Alphonse Charles Wright, se basant sur la liberté de culte, a invité ses compatriotes à respecter les droits de Nanfo Ismaël Diaby.L’affaire fait grand bruit. À Kankan, la deuxième ville de Guinée, Nanfo Ismaël Diaby a créé une secte islamique dénommée « Djedekolobaya » (bonne éducation, en mandingue). Avec ses fidèles, il prie dans cette langue qui compte, avec le pular et le sousou, le plus de locuteurs dans le pays.
Mais cette pratique agace nombre de personnes en Guinée où la population est constituée à 89 % de musulmans. Des habitants de Norassoba, dans la préfecture de Sirigui, soupçonnant M. Diaby de vouloir exporter sa « religion » dans leur commune, l’ont agressé.
Dans ce contexte tendu, l’imam de Kankan a profité du séjour dans le cadre d’une tournée nationale du ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, pour l’interpeller via des émissaires sur le « risque » que représente « l’attitude » de l’incriminé dans la contrée.
Le Garde des Sceaux a d’abord rappelé que la liberté de culte est garantie par la Constitution guinéenne. Il a ensuite demandé aux pourfendeurs de Nanfo Ismaël Diaby de respecter les droits de ce dernier en tant que citoyen. Alphonse Charles Wright, de confession musulmane, s’est enfin opposé à toute forme d’hostilité pouvant provoquer des pertes en vies humaines. « Il n’a qu’à prier en mandarin.
Seul Dieu peut nous condamner », a-t-il martelé.
Pourtant, le 8 juillet dernier, la Cour suprême a rendu un arrêt interdisant à Nanfo Ismaël Diaby de parler au nom de l’Islam.