Ces sinistrés ont fui leurs maisons détruites ou envahies par le sable et qui se disent abandonnés, demandent aux autorités de voler à leur secours.
Victimes de coulées de boue et d’ensablement causés par les pluies de ces dernières semaines, au moins 3 000 personnes sinistrées du quartier Ngambio la Base à l’ouest de Brazzaville passent la fête du Nouvel An loin de chez elles.
Maisons d’habitations cassées, bien d’autres avec des ouvertures coincées par le sable, voitures ensevelies jusqu’au toit, arbres fruitiers détruits : le quartier Ngambio la Base présente le visage d’un village abandonné et surtout oublié, d’après l’un de ses responsables qui affirme avoir enregistré au moins 3 000 sinistrés forcés d’aller trouver refuge ailleurs.
« Pour le moment, je suis en train de résister, mais chez mes voisins il n’y a plus personne. Mon frère d’à côté est parti parce que son mur (de clôture, ndlr) est tombé et sa maison ensevelie », raconte ce chef de quartier.
Sur la principale avenue, le sable est monté jusqu’à trois voire quatre mètres de hauteur. Très entreprenants, des jeunes adolescents pelles à la main travaillent à désensabler les pompes de l’unique station-service du coin. « Pour ce travail on nous paie chacun 6 000 francs par jour et 3 000 francs la demie journée », semble se satisfaire un jeune.
Si les autorités et les humanitaires s’organisent pour apporter de l’aide à 180 000 personnes sinistrées des inondations le long du fleuve Congo et de la rivière Oubangui au nord, au quartier Ngambio la Base cette aide se fait encore attendre.
« Nous avons vraiment besoin de l’aide parce que nous (populations, ndlr) souffrons énormément. Aujourd’hui il y en a qui sont rentrés au village d’autres se réfugient sur les toits des maisons. Nous souffrons vraiment », se plaint une ménagère.
A Brazzaville aucun autre quartier n’est plus frappé que Ngambio la Base par les coulées de boue et l’ensablement.
Le président congolais Denis Sassou Nguesso a déclaré mardi soir dans son message de vœux que « 2020 prend le relais dans un contexte de crise économique et financière de moins en moins exacerbée et des calamités naturelles sans précédent consécutives aux dérèglements climatiques. En 2020, a-t-il ajouté, la crise sera toujours présente, mais l’étau va de plus en plus se desserrer avec le redressement progressif des équilibres macroéconomiques. »