Congo : un hommage à Papa Wemba à travers un album

Un nouvel album enrichit l’héritage du « roi de la rumba congolaise » avec en chanson phare, « Coma », présentée par les promoteurs de la production de Papa Wemba comme étant le dernier titre de sa composition et interprété, pour la circonstance, par son ami Luciana Demingongo.

 

Selon les promoteurs des œuvres de Papa Wemba, « Coma », extraite de l’album posthume « La voix du maître, hommage à Papa Wemba », est une chanson écrite par Papa Wemba peu avant sa mort. Il avait souhaité la chanter lui-même lors de sa dernière hospitalisation à l’hôpital André-Grégoire à Montreuil, France, en février 2016, juste avant son décès le 24 avril de la même année, au cœur de la nuit abidjanaise, à la suite d’un malaise, à l’âge de 66 ans.

Le fondateur du label « Viva la Musica », en 1977, était connu pour traduire en paroles et musique chaque étape de ses différentes scènes de vie jusqu’à en faire des chansons cultes, de génération en génération.

Ce qui aurait pu être, peut-être, un tube, chanté par lui-même avec le trémolo particulier de sa voix, « la voix du maître », est devenu, depuis le 3 décembre dernier, sur toutes les plateformes de téléchargement légales, une chanson posthume pour lui rendre hommage.

La charge de l’interprétation est revenue à son ami Luciana Demingongo, avec toute l’émotion de sa voix mélancolique. L’arrangement est bien mené par Maïka Munan et Ramazani, bien équilibré, avec une balade en justesse de voix de l’interprète soutenue par une guitare jazz-rumba impeccable et un accompagnement vibrant du sax soprano agréable à l’oreille. La mise en scène du clip illustre la couleur et la sonorité du titre.

Au demeurant, dans son texte, Papa Wemba exhorte sa bien-aimée à ne pas le laisser retomber dans le coma.

Le reste de l’album revisite les classiques de l’artiste et l’orchestre Viva la Musica tels que « Tripoli », « Guy Ngombe » ou « Rumba ya Viva ».

Congo : l’artiste Spirita Nanda signe son retour avec « Fuzion »

La présentation du nouvel album l’artiste musicienne Spirita Nanda a eu lieu, le 1er novembre, à Pointe-Noire, au cours d’une conférence de presse.

Après trois ans de préparation et de travail intense, l’album « Fuzion » de Spirita Nanda a été présenté au public par Nino Kali, manager; Spirita Nanda, artiste autoproductrice Spirit’Art; Chadly Brell, co-producteur SVM; Caroff Debozart, manager représentant Kamina Picture.

Cette œuvre qui comporte quatorze titres est un bouillon de styles, de mélodies et de couleurs. Ce mélange musical a permis à l’artiste de s’ouvrir à des collaborations avec les artistes locaux d’horizons divers tels que Biz Ice, Sosey, Caprice Dicon, Teddy Benzo, Mixton, MLG Mochristo, M&F, Duce sans oublier Roland Bossou, joueur de kora de la Côte d’Ivoire.

« J’ai abordé beaucoup de problématiques dans l’album telles l’immigration avec ces jeunes emportés chaque année par les vagues impétueuses de la mer tentant de rallier l’Europe. Je m’interroge aussi sur certaines questions existentielles. Pour moi, c’est un privilège d’avoir réuni toutes ces têtes d’affiche de notre musique autour de cet album, mon premier du genre. J’avoue que ce n’est pas facile de sortir un album avec toutes les difficultés rencontrées: problèmes d’électricité au studio, investissement en termes de temps et d’argent. Bref, nous avons bossé dur pour sortir ce produit et montrer notre travail et vivre de notre labeur », a expliqué Spirita.

Selon Nino Kali, dans « Fuzion », l’artiste est vraiment sortie de son confort. Elle s’adresse à toutes les personnes, à toutes les générations en se servant des styles tels le coupé-décalé, le hip-hop, le Rnb, etc.

Cet opus, a-t-il poursuivi, est fait pour toucher le maximum de personnes à Mpaka, Mbota, Voungou, Fond Tié -Tié, Bissongo, Mongo Kamba. Des scènes de présentations, des rencontres et des surprises de toutes sortes sont prévues dans le cadre de la promotion de l’album qui est déjà disponible sur supports CD et clés USB et les grandes plates-formes de téléchargement dans le monde, a ajouté Caroff Debozart. Le 23 novembre, un concert est prévu au Mess mixte de garnison afin de le présenter au grand public.

