A nous la jeunesse congolaise, notre avenir en dépend forcement.
Disons :
La voie traditionnelle de sortie de l’endettement d’un Etat, c’est une croissance économique forte. Cette hypothèse n’est pas envisageable pour le cas de notre Congo d’aujourd’hui. De ce côté-là, les prévisions sont médiocres, en particulier pour les pays qui forment notre machin à tous la « Cemac ». On semble anticiper au mieux une croissance de 1,5 % à 2 % pour les prochaines années, dans la même configuration la zone Uemoa, francs CFA zone Afrique de l’Ouest pressentie l’évolution de sa croissance à 6.5 voire 7% dès l’année 2019.
Autre solution : l’inflation, qui permettrait d’alléger mécaniquement le poids de la dette. Cette tactique a bien fonctionné à ailleurs. Mais la situation actuelle de notre Congo est différente. D’une part, il semble difficile de déclencher une inflation par les salaires, dans un contexte où le chômage est en progression partout, sachant que les mêmes salaires bien que réguliers mais deviennent difficile à octroyer à date due. D’autre part, la mondialisation limite la hausse des prix des produits de l’économie concurrentielle, soumise à une pression à la baisse du fait des importations en provenance des pays émergents, malheureusement pour nous, nous ne sommes pas encore au rendez-vous de l’émergence, attendant encore. Quant aux services et aux produits non concurrencés par les importations à bon marché, leurs prix resteront sages car la demande est négativement affectée par la stagnation du pouvoir d’achat des congolais. Les liquidités, importantes dans le système économique comme le nôtre, après les divers plans de relance des années 80-90, ont plutôt tendance à se diriger vers les actifs financiers (matières premières, or, obligations d’Etat), quitte à créer des bulles, sans pour autant se transmettre rapidement à l’économie réelle de notre Congo.
Dans ces conditions, l’endettement de l’Etat congolais va momentanément augmenter. Les marchés financiers vont continuer à accepter les « meilleurs » emprunteurs (notés AAA ou AA), mais en exigeant des primes de risque accrue. Pour nous autres congolais, il faudra recourir au FMI (ce qui est en cours), mais à travers des prêts « conditionnels », c’est-à-dire octroyés avec des contraintes attachées : réformes économiques imposées, politique d’austérité obligatoire, lutte contre la corruption, l’assainissement des finances publiques par un chapelet des reformes etc.
Dernière idée à la mode : favoriser le retour du protectionnisme, le Président Marien Ngouabi l’a fait, on sait comment l’histoire s’est terminée, l’obligeant une conférence économique en 1972. C’est difficile car notre économie n’est pas souveraine, trop dépendante, SANS apports significatifs sur l’international
( nous ne sommes ni dans le marché du café, ni dans le cacao, ni dans le coton, ni dans l’arachide, ni dans la banane, ni dans la tomate, ni dans le blé, ni dans la pomme de terre, ni dans l’acajou, ni dans l’orange, ni dans le maïs, ni dans le piment.., nous sommes présent sur l’international que dans le pétrole), la balance d’échanges étant déficitaire, y’a donc une pénurie de devises étrangères pour soutenir la dynamique économique, mais on coure aussi les risques d’une délocalisation accélérée de peu d’investisseurs que nous avons reçu chez nous.
Notre bilan, en termes d’endettement, est si très médiocre. Même nos entreprises y sont dedans présentant des comptes où l’effet de levier de la dette apparait clairement. Que pourrions-nous dire de l’Etat, les chiffres sont désormais connus plus ou moins avec précision : 110% du PIB trop supérieurs à la limite légale fixée à 70% considérée comme ligne rouge à ne jamais dépasser, nous l’avons malheureusement galoper de très haut, au point que nos colocataires du CFA zone CEMAC nous qualifient de « passagers clandestins », pour qui se prennent-ils pour nous traiter de « passagers clandestins » de la CEMAC ?. Je meurs m’amertume, sur mon propre sol, qu’on me traitre de clandestin monétaire? .
S’il parait vrai que les autres pays de la CEMAC sont dans une situation comparable, nous notons que la faiblesse de notre Congo réside dans le taux de progression rapide de son endettement, alimenté par un déficit budgétaire devenu inquiétant, car notre Congo n’a plus dégagé d’excédent depuis 3 ans. Par manque, d’indices statistiques, on ne sait pas le déficit approche quel % en 2016 et 2017. Retenons juste que la dette va encore augmenter mécaniquement avec un impact négatif sur les taux (augmentation de la prime de risque) et donc un « effet boule-de-neige » (les charges financières de la dette devront être financées par l’emprunt, donc contribueront à la hausse de l’endettement, etc.).
Dans le même temps, l’Etat congolais doit entreprendre d’autres réformes difficiles : aménagement des retraites, réduction du coût de la décentralisation, ajustement des régimes sociaux, réexaminer l’effectif des fonctionnaires. De plus, penser à augmenter les revenus budgétaires par un accroissement des impôts risque d’étouffer le redémarrage de la croissance, ce qui limiterait la marge de manœuvre de l’Etat congolais.
Pour terminer, on rappellera que les phases de désendettement d’un Etat durent en général de 6 à 7 ans, historiquement. Il est à craindre que pour notre Congo, compte tenu de l’analyse ci-dessus, il faille plutôt envisager 10 à 12 ans. Il faudra donc s’armer de patience et persévérer dans la voie de l’apurement du passé. J’ai plutôt confiance au génie créateur du Congolais, nous y arriverons à surmonter la crise qui plombe désormais nos espoirs, surtout nous jeunes congolais.
Merci à tous