Les engagements du Fonds de Solidarité Africain (FSA) auprès des entreprises du pays de la Teranga sont en deçà de leurs besoins de financement selon son Directeur général, Ahmadou Abdoulaye Diallo.En 47 ans d’existence, le Fonds de Solidarité Africain (FSA) n’a accordé que 200 milliards de financements à 46 entreprises sénégalaises. Ces ressources ont permis aux bénéficiaires de mobiliser 315 milliards de F CFA de crédits. « Dans l’absolu, ces chiffres peuvent être impressionnants. Mais si nous les analysons en détail, nous nous rendons compte qu’ils sont non seulement en deçà des besoins de financement des entreprises sénégalaises, mais également en deçà des ambitions du FSA pour le Sénégal », a déclaré le Directeur général dudit fonds, le malien Ahmadou Abdoulaye Diallo.
S’exprimant à l’occasion de la Journée de partage des mécanismes de garantie et de bonification des prêts organisée ce jeudi par le Club des investisseurs sénégalais (Cis), le DG du FSA a relevé que cette situation est surtout due à la méconnaissance de son institution par les hommes et femmes d’affaires du pays.
A travers cette rencontre, « nous espérons que la connaissance du FSA et de ses instruments d’intervention ainsi que de la mise en adéquation de ces outils avec les besoins des entreprises, nous allons tracer un chemin permettant de développer les activités économiques », a-t-il dit.
Abondant dans le même sens, le Directeur exécutif du Cis, Abdoulaye Ly, a exhorté le FSA à mieux se faire connaitre. « Le FSA doit faire preuve d’accessibilité et s’adapter aux exigences du secteur privé et des Etats pour lesquels il travaille », a-t-il dit, ajoutant que le Cis est prêt à accueillir un guichet du Fonds de solidarité qui sera dédié aux sociétés sénégalaises.
Le contexte d’incertitude dans lequel vit le monde fait que « la garantie va être une exigence de plus en plus forte des banques », a relevé le Directeur exécutif du Cis, déplorant le fait que celle-ci soit « le maillon faible du système financier du Sénégal compte tenu de la structure de nos économies marquée par une prédominance du secteur informel ».
Conscient de cette réalité, le FSA dit s’être adapté à la situation et propose une garantie accordée aux banques et aux établissements financiers qui, bénéficiant du principe de subsidiarité, de la proximité avec les acteurs locaux de moindre taille, vont octroyer des prêts aux entreprises du secteur informel.
Loin d’elle l’idée de vouloir pérenniser ce système, l’institution financière panafricaine encourage les sociétés informelles à devenir formelles. « Beaucoup de politiques publiques sont favorables à cela en disant aux concernés que tout leur coûte cher en restant dans l’informel. Alors que si elles basculent dans le formel, il y a des mécanismes de subvention dont elles peuvent bénéficier et qui vont rendre leurs coûts de production moins élevés et par conséquent elles seront plus compétitives sur le marché », a indiqué M. Diallo.
Fondé en mars 1975, le FSA, dont le siège se trouve à Niamey au Niger, a pour pour mission de contribuer au développement économique et au progrès social de ses Etats membres africains, en facilitant, à travers ses techniques d’intervention, l’accès aux ressources financières nécessaires à la réalisation des projets d’investissement et des autres activités génératrices de revenus.
Les États membres du FSA sont le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, la Centrafrique, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, Maurice, la Mauritanie, le Niger, le Rwanda, le Sénégal, le Tchad et le Togo.