Née à Brazzaville, Spirita Nanda y a fait ses études primaires et secondaires avant de les poursuivre au Cameroun. Grâce à ses sœurs, elle arrive à la musique et participe à plusieurs concours et shows. En décembre 2016, elle remporte le trophée Révélation féminine lors du grand festival de musique urbaine à Brazzaville. De nombreuses scènes ont suivi ce sacre qui a propulsé sa carrière. Altruiste et très impliquée dans la cause infantile, elle a organisé, le 4 octobre dernier, un concert caritatif en faveur de l’orphelinat Villages Mwana, en compagnie des chanteuses Jada Chief, Welicia la Belle, le Groupe Harmony. Les fonds ont été reversés à cette œuvre humanitaire.

Congo : l’album « Loin des barreaux  » présenté officiellement à Brazzaville

L’un des artistes les plus réguliers dans la production musicale, Doudou Copa de Mi-Amor, vient de présenter son sixième album à la Fnac.

Après Paris, Lyon, Marseille et Toulouse (France), le tour est revenu aux mélomanes de Brazzaville de recevoir « Loin des barreaux ». Il sera présenté par la suite à Pointe-Noire, capitale économique du Congo, autour d’un concert, le 18 mai.

Coproduit par Diamond prod de Firro Itoumou Bouya en partenariat avec Marien Fauney Ngombé, responsable de So’Art, le nouvel album compte quatorze titres dont douze en version CD et deux en ligne. Il s’agit de : « Cellule 128 », « Habilleur de luxe », « Martyr », « Tirs croisés », « Lamuka », « Encore haut », « Dis-moi Tov », « Vainqueur de joie », « Réalité », « Mbelekete », « Demi-siècle » et « Loin des barreaux ».

L’artiste Doudou Copa de Mi-Amor s’est inspiré, a-t-il dit, de son expérience de la vie, et surtout de son expérience vécue en prison, en France, à la Maison d’arrêt de la Seine-Saint-Denis, Villepinte (du 14 décembre 2017 au 16 juin 2018), pour préparer cette recette constituée de la rumba et de bien d’autres styles.  » Loin des barreaux », dernier titre de l’oeuvre, est une illustration. Il exhorte les hommes de ne pas porter mains aux femmes.

Dans la première chanson « Cellule 128 », là où il a passé ses six mois de prison ferme, Doudou Copa explique aux mélomanes ce qu’il a vécu dans ce milieu carcéral.

« C’est un album à plusieurs styles, mais la rumba est dominante. J’invite les mélomanes à bien écouter les mélodies qui s’y trouvent », a déclaré l’artiste.

Doudou Copa a cependant déploré le fait que les mélomanes ont souvent tendance à penser que pour réussir un album, il faut faire un featuring. « Dans cet album, je n’ai pas de featuring. Je n’ai chanté qu’avec les musiciens de mon groupe. Je prône d’abord un travail individuel avant les featuring », a-t-il expliqué.

Il a réagi également sur son statut de roi de la rumba au  Congo-Brazzaville, contesté par certains de ses pairs. Pour Doudou Copa, il n’y a pas de débats à propos, car ce sont des Congolais qui lui ont attribué le titre du roi de la rumba. « Je ne me suis pas auto-proclamé comme le font d’autres artistes. Les mélomanes ont jugé que je suis le roi de la rumba, car ils sont des juges », s’est-il défendu.

Quant à la promotion, l’artiste a révélé que cet album bénéficie et bénéficiera d’une vaste campagne, différente des autres. « J’ai commencé à Paris, Lyon, Toulouse, Marseille ; aujourd’hui à Brazzaville ; le 18 à Pointe-Noire ; après ce sera à Kinshasa, Londres, Etats-Unis. Il y a d’autres artistes qui, bien qu’ils mettent le produit sur le marché, ne sortent même pas du pays. Ils restent sur place », a-t-il confié.

Sur la piraterie, Doudou Copa a indiqué qu’à lui seul, il ne pourra pas mettre un terme à ce qu’il appelle un crime. Cependant, les CD de « Loin des barreaux » vendus actuellement ont été ramenés de Paris par lui-même. Si par malheur, il se trouve qu’il y a un CD différent de celui qu’il a ramené, cela voudra dire que c’est de la piraterie et la main sera mise sur celui qui aura commis ce piratage, a-t-il prévenu.

Répondant à la question sur le contrat qui le lie avec son actuelle maison de production, Doudou Copa a dit qu’il est de deux ans, à raison de deux albums. Ce qui revient à dire que l’an prochain, Doudou Copa, devra mettre sur le marché un autre opus.

