perçu aucun franc pour la réparation du préjudice incommensurable qu’ils ont subi », a déclaré Me Steve Bagne, avocat de la partie civile interrogé par rfi.

Une situation déplorée également par Casimir Ngakala, un des responsables du Collectif des parents des victimes du commissariat de Chacona, qui  parle d’un manque de volonté de la part des gestionnaires du Trésor public.

 

Affaire Chacona : l’Etat a ses avocats

Ils se sont constitués jeudi 6 décembre en pleine audience et ont obtenu le report du procès au 20 décembre pour prendre connaissance du dossier.

L’Etat congolais, cité à comparaître comme civilement responsable au procès des treize jeunes morts dans le commissariat de Chacona en juillet dernier, a désormais ses avocats. Ils se sont constitués jeudi 6 décembre en pleine audience et ont obtenu le report du procès au 20 décembre pour prendre connaissance du dossier. Une démarche boudée par les avocats de la partie civile et leurs clients qui veulent voir six policiers inculpés dans cette affaire être jugés au plus vite. Compte rendu de l’audience.

« On a comme l’impression que ces juges et ces avocats (de l’Etat) cherchent à nous vider nos poches. Combien de fois allons-nous payer le transport pour venir suivre les audiences d’un procès qui va de report en report », a dit un peu désemparé un parent de victime au sortir de la salle d’audience.

Peu avant, il a suivi dans la salle d’audience archicomble comment deux avocats se sont constitués pour défendre l’Etat. Ces avocats de l’Etat ont demandé et obtenu le report de l’affaire au 20 décembre ; question de leur permettre de prendre connaissance du dossier.

Il s’agit d’une démarche dilatoire parce que l’affaire des treize jeunes retrouvés morts au commissariat de Chacona n’échappe pas du tout à l’Etat, selon Me Steve Bagne de la partie civile. « L’Etat a l’entier dossier. Ils vont de report en report, c’est une façon de retarder la procédure. C’est du dilatoire. Mais, nous savons que, quelle que soit la durée de la nuit le soleil apparaîtra », a dit Me Bagne.

De leur côté les avocats de la défense ont sollicité une fois de plus la mise en liberté provisoire de leurs clients accusés notamment d’homicide involontaire et non-assistance à personne en danger. Mais, ils n’ont pas obtenu gain de cause.

Congo: l’instruction bloquée dans l’affaire des jeunes tués dans un commissariat

Une audience s’est tenue jeudi 22 novembre dans l’affaire des policiers inculpés dans l’affaire des treize jeunes morts mystérieusement en juillet dernier dans le commissariat de Chacona, dans le sixième arrondissement de Brazzaville. Mais en l’absence d’avocats de l’Etat, l’instruction n’a toujours pas commencé.

Les six policiers sont poursuivis pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger. Dans la nuit du 22 au 23 juillet dernier, treize jeunes ont trouvé la mort au commissariat de Chacona, à Brazzaville, dans des circonstances qui restent encore aujourd’hui à élucider. Mais l’instruction est freinée ou retardée par l’Etat qui, reconnu civilement responsable dans l’affaire, n’a toujours pas présenté d’avocats.

Une attitude qui embarrasse les avocats des parents victimes. Jeudi, à l’audience, l’assistance a applaudi avec frénésie quand Me Eric Yvon Ibouanga, de la partie civile, a dit au tribunal que les policiers à la barre sont les maillons faibles en matière de sécurité. Pour lui, le jugement ne sera pas rendu pour alléger la peine des parents, mais plutôt pour que des pratiques mystérieuses cessent dans les commissariats de police.

« Il faut avancer point par point pour établir les vraies responsabilités », a-t-il insisté, avant d’exiger la comparution de l’Etat en sa qualité de civilement responsable. « Ce que nous souhaitons pour que toutes les responsabilités soient établies, c’est que l’Etat congolais comparaisse en sa qualité de civilement responsable et pour respecter le principe du contradictoire. Si l’Etat congolais, civilement responsable et régulièrement cité ne comparaît pas, nous allons passer outre, nous allons demander l’instruction de cette affaire et la comparution de certains officiers supérieurs qui ont exécuté cette mission », a déclaré Me Ibouanga.

L’affaire a été renvoyée au 6 décembre. Au moins trois officiers supérieurs de police, dont le premier responsable du commissariat central dont relève celui de Chacona, sont appelés à comparaître en qualité de témoins.