L’intersyndicale de la Sopeco affirme que, les agents réclament 30 mois d’arriérés de salaires cumulés ces quatre dernières années.
Des branchages accrochés aux poteaux électriques ou encore sur les arbres, des moustiquaires suspendues sur des chaises ou étalées à même le sol : la cour de la direction de la Sopeco affiche ce décor depuis plus d’un mois. C’est l’expression d’un ras-le-bol des agents qui sont en sit-in pour revendications sociales. Parfaite, employée, soutient le mouvement.
« Il faut dire que le calvaire que nous sommes en train de vivre n’est pas facile. Celui-ci dure depuis quatre ans. Ce n’est pas du tout facile. Et, là encore, nous n’avons perçu aucun salaire depuis le début de l’année 2022 », témoigne-t-elle, visiblement en colère.
Revalorisation salariale
Steal Gabio, porte-parole de l’intersyndicale de la Sopeco affirme que dans l’ensemble, les agents réclament 30 mois d’arriérés de salaires cumulés ces quatre dernières années, et surtout la revalorisation de ces mêmes salaires.
« Nous sommes 241 agents payés à l’indice 162. Aujourd’hui, nous sommes les seuls au Congo à percevoir cet indice. La plupart des travailleurs (au Congo) sont au minimum à l’indice 300. Donc, vous pouvez constater que nous avons des salaires de misère. Le salaire le plus maigre à la Sopeco, c’est 90 000 francs CFA (129 euros) et le plafond est à 250 000 francs CFA (381 euros). Vous pouvez imaginer, avec la vie d’aujourd’hui, comment les pères et les mères de famille font pour vivre », décrit amèrement M. Gabio.
Pour Steal Gabio, la Sopeco connaît un réel problème de gestion. « C’est le management qui est au cœur du problème de la Sopeco ; le problème, c’est aussi la gestion des ressources humaines : l’humain n’est pas au cœur de la gestion des projets. Ici, on pratique la dictature. Il n’y a ni leadership ni vision », fait observer encore Steal Gabio.
Situation délicate de l’entreprise
Gestace Ngami Ndzala, secrétaire général du syndicat « le postier », les travailleurs de la Sopeco ont perdu toute leur dignité. « Nous recevons les travailleurs qui nous donnent leurs doléances. Certains sont chassés de leur maison qu’ils n’arrivent plus à payer, d’autres ont vu leur femme les quitter. La scolarité de leurs enfants, qui est pourtant un droit, n’est plus assurée. Vous pouvez imaginer la vie d’un chef de famille qui a 30 mois de salaires impayés », raconte, offusqué, M. Ngami Ndzala.
Contactée, une source à la direction générale de la Sopeco n’a pas souhaité commenter les déclarations des agents et de leur syndicat, estimant que la situation de l’entreprise est délicate et va au-delà ce que l’on peut penser.
La Sopeco est née de la scission de l’Office national des postes et télécommunications (ONPT) survenue en 2003.