Constituée de cinq salles de deux lits chacune et deux salles individuelles, l’unité d’oncologie pédiatrique, est installée dans le bâtiment du service de pédiatrie.
Les activités de la structure de prise en charge des cancers pédiatriques, projet de la fondation Calissa-Ikama réalisé en collaboration avec la société Terascom, ont été officiellement lancées le 30 novembre par Jacqueline Lydia Mikolo, ministre de la Santé et de la population.
Constituée de cinq salles de deux lits chacune et deux salles individuelles, l’unité d’oncologie pédiatrique, installée dans le bâtiment du service de pédiatrie, contribuera à la prise en charge efficace des divers cancers pédiatriques qui seront diagnostiqués dans les services de l’hôpital général Adolphe-Sicé. Elle permettra également de réduire les évacuations sanitaires à l’extérieur du pays.
Cette unité, l’unique au Congo, est un projet de la fondation Calissa-Ikama qui œuvre pour la lutte contre les cancers pédiatriques depuis sa création en 2009 et assure le relais dans le pays de l’action du Groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique. Ce projet a été réalisé avec le soutien de la société Terrascom qui a réhabilité cette unité de cancérologie pédiatrique.
Selon les statistiques fournies par la ministre de la Santé ainsi que Raoul Chocolat, directeur général de l’hôpital général Adolphe-Sicé, 1% de cas de cancers pédiatriques sur l’ensemble des cancers est diagnostiqué au monde. On note une prépondérance du cancer pédiatrique en Afrique, soit 3 à 4%. Au Congo, selon les données du registre des cancers, pour la période de 2016-2017, les cancers pédiatriques ont représenté 8% de l’ensemble des cancers avec un peu plus de cas chez les garçons (cinquante-trois) que chez les filles soit (quarante-quatre), le sexe ratio étant de 1,2.
» Renforcer l’éductaion du public en matière de lutte contre le cancer »
En cette année 2018, dix-huit cas de cancers on été diagnostiqués sur cent quatre-vingt malades de cancer enregistrés. Les formes les plus courantes de cancers chez les enfants sont les leucémies (26,8%), le nephroblastome (24,7%), le rétinoblastome (14,4%) et l’ostéosarcome (8,25%). «Au regard de ces données très expressives, il s’impose que nous travaillions tous dans le renforcement de l’éducation du public en matière de lutte contre le cancer dans le dessein de réduire la morbidité et la mortalité qui déciment la frange de la population encore dans la force de l’âge», a estimé Jacqueline Lydia Mikolo, souhaitant que le personnel d’Adolphe-Sicé s’investisse également dans la sensibilisation de la population aux cancers de toutes natures et aux facteurs de risque du cancer comme le tabagisme, l’alimentation non équilibrée, la sédentarité, l’usage nocif de l’alcool et autres.
Selon Raoul Chocolat, les cancers pédiatriques sont guérissables à condition que soient résolus les problèmes liés à la sous information qui est la cause du diagnostic tardif, la carence en personnel spécialisé, l’insuffisance de leur plateau technique qui doit être amélioré par une dotation en microscope opératoire et en radiothérapie. Le directeur général de l’hôpital général Adolphe-Sicé a également sollicité que le service de cancérologie qui assure la gratuité de la chimiothérapie grâce à l’appui des partenaires (Fondation Calissa-Ikama, le Groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique et le laboratoire Roche) soit doté d’une vidéo colposcope et d’un mammographe pour les cancers du sein et de l’utérus ainsi que d’un scanner de 64 barrettes et d’un service de radiothérapie.
Par ailleurs, il a annoncé l’ouverture du registre des cancers de Pointe-Noire qui regroupera tous les cas de cancer des départements du Kouilou, Niari, Bouenza, Lékoumou ainsi que le Cabinda, la partie sud du Gabon et la province du Bas-Congo en République démocratique du Congo (localités d’où viennent souvent les malades reçus dans cet hôpital), soit un bassin de deux millions d’habitants.
Yolande Kettha Banguid, présidente de la Fondation Calissa-Ikama, a, pour sa part, estimé que le cancer pédiatrique ayant toujours servi de boussole à la cancérologie générale dans le monde entier, le Congo qui s’est engagé dans la lutte acharnée contre les cancers gagnera beaucoup en accordant la priorité aux actions de lutte contre les cancers pédiatriques.
Pour la ministre de la santé, la réalisation du projet de l’unité d’oncologie pédiatrique mise à la disposition du ministère de la Santé via l’hôpital général Adolphe -Sicé, « est une preuve de l’importance des relations très fructueuses entre l’Etat et les différents partenaires qui, particulièrement en matière de santé, ne ménagent aucun effort à accompagner les hôpitaux du pays dans la résolution des différents problèmes qui se posent dans la prise en charge des malades».
Une visite de cette unité a été faite. L’hôpital général Adolphe-Sicé, établissement sanitaire de deuxième niveau de référence du système national de santé du Congo, a aussi reçu des dons à cette occasion. Il s’agit notamment des vivres offerts par la première dame du pays, Antoinette Sassou N’Guesso, marraine de la lutte contre la drépanocytose et le cancer au Congo, des médicaments remis par le laboratoire la Roche ainsi qu’un respirateur multi paramétré (appareil respiratoire mobile avec ses accessoires), le premier au Congo, don de la société Euraftrade qui sera utilisé en néonatologie et au bloc opératoire.