L’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale (BM) a obtenu une reconstitution record de 93 milliards de dollars, mais n’a pas atteint les 100 milliards de dollars que les dirigeants africains ont estimés nécessaires pour faire face aux retombées de la pandémie covid-19.
Malgré un volume record de 93 milliards de dollars, les donateurs n’ont pas complètement répondu aux attentes de l’IDA de la BM, qui s’élevaient à cent milliards de dollars. Quarante-huit pays donateurs ont promis 23,5 milliards de dollars pour le cycle triennal d’IDA20, la 20e reconstitution de l’IDA de la BM. Les dirigeants africains réclament un objectif de cent milliards de dollars, au nom des retombées de la pandémie de covid-19 dans l’augmentation des besoins et le ralentissement de la croissance : l’aggravation de la pauvreté. Ce qui « compromet la croissance et les perspectives d’un développement résilient et inclusif », souligne la BM, ajoutant qu’un tiers de ces pays est confronté à une « crise alimentaire imminente ».
Sept milliards manquent au compte
Il manque cependant sept milliards de dollars. Ce qui n’envoie pas un grand signal sur la volonté des pays donateurs de faire face à un moment sans précédent. Le directeur exécutif de la campagne ONE, David McNair, a noté l’augmentation de la contribution de certains pays, et la chute de la contribution du Royaume-Uni de 55%. Ce qui se traduit par une réduction de 1,8 milliard de dollars du gouvernement britannique, et serait l’une des principales raisons pour lesquelles l’IDA n’a pas atteint ses objectifs. Pendant des décennies, Londres a été le donateur le plus important. A l’issue de la COP26 à Glasgow, au Royaume-Uni, en novembre dernier, les pays à revenu élevé se sont engagés à une nouvelle promesse d’atteindre l’objectif de cent milliards de dollars de financement climatique d’ici à 2023 – après avoir raté leur objectif initial de l’atteindre en 2020.
Un engagement non respecté
Entre 2014 et 2018, les pays à revenu faible et intermédiaire n’ont reçu que 34,9 milliards de dollars de financement climatique de la part des pays à revenu élevé, soit moins de 20 % de ce qui était nécessaire. Seulement 5,9 milliards de dollars pourraient être vérifiés comme financement primaire de l’adaptation. Les experts ont appelé au changement des règles. Un groupe de champions sur le financement de l’adaptation (Royaume-Uni, Irlande, Pays-Bas, Danemark, Suède, Finlande, Allemagne, Italie, Nouvelle-Zélande, Australie et Banque africaine de développement) a émergé, avec comme objectif de réfléchir avec les pays à revenu faible et intermédiaire et les petits États insulaires en développement, pour les aider à recevoir un financement plus important et plus efficace.
« À l’heure actuelle, il y a juste un accord selon lequel les pays développés contribueront ensemble cent milliards de dollars. Mais un problème fondamental est qu’il n’y a pas d’accord sur qui doit quoi », a souligné la directrice du programme climat et durabilité à l’Overseas development institute, Sarah Colenbrander. L’autre problème qu’elle a soulevé est que l’objectif de cent milliards de dollars de financement climatique restera fixe pendant cinq ans, selon les accords conclus lors de la COP 24 à Katowice, en Pologne. Elle plaide également pour une « transparence significative », et pour un « processus de vérification puissant et authentique » afin que chacun puisse avoir confiance que les autres donateurs tiennent leurs promesses.