Notons que toutes les chansons de Doudou Copa sont également disponibles sur tous les dispositifs de téléchargement.

YHWH est le nouvel album du groupe Worship Time

YHWH », tétragramme hébreux qui se lit Yaveh et se traduit en français par l’Eternel, cet opus est constitué de onze titres.

« Liziba », « Merveilleux », « YHWH », « Agis », « Mimonisa », « Toza balongi », « Kumma », « Je fonce », « Let me worship you », « Batela ekolo », « Toza ya yo », sont les onze titres de l’album du groupe Worship Time.

Ce groupe gospel existe depuis 2014, évolue à Brazzaville et réunit en sein plus d’une vingtaine de chrétiens de plusieurs confessions ayant la même vision.

« L’album « YHWH » est notre première production phonographique. Nous n’avons pas fait d’interprétations, ce qui fait que nous avons apporté quelque chose de nouveau dans ce que Dieu nous a mis à cœur. La plupart des chants sont composés par nous-mêmes. Dieu nous a inspirés. Toutefois, au début, nous n’avons pas commencé avec nos chants, nous avons essayé d’apporter quelque chose de nouveau dans ce qui existait déjà, afin d’ajouter une touche particulière », a déclaré le coordonnateur Emmaüs Eminence Boko.

Le groupe réalise Actuellement les clips vidéo.  « Nous nous battons pour réaliser les clips. Certes c’est pénible, mais on y croit. Mais en attendant la version vidéo, nous avons distribué les disques compacts  », a indiqué le coordonnateur.

Plusieurs stratégies sont mises en place la promotion de l’album « YHWH ». Notamment des activités prévues en prélude à la sortie officielle de cet opus. « Comme contribution, j’ai posé ma voix sur quelques cantiques. Maintenant je travaille dans l’événementiel. Je cherche des partenaires pour le groupe et travaille en même temps pour sa visibilité », a expliqué Geritte Laurina Bakala, la chargée événementiel.

La présentation officielle de l’album YHWH aura lieu en juin prochain.

L’énergie incandescente des Tambours de Brazza

Pour régénérer la spectaculaire formation des Tambours de Brazza qu’il a fondée au début des années 90, le Congolais Émile Biayenda a opté pour une double démarche dont le résultat se fait entendre sur le sixième album, Kongo: une pulsation rock et des effectifs rajeunis.

« Les Tambours de Brazza sont les enfants du fleuve, ils sonnent le flux de son courant perpétuel. Ils sont aussi les enfants du soleil, de sa caresse feu, de sa braise qui embrase Brazza », écrit Francis Lassus, le plus poète des batteurs français, en introduction du livret qui accompagne Kongo. Il ne faut pas longtemps pour que les images évoquées par ces quelques lignes prennent forme en musique : le souffle dément de Ba Kwaku Wo emporte tout sur son passage, entre ouragan et déflagration nucléaire. L’impression de puissance qui se dégage provient des tambours, bien sûr, mais aussi –et c’est nouveau – des guitares saturées et de ces distorsions hurlantes, arrangées par le Togolais Amen Viana, fils spirituel de Jimmy Hendrix (son dernier album s’appelle Electric Togoland !).

Cet afro-rock vers lequel Émile Biayenda a voulu se diriger pour ce sixième album fait écho à la fois à son goût du « renouveau » et à son appartenance à cette génération qui écoute depuis longtemps des formations comme Okwess et son emblématique patron Jupiter. « C’est l’héritage des groupes comme Mbamina, Bobongo Stars, Xalam ou Touré Kunda, avec un nouveau regard », explique-t-il. Derrière les fûts, il a renouvelé les effectifs, changé de génération. « Ces jeunes de Brazza qui rêvaient de jouer dans les Tambours sont venus avec une autre énergie, d’autres pulsations », poursuit le Congolais installé en France depuis la fin des années 90.

Kongo, orthographié comme cet ancien royaume du continent « où les gens cohabitaient sans tenir compte des origines des uns et des autres », cherche aussi à optimiser le dialogue permanent entre les deux composantes du groupe, qui lui donnent cette identité si unique : d’un côté les six percussions, de l’autre une formation « classique », avec basse, batterie et guitare.

Lors de l’enregistrement, Émile a changé de schéma, faisant intervenir les tambours en fin de processus, car cette fois le chant est nettement plus présent : voix fortes, en chorale, ou simples animations, comme sur Nsaka Soukous Tambours qui tend un pont au-dessus du canal du Mozambique, vers Madagascar. Les Tambours ont ce pouvoir naturel de résonner par-delà les frontières.