Congo : Thierry Moungalla rend hommage à Aurlus Mabélé et Manu Dibango

Le ministre congolais de la communication a fait un tweet ce matin dans lequel un salut les mémoires de ces deux légendes de la musique africaine.

Les artistes Aurlus Mabélé et Manu Dibango sont décédés tous deux de coronavirus, cette pandémie qui fait des ravages dans le monde. Le roi du soukouss, le congolais Aurlus Mabélé et le saxophoniste mondialement connu, le camerounais Manu Dibango, sont désormais dans la liste des nombreuses victimes du covid 19.

« L’Afrique culturelle et musicale paie un lourd tribut au COVID 19. Elle perd successivement deux monstres sacrés, du soukouss pour Aurlus Mabélé et du jazz mâtiné de nos rythmiques pour le saxophoniste mondialement connu Manu Dibango. Que la terre leur soit infiniment légère », a écrit le porte-parole du gouvernement congolais sur son compte Tweeter.

Le musicien Manu Dibango est décédé ce mardi des suites du Covid-19,  avait connu la gloire mondiale grâce à « Soul Makossa », initialement sorti à l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations 1972, au Cameroun.

Aurlus Mabélé, ce grand défenseur de la musique congolaise des années 90, en Europe, aux Antilles et en Afrique de l’Ouest, s’est éteint jeudi 19 mars à l’hôpital Simone Veil d’Eaubonne en région parisienne. victime d’un AVC dont il trainait de graves séquelles depuis plus de dix ans déjà. Son organisme affaiblit n’a pas résisté aux infections opportunistes, à l’instar du coronavirus.

 

Congo : Aurlus Mabélé est mort de coronavirus

La figure du soukouss est décédée jeudi 19 mars à Paris après avoir été victime du coronavirus.

Aurlus Mabélé est mort à l’âge de 67 ans, à Paris ce jeudi 19 mars 2020. Il a succombé après avoir attrapé le coronavirus. La nouvelle de son décès été annoncé sur les réseaux sociaux par sa fille Liza Monet.

« Mon papa est mort ce matin du coronavirus, merci d’honorer sa mémoire. C’est une grande légende du soukouss que le peuple congolais perd aujourd’hui », écrit la rappeuse Liza Monet sur Twitter.

Claudy Siar, le producteur de l’émission « Couleurs Tropicales » sur RFI, annonce lui aussi la nouvelle et rend hommage au chanteur dans une vidéo postée sur internet. Son ancien collaborateur Mav Cacharel la confirme aussi sur Facebook.

De son vrai nom Aurélien Miatsonama, Aurlus Mabélé, né à Brazzaville, au Congo, dans le quartier de Poto-Poto, s’est imposé sur la scène du soukouss dans les années 1980 avec le groupe Loketo, fondé en compagnie du guitariste Diblo Dibala.

Le soukouss est une variante de la rumba congolaise des années 50, 60, mais en plus rapide et plus moderne grâce à l’apport de sons synthétiques et de boîtes à rythmes. Dans les années 1990, il apportera une touche antillaise à sa musique, ce qui lui vaudra de connaître un certain succès aux Antilles, à l’instar d’un autre groupe congolais plus ancien, Les Bantous de la Capitale.

Le musicien était de santé fragile depuis une quinzaine d’années, et avait déjà été victime d’un AVC. Son dernier album en date, ça va se savoir, est sorti en 2004.

Aurlus Mabélé sollicite l’aide du gouvernement pour se soigner

Isolé depuis plusieurs années Aurlus Mabélé s’est enfermé avec son talent et son succès.

Le “Soukous” est depuis orphelin de son géniteur et de son propulseur. Le grand défenseur de la musique congolaise des années 90, en Europe, aux Antilles et en Afrique de l’Ouest, a besoin d’aide du gouvernement et des congolais généreux pour survivre et pour être à l’abri de la peur et du besoin. Aurlus Mabélé traverserait depuis longtemps une épreuve difficile, liée à des soucis de santé. En 2005, le médecin lui diagnostique une tumeur maligne de la gorge persistante. Peu de temps après, il est victime d’une attaque cérébrale. Pour l’artiste, c’est un véritable calvaire qui débute.

Au terme d’un traitement agressif qui l’a transformé physiquement, Aurlus Mabélé s’en sort, soutenu par son producteur Jimmy Houetinou et par ses proches ; mais son état de santé tient en alerte ses nombreux fans, depuis qu’il avait été transféré dans une maison de repos médicalisée, de la région parisienne. Etre hébergé en maison de repos médicalisée nécessite un budget important, ce qui dans le cas d’Aurlus Mabélé est assez difficile à assurer. Il lui faudra régler des frais supplémentaires appelés frais de dépendance. C’est ici que nous sollicitons la générosité de toute personne de bonne volonté, les artistes, l’Union des musiciens Congolais, le gouvernement Clément Mouamba, pour venir en aide à Aurlus Mabélé.

En plus de 26 ans de carrière, Aurélien Miatsonama alias “Aurlus Mabélé”, né à Brazzaville en 1953 dans l’agglomération cosmopolite de Poto-Poto, aura vendu plus de 10 millions d’albums dans le monde et il aura contribué à faire connaître le soukous hors des limites du continent africain.