La ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Artisanat et du Secteur informel, Yvonne Adélaïde Mougany, a présenté le 17 avril à Brazzaville, les termes de référence relatifs à la réalisation du projet de cartographie des acteurs du secteur informel.
La réalisation du projet de cartographie des acteurs du secteur informel témoigne du souci pour le gouvernement congolais, de dynamiser le secteur en développant les compétences de ses acteurs. L’objectif final étant de renforcer sa contribution à l’économie du pays.
Constitué de l’artisanat, du petit commerce, des petites et moyennes entreprises non formellement identifiées par l’Etat, le secteur informel comporte les trois quarts des activités économiques au Congo. Longtemps considérées comme des formes de sous-emploi ou de chômage déguisé, ses activités sont exercées parfois dans les rues ou à domicile. Aussi, le ministère de tutelle a compris le rôle prédominant de ce secteur dans le développement du pays, la lutte contre le chômage et la pauvreté, à condition qu’il soit bien organisé. Pour cela, il a entreprit de lui octroyer une meilleure structuration et d’encourager ses travailleurs à légaliser leurs activités afin qu’ils bénéficient des avantages sociaux et d’un régime de retraite.
La ministre des Petites et Moyennes Entreprises de l’Artisanat et du Secteur informel, s’est exprimée sur la question en ces termes : «C’est une grosse erreur que de penser que ceux qui font des sketchs, du théâtre, de la musique tradi-moderne et d’autres activités du secteur informel, sont ceux qui ont échoué dans leurs études. Bien au contraire, il s’agit des gens qui ont accepté de mettre leurs compétences et leur savoir-faire dans ces différents domaines. On doit plutôt les encourager (…) L’industrie culturelle mérite d’être soutenue». Par conséquent, Yvonne Adélaïde Mougany ne partage pas l’avis de certains économistes qui voient en ce secteur un frein logique dans la maximisation des recettes fiscales et soutient que «plutôt que de combattre le secteur informel de manière aveugle, il faut le tolérer et tenter d’encadrer les acteurs de l’informel, d’autant qu’en dépit de ses faiblesses le secteur informel est un formidable amortisseur social».
Dans le cadre du projet de cartographie de ces acteurs, le ministère en charge des PME, de l’Artisanat et du Secteur informel veut identifier dans chaque activité du secteur informel, des interlocuteurs sûrs pouvant dialoguer avec l’Etat afin de mieux cerner les questions et préoccupations communes à ses acteurs. Une initiative salutaire pour ces travailleurs qui vivent au jour le jour, sans possibilités véritables d’épargnes financières et sans sécurité sociale.