Cette visite de Sergueï Lavrov permettra de renforcer la coopération entre le Mali et la Russie.Ce n’est pas passé inaperçu. Jeudi 10 novembre, le ministre malien des Affaires étrangères l’ambassadeur de la Russie à Bamako. Igor Gromyko était venu remettre à Abdoulaye Diop l’invitation adressée au président de la transition malienne, Assimi Goïta au sommet Russie-Afrique prévu en juillet 2023 à Sotchi. Par la même occasion, le diplomate a annoncé à son hôte la visite prochaine de Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie au Mali, sans préciser la date.
La Russie, l’allié « sûr »
Cette visite annoncée marquera un pas de plus dans le rapprochement entre le Mali et la Russie, dans un contexte de crise diplomatique entre Bamako et Paris. La junte au pouvoir suite au coup d’Etat de mai 2021 contre le président de la transition Bah N’daw, a renforcé sa coopération avec le Kremlin pour « combler le vide » laissé par la France, accusée d’ « abandon en plein vol » dans la lutte contre l’insurrection menée par des groupes jihadistes depuis une décennie. Dans la foulée, les autorités maliennes ont fait appel à des « instructeurs » considérés par leurs partenaires occidentaux comme des « mercenaires » de la compagnie militaire russe controversée, Wagner.
Fin de Barkhane
En janvier dernier, le bras de fer entre Paris et Bamako a connu un nouveau tournant lorsque les autorités maliennes ont dénoncé les accords militaires qui liaient leur pays à la France depuis 2013, à la faveur de l’intervention Serval et ont demandé aux militaires français de quitter le territoire malien sans délai.
Le président français, Emmanuel Macron avait indiqué que la France se retirera « en bon ordre » et ne transigera pas sur la sécurité de ses soldats. Mercredi 9 novembre, il a annoncé la « fin officielle » de l’opération Barkhane même si l’armée française restera au Sahel sous un format « plus léger », répondant à « l’expression de besoins explicites venant des armées africaines ».